Le simple fait de jouer dans un
JEU pose, fatalement, un cadre déjà délimité par la seule notion et définition du sens du
JEU.
D'ailleurs en voici un cadre de base :
Citer:
Le jeu, à l'instar du rire, est candidat au statut de propre de l'homme ; en effet, l'homme serait la seule espèce à jouer à l'âge adulte.
Roger Caillois dans « Les jeux et les hommes » (Gallimard, 1957 (ISBN 2070326721) ), s'est essayé à une définition du jeu. C'est une activité qui doit être :
1. libre : l'activité doit être choisie pour conserver son caractère ludique
2. séparée : circonscrite dans les limites d'espace et de temps
3. incertaine : l'issue n'est pas connue à l'avance
4. improductive
5. réglée : elle est soumise à des règles qui suspendent les lois ordinaires
6. fictive : accompagnée d'une conscience fictive de la réalité seconde
Je veux dire par là que tout jeu contient, au-delà même de ses propres règles et cadres à ne pas dépasser, et au-delà d'un univers plus ou moins posé et délimité, une notion de
essentielle qui le différencie de la réalité, sans quoi ce ne serait pas/plus un jeu.
Citer:
Le trait le plus évident du jeu n'est autre que sa différence avec la réalité. Jouer, c'est jouer à être quelqu'un d'autre, ou bien c'est substituer à l'ordre confus de la réalité des règles précises et arbitraires, qu'il faut pourtant respecter scrupuleusement
Alors, de cette notion que nous connaissons depuis notre plus jeune âge, pourquoi est-ce si difficile de tenter de la respecter ?
Car :
Citer:
le jeu n'est plaisant que dans la mesure où cette entrée dans le jeu, en latin in–lusio, c'est-à-dire illusion, est librement consentie. Le jeu est l'occasion d'émotions puissantes, liées à ses aléas, au désir de gagner, au poids des enjeux. Pourtant, le jeu est, en première analyse du moins, "innocent", en ce sens que vaincre au jeu, ce n'est pas humilier l'adversaire.
Et quand on s'inscrit à HC, on sait qu'il s'agit d'un Jeu, et on en accepte les règles, ainsi que les sanctions si ces règles sont transgressées.
Citer:
Pour jouer ensemble, il faut d'abord un accord minimal sur le cadre de jeu : les règles. Le respect des règles du jeu a été à l'origine d'une valeur universelle : le fair-play. Mais il ne suffit pas à assurer le respect des règles.
Car la transgression des règles fait partie de l'essence du jeu, pour au moins deux raisons : d'abord la défaite fait généralement sortir le perdant du jeu, en une sorte de mort virtuelle à peine plus acceptable que la mort réelle ; ensuite, le tricheur a plus de possibilités que le joueur qui respecte la règle, ce qui accroît son plaisir... ou son gain s'il y a un enjeu réel !
De ce fait, il ne suffit pas de dire qu'il faut respecter la règle, il faut aussi dire ce qui se passe quand on ne le fait pas.
Ainsi, il me semble qu'à partir du moment où l'on sort du cadre du Jeu pour privilégier le mode IRL, on le transgresse, et ce n'est PLUS un jeu.
Même et surtout si l'on se sert du cadre du jeu pour couvrir ces actions IRL .
Comme par exemple tricher pour tuer des personnages au Nom du Fair Play.
Ou insulter pour toucher IRL et le faire sous couvert du RP.
Ou se faire garant du Fair Play mais trouver normal d'utiliser le RP pour attaquer IRL des actions d'un joueur qui n'ont rien à voir avec le RP (comme dans un des posts "RP" de Vendetta qui accuse Argowal de reroll sous Moriar, alors qu'il n'y a eu aucune interaction RP entre les deux personnages : c'était une action de changement de personnage IRL, et la modération a choisi de fermer les yeux là-dessus ! Et pourtant il est évident qu'il s'agit de cracher à la tête d'une joueuse, puisque même ses ennemis ont vu cette évidence et en ont été satisfaits. Et le mode italique n'annule en aucune façon cette attaque IRL.)
Ou encore sortir des bases du Jeu pour créer des accords basés sur des liens IRL, alors que le JEU est de respecter les bases du jeu, malgré les inimitiés et amitiés qui naissent IRL.
Certains diront que ce n'est qu'un jeu. Mais un jeu pose un cadre. Et ce qui devient un "jeu" pour ces personnes ne rentre plus dans le cadre du jeu, mais en sort complètement : il s'agit, comme jeu, de détourner les règles mêmes du Jeu, donc d'en annuler le sens de base, pour en faire un
contresens...
D'où l'étymologie du mot pervers dans sa traduction d'origine (sans aller plus loin que cette traduction basique) :
Citer:
per qui signifie par et vertere que l'on peut traduire tourner. La traduction la plus littérale serait mettre sens dessus-dessous.
Pourquoi tout cela est si peu évident à différencier pour tant de monde ?