Après les sornettes du vieux Sire, il m’est donné de par ma plume et ses touches de conter ce que Tealy a vu.
Sonnez le glas et flétrissez les pâquerettes, il est là, elle aussi, parmi nous.
Las, difficile est la vie pour un vieux barbu barbant blanchi par les âges. Et ses babillements débonnaires ne flétriront pas la fine fleur de la jeunesse assemblée sous les arcades mythiques du lieu de plaisirs dans lequel tous nous étions rassemblés.
Des murs de pierre, des voutes supportées par de solides piliers, des arcades massives et trois longues tablées : la tablée de droite la Horde. La tablée de gauche l’Alliance. Et la tablée du milieu, ce fut notre diversité, les HCiens les moins nombreux, mais les plus bruyants.
Nous avions tous grand faim, et attendions à grands coups de braillades que vienne notre dû. D’autant plus que ces pestiférés d’allianceux, de l’autre côté, étaient servis avant nous. Ce ne fut pas facile de résister à la tentation d’aller leur soutirer leur manger, il fallu, pour survivre, commencer à manger la nappe, pale copie des beignets de crevettes chinois.
Heureusement pour notre radeau est apparu, comme par magie A BOIRE fut le cri qui s’éleva de la tablée. De la pisse d’âne, de l’eau, du riesling coupé à l’eau, et du jus d’eau fruité furent-nous heureux d’en remplir nos verres. Et ceux sis à mes côtés seront soucieux de me remercier d’avoir pu, grâce à mon subterfuge bu de tout ceci mélangé dans le grand broc de ce qui ne s’appelait plus que flotasse.
Apparu très rapidement les grandes plaques de manger, non sans qu’entre temps nous ayons pu brailler, histoire de montrer c’est qui les plus fort.
La foire d’empoigne a une histoire très particulière : ici aussi ce fut très particulier : munie d’un couteau pour couper et d’une fourchette pour défendre mes possessions nourricières, une vingtaine de tournées s’ensuivirent, aussi diverses que brèves. Le monument dans lequel nous étions ajoutait une dimension historique à la bataille qui se menait.
- le lieu historique
- la nourriture
- la boisson à flots
- les braillements multipliés par les échos
- et il reste ?
Les histrions !
Ah, on était beau, nous autres, tous des gueux de bas étage, hein Sire, sans même une belle elfette Youpienne pour remonter tout ça d’un niveau de civilité.
Des trolls, des undeads, quelques humains, un gnome, un nain ( ?) de loin, et d’autres races alentours. Il fallu secouer, donner quelques coups de dents, voir même griffer, histoire d’éveiller des passions, conter des historiettes et autres devinettes, puis enjamber, parcourir et s’installer dans d’autres coins de la tablée pour discutailler.
Ainsi fut la soirée !
Après le dessert, ma personne se laissa aller à digérer et donna un coup d’œil dans le dehors qui était devenu nuit, puis allongea l’oreille en direction de manifestations aussi sonores que festives. Mes jambes naturellement marchèrent, comme c’est l’usage pour des jambes, vers le lieu ciblé : des musiciens qui faisaient de la musique tiraient des sons de leur instrument. Une foultitude les suivait. Une foultitude habillée légèrement. Une foultitude d’hommes à vrai dire. C’était rigolo tout plein et tous se tenaient par la main. Avec un comparse nous décidâmes de bouger 10 minutes nos jambes jusqu’à Jolibourg, un centre avec des gros tuyaux, comme dans Mario. Là il n’y avait pas de plombier, mais tout était illuminé, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre buvaient de la bière en se tenant par la main et en se pinçant les fesses.
Mon comparse était hystérique : il ne voyait que d’un œil et me tenait par l’épaule pour que je le guide. Son fou rire l’accompagnait, une espèce de gloussement retenu et chaque couple dépassé le secouait de tremblements en tous sens. On aurait dit un Sire Parkinsonien.
De retour à l’auberge, nous étions attendus fiévreusement. Certains de notre tablée marchaient bizarrement, d’autres s’impatientaient de notre escapade. On nous a même cherché dans un établissement où les hommes étaient habillés tout en cuir. Et non, ce n’étaient pas des rockeurs.
Et là, ce fut le chemin de Malgr. On a marché, marché, slalomé entre les voitures, perdus de vue, arrêtés au détour d’un trottoir, certains avec leur valise ont joué au funambule le long de la Seine, d’autres ont servi de béquilles, et d’autres d’accompagnateurs de jeunes autistes. Il a très bien fait son travail, nous sommes tous arrivés, avec tous nos morceaux, sur les quais.
Les moins bourrés assis sur le parapet, les plus bourrés à même le sol. En toile de fond, derrière nous, Notre-Dame, lumineuse, nous regardait deviser. Il faisait doux, le sol était dur et quelqu’un à côté de nous jouait de la guitare. Un truc con mais on s’en moquait, c’est toujours bien de jouer de la guitare !
Ce fut ce qu’on appelle, une bonne soirée, une mémosoirum !
Allez cher et vieux Sire, je ne vous laisse pas faire le meuble d’ornement. A vous la suite !
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