Alors voilà : je voulais répondre au sujet de Guildar sur notre petit affrontement en ZN... mais comme souvent, je ne sais pas faire autre chose que des RP de 4 ou 5 pages
Qui me prennent du temps à peaufiner... et quand j'arrive, le sujet est fermé !!
Aucun modo ne répond à ma demande de réouverture alors je poste ici ce que j'ai à dire.
J'ai adoré le sujet de Guildar alors voici ma réponse :
Voici ce qui s'est passé de mon point de vue le dernier jour de notre affrontement : mariage, trahison (et je voudrait rétablir l'honneur des VAMPS par ce RP aussi, qui sont de nos plus fidèles alliés
).
(bon courage pour ceux qui iront jusqu'au bout
)
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La journée avait été fructueuse : encore des Fléau abattus et, malgré les lourdes pertes dans leurs rangs, les BITT se préparaient à fêter un heureux évènement : le mariage de Shakra la Sanguinaire et de Vayne le Boucher du Lorndor, bourreau tortionnaire en titre du clan. Sonja était heureuse. Ils avaient envoyé ce matin ad patres le chef des Fléau pour la seconde fois, elle mariait son frère ce soir, elle irait à l'église au bras de l'homme qu'elle aimait.
L'homme qu'elle aimait…
Il était près d'elle, comme toujours. Il finissait de se préparer. Elle le regarda et, comme chaque fois, elle ne pu s'empêcher d'admirer sa prestance dans ce costume sombre qui renforçait l'aura ténébreuse qui semblait ne jamais le quitter. Les BITT vivaient parmi les ombres et leur chef semblait avoir un pouvoir sur elles. Son petit sourire désinvolte aux lèvres, une étincelle malicieuse dans le regard, il se prêta volontiers à l'examen attentif de la jeune femme qui le parcourut du regard en tout sens. Apparemment, il avait apprécié la robe qu'elle avait mise tout spécialement pour lui. C'était une longue robe couleur nuit, presque noire, qui seyait parfaitement à son teint pâle et à ses cheveux couleur de feu. Sans manches, la robe était nouée sur une épaule par une broche en or. Une robe élégante, toute simple, limite austère… ou presque. Pour qui se retournait sur son passage, la robe offrait à la vue du curieux l'intégralité de ses épaules et de son dos. L'échancrure dans le tissu descendant très très bas, jusqu'à atteindre la naissance de ses fesses. Elle lui lança un petit regard coquin. Ce n'était pas leur mariage mais… il risquait d'y avoir deux nuits de noces ce soir…
Le mariage aurait lieu dans moins d'une heure. La zone était très dangereuse et ils restaient sur leurs gardes. On n'attendait plus que la mariée revienne de sa mort de la veille et le marié était invisible pour le moment. Elle remercia le ciel d'être magicienne, cela lui évitait d'avoir à porter son cimeterre, assez peu seyant avec sa robe et ses escarpins. Cependant, elle pria intérieurement pour qu'ils ne subissent pas d'attaque sérieuse : les combats de la matinée les avaient épuisés et il leur restait très peu de force magique pour se défendre.
Il était l'heure d'aller à la cérémonie et le témoin de la mariée, qui conduirait cette dernière à l'autel, se devait d'être à l'heure. Elle prit le bras que Stouf lui offrait et ils se mirent en route.
Ils n'avaient pas fait trois pas que les assaillants surgirent de toute part : des Fléau venus venger leur chef. Ils portaient eux aussi de nombreuses cicatrices, bleus, traces de lutte et ne semblaient plus très vaillant mais… ils étaient nombreux. Stouf l'empoigna fermement et la mit à l'abri derrière lui. Elle n'eût pas le temps de protester qu'il reçu de plein fouet les premières attaques mais il ne vacilla pas. Il n'avait plus de force magique, il ne pouvait pas contre-attaquer… elle su qu'il allait lui servir de bouclier pour lui laisser le temps de fuir. Mais il n'en était pas question ! Comme souvent, elle n'était pas la cible prioritaire, ils ne venaient pas pour elle, mais pour lui.
Elle rassembla le peu de mana qui lui restait et, tandis qu'elle cherchait la concentration nécessaire pour effectuer le sort le plus précis et le plus puissant possible avec ce qui lui restait de force, le second assaillant bondit et elle sentit, à travers le corps de Stouf qui vacilla sous les impacts, la violence de l'attaque. Elle serra les dents, sa vue se brouilla de larmes mais elle se mordit la langue pour ne pas laisser son esprit flancher. De sa concentration allait dépendre la vie de celui qu'elle aimait. Elle ne pouvait se permettre de manquer un soin. Elle prit une grande inspiration et fit le vide dans son esprit, puisa en elle toutes les ressources de vie dont elle disposait. Le monde autours d'elle disparut un instant, la souffrance et la peine aussi. Stouf tomba à genoux et le troisième assaillant se présenta pour l'achever. Elle posa ses deux mains à plat dans le dos de son amant et à trois reprises elle lui insuffla son énergie vitale. Avec succès. Elle sourit malgré la situation désespérée dans laquelle ils se trouvaient et manqua de s'évanouir de faiblesse. Tout, elle avait tout donné. Elle tomba à genoux dans la poussière et se colla dans le dos de Stouf qu'elle enserra de ses bras, protection dérisoire, illusoire contre les coups qui pleuvaient à présent. Elle perdit la notion du temps, elle perdit la notion de l'espace. Elle ne voyait plus rien, n'entendait plus rien, ne sentait plus rien sauf les soubresauts du corps de l'homme à qui elle s'accrochait qui encaissait encore et encore les attaques sans pitié de leurs agresseurs. Combien étaient-ils ? Quatre ? Cinq ? Plus ? Elle n'aurait su le dire. Et lui, il recevait les coups, sans un mot, sans un cri et elle sentait partir sa vie peu à peu, à mesure que son sang coulait et venait imbiber sa robe. Elle savait qu'il résistait pour elle, pour qu'ils épuisent leurs forces sur lui, pour qu'après sa mort, ils n'aient plus la force de s'en prendre à elle.
Le silence se fit soudain.
Lentement, elle ouvrit les yeux et releva la tête.
Seuls.
Ils étaient de nouveau seuls. Leurs agresseurs avaient fui.
Imperceptiblement, elle se détendit, soulagée, et desserra son étreinte. Stouf s'écroula au sol, sans vie. Elle étouffa un cri et se précipita sur lui, l'allongea à terre et tendit une oreille au-dessus de sa bouche. Elle guetta le moindre indice, le moindre souffle. Elle posa une main sur sa poitrine, ferma les yeux et, tous les sens en alerte, attendit un signe de vie. Quelques secondes passèrent, qui lui parurent une éternité. Puis elle sentit un faible battement, très faible, mais suffisant pour lui confirmer qu'il avait survécu ! Une immense joie l'envahit toute entière et elle faillit crier victoire mais l'état lamentable dans lequel se trouvait Stouf doucha aussitôt son soulagement. Il était inconscient, mortellement blessé et si des secours n'arrivaient pas rapidement, il mourrait à coup sûr. Et pire : il était intransportable.
Reprenant son sang-froid et son esprit pratique, elle entreprit de l'installer le plus confortablement possible au sol. Elle retira ses escarpins à talons qui la gênaient, elle déchira tout le bas de sa robe puis s'agenouilla auprès de lui et lui déposa délicatement la tête sur ses genoux. Avec le tissu déchiré, elle entreprit de nettoyer un peu le beau visage meurtri et taché de sang. C'était dérisoire mais cela lui occupait en quelque sorte l'esprit, pour ne pas sombrer dans le désespoir. Car la situation n'était pas brillante. A moins d'un miracle, personne ne viendrait les aider. Et elle ne croyait pas aux miracles, sauf quand c'était lui qui les faisait pour elle.
Elle écarta les mèches sombres collées de sang sur son front, elle lui murmura des mots d'encouragement, des mots d'amour. Elle pria à voix basse. Elle n'avait jamais été croyante mais en cet instant, elle aurait vendu son âme en esclavage à n'importe quelle divinité, pourvu qu'elle le sauve.
Le temps lui parut interminable. Elle guettait le moindre signe d'affaiblissement, la moindre de ses respirations. Mais son torse continuait à se soulever régulièrement. Il tenait bon ! Et au moins, se disait-elle pour se raccrocher à un petit quelque chose, il avait échappé aux Fléau alors que lui-même avait tué leur chef le matin même. Son honneur était sauf. Ils l'avaient manqué, grâce à ces trois petits soins qu'elle avait pu lui administrer au bon moment.
Un ombre vint se dresser devant eux et elle tressaillit. Elle leva lentement la tête et ses yeux rencontrèrent le regard d'un fou sanguinaire qui se tenait devant eux, sans un mot, sans un geste.
MothferSaigner… ce traître qui, parce qu'il n'était pas d'accord avec l'élection démocratique de Cratorius comme officier du clan, avait trahi les siens en les abandonnant et en tuant en traître l'objet de sa jalousie. Ce traître qui avait promis de recommencer, malgré les mises en garde du clan : il portait à présent les couleurs d'un clan allié. Ils avaient pensé qu'il respecterait ses nouvelles couleurs… ils avaient eu tort.
Sonja le regarda et, malgré le blason que le mort-vivant portait, elle su immédiatement qu'il n'était pas venu sauver Stouf. La haine déformait le visage du traître, la jalousie, la folie se lisaient dans ce regard fiévreux, dans ce rictus ignoble qui déformait sa face en décomposition. Elle le fixa froidement. Elle n'avait pas peur de lui. Elle n'avait pas peur de la mort, ni de celle de l'être qui lui était le plus cher au monde. Machinalement, elle porta sa main sur sa poitrine, là où pendait au bout d'une petite chaîne en or une jolie pierre translucide de couleur ambrée, aux reflets changeants, comme animée d'une vie propre. C'était le premier cadeau que Stouf lui avait offert en gage de son amour. Ce jour là, en lui déclarant les sentiments qu'il avait pour elle, il lui avait donné son âme, qu'il avait enfermée dans cette pierre. Avant qu'elle ne lui donne son cœur.
Elle referma délicatement sa main sur la pierre et posa l'autre sur la joue de son amour. Un dernier regard de défi au monstre qui la dominait de toute sa taille et elle ferma les yeux. Elle attendit sereinement, confiante en cet amour qui ne les laisserait pas loin l'un de l'autre très longtemps. Ils s'aimaient dans cette vie, ils s'aimeraient dans une autre. Une décharge magique secoua le corps de Stouf et un rire dément se fit entendre. Puis le silence de nouveau.
Elle rouvrit les yeux doucement et n'eut aucun doute : il était mort. En silence, deux larmes roulèrent sur ses joues et finirent leur course sur le beau visage dont elle commençait à sentir la mort sous ses doigts. Elle resserra sa main sur la pierre vivante et murmura : "je sais que tu me reviendras. Je t'attends…". Le corps de Stouf commença à disparaître peu à peu et retourna ainsi dans les limbes et les ombres, là où il pourrait renaître. Elle resta seule. Seule au milieu de nulle part, avec une robe en lambeaux, imbibée du sang de celui qu'elle aimait et avec un mariage qui se ferait coûte que coûte. Le mariage de son frère. Avec une dernière pensée pour son homme, elle se releva, prit ses chaussures à la main et reprit le chemin de l'église. Elle marchait dans une sorte de brouillard, un peu hébétée, avec une seule idée fixe en tête : le mariage. Comme si cette union pouvait effacer la journée de mort qu'elle venait de vivre. Comme si cette union devait se faire à tout prix, pour que le bonheur puisse triompher au moins un instant en ce jour atroce.
Elle arriva un peu en avance en vue de l'église. Les invités commençaient à se rassembler petit à petit. Tout le monde sur ses gardes, tout le monde armé jusqu'aux dents. Tous les BITT n'étaient pas présents mais, comme toujours, ils formaient une grande famille et les absents n'étaient jamais très loin grâce à cet esprit qui régnait entre eux. Son cœur se réchauffa à leur vue. Elle s'élança presque en courant vers le réconfort de leur présence...
Elle vit Cratorius, le troll BITT, en train de soigner son frère Heroes. Son cœur se réchauffa à leur vue. Elle avait deux frères, Vayne et Heroes, qu'elle aimait pareillement, d'un amour profond et fraternel. Ensemble, ils avaient grandi au sein des BITT, ensemble ils avaient chassé l'elfe. Elle avait souvent pansé leurs blessures, ils lui avaient souvent offert des proies. Elle qui était longtemps restée seule, elle avait trouvé une famille, grâce à Vayne, grâce à Heroes...
Alors quelle ne fut pas l'horreur indescriptible qui lui arracha le cœur quand elle vit Heroes, une expression de folie furieuse sur le visage, arracher le blason qu'il portait et de sa lame transpercer le corps de Cratorius et l'achever avec un plaisir évident. Elle reçut comme un pieu en plein milieu du cœur, le choc lui fit manquer un pas, son pied trébucha contre une pierre et elle tomba à genoux au milieu du chemin. Une douleur atroce, inhumaine, insupportable monta du fond de ses entrailles et s'échappa de ses lèvres en un long cri d'agonie douloureuse.
Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce n'était pas possible ! C'était un cauchemar ! Un affreux cauchemar ! Elle allait forcément se réveiller et tout redeviendrait comme avant. Ils étaient une famille, elle avait deux frères, un se mariait aujourd'hui, elle était heureuse…
Etait… oui, en ce jour funeste de noce, le passé était de rigueur…
Etait… heureuse…
Un violent spasme lui retourna l'estomac et elle vida l'intégralité de tout ce qu'elle avait avalé dans la journée, elle se vidait, se vidait littéralement de tout. De tout le bonheur qu'elle avait connu, de toute la vie qu'elle avait menée jusque là, de toute la famille qu'elle s'était construite jusqu'à aujourd'hui, de toutes ses joies, de tous ses fous-rires, de tous ces moments passés ensemble. Tout partait, tout la quittait. Elle se vidait d'elle-même comme Cratorius se vidait de son sang.
Le goût amer de la bile vint envahir sa bouche, elle n'en pouvait plus, c'était trop. Trop pour une seule journée, trop pour une seule personne. Le goût amer dans sa bouche, le goût amer de la trahison.
Le désespoir l'envahit, une boule se forma dans sa gorge. Des sanglots. Violents, incontrôlables, désespérés. Elle pleura toutes les larmes de son corps, là, à genoux dans la poussière du chemin, devant l'église en ce soir de juin où tout s'effondrait autours d'elle. Elle s'attendait presque à voir l'église s'écrouler sur les mariés et les invités. Elle pleura, longtemps, très longtemps. Elle laissa les larmes couler et purifier son cœur et son âme blessés. Elle laissa ses larmes purifier ce meurtre atroce. Elle laissa ses larmes emporter son passé au loin…
Quand elle n'eût plus de larmes à verser, elle resta silencieuse un moment puis, comme mue par une force extérieure, elle se releva et reprit sa route vers l'église. Elle mariait son frère. Elle avait encore un frère. Bon, généreux et loyal. Lui. Et elle l'aimait de tout son être. Elle ferma les yeux un instant pour chasser l'étourdissement qui la prit. Une question revenait sans cesse dans sa tête : pourquoi ?
Moth, elle pouvait comprendre ses motifs : la jalousie pure et simple. Mais Heroes… Son frère n'était pas comme ça. Il n'était pas un traître qui assassinait ses frères d'arme par simple jalousie et abandonnait sans aucun regard, sans aucun remord, ceux qui l'aimaient et faisait partie de sa famille depuis si longtemps. Et pourtant…
Pourtant, c'est exactement ce qui venait de se passer. Il lui avait littéralement craché à la figure. Tout ce qu'ils étaient, tout ce qu'ils avaient été. Elle pouvait sentir ce crachat couler lentement sur sa joue, dégouliner salement sur son visage comme la douleur continuait de couler en elle, pour longtemps.
Seulement voilà, le seul moyen qu'elle connaissait pour se protéger de la douleur, c'était la haine. Elle ne savait pas faire autrement, la haine, sa haine, lui avait permis de survivre maintes fois dans sa vie. La haine de ceux qui l'avaient rendue orpheline, ces oreilles pointues qu'elle tuait chaque fois avec un plaisir sadique qui ne faiblissait jamais. La haine de ce faux dieu de Jestanph qu'elle avait adoré et qui les avaient trahi, elle comme les autres. La haine qu'elle sentait, en cet instant, s'immiscer dans son cœur meurtri et qu'elle ne pourrait pas retenir. La haine pour ceux qui la trahissaient et l'amour pour tous ceux qu'elle aimait. Tous les deux sincères, violents, inconditionnels, définitifs…
Elle arriva devant le portail de l'église, il était l'heure.
Dans sa poitrine, en cet instant, la peine et la joie se disputaient son cœur. Machinalement, elle porta sa main à la petite pierre suspendue à son cou et un petit sourire tendre éclaira son visage. Il lui restait l'essentiel.
Elle poussa les lourds battants de bois de l'église et entra.
Elle avait un frère à marier !
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