Forum Heroes' Chronicles


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MessagePublié: Mar 11 Juil, 2006 17:56 
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Inscrit le: Mar 03 Mai, 2005 20:56
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Ce n'est pas exact... cette chère Elyra a dévié sur un autre sujet... de plus, je pensais que cela venait de la blessure que j'avais soigné... nuaaaaance...

_________________
Grande Prêtresse du Vénéré Dark Mogwaï (GàL).
Elfe errante qui a perdu sa lumière comme son ombre.
[url]http://arwen-l-elfe.over-blog.com[/url]


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MessagePublié: Jeu 20 Juil, 2006 16:06 
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Inscrit le: Mer 26 Jan, 2005 16:58
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Localisation: Si j'avais un Marthau...
Voila une belle intro en tout cas^^
On a hate d'apprendre des choses sur le passé de skaïa,qui,comme tout passé de mort-vivant(a mon avis),ne doit pas être d'une joie étincellante...(c'est d'ailleur pour ça que j'ai toujours trouvé plus interessant de jouer un undead que n'importe quelle autre race,mais bon,on est pas là pour parler de ça)
Et en plus c'est bien écrit,et puis l'histoire ce passe dans des endroits mystérieux,ce qui rajoute a l'ambiance déjà pas joyeuse(la perte d'un enfant ou d'un etre cher)un petit quelque chose.
En bref j'aurai pu résumer mon texte a "bravo",mais j'avais pas envi^^

Euh par contre j'ai du louper un épisode sur l'histoire d'Elyra(c'est quoi cette histoire de jardin? oO )


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MessagePublié: Ven 04 Août, 2006 19:58 
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Inscrit le: Mar 04 Juil, 2006 16:01
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Ainsi, elle allait se confier…ainsi elle allait tout avouer à une elfe. Cette pensée la rebutait moins qu’avant, mais ne l’enchantait guère pour autant. Après tout n’avait elle pas été elle aussi une elfe ?
L’esprit de Skaïa s’égarait entre rêve et réalité, souvenir et nostalgie, joie et tristesse. Par où allait elle commencer ? Les larmes lui coulaient sur le visage…larmes…eau…sel…
La mer…Son village…sa maison. Tout semblait converger vers un seul et même lieu : Taroine.
Taroine, havre de son enfance, Taroine, petit village tranquille isolé, Taroine, synonyme de souffrance. Pourquoi devait elle repenser à tout cela ? N’était elle pas undead maintenant ? N’avait elle pas le droit d’oublier ? Les yeux de Skaïa semblaient vides, perdus dans le lointain. Ils étaient avec elle, dans son histoire, dans ce passé qu’elle allait devoir raconter. Ce poids qu’elle avait en elle depuis tant et dont elle n’arrivait pas à se défaire. Cette gène, ce fardeau, cette mélancolie…tout ce qui se rattachait à Taroine…allait maintenant sortir et éclater au grand jour.


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Elyra n’avait rien dit, attendant que Skaïa soit prête à tout lui révéler. La jeune elfette savait être patiente lorsqu’il le fallait. Elle avança doucement sa main et se mit à démêler les longs cheveux noirs de skaia. Créant un contact avec l’undead, elle espérait ainsi gagner sa confiance. Elle laissa ses doigts glisser dans la longue chevelure ébène de celle-ci, les cheveux étaient à la fois doux et épais, emmêlés mais lisses. Ils donnaient tout le caractère sauvage de Skaia, ce côté force de la nature…la douceur du miel mais la force de l’arbre, les ronces emmêlées et tortueuses mais aussi le calme de l’eau douce. Ses cheveux resplendissaient, illuminés de reflets violets et dorés.
Skaïa s’abandonnait complètement à l’elfette. Elle n’avait plus eu de contact amical depuis bien longtemps. Son apparence elle s’en souciait guère, ne prenant plus soin d’elle. Que quelqu’un la coiffe, que quelqu’un prenne à nouveau soin d’elle provoquait chez elle un sentiment bizarre. Elle attrapa la main qui la coiffait, fixa Elyra dans les yeux et lui murmura :



Sois en consciente… cette histoire… est mon histoire… elle fait partie de moi… en te la confiant je m’ouvre complètement. Jamais je n’aurais pensé la partager avec une elfe. Le hasard, le destin…, appelle cela comme tu veux, nous a mises sur une même route. Une route se partage mais se sépare aussi. Ne me déçois pas, ou tu n’auras pas le loisir de me demander pardon. Je t’aurais tuée avant… et je n’aurai aucun scrupule à poursuivre tout ceux que tu aimes. Comme tu l’apprendras je n’ai plus rien à perdre…comme je n’ai plus rien à gagner.



Le ton était agressif, Skaïa ne pouvait être douce en ce moment, elle ne pouvait retourner dans ses souvenirs sans que leur goût amer ne revienne, sans que toute la douleur ne ressurgisse. Elle allait lui conter son histoire, Elyra ne pouvait exiger en plus d’elle de la gentillesse et de la douceur.

Elle s’assit en tailleur, face à Elyra, planta ses deux yeux dans les siens et commença à conter son histoire.



Taroine, voilà le début de tout. Un petit village prés de la mer sur une côte sauvage apparemment sans histoire. Petit village tranquille. Une grande famille y habitait depuis des générations : les Alfins.
Je m’appelais autrefois Skaïa Alfins et faisais partie de cette famille. Mon enfance, mon adolescence…tout s’est déroulé parfaitement. Un jour pourtant tout a changé…


Emportée loin dans un monde à part… celui des souvenirs… Skaïa et Elyra voyageaient ensemble…


**************************************

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Allongée dans l’herbe, un immense sourire aux lèvres Skaïa profitait du soleil. Ses cheveux s’entremêlaient aux fleurs, aux insectes. Ses yeux pétillaient de malice, sa bouche restait ouverte, avide de nouvelles sensations. Les rayons du soleil caressaient son visage fin, ses traits parfaitement dessinés. Rien en ce lieu ne reflétait la guerre qui se déroulait non loin d’ici. Rien de toute la misère, la peur et la désolation n’avait atteint le petit village de Taroine.
Seul le souvenir de la course effrénée dans la forêt et de la poursuite de la biche était présent à son esprit. Radieuse, elle reprenait son souffle en goûtant les joies d’un repos mérité.


Skaïa… Skaïa… où es tu ?


Une voix au loin la tira de sa rêverie. Elle se releva lentement, étirant chacun de ses membres, se recoiffa, réajusta ses vêtements et se dirigea vers la voix. Son sourire n’avait pas quitté sa bouche, illuminant ainsi ses lèvres vermeilles. Marchant doucement elle se rapprochait de sa mère qui l’appelait.
Sa mère était plus petite qu’elle et plus rondelette, néanmoins elle semblait préoccupée. Ses traits étaient creusés, ses yeux bouffis. Tout convergeait vers une seule et même certitude : elle avait beaucoup pleuré. Le sourire de Skaïa disparut lorsqu’elle vit sa mère. Se précipitant vers celle-ci, elle lui demanda :



Maman, maman, m’expliquerez vous votre apparence ? Pourquoi ces restes de larmes sur vos joues ? Pourquoi cette faiblesse qui vous entoure ? Quel mal vous ronge ainsi mère ?



La voix de Skaïa laissait transparaître une pointe de panique. Jamais auparavant elle n’avait vu sa mère dans un tel état. Elle prit le petit bout de femme dans ses bras, toujours paniquée.

Skaïa… Skaïa ma fille chérie… ma fille adorée…. ton père t’attend… il a quelque chose de grave à t’annoncer.

Surprise, elle n’avait plus envie de sourire, ses sourcils se froncèrent, sa bouche se tordit. Pourquoi son père voulait il la voir ? Pourquoi en pleine journée ? N’avait il donc pas mieux à faire avec la guerre aux alentours ? Songeuse, elle laissa sa mère et s’aventura dans la forêt. Elle devait rejoindre Taroine au plus vite, trouver son père et essayer de comprendre ce qui n’allait pas


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Elle traversa les bois sombres, l’esprit préoccupé par l’apparence de sa mère. Jamais elle ne l’avait vue dans un tel état. Elle d’habitude si douce, si souriante si pleine de vie. Elle semblait tout à coup éteinte, terne.
Tandis qu’elle marchait, une ombre la suivait, elle, ne s’en aperçut pas tout de suite, mais plus elle s’enfonçait et plus la présence de celle-ci se faisait pesante. Skaïa n’était pas du genre à s’enfuir devant le danger, ni à paniquer à la vue d’un étranger. Elle s’arrêta donc et attendit que l’ombre la rejoigne.
Excès de courage ou de naïveté ? Nul n’aurait pu le dire à ce moment. Lorsque l’ombre fut assez proche d’elle, si proche qu’elle eut pu la toucher, elle s’adressa à elle, sur un ton fier.



Je me nomme Skaïa Alfins, fille du grand Eric Alfins, chef de la famille fondatrice de Taroine.

L’ombre ne répondit rien, laissant seulement entendre un petit rire. Il enleva la capuche qui recouvrait sa tête, fixa Skaïa dans les yeux et tendit la main vers elle. Il lui attrapa le cou et renferma aussitôt son étreinte.
Ses yeux lançaient des éclairs, un regard féroce, sa bouche semblait se tordre de colère, il s’approcha tout prés de l’oreille de Skaïa et la lui mordit au sang. Celle-ci frémit, mais ne laissa sortir aucun son, combattant la douleur grâce à sa fierté. Un combat acharné commençait entre les deux individus. Un combat où chacun se défie, chacun attaque, chacun bluffe. Les yeux noirs de Skaïa s’étaient transformés en deux fins poignards aiguisés, ses lèvres vermeilles annonçaient la couleur du sang. Elle attaqua le visage de l’homme, le balafrant au moyen de ses ongles. Il la repoussa violemment.


Stupide Femelle, stupide créature. Ne t’a-t-on pas donné deux jambes pour que devant le danger tu t’enfuies u lieu de tenter tant bien que mal de faire de la diplomatie ? Laissez donc ces affaires aux hommes, retournez à vos occupations, ne vous mêlez point de ce qui ne vous regarde pas.

Le ton était agressif, le regard menaçant, il avait sorti son épée et menaçait maintenant la jeune Skaïa. Celle-ci pour la première fois de sa vie, connut la peur. La peur de mourir, la peur de ne plus profiter de la vie, le sentiment d’impuissance face à la volonté de quelqu’un. Elle frémit. Elle sentait l’épée lui caresser le visage entaillant par endroit celui-ci. Elle ne pouvait se relever, elle était à sa merci. Se retrouver ainsi seule dans une forêt l’énervait profondément. Pourquoi avait elle attendu cette ombre ? N’était on pas en tant de guerre ? A quoi cela rimait t-il donc de jouer l’héroïne, sans arme ?

L’homme s’approcha alors de l’oreille pointue de Skaïa et lui murmura doucement :


En d’autre temps je t’aurais allongée sur le sol, abusant de toi. J’aurais caressé ta peau jusqu'à ce que celle-ci devienne lambeaux. Tes lèvres je les aurais mordues afin de leur donner toute leur saveur. Et tes cheveux...

Il plongea sa tête dedans.

Tes cheveux…

Il se recula et rangea son épée en la frappant une nouvelle fois.

Mais il se trouve ma chère Skaïa que bientôt tu seras ma femme, et d’ici là je ne veux pas t’abîmer. Quel dommage qu’une aussi belle créature que toi arrive lacérée à sa nuit de noces.

Il partit d’un rire méprisant, remit sa capuche et laissa là la jeune elfette. Avant de partir il se jeta sur elle, écrasant ses lèvres sur les siennes. Comme rassasié, il se releva avant de déclarer :

Pour la route…

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Skaïa était perdue, trop de choses se passaient dans sa tête. Elle resta longtemps assise par terre abasourdie. Qui était donc cet homme ? Ce porc immonde qui avait osé l’embrasser ? Osé la toucher ? Pourquoi parlait il de mariage alors qu’elle ne l’avait encore jamais vu ?
Skaïa se redressa d’un coup, mit la main sur sa bouche et poussa un cri. Son père voulait la voir… avec cet incident elle l’avait presque oublié. La peur de sa mère, les propos étranges de cet individu… Non impossible… il ne s’agit que de coïncidences.
La main toujours sur la bouche, elle écarquilla ses yeux… courir, elle se mit à courir le plus vite possible. Elle courait à travers les bois, pieds nus, se moquant des échardes et des ronces. Son père…elle voulait rejoindre son père au plus vite, afin de savoir, afin de pouvoir comprendre ce qui se passait.
La peur au ventre, la gorge et la bouche sèches elle avançait à travers la forêt. Son visage n’était plus illuminé d’un sourire. Il avait pris un ton grave, ses sourcils restant froncés, ses cheveux lâchés au vent.
Course folle et effrénée à travers les bois, les branches qui griffent, les ronces qui piquent, le vent qui fait pleurer… rien ne l’arrêtait.

Elle arriva enfin en vue de Taroine et se précipita chez elle. Arrivant tel une furie elle débarqua dans la pièce où se trouvait son père. S’inclinant tant bien que mal à son entrée, elle ne respecta aucun usage et prit la parole immédiatement :


Père vous m’avez fait demander, mère semblait dans un tel état de panique que je suis partie tout de suite et…

Tais toi Skaïa.

Le ton avait été brusque, n’appelant aucune réponse. Son père était ferme et pas homme à se laisser contrarier. Il continua :

En tant qu’Alfins tu devrais avoir honte de te balader ainsi … Que doit ton dire de ma fille ? Que ce n’est rien d’autre qu’une pucelle écervelée, courant à travers bois et champs. Qui ne connaît rien aux moeurs, qui n’a aucune tenue ou classe.

Skaïa allait ouvrir la bouche pour se défendre.

Ne m’interromps pas ! Si la situation n’était pas aussi alarmante je t’aurais renvoyée te changer, et t’aurais interdit de sortir avant bien longtemps. De l’éducation, voilà ce qu’il te manque ma fille : de l’éducation. Comment peux tu oser être fière de mon nom, de notre famille alors que tu te promènes dans un tel accoutrement ?

Skaïa ne répondit pas, elle avait relevé la tête un quart de seconde et dans un coin de la pièce elle avait aperçu l’homme des bois. Celui-ci était assis, mangeant une pomme, semblant se réjouir de la situation.
Le grand Eric s’approcha de sa fille et lui releva le menton.


Skaïa Alfins tu n’es pas sans ignorer la guerre qui se joue entre les hommes et les elfes. Jusqu’à présent notre village de Taroine a été épargné grâce à mon poids diplomatique.

Il s’approcha de son oreille et murmura :

Malheureusement ton habitude de courir à travers bois et à travers champs t’a fait remarqué petite sotte. Je ne peux rien faire pour toi. Si tu avais eu un peu plus de jugeotte, nous n’en serions pas là.

Il reprit tout haut :

Voici le général Reynac D’Endresy. L’influence et le pouvoir de cet homme vont au delà de ce que tu imagines. Et j’ai l’immense honneur de t’apprendre que d’ici peu cette guerre se finira et ce, grâce à votre alliance à tous les deux. Elfes et humains seront de nouveau ensemble.


Skaïa releva les yeux vers son père et s’écria :


Ainsi donc Grand Eric, mon père vous sacrifiez votre fille, votre unique enfant au pouvoir. N’avez-vous donc que ce mot à la bouche : le pouvoir ! Est il donc si important que vous me sacrifiiez ?

Skaïa se retrouva projetée sur le sol, son père l’avait fait taire l’envoyant à terre, la giflant comme il ne l’avait jamais fait.[/i

]Monte dans tes appartements, ta robe de mariée est prête. Vu l’enthousiasme que tu met dans ce mariage, la cérémonie aura lieu demain.

[i]Avant de conclure il lui murmura :


Sache petite peste, que je répugne à te donner à cet homme, et dès que ce mariage sera célébré, ne remets plus jamais les pieds à Taroine. Jamais plus tu ne seras considérée comme ma fille, jamais plus comme une elfe. Mais comme une traîtresse.

Skaïa le regarda, l’air interrogateur. Pourquoi ? Pourquoi la repoussait elle alors que c’était lui qui la sacrifiait ?
Voyant cette interrogation il répondit :


La prochaine fois tu resteras gentiment chez toi, et tu n’iras plus te baigner ent’exposant aux yeux de tous. Ta crédulité t’a perdue, ta naïveté t’a fait partir de la famille des Alfins.

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Dernière édition par skaïa le Ven 04 Août, 2006 20:01, édité 1 fois au total.

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MessagePublié: Ven 04 Août, 2006 19:59 
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Inscrit le: Mar 04 Juil, 2006 16:01
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Il tourna les talons, laissant Skaïa seule. Reynac était resté lui aussi dans la pièce et s’approcha de Skaïa. Sa voix était douce et mielleuse contrastant totalement avec le personnage froid et sombre de la forêt. Il vient s’asseoir a coté de l’elfette mais ne la toucha pas. Il lui parla d’une voix douce et tranquille qui contrastait avec la dureté de ses propos.

Chère petite chose, vous avez la violence de la nature, et sa beauté. Bientôt, vous deviendrez ma femme. Je ne vous cache pas que d’être votre époux procure chez moi une vive excitation, il serait préférable que vous ressentiez la même chose. A défaut de la ressentir vous devrez m’obéir…A commencer par me donner un héritier.
Voilà pourquoi petite chose je ne voulais vous abîmer…


Il passa ses doigts dans les cheveux de Skaïa et se leva d’un bond…

Je vous laisse ma mie, rester assis à coté de vous ainsi sans rien faire…sans pouvoir aller plus loin est une torture…

Il tourna les talons s’éloignant aussitôt. Une servante arriva alors et emmena Skaïa dans ses appartements.
Arrivant dans sa chambre, elle s’effondra sur son lit. Le lendemain très tôt elle fut réveillée par sa nourrice. Celle-ci l’aida à s’habiller, à se préparer. Skaïa se regarda dans le miroir, elle se trouvait belle… belle mais triste… belle mais étrangère… belle mais seule…
La blancheur de la robe faisait ressortir la noirceur de ses yeux et de ses cheveux, elle tendit la main vers le miroir et soupira. Ainsi elle allait se marier, sacrifiant sa vie pour les siens… Son cœur se serra, elle attrapa le bas de sa robe et descendit… on l’attendait, elle le savait…



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**********************************

Skaïa arrêta son récit et pour la première fois adressa un faible sourire à Elyra :

Voilà le début de mon histoire, vendue par mon père à un homme que je n’aimais pas pour sauver les miens. Mariage avec un porc qui ne pensait qu’à mon physique et au pouvoir… Ne crois pas pour autant que cela est la cause de tout.
Elle eut une moue moqueuse :

Nombreuses sont celles à être mariées sans le vouloir, je ne serais qu’une imbécile si j’étais devenue undead pour cette raison. Trop de gens pensent que l’amour est la seule chose valable dans une vie, et qu’on ne peut la réussir sans fonder une famille.
Crois moi, quand on se marie sans amour on apprend bien vite qu’il existe d’autres choses…et on apprend à mépriser ce sentiment qui nous a été enlevé…


Elle reprit son discours :

Mon mariage, rien de bien passionnant je ne m’y attarderai pas. La nuit de noce… je l’ai passée les yeux fermés, me concentrant sur les rivages prés de Taroine.
Par contre là où cela redevient intéressant c’est quand j’ai appris et à la grande joie de Reynac… que j’étais finalement enceinte


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MessagePublié: Ven 04 Août, 2006 21:09 
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Inscrit le: Dim 17 Avr, 2005 11:23
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Très joli texte RP que je suis depuis le début. Fluide, interessant, prenant, bon style, c'est bien écrit quoi!.
Bonne présentation qui attire notamment, avec les textes bien aérés et les images.
Bref j'attends la suite :).

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MessagePublié: Ven 01 Sep, 2006 22:14 
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Inscrit le: Mar 22 Mars, 2005 20:31
Messages: 483
Hum que dire. Manque peut-être un peu de piquant,certains points obscurs qui a définir,certains point pas très cohérent (pourquoi menacer sa futur femme alors qu'elle va voir son père juste après? )
Autrement parfait,des rp comme je les aime

(même si y'en a marre de la persécution des elfes bisous skaia quand même :p )

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Pro L-G :p


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MessagePublié: Ven 01 Sep, 2006 23:19 
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Inscrit le: Mar 04 Juil, 2006 16:01
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Deux semaine…deux semaines de retard et Skaïa sentait déjà en elle de nombreuses transformations : elle était plus sereine, plus tendre. Ses cheveux étaient plus lumineux, sa peau plus douce, ses fesses et ses seins plus fermes. Souvent elle s’arrêtait devant un miroir se mettant de côté, tentant de voir l’évolution de sa silhouette. Elle se sentait envahie d’un bonheur incommensurable. Un immense sourire illuminait constamment son visage, nul ne pouvait ignorer son changement d’humeur. Elle était radieuse, pleine de vie. Où qu’elle aille, elle ne se sentait plus seule. IL était là aussi avec elle, cet enfant, ce petit bout de vie en elle. Pourtant ce secret elle le gardait pour elle, elle le gardait en elle, le protégeant jalousement. C’était à elle, c’étaient ses moments de bonheur. Un bonheur égoïste, mais qu’elle se sentait en droit de revendiquer. Des moments calmes, tranquilles qu’elle partageait avec son enfant. Une nouvelle présence dans ce château où elle se sentait si seule…Un secret qui la réconfortait, lui redonnait courage et sourire. Elle prenait très à cœur sa nouvelle responsabilité de mère, se sentant revivre.

Emplie de cette joie elle se promenait dans le château, voulant tout montrer à son enfant. Un jour elle arriva dans la salle principale et y trouva son mari en compagnie de plusieurs hommes. Surprise, puis gênée de son intervention elle voulut partir, mais Reynac la retint.


Reste un peu Skaïa, je ne te vois jamais, mes amis non plus. L’autre jour l’un d’entre eux doutait que tu sois encore en vie. Approche, n’aie pas peur, ils ne te mangeront pas… ou du moins pas de la manière que tu crois.

Il partit d’un grand éclat de rire, hilare de la plaisanterie qu’il venait de faire. Il s’approcha alors de sa femme, et sans une once de fierté lui prit la main et le présenta à ses compagnons. La main de Skaïa était tremblante, elle afficha néanmoins un faible sourire.

Voici le nain Trofic, présenta son mari, il n’en existe pas deux comme lui sachant manier la ruse et la hache, à sa droite se trouve un de mes plus fidèles compagnons le seigneur Edward le pieux…Pas besoin de t’indiquer d’où il tient son nom.

S’ensuivit, plusieurs rires gras, comme si l’humour de Reynac était sans pareil.

Enfin pour terminer je te présenterai mon cher Rhomin de Virzac, il me semble que vous possédez certaines choses en commun, ne serait-ce qu’un goût prononcé pour les oreilles pointues. Voici parmi mes plus fidèles compagnons, je confierais ma vie à n’importe lequel d’entre eux.

Skaïa resta interdite quelques instants, dévisageant celui qu’on venait de lui présenter. Elle s’était crue jusqu’à présent la seule elfe dans ce château, et voilà qu’on lui présentait l’un des siens. Son visage s’illumina, ses yeux se plissèrent, ses lèvres dessinèrent un joli ovale sur son visage fin. Rhomin prit la main de Skaïa et la baisa :

Une légende prétend que les femmes elfes sont les plus belles qui soient, nul besoin de légende pour voir à quel point ceci est véridique.

Les joues de la jeune elfe se colorèrent d’un rose pale, elle baissa les yeux. Lorsqu’elle les releva elle y croisa le regard de Rhomin. Une teinte dorée relevait ses yeux noirs et son visage pâle.


Reynac s’esclaffa devant la mine gênée de son épouse, il lui donna une petite tape sur les fesses et déclara :

Et bien Rhomin si vous alliez promener un peu ma femme ? Il fait trop chaud à l’intérieur, la preuve elle rougit.

Il rit tout haut puis se retourna vers Trofic et Edward. *Imbécile* pensa Skaïa, néanmoins la perspective d’une promenade la réjouit. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait eu l’occasion de parler à quelqu’un.


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Elle se promena toute l’après midi, le présence de Rhomin était des plus agréables. Elle put parler de tout, de musique, de chant, de son village de Taroine. De sa solitude dans ce château, de sa joie de pouvoir parler à quelqu’un. Tel une gamine, elle racontait tout, ses peines, ses peurs, ses envies. Rhomin l’écoutait d’un air amusé. Tant de pureté et de passion s’échappaient de cette étrange femme. Lorsque le jour déclina, elle emmena Rhomin dans un endroit connu d’elle seule au fond du jardin et lui montra le coucher du soleil. Tandis que celui-ci laissait perler l’éventail doré de ses rayons, illuminant une dernière fois de multiples paillettes le ciel orangé du soir, Skaïa se tourna vers Rhomin et murmura :

Merci…Merci pour cette journée…Merci pour tout…

Il lui prit le visage, la regardant intensément et répondit d’une voix douce :


De rien…ce fut un plaisir que de passer cette journée avec une demoiselle aussi ravissante. Le soleil se couchant, la nuit tombant je dois vous avouer que l’envie de danser me prend.


Skaïa baissa ses yeux noirs, et regarda le sol. Elle se sentait gênée, et d’une toute petite voix répondit :


Je ne sais pas danser…

Rhomin sourit, tant de spontanéité et de fraîcheur c’était remarquable. Il attrapa le menton de l’elfette, redressa son visage et lui murmura dans un sourire :


Je serais alors ravi d’être votre professeur…


Le sourire qui illumina le visage de Skaïa fut pris en gage de réponse. A dater de ce jour, Skaïa et Rhomin se retrouvaient régulièrement pour des promenades sans fin, des discussions à perdre haleine et surtout pour des cours de danse. La jeune elfette se sentait comblée entre ce nouvel ami et son enfant à venir. Tous les soirs avant de s’endormir elle s’asseyait au bord de la fenêtre et chantait une chanson douce et paisible.



Durant toute la chanson, elle passait la main sur son ventre heureuse du petit être qui l’habitait, heureuse de voir sa vie changer, de tout ce qu’elle ressentait. Heureuse de la tournure que prenait sa nouvelle vie. La présence de cet enfant en elle était indescriptible, seules celles qui ont déjà ressenti ce sentiment peuvent comprendre.
Elle pensait à Rhomin…Rhomin toujours si souriant, Rhomin toujours si présent. De nombreuses fois, elle aurait voulu s’abandonner complètement au sourire ravageur de l’elfe, à sa douceur…Comment se faisait il qu’un être aussi généreux et attentionné soit auprès de son mari ? Lorsqu’elle pensait à ses mains douces et expertes, ou à ses lèvres rouges et souriantes, elle avait envie de les croquer, les lécher… pourtant elle n’y arrivait pas, quelque chose la bloquait, quelque chose l’empêchait d’être à lui totalement. Elle se surprenait parfois à danser toute seule, s’imaginant tout contre lui.

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Un soir alors qu’elle était assise à son habitude prés de la fenêtre, Reynac entra. Son visage était dur, ses mâchoires crispées. Skaïa venait de finir sa chanson, lorsqu’il pénétra brusquement dans la chambre. Elle tressaillit, d’habitude il ne venait jamais la voir, préférant la présence des servantes à la sienne. Elle croisa son regard, soutenant celui-ci. En d’autres temps elle se serait enfermée dans la salle de bain, attendant qu’il se calme. Ce soir elle n’avait plus peur, elle allait se battre. Elle ne voulait pas que son enfant ait une mère lâche :



Et bien cher époux vous me semblez contrarié ? Que me vaut l’honneur de votre visite ? Je pensais la couche de Sylvia plus agréable que la mienne…Pourquoi ce changement si brusque ?


Tout cela avait été dit sur un ton de défi, Skaïa planta ses yeux dans ceux de Reynac… Elle n’avait plus peur… plus du tout…
Reynac s’approcha de l’elfette, lui arrachant son vêtement. Là apparut le ventre de Skaïa, celui n’était pas encore totalement rond, mais on y décelait déjà les premières formes dues à sa grossesse. Comme une petite madeleine en bas du ventre, une dune de sable naissante.
Reynac murmura :



Alors c’est vrai…ce que l’on dit est bien vrai…

Son regard s’adoucit, et pour la première fois depuis leur mariage, il prit Skaïa dans ses bras, la serrant très fort…

Merci…merci petite chose…

Ce contact la surprit, cette marque de tendresse. Elle ne s’attendait pas à une telle preuve d’affection de la part de son mari. Lui qu’elle avait toujours jugé comme un porc sanguinaire.
Brusquement il la repoussa, quelque chose semblait lui faire peur. Il la prit par les épaules, et la secoua si fort que Skaïa sentit un tressaillement en elle.


Est-il de moi cet enfant au moins ? En suis-je réellement le père ?

Skaïa le regarda alors d’un air méprisant. Sur un ton sec et cassant elle lui répondit :

J’en suis la mère ça je peux te le garantir.

Reynac resta sans voix, Skaïa reprit :

A mon plus grand regret personne d’autre n’est venu me connaître plus… intimement…
Un enfant ne tombant pas du ciel… Il ne peut que s’agir du tien… Mais…


Elle pointa son doigt sur son mari et continua :

Il s’agit autant de mon enfant que du tien…tâche de ne pas l’oublier. Maintenant je me sens fatiguée, le petit être que je porte en moi aussi. Si tu voulais bien me faire le plaisir de te retirer, je pourrai aller me reposer…

Elle jeta un coup d’œil rapide à Reynac, celui-ci avait changé d’expression.

N’y songe même pas…



Il revint prés d’elle, l’œil toujours brillant. Skaïa se débattit, elle voulait s’enfuir. Partir loin… ailleurs. Reynac l’immobilisa et la plaqua contre le sol. De fines larmes coulèrent sur les joues de Skaïa, elle ferma les yeux et entama une berceuse pour son enfant…

Dors cher enfant dors… n’aies pas ça à subir toi aussi… Fuis ailleurs si tu le peux.

Elle sentait les mains moites de son mari, son corps sur le sien, son souffle prés de ses oreilles. Une douleur immense déchira son ventre lorsqu’il tenta d’entrer en elle, elle poussa un cri si puissant que Reynac s’arrêta. Elle le repoussa puisant dans ses dernières forces. Elle resta sur le sol de sa chambre pleurant les mains sur son ventre. Son mari était à côté, et la regardait, il avala difficilement sa salive, les yeux grands ouverts, il voyait sa femme étendue impuissante par terre.
Le jeune elfette était anéantie, elle avait parfaitement compris ce qui se passait en elle, elle savait très bien ce que signifiait cette déchirure. Elle jeta un œil inondé de larmes sur ses jambes, celles-ci étaient baignées de sang. Elle se souvint alors de la phrase qu’elle avait prononcé auparavant : fuis ailleurs si tu le peux…Dans un sanglot elle murmura :


Ce n’était pas ainsi que je l’entendais…

Elle se leva tant bien que mal, retombant aussitôt. Son mari voulu l’aider, ses gestes étaient pires que des brûlures. Elle cria, elle le griffa, elle le mordit puis rampa jusqu’à la salle de bain et s’enferma.

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Elyra était toujours en train de peigner la belle undead, celle-ci dans un instant de colère la repoussa et la griffa. Surprise, la jeune Elfette regarda son bras, celui-ci avait été déchiqueté tout du long. Le sang commençait à couler sur sa robe. Avant qu’elle ait pu ouvrir la bouche Skaïa l’agressa :

Je ne crois pas t’avoir demandé de toucher mes cheveux ? Je me trompe ? Qu’espères tu ? Que nous devenions amies ? Je t’en prie ne sois pas si stupide. Penses tu sincèrement que je te confierais mon histoire si je n’avais pas l’intention de te tuer par la suite ? Qu’est ce que cela peut te faire de savoir que le sort s’est acharné sur moi et que j’ai fini par être lâche ? Je suis seule responsable de ma vie et des erreurs que j’ai faites, je n’ai besoin de personne pour me plaindre ou au contraire me mépriser. Et je n’ai par-dessus tout pas besoin d’une Elfe !

Skaïa se leva, une foule de sentiments contraires l’envahissait. D’un côté elle voulait de nouveau se jeter sur l’elfe et la tuer, la rouant de coup, la défigurant de manière à ce qu’elle ne soit pas reconnaissable. Un rapide coup d’œil sur la louve la fit changer d’avis. De l’autre côté, se confier lui faisait du bien. Elle grimpa alors sur un arbre, s’asseyant sur une branche. Mettre une distance entre elle et l’elfe lui était déjà plus supportable.

Je te laisse le choix : si tu veux partir tu le peux, je ne te retiendrai pas. Si tu veux savoir la suite, reste. Mais alors il faut me promettre une chose en retour : ne me juge pas ! Et…

La voix de Skaïa s’engloutit au fond d’elle-même :

Non rien…ne me juge pas c’est tout…

Elyra n’avait pas compris ce brusque retournement de situation. Pourquoi Skaïa tout à l’heure si douce était redevenue si cruelle, si sauvage ? Entendant les paroles de la jeune undead, tout se fit clair dans son esprit. Revenir ainsi sur ses souvenirs était douloureux, et provoquait chez Skaïa divers sentiments. Sentiments mêlés de peur, de honte… voire de culpabilité.
Elyra se doutait que l’histoire de la jeune femme n’était pas finie, et à en juger par son anxiété le pire allait arriver.

La douce elfette secoua ses cheveux faisant apparaître une aura de lumière, elle sourit et dit en direction de Skaïa :


Pourquoi te jugerais-je ? Je n’ai pas cette prétention, je prends déjà cela comme un honneur que tu te confies. Jamais je ne te jugerai. Je te fais cette promesse Skaïa. Puisses tu y voir toute la sincérité de mes propos. Tu sembles perdue, je veux t’aider, te tendre une main qui trop souvent t’a été ôtée. Je veux que nous devenions amies, cela est vrai, je veux pouvoir te soulager, je veux pouvoir tout partager…Peut être est ce utopique de ma part, mais quelque chose d’irrésistible m’attire vers toi…J’aimerais pouvoir à l’avenir te présenter comme une amie, et avoir l’honneur que tu dises la même chose.

Skaïa ne répondit rien, restant perché sur son arbre. Trop tôt, il était trop tôt pour ce genre de décision. Elyra semblait accepter le passé de l’undead ; il s’agissait de voir comment elle réagirait à la suite de son histoire. La belle elfette semblait vouloir savoir la suite : elle allait être servie.

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MessagePublié: Ven 01 Sep, 2006 23:20 
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Enfermée dans sa salle de bain Skaïa pleurait, recroquevillée par terre, secouée de sanglot. Effondrée comme une bête sauvage, elle n’avait plus aucune dignité : ses cheveux étaient en désordre, son maquillage avait coulé, sa robe était taché de sang, et elle était là, tremblante, n’arrivant pas à se remettre de ce qu’elle venait de subir. Tel un fantôme, le regard perdu dans le vide, elle fixait le mur qui lui faisait face… une seule chose comptait… Une seule pensée s’imposait à son esprit… Une seule envie… un seul et dernier but : Rhomin…

Rhomin… plus que jamais elle souhaitait l’avoir à ses côtés, être a lui. Elle sortit précipitamment de la salle de bain, sans se donner la peine de se recoiffer. Son mari était parti de leur chambre. Elle se dirigea vers les escaliers et vers la chambre de Rhomin. Une seule envie, une seule idée… poussée par un désir aveugle, une soif d’amour immense, elle errait à travers le château.

Elle finit enfin par le trouver assis prés d’une fenêtre à regarder les étoiles, songeur. La pièce était plongée dans l’obscurité, seule une bougie éclairait faiblement son visage. Ses yeux noirs brillaient, sa bouche souriait, la flamme de la bougie semblait caresser ses traits. Sa chemise entrouverte laissait apercevoir son torse musclé, ses cheveux retombant de part et d’autre de ses épaules. Assis là, il observa l’entrée fracassante de Skaïa sans mot dire.
Celle-ci s’effondra des qu’elle le vit et resta allongée sur le sol.

Rhomin s’étira jetant un dernier regard vers les étoiles, un éclair sournois traversa ses yeux, un sourire en coin illumina son visage et dans un souffle il leur murmura :


Au travail mes jolies…allons nous amuser…Allons jouer avec l’innocence et la beauté…

Il vint s’accroupir à côté de Skaïa, dégageant ses cheveux de son visage. Il caressa sa joue s’approcha de son oreille et lui murmura :

Belle Skaïa…Douce Skaïa…Faible Skaïa…M’accorderez vous cette danse ?

Sans attendre de réponse de sa part il la souleva, la plaquant contre lui. Une musique douce s’éleva dehors. Il sourit… Décidément tout semblait être avec lui. La tête de Skaïa était posée contre son épaule, son corps faible n’était soutenu que par sa force. Il sentait sa poitrine contre son torse, sa taille contre son bassin, ses jambes fines prés des siennes. Elle s’abandonnait complètement, se laissant guider par ses pas. Elle était sans force, il la maniait comme un pantin, aucun combat… aucune lutte…
Le sourire triomphateur s’effaça du visage de l’elfe : ce genre de victoire ne lui convenait pas, il n’était pas du genre à abuser de la faiblesse des autres. Il ne voulait pas d’une Skaïa par dépit, il voulait qu’elle se donne entièrement à lui, que cela soit son choix ! Ce qu’il aimait par-dessus tout c’était les défis, arriver à avoir n’importe qui, quels qu’en soient les sacrifices. Jouer avec les gens, les sentiments, la vie. On savoure d’autant mieux une victoire quand elle nous a coûté… Là c’était trop facile, ce n’était pas digne de lui ni de son niveau. Il ne savourerait rien du tout…
Il repoussa doucement le petit corps fragile, s’asseyant par terre avec elle. La lutte n’était pas terminée, cette étape était déterminante pour la suite. Assis par terre, le corps menu de Skaïa contre lui, il la cajola, la berça tentant de la rassurer.

Ses gestes étaient mécaniques, il n’y avait dans ce qu’il faisait aucune affection, aucune tendresse. Ce n’était que des gestes répétés maintes et maintes fois. Son esprit était ailleurs, réfléchissant déjà à ce qui suivrait, comment il devrait s’y prendre le lendemain. Son esprit vadrouillant, il posa ses yeux sur un miroir. Celui-ci, lui renvoya son image. Il se vit et sourit… Sa capacité à manipuler l’impressionnait toujours… Il se fit un clin d’œil…
*Je suis sur la bonne voie rassure toi…* Il continuait son manège, tranquillement, certain d’un résultat proche…

Skaïa se calmait petit à petit. La présence de Rhomin était rassurante. Elle finit par tout lui raconter… tout… son enfant, ses projets, ses envies, son mari…et le drame. L’elfe l’écoutait sans rien dire, caressant ses cheveux… À chaque fois qu’elle sanglotait, il la serrait plus fort contre lui. De nombreuses fois il se retint de bailler, prenant sur lui, continuant d’écouter. Epuisée, l’elfette s’endormit tout contre celui qui venait de prendre autant soin d’elle.
Rhomin, comprit qu’il ne fallait pas insister pour le moment. Il souleva Skaïa, et transporta cette petite elfe jusqu’à son lit. Là il la coucha. Voyant qu’elle dormait, il s’assit à sa coiffeuse et entreprit la rédaction d’une lettre. Il soupira…relisant sa lettre.

*Je pourrais quand même me renouveler un de ces quatre, cela manque cruellement d’originalité. Dix, vingt, trente fois que j’écris la même chose…Mais dix, vingt, trente fois que cela marche… Pas étonnant qu’on ne fasse pas d’effort s’il n’existe aucune personne du sexe faible capable de rivaliser avec moi… capable de rivaliser avec un tissus de mots… Je vais finir par m’ennuyer si cela continue*.

Il laissa Skaïa et en sortant de la chambre il croisa Sylvia. Elle faisait la ronde dans le château accompagnée de son horrible bête. Il resta interdit quelques instants en la dévisageant puis l’apostropha
:

Et bien Reynac n’est pas avec toi ce soir ?

Sylvia ouvrit grands ses deux yeux, fit voler ses cheveux violets. Elle mit un doigt sur sa bouche penchant la tête sur le côté et répondit d’une voix provocatrice :

Il semblerait, sieur De Virzac, que je sois seule et abandonnée ce soir. Ayant peur de regagner seule ma chambre je me promène avec mon dévouée Kyorin.

Elle indiqua la créature qui la suivait. Rhomin sourit, une telle attitude était pitoyable. Tout en elle sentait la vulgarité : il n’avait aucun respect pour ce genre de fille. D’habitude il ne se serait pas abaissé à lui adresser la parole mais ce soir il avait trop faim. Le sacrifice qu’il avait fait le laissait sur un goût d’inaccompli. Il attrapa Sylvia par le bras :

Allons jeune fille n’ayez plus peur je vous raccompagne…

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MessagePublié: Ven 01 Sep, 2006 23:50 
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les mots me manque sur le coup ...

Sinan triste histoire (et tout d'un coup j'ai envie de taper de l'elfe... arf je peux pas j'suis humaine :p)
Bref continue j'aimerais savoir la suite (et puis ... j'peux même po défendre Elyra ouiiinnnn !!!)

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Un jour peut etre... Je te retrouverais...
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MessagePublié: Dim 10 Sep, 2006 1:15 
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Inscrit le: Mar 04 Juil, 2006 16:01
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Skaïa se réveilla le matin suivant, l’atmosphère de sa chambre était encore emplie du drame de la veille. Elle porta la main à son ventre, celui-ci était vide à présent. Elle soupira, elle ne voulait pas pleurer. Elle ravala ses larmes et se leva…Toute la nuit elle y avait réfléchi, toute la nuit elle avait été obsédée par cette pensée. Elle aurait du ressentir de la culpabilité,de la honte, du mépris…à la place il n’y avait que du soulagement. L’enfant qu’elle avait perdu était celui de Reynac, ce n’était pas le sien…Ce n’était plus le sien… Elle l’avait aimé, il est vrai…mais maintenant tout cela était du passé.
Elle se leva, une servante arriva pour l’aider à s’habiller. Son esprit continuait de fonctionner. Certes elle aurait du se sentir encore triste de la perte de la veille : elle ne l’était pas. Elle avait un tout autre projet en tête. Un enfant elle en désirait un, sa volonté d’être mère n’avait pas changé. Elle passa la main sur son visage, un enfant qui lui ressemble, un petit bout d’elle-même…un petit bout de …quelqu’un d’autre…

Tandis qu’elle était perdue dans ses pensées, elle remarqua une lettre coincé entre le bois de sa coiffeuse et le miroir. Elle tendit sa main délicate et l’ouvrit. Son cœur bondit dans sa poitrine : il s’agissait de Rhomin.




Belle et douce Skaïa,

Lorsque vous lirez ces quelques mots j’espère que votre état se sera amélioré. Jamais je n’aurais pensé tenir dans mes bras le petit être fragile que vous étiez hier soir. Vous sentir ainsi prêt de moi, à ce point souffrante et tremblante, relevait de la pire des tortures. Tandis que vous vous confiez, tandis que vous vous serriez contre moi, je me trouvais là impuissant. Ne pouvant vous offrir qu’une épaule consolatrice. Tendre amie, ne permettez à quiconque d’obtenir un assez grand pouvoir sur l’être charmant que vous êtes. N’autorisez personne à avoir la capacité de vous démolir ainsi.
Vous êtes forte, jolie Skaïa, beaucoup vous envierait votre courage et votre vivacité. Promettez moi d’illuminez à l’avenir uniquement votre visage de sourires. Les larmes, contrairement à ce que l’on peut croire, ne sont pas des perles, elles n’embellissent pas, elles ne brillent pas…
Skaïa, chère Skaïa, rien ne pourra réparer le drame que vous avez vécu, et je ne serai pas de ceux qui vous prétendront le contraire. Si je me permet de m’adresser à vous ce soir, si j’ai l’audace de vous écrire ces quelques mots c’est que vous êtes venu à moi nu, sans artifices il y a quelques instants. Je ne pourrai décrire le sentiment qui m’envahit lorsque confiante vous vous endormîtes tout contre moi. Je ne saurais vous exprimer ce que je ressens en ce moment même vous voyant si paisible dans votre lit. Belle Skaïa, j’espère que la rencontre d’hier soir n’étais pas uniquement du à votre faiblesse et votre état.
J’aimerais vous revoir et s’il m’est permit en d’autres circonstances.
Rétablissez vous vite chère amie, afin que nous puissions danser, en oubliant temporairement tous nos soucis.

Rhomin de Virzac.





Skaïa ne contenait plus sa joie, elle lu et relu mainte fois cette lettre. Elle mit celle-ci prés de son cœur et ordonna à la servante de la changer :

Je veux être belle, lui ordonna t elle.

Elle mit alors une robe en soie de la couleur de la nuit. Cette couleur alliait parfaitement celle de ses yeux et de ses cheveux, ainsi habillée une ambiance de mystérieuse enveloppait totalement Skaïa. Elle releva ses cheveux en un fin chignon, laissant quelques mèches retomber sur son cou nu. La robe mettait en valeur ses courbes harmonieuses dessinant une poitrine parfaite et une chute de rein vertigineuse. Un fin drapé de soie accompagnait le tout, brodé de fils d’or il allait de paire avec la beauté des yeux de Rhomin.


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C’est ainsi vêtu que la jeune Skaïa entreprit d’aller voir Rhomin. Celui-ci était assis sur un canapé, un jambe fléchi, il avait la tête appuyée contre son genoux. Ses yeux étaient fixes, ses oreilles pointus étaient redressées, il écoutait de la musique. Deux trois musiciens jouait pour lui, violons et contrebasses s’agençaient dans un air fabuleux. Lorsqu’il vit Skaïa entrer resplendissante il sourit intérieurement.
*Tu as bien fait d’attendre Rhomin, le résultat n’en sera que d’autant plus savoureux*


Il se leva, sourit à celle qui venait d’entrer, lui tendit une main et d’une voix douce et agréable :

Une dernière danse ma douce amie ?

Elle mit sa main sur la sienne, se retrouvant attirée tout contre lui :

Pourquoi dernière Rhomin ?

En guise de réponse, celui-ci la regarda et sourit tendrement. De son autre main il lui caressa le visage et posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Il enfouit sa tête dans son cou respirant son odeur. Un doux parfum de mûre mêlé d’une douce odeur de sous bois. Il ferma les yeux, il pouvait entendre l’eau d’une rivière couler, un oiseau chanter, une fleur s’épanouir. Un air doux et léger ce fit entendre. Il rouvrit les yeux, sourit :

J’ai dit dernière ? Ce mot à du m’échapper belle amie…

Il prit la deuxième main de Skaïa la posa sur son épaule, d’un mouvement brusque il bloqua ses hanches contre les siennes. Epaules contre Epaule, il passa une de ses jambes entre celles de sa partenaire et commença à la faire danser tout doucement. Le contact de cette petite Elfe contre lui attisait de plus en plus son désir, mais il ne fallait rien brusquer. D’un geste habile il l’éloigna la faisant tourner. La musique entraînante donnait à la danse des teintes blanches, des teintes mauves et vertes. Comme les fleurs qui doucement s’ouvrent dans les prés, comme l’herbe qui bouge au grés du vent. Le chignon qu’elle s’était fait ne résista pas longtemps à leur danse effrénée. Ses cheveux se détachèrent, ils volèrent animés de mouvements souples. Elle était là belle, tournoyante et souriante.

L’air que jouèrent ensuite les musiciens fut plus lourd, plus pesant. Les violons accompagnaient chacun des mouvements des deux elfes. Jouée dans les graves, ils accentuaient l’idée d’emprisonnement. L’atmosphère devenait plus difficile à supporter, l’air semblait se réchauffer. Skaïa se sentait mal comme oppressée, le rythme régulier des contrebasses accentuait l’idée d’enfermement. Deux notes de piano donnèrent à la danse son côté tragique. Deux notes au hasard qui coupait le rythme…deux notes claires qui résonnaient encore à travers l’immensité de la pièce. La coordination de tous les instruments donnaient une danse, donnait Leur danse. Une danse où chaque pas semblait un défi, une danse où chaque mouvement était une lutte. Rhomin continuait agile imperturbable, il faisait tournoyer Skaïa la tenant tour à tour fermement et relâchant petit à petit son étreinte. Jamais il ne lâcha la main de l’elfe, lui rappelant sans cesse sa présence. Il la serra alors contre lui. La musique se tut. Seul un violon continua d’accompagner les gestes de l’elfe. Ses notes graves donnaient à la scène une atmosphère lugubre. Skaïa frissonna. Il descendit sa main sur le bas du dos de celle-ci. Toujours collé contre Rhomin, le belle elfette pouvait sentir chacun de ses mouvements, chacun de ses muscles. Elle sentit la main descendre le long de son corps, explorant les moindres courbes de celui-ci.
La musique s’arrêta brusquement et Rhomin fit signe aux musiciens de sortir. Il ne restait plus que lui et Skaïa dans la pièce.
Il commença à dégrafer tout doucement la robe de l’elfette, ses mains expertes n’avaient aucuns mal à trouver les attaches. Une main fragile le repoussa calmement, Skaïa s’écarta doucement de Rhomin. Ses deux yeux noirs le fixaient.

*Me serais je trompé ? Serait elle la première à me résister ?*Rhomin s’étonna de l’attitude de sa compagne, mais n’en laissa rien paraître.
Celle-ci le regardait les yeux empli de quelque choses d’indéfinissable. Dans l’attente de quelque chose .Elle tenta plusieurs fois de parler, puis finalement murmura d’une voix douce :



La douceur d’un mot prononcé par vous,
Le bonheur d’un amant si doux,
Pourront ils jamais me faire oubliez,
A quel point l’on peut souffrir d’aimer ?

La tendresse sur votre visage d’un sourire vu,
La caresse experte d’une de vos mains nues,
Arriveront il à me rendre confiance,
Et à ce titre vous aimez sans défiance ?

Brisée, Morcelée et par-dessus tout abusée,
Bien des morceaux ont été perdus, éparpillés,
Ne m’autorisant plus à jouer avec ce cœur haïe,
Avec cette vie rejetée, plongée dans ma mélancolie.

Puis-je Rhomin vous faire confiance, vous croire ?
Et ainsi me donner à vous, nue dans le noir ?


Rhomin ne put réprimer un sourire …*Non je ne me suis pas trompé, elle est comme les autres* :


N’avez-vous donc pas lu ma lettre ma chère amie ? N’y avez donc vous pas vu mes attentions ?

Il ponctua cette phrase, d’un baiser volé sur la main de Skaïa et pour lui-même :
*Ne vous ai-je donc pas dit mot pour mot : ne permettez à quiconque d’obtenir un assez grand pouvoir sur l’être charmant que vous êtes. N’autorisez personne à avoir la capacité de vous démolir ainsi. Mais si personne ne m’écoute, si vous ne voulez voir que ce qui vous intéresse…je ne peux décidemment rien pour vous…*

Skaïa sourit, elle se souvenait parfaitement de cette lettre, elle connaissait déjà certains passages par cœur : Je ne pourrai décrire le sentiment qui m’envahit lorsque confiante vous vous endormîtes tout contre moi. Je ne saurais vous exprimer ce que je ressens en ce moment même vous voyant si paisible dans votre lit ...

Elle se rapprocha alors doucement de Rhomin, lui mordilla l’oreille et finit par poser ses lèvres sur les siennes. L’elfe accueillit Skaïa avec un sourire satisfait, et reprit de dégrafer sa robe là où il s’était arrêté.


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Les jours passèrent, Skaïa ne reçut aucunes nouvelles de Rhomin. Elle ne s’en inquiéta pas, avec ses responsabilités il lui arrivait de ne pas avoir de temps à lui pendant plusieurs jours, voir plusieurs semaines.
Elle passait ses journées se promenant à travers le château, ornant son visage d’un un sourire un peu niais. Elle aimait se retrouver ainsi seule, laissant libre cours à son imagination. Souvent elle s’asseyait sous un arbre et fredonnait…elle chantait des airs entraînant de danse, ou d’autres plus prenant et plus oppressant.
C’est pendant l’un de ses moments privilégiés qu’elle reparla à son mari. Depuis le drame de l’autre fois, elle l’avait évité, s’enfermant quand il venait la voir, prenant ses repas à d’autres moments. Elle avait du quand même se résoudre au bon rôle de l’épouse et accepté à contre cœur son mari plusieurs fois dans son lit. Là elle ne pouvait de nouveau l’éviter, il l’attendait assise sur son banc, sous son arbre.
Elle s’arrêta à quelques mètres de lui avala sa salive et lui dit d’une voix froide :


Bonjour Reynac…quelle surprise de vous voir ici ? De là à ce qu’il en s’agisse d’une bonne…

Celui-ci leva la tête vers son épouse :

Je suis venue vous parlez Skaïa, l’heure est grave.

L’elfette réprima une moue de dégoût, fit un geste de main afin de témoigner de son manque d’intérêt pour ce qu’il allait lui dire.

Ainsi tu ne me pardonneras donc jamais ?

Skaïa lui rejeta un regard méprisant et lâcha d’un ton glacial :

Je ne t’en veux pas…t’en vouloir signifierai que je te portes de l’intérêt…Cela équivaudrait à qu’il y ait un avenir pour nous deux…

Elle partit d’un grand éclat de rire, renversant sa tête en arrière :

C’est pire que ça cher Reynac, je te méprise et ce qui t’arrive m’indiffère totalement. Te pardonner ? Allons ne sortons pas les grands mots…on ne pardonne qu’a ceux que l’on apprécie. On ne pardonne que dans un seul but…reconstruire autre chose…redonner une chance.
Cela n’est pas mon cas, tu ne comptes plus pour moi. Je ne te haie pas non plus, tu n’es pas digne de ma haine. Je ne vois pas pourquoi je m’encombrerai les esprits avec toi, autant penser à des choses agréables ou désagréables. Tu ne fais parti d’aucuns des deux…


Reynac se leva et s’approcha de son épouse :

On vous dit douce belle Skaïa, on vous dit tendre et gentille…On vous dit fragile et sensible…mais cela n’est qu’une façade. En réalité vous êtes aussi cruelle, aussi dur et aussi sans pitié que n’importe lequel d’entre nous…Cette cruauté fait parti de vous…et vous ne pouvez le niez…Tendre Skaïa qu’êtes vous donc devenue ?

L’elfette attrapa le bras de l’homme qui se tenait auprès d’elle, y planta ses ongles et dans un grincement de dents :

Demandez donc à l’enfant dont on vient de tuer ses parents d’aimer leur assassin, demandez à la femme qui meurt seule sans personne de porte un regard doux envers l’humanité. Pourquoi ne demandez vous pas non plus à la fille de joie qui doit gagner sa vie d’avoir un minimum de respect envers elle-même ? Pourquoi ne pas vouloir que ceux qui souffrent remercient leurs agresseurs ? Demandez à l’aveugle de comprendre les couleurs, et au sourd d’appréciez une mélodie.
Qu’espériez vous donc Reynac… ? La gentillesse ne dure pas éternellement…. Etre tendre ? Dans quel intérêt ?le sien ou celui d’un autre ? Être douce dans l’attente de qui ? De quoi ? D’un abus ?
La douceur, comme la gentillesse, a ses limites…ensuite cela s’appelle de la naïveté, de la stupidité.


Reynac ne se laissa pas démobiliser par le discours de son épouse, de sa main valide il lui caressa le visage, sourit tristement :

Ainsi belle Skaïa, le petit être doux et sensible que l’on m’avait offert, se révèle plus agressive et dur que je ne puis l’être. Je regrette jeune fille, que la vie vous ait transformé ainsi.
Du chaton que vous étiez, voici maintenant le pire des chats sauvage…


Il posa un regard tendre et déçu sur son épouse…Celle-ci laissait paraître quelques signes d’énervements.

Rassurez vous Skaïa je ne vous ennuierai pas plus longtemps j’étais venue vous annoncez mon départ…et celui de mes compagnons. Nous partons pour une guerre qui risque de s’avérer plus meurtrière que d’habitude…Vous aurez le loisir d’être tranquille…tous partent…seul deux servantes restent avec vous.

Il enleva doucement les ongles de l’elfette qui lui déchiraient le bras, et annonça sans un sanglot dans la voix :

Je vous vois peut-être pour la dernière fois, je vous vois dure et amer…Je vous vois triste et rancunière. Jamais je n’aurai voulu que vous soyez ainsi.

Il pose la main sur le ventre de Skaïa :

Peut être est ce une bonne chose qu’il ne soit plus là. Que serait devenu un enfant avec une telle mère ?

Il enleva celle-ci, tourna les talons et retourna vers le château. Skaïa resta sans voix puis s’assit sur son banc maintenant libre. Elle soupira : elle se sentait vide et triste.

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MessagePublié: Dim 10 Sep, 2006 1:16 
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Skaïa s’était arrêtée à cet endroit de son récit, elle regardait la douce Elyra : assise au pied de l’arbre, elle caressait la louve et avait ses deux yeux fixés sur l’undead. Ceux-ci étaient d’un doré magnifique. La pupille centrale n’était pas noire mais marron, un marron chocolat qui s’alliait avec la multitude de petites tâches ébènes parcourant le doré de l’iris. On aurait dit deux ambres entourées de cils longs et épais. Ils étaient chaleureux, bienveillants et affectueux :


Vos yeux sont magnifiques… Ils me rappellent ceux de Rhomin… Mais vous en êtes cent fois plus digne…

Ce furent les premiers mots teintés de tendresse que la timide undead adressa à Elyra. Sa manière était certes maladroite et hésitante, mais l’elfette sentit tout l’effort qu’il y avait derrière. Elle répondit donc d’une voix douce et gentille :

Je vous remercie belle Skaïa, que le compliment vienne de vous me touche d’autant plus. Je ne vois malheureusement pas vos yeux à cette distance et ne peux vous retourner le compliment.

Elyra mentait, et Skaïa le savait bien. Si elle pouvait voir les yeux de l’elfette, celle-ci pouvait voir les siens. Elle descendit quand même de son arbre et vient s’asseoir en face d’Elyra.
La nuit commençait à tomber, Elyra frissonnait. Skaïa enleva une des épaisseurs qu’elle avait sur le dos et la mit sur celui de l’elfette.
D’une voix bougonne elle s’adressa à elle :


Reviens... vais chercher du bois pour faire du feu…

Lorsqu’elle revint, elle trouva Elyra à la même place. Elle fut surprise, en effet elle pensait que l’elfette aurait profité de ce moment pour s’en aller… Elle haussa un sourcil, ainsi lorsqu’elle parlait d’amitié… ce n’était pas des paroles en l’air pour sauver sa peau…
Une chaleur immense envahit l’undeadette, une sorte de flamme qui lui venait du ventre et remontait le long de son buste, puis de ses épaules. Et pour la première fois depuis longtemps elle sourit. Pas un sourire de satisfaction ou un sourire sadique. Mais un vrai sourire, un sourire de joie, celui que l’on fait à un ami justement…
Elle lui demanda alors :


Vous a-t’on jamais dit que vous feriez une mauvaise mère ?

Elyra fut surprise de cette question, elle réfléchit, se plongeant dans ses souvenirs. Elle retint ses larmes, elle ne voulait pas pleurer devant Skaïa, ne voulant pas montrer à celle-ci son manque de délicatesse. La blessure était trop récente et l’undead venait d’appuyer dessus fortement. Elle répondit d’une voix teintée de sanglots :

Non. A vrai dire, nous n’avions que rarement évoqué l’éventualité même que je sois mère. Et la seule qui eut pu douter de ma disposition à l’être, et bien c’est moi-même.

Skaïa ne s’aperçut pas de sa bêtise, il y avait trop longtemps qu’elle avait oublié ce que le mot ménagement signifiait. Elle continua sur sa lancée :

Il existe deux sortes de mère…Celles qui démolies par cette phrase ne voudront plus jamais avoir d’enfants, et les autres qui voudront à l’inverse prouver a celui qui a osé dire ça qu’il se trompe. Oser supposer que je pouvais être une mauvaise mère représentait pour moi quelque chose de pire qu’une insulte. Toute femme désire à un moment ou un autre être mère, rejeter cette maternité c’est rejeter la féminité de l’être…
Lorsque mon mari,
elle ne put réprimer une mine de dégoût, a prononcé ces mots, il ignorait le trajet qu’ils feraient dans ma tête. En effet, et personne ne le savait, mais au moment où cela a été dit, j’étais de nouveau enceinte…et pas de lui…de quelqu’un au regard doré, doux comme du miel…Mais hargneux comme le feu…

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