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Le jour se lève à peine, je m’éveille tranquillement. J’ai passé la nuit dans cette petite caverne, à l’abri de la pluie. Je déplie mon grand corps, faisant craquer mes articulations doucement. Peu à peu je récupère toutes les sensations de mes muscles endoloris par mon somme réparateur. Je regarde mon visage dans une petite flaque d’eau, les cornes de jeune tauren qui ornent mon front me confèrent un port de tête altier. Je prends un peu d’eau entre mes deux mains réunies en coupelle et je m’ébroue pour finir de me réveiller. J’attrape mon arme d’une main et je m’apprête à quitter mon antre sécurisante pour reprendre ma route, lorsque qu’un bruit attire mon attention. Je connais les bruits de la nature et celui que j’entends à présent ne lui appartient en rien. Aucun doute là dessus, c’est un être qui ne fait pas partie de la faune d’ici. Je me fais mentalement une courte prière pour que ce ne soit pas un elfe, là au dehors. Rien ne me gâche plus la journée, que de croise un elfe du matin, car comme le dit le vieux dicton Tauren : « Elfe du matin, chagrin. »
Je baisse la tête, prêt à bondir, les cornes en avant, et je m’avance vers la lumière extérieure le plus silencieusement possible, ce qui n’est vraiment pas facile avec un corps tel que le mien.
Je les repère rapidement, ce sont deux jeunes gnolls qui fouillent la terre à quelques pas de ma petite grotte. Je ne l’avais pas remarqué lorsque je suis arrivé là hier soir, car la nuit était déjà bien noire, mais maintenant je les vois, trois petites tombes en terre à l’abandon. Les gnolls sont en train d’en sortir un cadavre afin de le dépouiller. Ce ne sont que de vulgaires détrousseurs de mort, des charognards, des moins que rien. J’en ai l’estomac qui se retourne. Je m’avance vers eux en montrant les dents, retroussant mes babines en un rictus de dégoût. Ils m’entendent approcher et se retournent face à moi. Ils sont deux certes, mais ma masse semble les intimider. Ils hésitent quant à la position à adopter. Soudain, celui qui paraît être le chef m’interpelle : « Hé là, l’ami, ne reste pas planté là, vient donc nous aider. Tous ces muscles que je vois vont nous être utiles pour sortir ces corps plus rapidement, et quand il y en a pour deux, il y en a pour trois !! »
La rage me prend et ma réponse est sans appel : « Pauvre vermine, je ne suis pas de ton espèce, tu m’as pris pour un détrousseur alors que je suis un fier Tauren. Je vais te faire passer le goût de déranger les morts. »
C’est le signal du début de l’affrontement. Ils sont équipés de griffes métalliques qui leurs servent à creuser et s’approchent de moi en s’éloignant l’un de l’autre afin de me prendre entre deux feux. Je dois agir vite pour ne pas me faire coincer. Je fonce alors tête baissée vers celui qui est à ma droite, il lève son arme pour l’abattre sur ma tête, et soudain, lorsque je suis presque sur lui, je stoppe ma course. Son bras s’abat dans le vide et j’en profite pour le saisir par le poignet. Ma poigne de fer lui maintient le bras mais là n’est pas ma plus grande force. Je me retourne et je lance alors une étincelle vers le second agresseur. Il est pétrifié sur place et s’écroule, le corps fumant. Je ressers alors mon étreinte sur le bras du premier. Il grimace de douleur, je sens ses os qui se brisent entre mes doigts, lui perforant les veines du poignet. Du sang s’écoule et tandis que son attention est détournée, je bondis et le saisis par le cou grâce à mon autre main. Il est pris au piège. Je le décolle de terre, le brandissant comme un trophée. Des éclairs de colère traversent mes yeux, tandis que dans les siens je ne vois qu’effroi et stupeur. Il se demande encore comment il en est arrivé là. La mort vient peu à peu, et dans le silence le plus total, la vie s’échappe de son corps en un dernier soupir.
Je reprends mes esprits, tachant de me calmer. J’abandonne leurs deux corps aux charognards. Ils ne méritent même pas que j’ensevelisse leurs dépouilles.
Le soleil se lève tout juste, et sa chaleur sur mon front m’apaise. Une nouvelle journée commence pour moi.
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Je suis de mon coeur le vampire,
Un de ces grands abandonné,
Au rire éternel condamné,
Et qui ne peuvent plus sourire.
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