CHAPITRE 1 : NAISSANCE
Le Lordnor était un monde jeune encore. Le fracas des armes ne résonnait qu'occasionnellement, la paix et la joie de vivre régnaient. Mais, un beau soir, une vive inquiétude régna parmis les habitants d'une verte plaine du coeur de Lordnor. En effet, la terre tremblait depuis le matin, le ciel se couvrait, et d'inquiétants grondements venaient du centre de la Terre. Nul ne savait expliquer le phénomène. Les Dieux pouvaient-ils être en colère contre quelqu'un ? Les chamans de la Horde priaient et sacrifiaient, les Elfes tentaient de communier avec la nature, les Nains écoutaient la voix de la Terre, mais nulle réponse ne leur vint.
Soudain, le ciel devint d'un noir d'encre, si noir qu'on ne voyait plus rien a 5 pas. Puis un éclair blanc, aveuglant, jaillit du ciel et frappa le sol. Une langue de feu rouge et sinistre en sortit, comme si elle tentait d'atteindre les Cieux et punition de cette attaque. Puis l'éclair frappa a nouveau. Cet étrange combat dura près d'une heure, puis une boule de feu aveuglante jaillit du ciel et frappa définitivement le sol. Un cratère gigantesque se creusa et nul feu ne répondit a ce coup final. Toutes les créatures de Lordnor avaient fui, elles ne revinrent que lorsque les derniers grondements disparurent...
Les premiers a venir regarder au fond du cratère y virent alors quelque chose de tout a fait inattendu : un grand jeune homme d'apparence quelconque, qui s'était relevé du sol. Ce dernier commenca par regarder avec une sorte de curiosité détachée son corps, puis son environnement, puis le ciel. Son regard revint enfin autours de lui, et il vit les cadavres étendus au sol, mutilés, déchirés par l'affrontement des Cieux et des Enfers. C'est alors qu'un Troll a l'air ahuri descendit au fond du cratère et essayé d'attrapper cet avorton pour le manger. Un éclair rouge passa alors dans les yeux du jeune homme, il roula sur le côté pour éviter la grosse main du Troll, saisit la hache qui gisait a côté du cadavre d'un Grunt, prit son élan et sauta d'un bon sur le Troll, dont il trancha la tête d'un coup de hache. Puis, une fois retombé au sol, il lanca sa hache avec une telle force qu'elle traversa de part en part un Grunt solitaire et se planta finalement dans la tête d'un Taurent massif qui était venu regarder. A ce spectacle, tous les autres fuirent.
Le jeune homme s'approcha du Tauren. Il fallait plus qu'un coup de hache amorti pour abattre un tel colosse. Il gisait, le regard plein de douleur et de rage, une écume sanglante montant aux commissures des lèvres. Son regard ne semblait exprimer qu'une pensée : la mort. La mort pour l'un des deux, voila ce qu'il désirait. Le regard du jeune homme passa dans le vague, il réfléchissait. Puis il retira sa hache du front du Tauren, laissant voir une plaie béante. Il la leva lentement dans les airs, puis l'abattit avec un sifflement sur le Tauren, qui laissa échapper un horrible gargouillement, puis mourut. L'air toujours aussi détaché, il passa sa hache tachée de sang dans sa ceinture, gravit la pente du cratère et commenca son chemin dans le monde hostile de Lordnor, indifférent aux regards hostiles de ses habitants, témoins de la scène...
CHAPITRE 2 : LE CHOIX D'UNE VIE
Il s'était écoulé plusieurs mois depuis cette étrange scène, et le monde avait changé. Une seule préoccupation pour les habitants de Lordnor : la guerre, le combat, le maniement des armes. Les écoles de combat, les écoles de magie se multipliaient, et les scéances d'entrainement des champions étaient des spectacles très appréciés. L'une d'entre elles justement, très réputée, organisait une sorte de tournois et la foule affluait. Mais au moment ou les premiers combats allaient commencer, un homme parut et proposa sa candidature pour le tournoi. C'était un parfait inconnu, savait-il manier les armes ? Impossible de le savoir, mais après tout, les exécutions rapides ou les défaites pathétiques étaient un moyen de varier le spectacle et de réveiller un public endormi. Il fut accepté, et il dut attendre le combat numéro 5 pour combattre enfin son adversaire, un massif Tauren qui s'était particulièrement distingué lors des combats précédents. Il pénétra alors dans l'arène, et son attitude commenca a inquiéter le Maître du Tournoi : il ne manifestait aucune peur, et une solide confiance en soi, mais qui était-il donc ? Une fois placé face a son adversaire qui le toisait depuis ses 3 mètres de hauteur, armé d'une gigantesque hallebarde pouvant faucher tout un rang d'hommes, le coup d'envoi commenca... Le Tauren fonca droit sur lui, balayant l'air de son arme. Une combo d'esquive et l'homme fut sur lui. Il dégaina une lourde épée et frappa de toute ses forces, mais autant frapper du rocher. Un cuir de Tauren, c'est déjà épais, mais avec une lourde armure par dessus... Son épée s'ebrécha sur le corps du Tauren, et il dut faire un bon pour éviter le coup rase motte du Tauren, qui lui aurait tranché les deux jambes. Il sortit alors un étrange baton de sa ceinture, le fit fendre l'air comme un fouet, et une lame de feu cingla les pattes du Tauren, qui perdit l'équilibre et chuta. Reculant brusquement, l'Humain agita a nouveau son baton, et le ciel devint rouge sang. Une pluie de roche en fusion en tomba, frappant de partout. Le Tauren, qui s'était relevé, n'était pas assez agile pour échapper a ce bombardement, et il tomba au sol. Il commencait a se relever mais l'Humain pointa son baton droit sur lui et une boule de feu frappa le Tauren en pleine figure, faisant gicler le sang. D'un seul bond, l'inconnu se rua sur lui et frappa a la base du cou, a un endroit dépourvu d'armure. Son épée vola en éclats, mais un jet de sang fusa de la gorge ouverte du Tauren. Il était vaincu. Un chaman se précipita alors sur lui, marmonna une incantation, et le sang cessa de couler. Le Tauren se releva, mais il avait perdu, nul doute sur la question ! L'Organisateur vint ensuite retrouver l'Humain qui nettoyait nonchalamment le sang de son armure et lui demanda : " Qui es tu donc ? " L'homme resta un instant silencieux, puis répondit : " Painkilleur "
Depuis ce jour, il ne rata jamais une occasion de participer a un combat. Il avait a la fois la ruse du Dieu Bactic, la robustesse des Titans, la détermination du Dieu Malgr et une parfaite maîtrise du Feu, son élément préféré. Mais on ne savait rien de son origine. A chaque question il ne répondait rien, et lorsque certains tenaient a savoir l'origine de son nom, il se contentait de répondre : " C'est celui qui me convenait le mieux "
Mais les mentalités, toujours, changeaient. Cette joyeuse ambiance de bagarres commencait a laisser place a de vraies guerres, des choix a faire entre le Bien et le Chaos ou entre l'honneur et la facilité. Les hérauts de royaumes lointains passaient régulièrement, proclamant a tous que tel ou tel Seigneur avait besoin de tous pour vaincre ses ennemis, si bien que très vite il ne resta plus grand monde n'ayant pas prêté allégeance. Painkilleur n'avait toujours pas pris la peine de choisir un camp. Il ne savait pas qui valait mieux que les autres, il cherchait encore un sens a sa vie.
Un beau jour, cependant, il fut accosté par un Humain en brillante armure, qui s'adressa a lui en ces termes : " Bonjour, noble Humain. Je me présente : je suis Symoney, le Gardien de la Flamme Sacrée, et je viens vers toi en ami. Accepterais-tu de rejoindre mes amis et moi même, qui luttons sans relâche contre ce fléau qu'est la Horde ? Nous n'avons nulle pitié pour les Taurens, les Grunts, les Trolls et les Morts Vivants, et nous oeuvrons pour protéger la Flamme et l'Alliance contre leur corruption. Veux-tu être des nôtres ? "
Painkilleur hésita un instant. Qui était cet homme ? Disait-il la vérité ? Son camp avait-il le droit d'en éliminer un autre ou de se battre contre lui ? Mais il paraissait également sincère, et il avait eu la politesse élémentaire de venir lui même se présenter et rechercher de l'aide, il n'avait pas l'arrogance de ces grands Seigneurs qui laissaient des serviteurs faire tout a leur place. Et un souvenir lointain lui revint alors a l'esprit : un Troll stupide cherchant a l'attrapper, un Grunt avide qui tendait des mains sales et griffues avant de se faire traverser par une hache, un Tauren bestial... Il releva alors la tête vers Symoney, qui l'observait d'un air perplexe, et lui dit alors : "C'est d'accord ! "
CHAPITRE 3 : NOUVEAU DEPART
Loin du monde des mortels, deux Divinités se disputaient, comme cela leur arrivait souvent. Malgr et Bactic, Dieux du Chaos et de la Ruse, discutaient de ce pari qu'ils avaient fait, il y a des années de cela...
- Et bien, Malgr, on dirait bien qu'il sera de mon côté !
- Vraiment ? Qu'en sais-tu donc ? Je l'ai observé et il est déjà adepte du Chaos, je le ressens en lui. Il me servira plus tôt que tu ne le penses, Bactic !
- Si tu avais observé autre chose chez lui que ses victoires aux armes, tu saurais qu'il est du côté du Bien. Il ne tuera désormais que pour assurer sa défense, et ne se laissera pas emporter par les instincts violents de tes créatures.
- Le Bien et le Mal n'existent pas, et tu le sais très bien, cher Bactic. Il n'y a qu'une chose, la puissance, le pouvoir...la gloire ! Et ceux qui les recherchent. Nos intentions peuvent être très nobles au début, je ne dis pas le contraire, mais tôt ou tard la soif de gloire et de puissance nous ennivre, nous possède !
- Si je ne te connaissait pas déjà depuis longtemps, je te demanderais d'ou tu tiens ces idées si noires sur la nature humaine. Mais penses donc ainsi, ta certitude qu'il n'y a rien de plus fort que l'avidité te perdra.
- Nous verrons. Quoi qu'il en soit, j'userai de tous mes pouvoirs pour le convertir aux seules valeurs vraies de ce monde, et toi, avec tes discours vides de sens, n'auras aucune influence sur lui ! Adieu, doux rêveur !
Et dans une volute de fumée, Malgr repartit pour les Enfers avec la ferme intention de montrer a ce ridicule petit Gnome que ses pouvoirs n'étaient rien, absolument rien, en comparaison des siens !
Pendant ce temps, la guerre se préparait chez les Défenseurs du Feu Sacré. Les puissantes armées de la Wild'n Gore Tribe approchaient et n'avaient qu'un but : piller les somptueuses richesses du palais et voler la Flamme. Précédées par Symoneys, les forces des Défenseurs et leurs quelques alliés sortirent sur la plaine, a la rencontre des forces du Chaos. Et elles reculaient, il semblait que cette meute agressive serait domptée par la force tranquille de l'Alliance, mais soudain la terre trembla. Personne n'aurait su dire pourquoi, mais une fois la première frayeur passée, les armées de la Horde semblèrent puiser une nouvelle force et chargèrent avec une sauvagerie inégalée, tandis que les soldats de l'Alliance fuyaient sous l'effet de la peur. Peu restèrent, dont Painkilleur et Symoney, qui combattaient dos a dos tandis que la Horde les entourait. C'était la fin, il le savaient, mais ils mourraient l'arme au poing...
Soudain Symoney s'adressa a un Mort Vivant imposant, face a lui, et lui proposa de retirer ses troupes en échange d'un pacte de non agression et le partage des richesses du chateau. L'autre hésita, mais la vue des défenseurs du chateau, prêts a décocher une pluie de flèches sur les siens, et la volonté d'en finir au plus vite effacèrent ses doutes, et il accepta. Symoney jetta alors son épée courte aux pieds du Nécromancien. Painkilleur hésita, puis, sortant son épée, il la brisa en deux morceaux qu'il jetta devant son ennemi, affichant tout le mépris dont il était capable. Puis, l'air maussade, il retourna dans les profondeurs rassurantes du chateau, en compagnie de Symoney.
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la défaite face a la Horde, et Painkilleur, ayant pris sa décision, finissait une conversation difficile avec Symoney :
- Tu es vraiment certain de toi ?
- Oui, Symoney. Enfin, rends toi compte ! Nous n'aurions pas du perdre ! Tous ces soldats ont été d'une telle couardise ! Tu aurais du faire plus attention aux hommes que tu enrôlais, ca t'aurait donné une meilleure idée de nos forces. Et ces alliés, que faisaient-ils pendant qu'on se faisait massacrer ? On nous promettait des renforts, mais ils ne sont jamais venus. Je crois en toi, Symoney, tu es un grand chef, mais ma place n'est plus ici, moi aussi dois faire quelque chose pour l'Alliance, et même si ca doit être voué a l'échec, j'essaierai de retenir les enseignements de cette défaite pour créer l'armée la plus efficace jamais vue !
- Tu verras bien.. Tu peux me croire, ce n'est pas facile, mais après tout, une armée alliée de plus nous ferait le plus grand bien et j'espère sincèrement que tu réussiras, et qu'on se reverra sur le champ de bataille, un jour ! Au revoir, mon ami !
- Au revoir...
Et il quitta alors le chateau, déterminé a ne pas échouer dans son entreprise, et plein d'un fol optimisme sur ses chances de réussite. En bas, dans les sombres cavernes de l'Enfer, Malgr jubilait : son plan allait fonctionner, et ce misérable Bactic ne pourrait rien y changer !
CHAPITRE 4 : FACE A L'OMBRE
Depuis la plus haute tour de sa citadelle, Painkilleur observait l'horizon. Le Mal se voyait partout, que ce soit dans ce bastion en ruine, occupé par des créatures maléfiques, ou dans le Pays de l'Ombre, dont les ténèbres se voyaient jusque la. Mais après tout, c'était son choix de monter une tour de garde aux portes de la Mort, mais y survivraient-ils ? Bien des choses pouvaient se produire..
Après des années d'efforts acharnés, il avait réussi a monter un groupe d'amis loyaux et de soldats déterminés, mais comme il l'avait appris a ses dépends, loyauté et courage sont des qualités rares. Après avoir vainement tenté de lever une forte armée, il n'avait finalement gardé que les meilleurs, ceux qui avaient courage et ardeur au combat. Mais ils étaient si peu ! Cependant, lui au moins pouvait avoir la certitude de pouvoir compter sur toutes ses troupes !
L'un de ses officiers vint le rejoindre, et leurs regards se portèrent sur le bastion défoncé, loin dans la plaine. C'était autrefois un splendide chateau de l'Alliance, mais il avait été abandonné, et les derniers serviteurs de la Légion Ardente l'avaient occupé. Painkilleur ne craignait pas ces viles créatures, ramassis de hordeux saoulards et cramponnés au culte d'un Ordre qui avait disparu a jamais, mais avec l'aide des fortifications d'un chateau, ils pouvaient faire du mal. Cependant, il faudrait les raser un jour, il le savait, mais pas maintenant, il n'était pas prêt.
Reportant son regard sur l'horizon, il vit les reflets d'une grande bataille. Sans nul doute, tous ses alliés de l'Alliance, postés aux frontières du Pays de l'Ombre et qui retenaient le Mal chez lui, se battaient une fois de plus contre le Fléau. Que n'aurait-il donné pour les aider ! Mais si ces serviteurs de la Légion en profitaient pour piller le chateau et égorger femmes et enfants ? Non, rien a faire, il ne pouvait en arriver a cette extrémité. Il s'adressa alors a son officier :
- Rassemble les hommes dans la plaine, prépare la défense de nôtre chateau en nôtre absence. Nous sommes suffisamment préparés, je ne peux plus attendre ! Cette maudite bâtisse tombera demain !
Dernière édition par Painkilleur le Mar 23 Oct, 2007 14:45, édité 5 fois au total.
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