Née des larmes, fille de la tristesse, Nanouk ne sait pas d'où elle vient. Son passé est sombre. Des fois, des images lui viennent en tête. Un gnome, des nains, des taurens, des elfes... Mais jamais elle ne sait mettre de noms sur ces visages.
Souvent, le soir, quand elle s'endort, elle verse une larme. Elle sait qu'auparavant, elle a aimé. Mais elle n'a jamais su mettre un nom sur cet amour. Elle sait qu'auparavant, elle désirait être heureuse. Mais elle n'a jamais compris d'où venait ce mal, cette douleur.
Pendue à une chainette, une bague brillait de milles feux. Etait-ce le seul souvenir qui lui restait? La bague était toute simple, aucune inscription, rien qui ne put lui dire de qui elle venait. Là où elle s'était réveillée, dans le royaume des gnomes, une fleur poussait. Une fleur magnifique devant laquelle elle était restée des heures sans jamais en détourner les yeux.
Mais le soir, lorsque le soleil se couche, laissant une ombre sur le pays, cessant de réchauffer les corps des vivants, elle se sent vide. Elle ne sent plus son coeur battre. Plus rien, comme si le soleil était sa seule source d'énergie. Ce vide lui fait mal, ce vide la fait souffrir.
Mais quel est donc ce mal qui l'envahit? Comment s'en séparer? Comment comprendre? Comment savoir?
Mais le soir, lorsque le soleil se couche, laissant le noir envahir l'esprit, cessant les coeurs de battre, plus rien ne peut consoler Nanouk. Mais le soir, et le soir, lorsque les étoiles se mettent à scintiller, lorsque la lune dévoile sa beauté resplendissante, souvent elle se souvient. Elle se souvient qu'il y avait un avant, qu'il y avait des personnes nobles, des personnes qui n'auraient pas du partir. Lorsqu'elle voit ces millions de lumières clignoter là-haut, elle se dit qu'ils sont encore là. Elle se dit que là-haut, ils veillent sur ce monde.
Et au loin, une étoile brilla plus que les autres... Nanouk se releva et sourit. Rien n'était fini, tout commençait...
|