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 Sujet du message: Enzo
MessagePublié: Dim 08 Jan, 2006 13:13 
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Inscrit le: Dim 08 Jan, 2006 12:50
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Porté par une chevelure au couleur d'ébène, Enzo a pour acquis le coeur de bien des femmes. Chose qui pourrait s'avérer flatteuse s'il pouvait s'en soucier. Et c'est avec le corps élancé qu'il porte de nombreuses blessures à divers endroits.

L'expression de son visage montre un air assez hautain et fonciérement buté. Les yeux clairs et le visage pétrie de grâce, c'est du haut de ses dix-huit ans fraichement acquis qu'il s'adonne aux arts de la guerre. Ambitieux et doté d'une grandeur d'âme, emporté par son imagination et guidé par sa raison, il porte en lui le rêve d'un monde meilleur.

A son aisance, on pourrait croire qu'il s'agit là d'un jeune homme fougueux, souriant et chaleureux, prêt à la convivialité et aux plaisirs; mais à lire dans son regard, on sent une déchirure, une âme tourmentée. Il sait se montrer courtois dans l'instant et vulgaire dans la seconde qui suit. C'est un jeune homme avec de faux-airs mesquins, mais qui cache en réalité une personne compatissante, soucieuse du malheur des autres. La notion d'humanité, il essaye d'y croire tant bien que mal même si selon lui, seule une poignée est digne d'être appellée ainsi. Trés taquin, il adore vexer les gens pendant que lui sourit car fier d'avoir les grandes rancoeurs de ses victimes. Le sens de la répartie est son lot quotidien, devenant presque maître dans l'art. D'un naturel assez superficiel, il apprécie tout ce qui est beau, que ce soit les objets ou les gens. Il aime sa liberté et son indépendance et de ce fait, il veut nullement s'attacher et se fixer quelque part avec quelqu'un: il préfére encore être un nomade solitaire à la vie de débauche d'une conquête à l'autre. Mais sachez qu'il reste néanmoins un rêveur dans l'âme, avec des idéaux qui le blessent plus souvent qu'on ne le croit.

Par ailleurs, il adore voyager. Son péché mignon reste la gourmandise, tendez lui un morceau de gateau au chocolat et vous êtes sûrs qu'il viendra le mandier. Vous l'aurez compris, Enzo est quelqu'un de difficile à cerner, avec un caractére entier et trés versatile... Essayez de voir ce qu'il voit et vous verrez un monde que lui seul peut entrevoir...


A l'orée d'un soir...

On a beau croire qu'elle s'en ira un jour, elle ne disparaît jamais. On s'en rappelle et on chérit le souvenir de toute notre âme. On sourit à la nostalgie et tire une mine blafarde quand la mélancolie reprend le dessus. Ainsi était le quotidien du jeune homme quand, plus souvent qu'on ne le croit, il se remémorait le passé. Sa mére, toujours belle et impétueuse, lui vouait un amour sans faille; son pére quant à lui, un peu plus baroudeur, avec le sourire franchement facile, était quelqu'un d'autoritaire sans être austére; un bon vivant qui semblait croquer la vie à pleine dent...

Entre éclats de rire et nourriture à volonté, tout en passant par des jeux avec les autres enfants de la cité, Enzo était loin d'imaginer que son insouscience allait bientôt s'arrêter. Sonnant comme le glas des rudes hivers, la moisson avait été difficile et le peu de récoltes était destiné à nourir leur fils, si bien qu'ils allaient se priver... La guerre qui avaient éclaté quelques mois plus tôt n'arrangeraient guére les affaires. Chacun campant sur ses tranchés, la bataille semblait s'éterniser, aucun ne voulant céder devant l'ennemi...

Quelques jours avant l'arrivée du printemps, ses parents n'étaient plus que deux croix de bois plantées avec maladresse dans une terre dure et recouverte de neige...

Telle une douleur encrée dans son âme, dans un silence qui se pâme, il se mettait à rêver d'une autre vie...

Le corps dans la mousse et le visage à la belle étoile, Enzo regarde cette maison. Une maison qui tant de fois l'a poussé à la détruire mais sans vraiment y croire. Une maison qui autrefois lui servait de repére, à savoir qui il était et d'où il venait. Maintenant, il ne rêve plus que d'une seule et unique chose, partir. Partir voir le monde, voyager à travers les mers, conquérir des yeux un univers qui semble lui tendre les bras. Plus rien ne le retient ici, si ce n'est peut-être la crainte d'un ailleur malgré l'envie. C'est qu'on a tant dit de choses, dans les tavernes, sur des créatures qui roderaient dans les forêts et les grottes que... qu'Enzo est davantage porté sur la raison que sur l'inconscience... Mais qui sait, peut-être qu'un jour...

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De longs cheveux noirs semblaient tomber en cascade sur sa poitrine qui, loin d'être avantageuse, semblait suffir à attirer les hommes dans ses filets. Sa bouche, aux lévres sensuelles, tendres et délicates, étaient légérement entrouverte pendant que ses yeux, noirs comme l'ébène, finement cuivrés, semblaient chuchoter les mesures de ses pensées.

La chose la plus frappante chez elle était certainement sa beauté. Surpris, Enzo ecarquilla les yeux avant de poser son regard sur la dite jeune fille, légérement dévêtue. Il est vrai que la belle inconnue avait des charmes dont personne ne pouvait ignorer l'existence. Frêle, innocente, voire même insousciente, elle venait à inspirer le jeune homme...

Comme une main caleuse, chaude et délicate, le vent semblait balayer sa chevelure en arriére; dévoilant une peau laiteuse, presque blanche. Un médaillon étrange, autant que l'ornement qu'elle portait à l'oreille, si ce n'est plus, semblait chuter le long de sa nuque. Les yeux clos, la jeune femme semblait profiter des lieux...

'Vous aimez les éléphants roses?...'

Enzo fît mine de ne pas entendre la demoiselle, et referma les yeux de façon grossiére, voire même provocateur. Il était certe impressionné, chose loin d'être évidente lorsqu'on connaît l'individu, mais n'allait tout de même pas s'attarder sur des questions sans queu ni tête; il avait bien autre chose à penser qu'à de pareilles futilités, surtout quand son esprit vagabonde dans les vestiges de son enfance... L'inconnue avait peut-être le mérite d'être belle, mais l'intelligence semblait visiblement lui faire défaut.

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Les sourcils froncés, légérement remontés vers le haut de son visage, la belle inconnue gonfla tendrement les joues avant de rétorquer d'un ton solennel et désaprobateur son mécontentement, condamnant pareilles attitudes. N'est pas qui veut celui qui ose provoquer la jolie jeune fille, au risque de le payer de sa vie! Mais avec tout le respect qui se devait dans ces cas là, Ruyan ne pu s'empêcher de laisser filer un leger sourire du coin des lévres, timide et discret, sans contention ni artifice.

La dite demoiselle avait également l'air d'une jeune fille qui n'avait qu'à claquer des doigts pour obtenir ce qu'elle voulait; le genre de fille à se pârer de caprices et de désirs plus extravagants les uns que les autres. Si bien qu'il songea l'espace d'un instant, si elle n'était pas fille de roi. Mais qu'elle soit princesse ou non, cela ne changeait strictement rien à l'affaire. L'attention, selon le jeune homme, se gagne par le mérite et la force des choses, et non pas par un titre qui donne l'illusion que l'on peut tout avoir...

Mais la surprise allait visiblement de paire avec cette soirée un tantinet glacial.

Le ciel était sans nuage et les douces brises hivernalles soufflaient avec pudeur et timidité. Les étoiles quant à elles avaient envahi l'immensité de l'éternel. Scintillant de leur plus belle intensité, elles inspiraient l'imagination des poétes, des romantiques, et des coeurs idéalistes. De legers crépitements provenant des flammes ne faisaient qu'embêlir la trivialité des lieux, offrant ainsi une paisible atmosphére. Un hâvre de paix, aux couleurs chaleureuses et agréables, le temps d'un instant, l'instant d'une rencontre...

Aussi, la demoiselle en question n'avait osé sortir un conventionnel 'Puisqu'il en est ainsi!; Vous n'êtes qu'un grossier personnage!; Quel manque de civilité et de courtoisie!; ... et le pire de tous, 'Votre mére ne vous a t-elle pas éduqué les bonnes maniéres!' puis partir avec toute l'armetume qui se devait, digne de ces filles à qui tout semble facile, alors qu'elles sont fades et sans saveur. Non, rien de tout ceci, celle-là semblait différente des autres femmes qu'il avait connu jusque là; presque plus humaine que tous les humains qu'il avait pu connaître au cours de sa misérable vie...

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'Si vous voulez profiter des lieux, de la soirée, soit, mais par pitié, faites le en silence...', puis referma les yeux comme si de rien n'était. Enzo savait que la nuit allait être courte, c'est pourquoi il voulait la savourer jusqu'au bout; avec une présence ou non à ses côtés, cela ne semblait strictement rien y changer. Mais s'il pouvait faire partager la chaleur du feu avec une tiers personne, alors qu'il en soit ainsi. Dans ces moments là, il est comme tous les bardes, voulant juste profiter de ce que la nature lui offre...

Mais avouons le, cette situation avait le don d'amuser le jeune homme.

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Des secondes et des minutes, des heures peut-être plus, il restait là, les yeux fermés comme il fermait son coeur.

Il restait là, subjugué par la jeune fille, se remémorant ses paroles: 'Et bien voila, il fallait le dire plus tôt'. D'habitude, les filles qui ont connu pareille attitude de sa part se sont souvent offusquées, priant que le malheur s'abbatte sur lui. Non, rien de tout cela, elle semblait même complice en cet instant. Elle semblait sourire, d'un sourire à demi-mot; un sourire comme Enzo savait si bien les faire. Sans arriére pensée, elle était là, assise, perdue dans ses pensées; perdu autant que lui pouvait l'être dans les siennes...

Elle fît mine de profiter du moment. D'habitude, elles avaient tendance à partir en courant, profirérant les pires insultes, criant aux scandales, et jurant appeller leur frére, leur pére, pour venir lui casser la gueule. Non, elle, elle semblait pleine et entiére; douce et insousciente. Voire même mignonne si Enzo s'en souciait avec la ferveur des jeunes dragueurs qu'on nomme garçons de coeur. Puis, homme difficile, on l'est ou on ne l'est pas.

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'Rares sont les fois où... où l'on peut voir un si beau décor, qui inspire tant au repos...' Dit-il comme avec une certaine sereinité. Cette nuit, cette ambiance, ou cette jeune fille avait eu raison de délier certaines langues, trop habitué au calme. Enzo venait de parler, sans attendre de réponses si la demoiselle n'en exprimait pas le besoin. Il avait lui aussi, quelques instants plus tôt, jouer le jeune homme souffrant de mutisme, alors elle était tout à fait en son droit , là maintenant, de faire la même chose.

'Je pense qu'il reléve de tout à chacun de trouver son propre bonheur... Je pense aussi que la vie est belle, mais qu'il faut juste la voir, le plus simplement possible... Pour beaucoup, la vie c'est comme un jouet, plus on joue avec et plus on s'en lasse, cherchant un jouet plus attrayant encore et désireux d'avoir un bonheur plus grandiose encore... Plus facile de jouer les martyrs par la suite que de dénicher les vrais joyaux de la vie à chaque instant... Le ciel par exemple... Il peut être rouge avec des nuages orangés, vogant au gré du vent... Bleu, m'invitant à la béatitude... Sombre avec de pâles rayons de lune, elle, brillant comme jamais dans le firmament... Tant de belle chose, tant de choses différentes en un même lieu... Mais bon, les hommes n'ont plus le temps de se préoccuper de ces choses là et demandent constemment davantage... Peut-être suis-je trop naïve...', dit-elle en souriant.

Surpris était le moins que l'on puisse dire, et rares sont les femmes qui réussissaient à lui faire décocher un deuxieme sourire, pensif et amer, maquillé derriere un regard étonné. Quand on y pense, la vie est faite pour être vécue, pour être croqué à pleine dent, la bouche en coeur. Une vie faite pour être entâmée, consommée. Qu'il fallait profiter des moindres onces de bonheur qui s'offrent à nous, comme cette soirée... Un bonheur qu'il faut saisir tant qu'il en est encore temps. Tout comme on choisit ses amis, le monde dans lequel on veut vivre, c'est à nous de la concevoir, telle qu'on l'imagine. A trop penser, on finit par douter, puis par flancher. Devant trop d'hésitation, on a tendance à renoncer. Or il semble qu'elle avait tout compris. Elle avait compris que se lamenter ne servirait à rien, qu'en ruminant seul dans son coin, on ne faisait que s'enfoncer davantage dans une habitude, une routine; jusqu'à s'y complaire sans forcément l'aimer. Qu'en rêvant sans rien faire, normal qu'au final, on soit déçu vis-à-vis de nos idéaux...

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A la clarté des flammes, Enzo se mit à jouer avec le vacillement des ombres. Les pâles rayons de lune se reflétaient dans les étans, les lacs et les riviéres.

Tout semblait inciter au repos, à la tranquillité. La brume s'étirait tel un soupir aux détours des allées. La ville était endormie, calme, sinistre, et pas un mandiant ne rôdait dans les ruelles de la cité. Paradoxe, Le jeune homme se souvient que, pour préserver sa famille, son pére s'était engagé. Il s'était engagé sans grande conviction, mais seulement par amour pour sa femme et ses enfants.. .Il se souvenait aussi que quand sa mére, les jambes ne tenant plus, céda face à la plus grande des tragédies...

Mais on a beau croire qu'elle s'en ira un jour, elle ne disparaît jamais. On s'en rappelle et on chérie le souvenir de toute notre âme. On sourit à la nostalgie et tire une mine blafarde quand la mélancolie reprend le dessus. Ainsi était le quotidien du jeune homme quand, plus souvent qu'on ne le croit, il se remémorait le passé...

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La situation devenait quelque peu pesante, chacun plus ou moins intimidé en compagnie de l'autre. Il aurait aimé lui dire à quel point il la trouvait belle, à quel point il était triste et malheureux. Que comme l'éclair semble zébrer dans le ciel, son coeur criait à la colére et au désarroi. Qu'il ne savait pas où il en était, qu'il ne savait pas ce qu'il voulait... Son monde s'était écroulé comme quand il s'était éffondré sur la tombe de ses parents. Minaudant quelques murmures de vengeance avec des larmes sans consentement...

Il restait là, figé. Et à force de se remémorer le passé, c'est avec le poing serré qu'il s'était juré d'être la fierté de ses aïeux avant de s'échouer sur l'herbe. Verte. Chaude. La chaleur de son pére, les baisers de sa mére, plus jamais il n'y aurait droit. Plus jamais il ne les reverrait. Il se sentait seul, comme un froid glacial qui souffle au creu de l'estomac, de la poitrine, avec un vide que personne ne saurait combler...

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Quelques heures plus tard, il se leva et fît mine de rentrer chez lui sans connaître le nom de la jeune fille qui s'en était allée quelques heures auparavant...

Le jour commençait à se lever et les ruelles allaient bientôt être inonder de passants, de marchands et de pickpockets. Le vol à l'étage était monnaie courante ici. Personne ne se surprenait d'entendre un malheureux dépossédé crier aux gardes de la cité, montrant du doigt la direction de l'habile voleur...

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 Sujet du message:
MessagePublié: Dim 08 Jan, 2006 14:22 
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Plume d'Acier
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Inscrit le: Jeu 13 Jan, 2005 13:24
Messages: 2975
Localisation: Naërnamarth (à la retraite)
Joli, mais très mysterieux...
Surprenant, pour un premier post. Il donne envie de te découvrir.

Juste une chose :
Citer:
Le vol à l'étage était monnaie courante ici


Ce n'est pas plutôt le vol à l'étalage ? :wink:
En tout cas, bonne continuation

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 Sujet du message:
MessagePublié: Dim 08 Jan, 2006 14:33 
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Inscrit le: Dim 08 Jan, 2006 12:50
Messages: 12
Non, c'est bien vol à l'étage...

Quoi je n'aime pas admettre mes erreurs? :roll: :wink:

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