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 Sujet du message: Parcours de Seytahn, Undead Magicienne ( réactualisé)
MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 22:51 
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[hrp]Reprise et réactualisation de cette fiche trop longue et fastidieuse : comme ça m'est très dur de faire court, ça va prendre du temps ( donc pas faire attention au chantier en cours SVP)[/hrp]


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Cette histoire est avant tout un parcours, car au delà des multiples passés et complexes personnalités que porte un Mort Vivant en lui, elle s'est construite au fur et à mesure des apprentissages, des découvertes et des rencontres de ce personnage féminin en Lorndor.
Venant du monde distillé des nuages, l'essentiel sera de maitriser celui de la Terre, ainsi, les forces et divinités telluriques pourront aider à une telle entreprise.

Finalement il n'y a peut-être pas autant de hasard dans le choix d'un nom. Seytahn peut être associé au Sheytan turc qui signifie Satan, Diable, après tout pourquoi pas : n'est-il pas l'archétype de notre ombre, cet inconnu que l'on rejete et que l'on craind ? Le Prince des Ténèbres peut être l'expérience de notre obscurité fertile pour mieux accéder à la lumière, mais la lumière est-elle vraiment le but de ce parcours ?

Etre Undead est un vaste programme, le plus dur étant de ne pas renier ces états de Mort vivant si peu recommandables et si peu glorieux. S'il est difficile de ne pas s'y perdre, il est pourtant déliceux de s' attarder sur toutes les possibilités que proposent les incarnations parfois incroyables et surprenantes de ce peuple spécial et déraciné : les transformations permettent tant de découvertes...

La Magie sera le défi quotidien d'éviter d'agir en bourrinne tout en restant pénible ( puisque du côté de l'ombre)... facéties et malice, voilà ce à quoi devraient servir les sorts de magie pour cette undeadette en plein parcours.

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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 22:58 
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[hrp] Pas vraiment de rapports avec ce qui a pu m'arriver irl, comme l'avaient demandé certains, mais, il est vrai, très touchée par ce qui était arrivé à des proches[/hrp]

C'est bien beau de venir des nuages !!! Mais si cela permet d'être loin de tout, on n'en est pas moins victime des moindres oscillations et changements de température... une seule solution, et pas des moindres : découvrir la Terre.

Mais n'allons pas trop vite... tout d'abord, pourquoi Seytahn avait-elle élu domicile dans les nuages ? Et bien ce ne fut qu'un concours de circonstances. Des rencontres spéciales avec 3 Elements, et sans ce passé on ne peut comprendre comment elle en est arrivée à être une Morte Vivante.



PASSE ( tout est lié … ) :




1- PASSE EN TANT QUE SHAETNY / RENCONTRE AVEC LE FEU :
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La forêt brûlait à certains endroits ; Shaetny sentait que c’était encore un plan tordu des chasseurs : tout leur était permis pour attraper facilement le gibier ; cette fois-ci ils avaient du déterminer de griller des zones bien précises, de façon à faire fuir les animaux dans la direction voulue : et là ils devaient attendre tranquillement dans un coin pour accueillir, armés jusqu’aux dents, leurs proies affolées qui tomberaient directement dans leur piège ; Shaetny l’avait intuité, c’est pour cela qu’elle avait fait l’effort de ne pas céder à la panique ; elle entendit le son du cors lancer sa plainte lugubre une nouvelle fois : son poil se hérissa au contact de cette mélodie plaintive, qui avait été fatale pour la plupart de ses congénères.
Derrière elle, une chaleur étouffante se faisait de plus en plus ressentir.
Peu après, les coups de feu, clairement distincts malgré le bruit des arbres craquant dans la fournaise, explosèrent en plusieurs échos. Des aboiements y répondirent.
Si on observait un peu plus attentivement Shaetny, on pouvait la voir trembler de tous ses longs membres finement musclés de coursier, interdite. Elle tenta de se ressaisir.

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Figée par la peur et l’indécision, seules ses fines oreilles semblaient maintenant avoir une mobilité flagrante : elles pointaient alternativement dans tous les sens : la biche étaient aux aguets. Son cœur battait à tout rompre : pourquoi son faon, dans un mouvement d’affolement, l’avait quittée d’un brusque écart alors quelle venait de leur trouver une judicieuse cachette …
Le renfoncement pierreux, sorte de mini-grotte, pouvait être invisible à l’œil humain et inaccessible aux flammes.
Le premier coup de feu avait affolé le jeune cervidé, et il avait détalé comme une fusée !
Et là, désormais, elle ne savait pas si elle devait l’attendre devant leur repère, ou partir à sa poursuite…
Soudain, elle perçut très finement l’appel terrorisé de sa progéniture, tel un sanglot étouffé.
Comme un ressort, Shaetny la biche bondit à travers les buissons. Elle courait à si vive allure, qu’elle ne sentait pas les épineux branchages arracher sa toison dorée …
Elle s’arrêta net : ils étaient là : immenses, engoncés dans des pelages couleur sang, ils portaient une drôle de fourrure noire, arrondie et épaisse sur le sommet de leur crâne, et leurs sabots étaient 5 fois plus longs que les siens. Qu’ils étaient effrayants ces humains !

Immobile comme un tronc d’arbre parmi les troncs d’arbre, elle était invisible à leurs yeux.
De toute façon, ils étaient bien trop occupés à utiliser leur coutelas, pour se rendre compte de sa présence… et d’ailleurs, ils étaient à genoux regroupés … autour…. De quoi ?
Shaetny réalisa d’un coup l’horreur de la scène : ils tailladaient son faon encore vivant, les chiens tout autour semblaient avoir déjà commencé le « travail ».
Les feuillages … ils s’agrandirent à ses yeux… ils devinrent immenses, encore plus sombres… elle voulut s’écarter, car ils entraient en elle maintenant. Elle ne put bouger, car ils éclatèrent en mille morceaux : la souffrance venait de lui faire perdre la tête.
L’incendie suivait son cours flamboyant et ravageur.
Shaetny était toujours là, insensible aux flammes qui roussissaient ses flancs.
Seul un bruissement particulier la sorti de sa stupeur. Elle se retourna, et La vit.
Elle, La Biche Blanche. Celle que son peuple connaissait depuis des lustres, mais qui n’était qu’une légende pour ces humains.
« _ Tu ne peux pas rester là « lui dit-elle en un seul long regard de biche. Et la créature, d’une pâleur si éclatante dans la noirceur de ce que vivait Shaetny, lui ordonna ( ses yeux avaient les couleurs incandescentes du feu) :
« _ Suis-moi ! »

La biche albinos s’était élancée sur un sillage de fumée … Shaetny la suivit.
De nuages sombres en vapeurs grises, elles bondissaient toutes deux vers le ciel, loin, très loin de l’incendie.



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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 22:58 
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2- PASSE EN TANT QUE SYAN’TEH / RENCONTRE AVEC LA GLACE :
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Elle les observait au loin, ils étaient regroupés autour de leur festin, et le sang se répandait sur la neige, la faisant fondre en gouttes écarlates .
La vapeur qui s’en dégageait fit se lécher les babines à Syan’teh.
Ses naseaux frémirent : l’odeur de la proie la fit encore rêver : une biche bien charnue…

La forêt, blanchie par les neiges tenaces du Grand Nord, devint silencieuse : ils avaient fini.


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Ils la regardèrent. Elle fit un léger mouvement : « on peut y aller »
Syan’teh, était une louve au poil soyeux et clair, à peine visible dans les étendues enneigées.

Dans son regard on lisait une profonde révolte. Elle avait eu l’idée de libérer tous les chiens de traîneaux épuisés, sous-alimentés, et maltraités par les chercheurs d’or qui sévissaient dans leur contrée. Sa noble race subissait l’affront de devenir l’esclave de ces abrutis à 2 pattes cupides, et ça, c’était tout bonnement insupportable.
Alors, le Clan des Loups Libres , nuit après nuit, se regroupait et attaquait les campements afin de libérer leurs frères canins. Ils devenaient de plus en plus nombreux, redoutables et organisés.
Syan’teh huma l’air dans différentes directions. Plusieurs odeurs furent ainsi détectées, ses oreilles dressées ressemblérent à des radars, elle bondit dans la nuit claire, suivie par la troupe.
Ils coururent vite dans la neige qui crissait sous leurs pattes ; ils traversérent un bois, et entamérent une vaste étendue étincelante sous la pleine lune.


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L’erreur fut fatale.
De plus en plus sûrs d’eux, poussés inexorablement par le sentiment de leur puissance, les membres du Clan avaient perdu l’habitude de prendre des précautions.
Syan’teh fit mal son travail d’éclaireuse, elle s’élança aveuglément vers le lac gelé, n’écoutant que les bruits du campement qui se rapprochaient de plus en plus. Les autres la suivaient de prés.
On entendit un énorme craquement. Et l’on vit toutes les silhouettes des loups glisser comme des billes dans le gouffre glacé qui venait de s’ouvrir sous leurs pattes.

Plus un bruit, seul le murmure ténu des flocons qui s’éparpillaient en tombant sur le lac blanc.



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Dernière édition par [Vamps]Seytahn le Sam 05 Mai, 2007 21:50, édité 1 fois au total.

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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 22:59 
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3 - PASSE EN TANT QUE STHAYNE / RENCONTRE AVEC LE VENT :
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L’enfant regardait son amie : courbée, que dis-je, cassée en deux sur son petit tabouret, son visage creusé trahissait la fatigue et la faim. A huit ans elle avait déjà des allures de petite vieille ; Sthayne en fut profondément ému.

Pâle et amaigri, il l’était lui aussi. Mais il avait encore de l’énergie, et parfois il l’aidait en cachette pour finir son travail. Il lui sourit en découvrant ses dents abîmées.
La sous-alimentation et les sévices quotidiens n’avaient pas épargné son sourire.
Elle ne le regarda même pas. Son visage restait figé devant le métier à tisser, elle semblait n’agir que mécaniquement.

Sthayne était un enfant sensible ; il sentait que sa petite copine devenait chaque jour plus absente : son esprit semblait partir de plus en plus loin, son regard devenait de plus en plus hagard.
Devant cette tragique constatation, Sthayne eut du mal à contrôler la sourde colère qui montait en lui : il en tremblait de rage : "ça ne pouvait plus durer"
Il était dans le secret : la fillette devait, en plus de son labeur de 12 heures par jour, dans la cave d’une usine clandestine (pour une piètre gamelle de nourriture) subir les ardeurs lubriques du gardien … ses petits poings se serrèrent : il fallait faire quelque chose !
La douleur soudaine d’un coup de bâton dans son dos le sortit de ses pensées : le gardien ! C’était lui !

La fureur de Sthayne s’intensifia . Aidée par la douleur physique, la faim, le manque de sommeil, le sentiment d’injustice, cette colère se déploya de façon démesurée.



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Il souffla bruyamment comme un taureau dans l’arène, et l’air ainsi propulsé commença à tourbillonner autour de lui. Il devenait rouge, il respirait fort et vite, la spirale d’air entrait et sortait de lui avec de plus en plus de force et de consistance.

Et alors là, personne ne comprit ce qui se passa : une tornade se déroula dans la pièce telle un serpent légendaire. Les meubles furent soulevés et éclatés contre le mur.
Le gardien, pourtant si pesant, fut projeté directement contre le plafond, et y resta collé dans un écrabouillement épatant.

Et tous les enfants, sa copine y compris, furent emportés dans le sillage du tourbillon d’air.


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Ils étaient maintenant tous là. Par milliers. Sur la route. Rien ne pouvait plus les arrêter.
Sthayne était en tête, une pancarte à la main : « Laissez les enfants grandir »
Très jeunes, très petits, très maigres, ils étaient de toutes races.
Beaucoup portaient des cicatrices… visibles, et invisibles.
La marche lente et silencieuse était impressionnante, on en parlait déjà dans les médias : plus personne ne pouvait fermer les yeux ; d’autres manifestations enfantines s’organisèrent dans d’autres pays. Bientôt, la planète fut traversée d’Est en Ouest, du Nord au Sud, par un immense sillon de petits bonshommes contestant les maltraitances dont ils étaient victimes.
Sthayne s’arrêta soudain : il reconnut la présence du vent. Il fut soulevé d’un coup sec et personne ne sut comment il avait disparu.
Mais la marche était enclenchée.
Inexorablement.



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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 23:00 
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4- PASSE EN TANT QUE SATYNEH / RENCONTRE AVEC L’EAU :
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La jeune Dame attendait majestueusement sur les berges du Lac.
L’aube d’un jour ensoleillé commençait déjà à iriser les vapeurs qui se dégageaient des eaux sombres.

Pas une ride ne froissait le calme miroir aquatique, reflétant fidèlement les ténébreux sapins de la Montagne Noire.
Pas un son ne venait troubler la Dame immobile et recueillie… seuls quelques discrets clapotis chantonnaient la douceur matinale.
Mais cela ne durerait pas, elle le savait : bientôt les touristes, qui savaient se faufiler dans les endroits les plus escarpés et sauvages, débarqueraient avec leurs sacs de pique-nique.
Et Satyneh la Fée n’aimait pas les regards indiscrets.

Alors elle accomplit le rituel quotidien, avec des gestes tout aussi rapides que mesurés :
Les galets les plus lisses et les plus ronds furent disposés en cercle autour d’elle, et furent rajoutés des cristaux de roche aux quatre points cardinaux.
Elle prit de l’eau du Lac dans ses mains, et entra dans le pentacle, ainsi formé par 2 triangles invisibles, en se plaçant en son centre exact. Et, avec la rapidité de l’éclair et la précision d’un savant, ses mains dessinèrent dans les airs des figures sinueuses, tout étant calculé dans l’espace et le temps.
Elle reproduisit cette scène dans les 4 directions opposées. Et ses mouvements étaient si gracieux et limpides qu’on aurait dit une chorégraphie aquatique.
Elle ouvrit les yeux, certaine du résultat : en effet un brouillard opaque s’était abattu sur les rives ; le Lac était maintenant protégé.


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Le contact de l’eau froide ne la gêna pas le moins du monde.
Sept heures, sonna le carillon au loin vers la vallée : elle avait encore le temps de nager longuement avant de rejoindre sa Corporation.

Satyneh aimait bien sillonner les sources, les cascades et les rivières avec ses amies les Fées, pour déboucher dans les fontaines où les attendaient les humains malades.

Mais elle préférait participer aux travaux de menuiserie. Là, elle retrouvait Talub, cet homme fort et mature qui lui glisserait furtivement des regards lourds de promesses. A l’occasion de leurs déplacements dans le travail, elle le sentirait passer tout prés derrière elle, son léger souffle chaud lui parcourant la nuque : frisson garanti, avec en surplus ce vague souvenir d’un monde de glace … où était-elle allée chercher ça…
Et, Talub, toujours très discret, lui glisserait un petit message dans sa ceinture.


Satyneh nageait toujours, voluptueusement, délicieusement plongée dans ses pensées.


Soudain, dans la transparence toute relative des eaux, Satyneh crut entrevoir une roche sculptée parmi les algues. Sa forme cylindrique lui fit penser à un pierre tombale.



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Elle voulut en avoir le cœur net, et plongea dans les profondeurs du lac en direction de cette somptueuse roche.

Flottante dans la masse informe de l'eau, elle réussit néanmoins à s'assoir dessus et caressa les bas reliefs qui l'ornaient... des caractères qui lui étaient familiers mais qu'elle ne pouvait traduire. Une crainte soudaine la traversa.

Et là se produisit l'impensable :
Au lieu de sentir le contact froid et dur de la pierre, elle trouva du mou et du vide, elle sombrait dans de la vase, sans comprendre pourquoi. Elle fut happée par un tourbillon aqueux qui l’entraînait dans des profondeurs sans fin. Plus elle se débattait, plus elle était entraînée dans des remous visqueux et quasi irrespirables.
L’eau terreuse était devenue son ennemie et l’emportait vers d’autres mondes…
Elle regretta le moment où elle atteignait enfin une base solide : on aurait dit du carrelage froid.


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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 23:00 
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*********************************
LE PRESENT : RENCONTRE AVEC LA TERRE :

A- préambule :
Donc, comme je le disais plus haut, il est temps d'aller vers la Terre... de passer de l'autre côté du miroir... de quitter le monde des nuages... C'est ainsi qu'il en a été décidé pour Seytahn qui pourtant coulait des jours heureux en tant qu'Ondine.


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B – L’EPREUVE DU PASSAGE ( t’es pas sage ! )

Plusieurs grands seaux d’eau froide sont renversés sur son corps inanimé, sans aucun ménagement. Satyneh, vivifiée par cet apport d’eau qui déjà lui manque cruellement, choisit pourtant de ne pas bouger. Elle pressent qu’à partir du moment où elle se relèvera, son destin s’enclenchera dans une bascule irréversible.

Sans se faire attendre, des mains fermes l’agrippent et la secouent
:
- Allez ! Lève-toi ! (lui ordonne sèchement une voix féminine et profonde.)


Une très grande femme au port de reine se dresse devant elle. Belle et âgée, ses yeux brillent d’un vert pailleté d’or, mais son regard est avant tout inquisiteur. Ses cheveux cuivrés ondoient savamment autour de ses épaules découvertes.

Anthidéa, car c’est ainsi que la dame se nomme, repart lentement s’asseoir derrière le pupitre où l’attend son comparse masculin.
Celui-ci se la joue « Roi-Lion » : il secoue régulièrement sa chevelure argentée qui fait des vagues sur un crâne en voie de dégarnissement. Curieusement, il porte un masque et des gants de chirurgien.

La pièce dans laquelle se trouve Satyneh est d’une froideur incommensurable. Carrée, blanche, sans apprêt, en plus elle sent le formol.
Elle cherche instinctivement où sont cachés les instruments de torture.

De plus en plus effrayée et dégoûtée par l’atmosphère morbide qui se dégage de ces lieux, elle tente d’y repérer une porte de sortie. Stoppée dans sa prospection, la voix d’Anthidéa retentit :


- ne t’inquiètes pas, tu vas bientôt repartir ! le ton est sarcastique.

Alors, le monsieur, se présentant sous le nom de Prodéus, questionne de sa voix caverneuse, étouffée par le masque :


- tu… t’amusais … bien, là-bas ? susurra- t’il.
- peux-tu nous expliquer ? (l’intonation de la voix semble toute aussi ironique).

Satyneh ne comprend pas pourquoi ils semblent lui demander des comptes, ni ce qu’ils ont l’air de lui reprocher.
Son sens habituel de la répartie s’en trouve atrophié. Seule la crainte et la confusion règnent dans son esprit, et la situation lui échappe complètement.

Que répondre alors, sinon la bête vérité :

- ben… heu.. on chantait, on dansait, on soignait, on nageait, on travaillait toute forme d’art, on bâtissait une Arche et ..

- STOP !! ( Anthidéa hurle. Elle reprend sur un ton complètement différent, presque doux) :
- figure-toi qu’on s’en contre-fiche ! Voyons-voir … de quelle lignée es-tu ? Est-ce que tu te souviens seulement de cela ?


Encore une fois désarçonnée, Satyneh ne sait que dire. Mais de quoi parlent-ils ? Elle constate, affligée, que sa mémoire lui fait défaut au moment où elle en a le plus besoin .


- Bref ! ( reprend Anthidéa).
on ne va pas perdre plus de temps avec toi ! Apprends seulement que tu es la descendante de Hel, et parente de Vaïcis ! Que Lilith, et toues les déesses mères telluriques doivent être tes seuls guides désormais !
Et tâche de ne pas l’oublier !

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La Fée se recroqueville sous le poids des imprécations.
Mais c’en n’est pas fini pour elle : Prodéus se lève, et s’approche d’elle avec des airs d’auscultateur :
Il passe ses mains en radars autour d’elle, et son diagnostique est sans appel :

- atrophie du Côté Gauche ! sur-investissement du Côté Droit ! Tous les éléments sont présents, sauf la Terre ! Trop de rêves ! Mais elle se prend pour qui ? Trop d’idéaux ! Elle ne pense qu’à sauver la veuve et l’orphelin, mais ne se donne pas la peine d’utiliser les outils adéquats pour cela !

Satyneh n’écoute même plus ; elle sait se transformer en flaque d’eau pour se sortir d’une situation embarrassante, ce qu’elle fait aussitôt ; mais Anthidéa, en levant les bras d’un mouvement dramatique, la fait revenir à sa forme initiale.
La Fée, ayant plus d’un tour dans son sac, se change en vapeur, et la pièce en est toute humide ; Anthidéa souffle dans ses mains, et Satyneh réapparaît aussitôt, fort désappointée.
C’est alors qu’elle remarque la présence discrète d’un troisième personnage, assis dans pénombre d’un recoin. Elle ne distingue pas les traits de la créature certes silencieuse, mais dont la présence est très forte. De ses épaules dépassent des plumes sombres. Un ange, se dit-elle, perplexe. Un Ange Noir ! Ils existaient vraiment ! Elle n’en avait jamais rencontré auparavant, et elle se questionne sur les raisons de sa présence.

Satyneh est vite tirée de ses réflexions, car Prodéus lui fait quelque chose de terrible :
Il lui pompe à l'aide d'une canule d'aspiration tout ce qu’elle avait de son Côté Droit, la laissant vide de ses mémoires et de ses facultés créatrices.

Anthidéa lui dit :

- tu viens de perdre tous tes pouvoirs ! tu devras apprendre à utiliser la Terre, et tu seras bien obligée d’assimiler toutes les connaissances qui te sont rébarbatives : calculs, stratégies de combats…. On va t’envoyer sur Lorndor ! Allez, du vent, de l’air et du Balai !
Adieu Satyneh, tu vas vivre en tant que Seytahn, maintenant !

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Au fond de la pièce une porte s’ouvre : un appel d’air l’y attire fatalement.
Elle ne sait pas où elle va , mais elle sait qu’elle y va, indubitablement, sans pouvoir rien faire pour empêcher ça. Avant de passer la porte elle jette un dernier coup d’œil en direction du personnage à plumes, mais il semble déjà disparu.

Elle se sent emportée dans un tunnel noir, dans une descente vertigineuse. Elle est ballottée de droite à gauche, jusqu’à ce qu’elle s’arrête momentanément contre un rebord.
Profitant du répit que lui offre le suspend de sa chute, elle reprend sa respiration.
Quelqu’un est là, un peu plus loin dans le retranchement. C’est l’Ange Noir . Il lui tend un parchemin doré, qu’elle attrape aussitôt . Elle essaie de s’agripper à lui, mais sa descente reprend son mouvement infernal.
Elle a juste eu le temps de se saisir d’une plume noire.


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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 23:01 
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C- Naissance et Solitude :

Seytahn est sonnée : elle a mal partout. Et une forte migraine l’emporte sur le nombre impressionnant de toutes les autres douleurs … Elle ouvre un œil, mais n’y voit que du noir … une sensation d’étouffement commence à se faire de plus en plus précise : elle réalise qu’elle est enfermée .

Avec ses deux mains elle palpe les abords étroits qui entourent son univers rétréci. Mais une des mains est déjà prise par un objet fin et doux : on aurait dit une plume … tiens donc …et l’autre tient des feuillets ! Pour palier au plus urgent, elle libère ses mains en enroulant le parchemin dans ses cheveux, ( forts longs, d’un coup, étrangement) et en maintenant le tout attaché en y piquant la plume. Ceci tant bien que mal, dans ce réduit rectangulaire contre lequel elle bute au moindre de ses mouvements.


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Au fur et à mesure de ses tentatives pour pousser le plafond (en espérant que ce soit un couvercle) elle craint de plus en plus avoir été enfermée dans une bière.

On avait du la prendre pour morte par erreur, se dit-elle.
Pourtant, en partie, elle se sentait bien vivante !
Au moment où l’air se raréfie dangereusement, prise d’une colère désespérante ( avoir fait tout ça pour rien !), elle réunit ses dernières forces en une poussée ultime, de ses bras meurtris, et le toit de sa morbide demeure cède : il s’agit bien d’un cercueil.

Le couvercle ainsi propulsé chute sur une pelouse vert-artificiel, en produisant un bruit décalé, qui ne correspond pas aux sons familiers des couvercles quand ils tombent dans l’herbe.
Ces petits détails déconcertent Seytahn, elle suspend son pas, interdite.

Elle entend comme venant de très loin des voix amies, mais les voix s’éloignent, abandonnant Seytahn dans ce monde irréel.

Elle se sent quand-même ragaillardie par ces communications lointaines, et se met à gambader de ci, de là, sans but, histoire de prendre contact avec la nouvelle campagne pittoresque qu’elle se doit de visiter … pour très peu de temps : elle se retrouve rapidement immobilisée, sur place, prise par une telle fatigue qu’elle ne peut plus faire aucun mouvement.

Atterrée, elle choisit d’inspecter les lieux d’un regard observateur :
Des ossements traînent par endroit, « sûrement des carcasses de gibier », songe-telle.
Des flaques de sang détonnent avec le vert fluo du terrain : « on a saigné un mouton, pour un sacrifice, sans doute… »

Des débris d’armures et d’armes gisent un peu plus loin, criants de vérités :
« je dois être tombée en plein tournage de film de guerre », conclue-t-elle.

Mais un sourd malaise grandit en elle, qu’elle n’arrive pas à définir …

Les silhouettes menaçantes qui se profilent encore plus loin dans des vapeurs de poussières finissent par lui confirmer ce qu’elle ne voulait pas croire : elle se retrouve sur un champ de bataille !!

Un vent léger lui fait froid dans le dos : elle réalise aussi qu ‘elle est fort dévêtue. Seytahn constate avec amertume, qu’elle n’a conservé que des loques de sa robe de Dame du Lac ; elle s’empresse de ramasser ces haillons autour d’un corps bien mal en point.
Soudain elle voit du monde autour d’elle : les silhouettes s’étaient silencieusement rapprochées !
Les troooooonches !

Ils ont un look à faire peur aux plus endurcis des guerriers.
Méditative, Seytahn essaie de se rappeler la raison de sa présence ici.

La seule réponse qu'elle y trouve, dans le silence de ce monde ravagé par les combats, c'est un grand sentiment de solitude.

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MessagePublié: Dim 28 Mai, 2006 23:05 
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A Suivre :

Rencontre avec des personnages

Rencontre avec les Vamps !

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MessagePublié: Ven 16 Juin, 2006 23:38 
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D : Rencontre avec des personnages

(Début décembre 2004)
Rencontres dans la Grande Place publique : Molière, Titoc, Whoami.


Les premières semaines dans ce monde de silence peut se résumer à d'infinies errances sans but, des morts sans fin, un ennui mortel.

Taper ? bof...

Rester dans le cimetière ? Ses confrères se ressemblaient tous et semblaient si sombres et cruels qu'elle en avait peur.

Chasser ? rebof : c'était d'énormes efforts de recherche de cibles, de traversées périlleuses... pour finalement voir sa proie se faire kidnapper par des bien plus forts qu'elle : quoi de plus frustrant ?


La Nécropole :
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Heureusement, l'Ange Noir, planant dans ce ciel sans couleur, veillait et lui divulgait ses conseils en lui lançant de temps à autres des parchemins :

Citer:
- voyager en petit groupe permet de mieux s'en sortir.


Ragaillardie par un semblant d'espoir, l'Undeadette décrocha la plume noire, qui jusqu'ici lui servait à retenir sa lourde chevelure de jais au sommet de sa tête, et l'utilisa pour écrire à des inconnus : "Bonjour, ça te dirait de m'accompagner pour chasser des monstres ?"

Mais dés qu'ils apprenaient qu'elle était du sexe opposé les réactions étaient décevantes, c'était de suite et directement :


"T'as quel âge, tu habites où, etc... ?".


Ce monde manquait cruellement de partenaires conteurs d'histoires, et aussi de congénères féminines, c'était un peu décourageant...

Un jour, Seytahn, traînant son ennui, se demandant à chaque réveil ce qu'elle fichait là, se retrouva sur la Grande Place Publique, en plein centre de Lorndor.


La Grande Place Publique :
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Alors là : stupéfaction : elle entendit les personnages parler.


Sous la halle, un brouhaha joyeux et vivant l'attira, et enfin elle eu l'impression d'entrer dans un monde plus animé, plus coloré, un monde qui avait un sens, même si le désordre et la pagaille y étaient rois.

Des stands de toutes sortes s'y dressaient, avec des personnages de toutes races s'y regroupant pour y discuter.

L'un d'entre eux, appelé "Guérilla", dénotait de l'aspect général de la Halle : il semblait focaliser des cris de colères, des insultes, des remontrances et des vociférations sans appel, bref, une telle rage qu'elle le fuya instinctivement, ne comprenant rien à ce qui s'y passait.
Il y était aussi question de clans, de ligues en guerre... des choses qui lui étaient complètement étrangères.

Donc, au premier abord, sans rien dire, elle se contenta d'observer, longtemps.

Et puis, le jour où elle vit son monstre se faire capturer une énième fois par un quidam chevronné, tandis qu'elle était enfin sur le point d'en prendre possession, après un investissement notoire en pistage, traque et attaques, ( pour elle qui était si faible et inexpérimentée), Seytahn repéra le stand des Plaintes et osa s'y manifester :
"on venait de lui voler une araignée".

Tout le monde s'exclaffa, certes sans réelle agressivité, mais sans aucune sollicitude non plus...

Sur cette triste constatation, la magicienne resta à nouveau en retrait, et continua d'observer : aucune fille aux alentours, que des personnages masculins qui parlaient guerres, stratégies, calculs de sorts, comparaison d'armes, statistiques d'attaques... pfffffff... rien de bien croustillant. Et parfois deux Dieux, les créateurs de ce monde, entendaient leurs prières, leurs appels, leurs demandes, et ils y répondaient : cet instant là semblait assez magique.

Mais aucun des sujets traités dans les stands ne l'intéressaient vraiment.


Un jour d'effervescence :
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C'est pourtant à ce moment là qu'une parcelle de mémoire lui revint : elle était dans ce monde pour apprendre tout ce qu'elle détestait, or justement ça tombait bien, il n'y avait rien qui lui plaisait vraiment ici.

Conscienceusement, elle fit l'effort de lire et comprendre et intégrer ce dont traitaient les autres sur cette Place Publique. Mais le problème, c'est qu'elle oubliait tout ce qu'elle avait tenté d'appréhender.
Quoi de plus difficile, quand on n'est pas motivé ?

Par contre, à force de parcourir tous les recoins de cette Halle, elle aboutit un jour dans un endroit reculé, et assez peu fréquenté.

Elle y découvrit plusieurs personnages qui la subjuguèrent : ils parlaient d'amour, de passions, de rêve, et c'était... si drôle, si exhaltant, et si surprenant en comparaison de ce que l'on pouvait habiuellement trouver sur cette Place Publique !!!

Deux gnomes et une elfette donnaient à ce monde une connotation fantasmagorique qu'elle n'aurait jamais soupçonné. Leur Stand s'appelait " l'Antre des Aventuriers".

Pourtant, refroidie par les réponses lors de sa première tentative de s'exprimer, elle ne s'y risqua pas : elle se contenta d'observer, de loin, et se nourrit avidement des aventures Lorndoriennes rocambolesques qui y étaient rapportées.

Elle retourna chasser des monstres, gardant juste au fond d'elle la joie d'avoir découvert un endroit particulier, auquel elle ne pouvait certes pas participer, mais tant pis, c'était mieux que rien, c'était comme emporter avec elle un petit rayon de soleil dans une nuit interminable.

Puis un jour elle en eu marre, marre de mourir sans aucune raison, marre d'errer sans aucun but, marre d'évoluer sans aucun sens.

Comment intégrer des données rébarbatives sans ne jamais s'amuser ?

Alors n'écoutant que sa colère et sa révolte, elle déboula sur la Grande Place Publique et déclama ses frustrations à tue tête :

"Il fallait plus de filles ! Moins de bagarres !!! Plus d'amour et de poèsie !!
Moins de drague à la mords-moi-le-noeud !!! "

Peu importe ce qu'on lui répondrait, peu importe les railleries, elle avait décidé de se faire entendre une bonne fois pour toutes et ne lâcherait pas le morceau.


( Titoc, et Molière)
ImageImage


Les silhouettes des gnomes se rapprochèrent de l'estrade où elle s'était plantée, les bras croisés, les poings serrrés, avec des affiches et des pancartes voyantes. Molière et Titoc, les deux romantiques originaux du Stand dénommé l'Antre des Aventuriers, étaient là, devant elle, avec leurs petits sourires malicieux.

Elle n'oublierait jamais leurs regards pétillant de malice et de curiosité, leurs commentaires fallacieux.

Cette première rencontre ne se fit pas sans accrocs, car ils vivaient surtout dans leur monde, cette "Antre", et ne savaient pas trop ce que pouvait ressentir un personnage féminin Undead dans le dur monde de Lorndor.
Mais ce fut le début d'échanges sympathiques, hilarants, parfois houleux, qui débouchèrent plus tard sur une fidèle complicité.

Whoami, le Tauren chasseur de nains, mais surtout membre très actif du stand des Suggestions, s'approcha de son estrade et lut avec application ses réclamations... elle lui serait toujours reconnaissante de lui avoir accordé son attention.
Il s'arrêta au paragraphe qui reprochait aux anciens écrits contant les origines de Lorndor, la rareté notoire de Déïtés féminines.

Or, pour Seytahn tout devait s'équilibrer, et s'il y avait eu autant de Dieux dans le panthéon de ce monde, il était on ne peut plus logique d'y trouver à nombre égal leur pendant en Déesses... Une entité féminine avait autant de valeur et de raison d'être qu'une entité masculine, leur complémentarité ne pouvait qu'être bénéfique, et Seytahn soupçonnait les Scribes d'en avoir inconsciemment fait l'abstraction.

Elle proposait de faire une annonce qui réclamerait la présence des filles dans cette place publique pour qu'elles aussi donnent leur avis, et se manifestent. Whoami, sensible sous son apparence de Tauren tueur-en-série, désirait lui aussi plus de participation féminine en ces lieux.
Il en parla à l'un des dieux, qui accepta de divulguer l'annonce et de privilégier aux Lorndoriennes un accueil des plus sécurisants.

Les premières filles arrivèrent dans cet endroit d'échanges, Nencaran et Kaylah. Elles se déclarèrent tout aussi guerrières que leurs collègues masculins : peu importe, leur présence apporterait beaucoup, Seytahn en était persuadée.

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Dernière édition par [Vamps]Seytahn le Sam 17 Juin, 2006 11:39, édité 1 fois au total.

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MessagePublié: Ven 16 Juin, 2006 23:41 
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La Taverne :

D'après un dessin de Molière :
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Soudain d'excellente humeur et un peu plus confiante, Seytahn se laissa entraîner par les deux gnomes dans la Taverne de la place, qu'elle n'avait jusque là pas remarqué.

Après maintes hésitations et difficultés pour passer la porte, soutenue par Titoc, avec lequel elle avait pris l'habitude de partager beaucoup de choses, elle arriva enfin dans cette célèbre taverne, de l'Auberge du Rêveur.

Boisée, sentant la vinasse et l'encre à plein nez, quelques tables petites et rondes au milieu, un bar à gauche, des poutres apparentes, et un vieux poêle à bois, crasseux, contenant quelques bûches racornies, tout au fond. La clientèle était constituée de "piliers de bar" et autres personnes inconnues qui l'observèrent sans mot dire.

Comment raconter les entourlouperies de Molière, son art de séduction, son humour et son panache, sa verve et ses ardeurs mégalomaniaques
(elle découvrit qu'il était habité par le Dieu des Gnomes : Jah ! )...

...Sa poèsie et sa fourberie ?

...Ses savantes bouffoneries, ses talentueuses approches pour obtenir d'elle un baiser ?

Comment relater les commentaires piquants de son fils Titoc, le gnome "coincé" ( mais... qui ne l'était pas, face à un père aussi déluré ?), sage et avisé, têtu et boudeur, pertinent et impertinent, mais tout aussi désopilant ?

Un peu plus en retrait se trouvaient des créatures silencieuses, mais toujours présentes :

Un Grunt impressionnant par sa stature, ( "un champion" lui glissa-t-on dans le creux de l'oreille), affichant qu'il faisait partie d'un célèbre clan, le clan RevolT, et un chat tout aussi muet, qui avait cependant un corps d'humain.

A ce moment là, elle n'imaginait pas un seul instant que ces deux êtres secrets et distants feraient un jour partie de ses relations intimes, et qu'ils se comporteraient en alliés fidèles, voire patients supporters pour ses projets les plus fous : au-delà de leur gentillesse à toute épreuve, ils avaient une des plus précieuse qualité qui soit : la franchise. Ils surent toujours tranquillement lui dire ce qu'ils pensaient d'elle, de ses idées, et de ses actions.


Chatissimus et Hasselt
ImageImage



Mais n'allons pas si vite...
...L'air de rien, un soir, piquée de curiosité, Seytahn passa devant leur table pour voir ce qu'ils gribouillaient avec tant d'application, mais elle ne comprit rien aux calligraphies ésotériques qu'ils traçaient à toute vitesse.

Ce ne fut que bien plus tard qu'elle réalisa ce qu'ils étaient en train de faire...

Il y avait aussi les deux Créateurs mais elle n'y prêta guère attention, car ils étaient encore plus discrets en ce temps là que les scribouilleurs, si cela était possible. Ils se contentaient d'échanger des commentaires à voix basses, se penchant eux aussi sur des manuscrits illisibles, et sirotaient beaucoup, beaucoup de bière, sans sembler le moins du monde dérangés par le joyeux tapage des gnomes bavards. Parfois l'un d'eux faisait remarquer à Molière qu'il était un vil séducteur, mais il en fallait bien plus au Père des Gnomes pour modérer sa fougue.

Grâce à ces joyeux lurons, la Morte découvrait les caractéristiques qui définissaient si bien cette race pourtant si peu représentée en Lorndor : charmeurs, séducteurs incorrigibles avec toute la mauvaise foi du monde pour le nier, mégalo au possible ( ils étaient les meilleurs), dotés d'un entêtement corriace qui pouvaient les faire passer pour des caractériels, râleurs et visionnaires, bons vivants et surtout jamais à court d'idées ingénieuses, ils savaient manier les arts et en faire profiter le reste de la population, à ses risques et périls.

En bref, les gnomes avaient surtout le sens du contact et de la popularité, et jamais la langue dans leur poche...

Malheureusement, après ces fantastiques nuits de fous rires et d'ivresse, au cours desquelles Seytahn avait enfin la sensation d'exister, elle se réveillait dans ce morne monde de guerre, elle y "succombait" inlassablement
( comprenez par "succomber" :"tomber" dans un semi-comas qui la ramènait illico presto dans son royaume, suite à moults coups et blessures de la part de toutes les personnes qu'elle croisait"), et repartait vaille que vaille, en se demandant ce qui allait lui tomber encore sur le coin du nez.

Si Molière lui en racontait long sur sa beauté de Morte vivante, à grand renfort de phrases poétiques et fleuries, elle ne savait pourtant pas à quoi elle ressemblait. Elle comprit peu à peu qu'elle faisait partie d'un peuple haï, banni, et en souffrait.

Mais le pire était de ne rien savoir sur son état : morte, mais pourquoi vivante ? Vivante... mais pourtant morte ?

Dans le grand château de la Nécropole, il y avait des miroirs, dans lequel certains pouvaient se mirer, vérifier leur tenue, détailler leur apparence...

... pas elle. Aucun reflet ne lui renvoyait son image, et ce fut le plus grand drame de sa "non-vie" : existait-elle vraiment ? Ou se rêvait-elle seulement...

Heureusement, presque tous les soirs Molière et Titoc donnaient leur spectacle, et lui prodigaient toute la chaleur et la vie qui lui manquaient tant, lui faisant par la même occasion oublier qui elle était, ou plutôt, qu'elle n'était pas.


Le Château de la Nécropole :
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