La nuit deja tombee apporta un petit air frai , qui faisait frissoner les jeunes demoiselles . Profitant de cette annonce d’automne , elles se lovaient , sans contrainte , dans les bras de leur amants respectives .
Un peu plus loin , deux chevaux , visiblement epuises par une longue route et le poid de leur attelage , s’arreterent , essouffles , devant un manoir , nouvellement acqui par une famille inconnue .
La portiere du carrosse s’ouvrit dans un leger grincement . Le laquais , qui avait deja eu le temps de prendre place en face de la portiere , se depecha de tendre sa main .
Un instant apres , une botte , elegante , apparue sur la premiere marche du carosse , suivit d’une main , gantee , qui s’accrocha gracieusement a celle du laquais .
Quel chaleur ! On etouffe
En effet mademoiselle , je me permet de croire qu’un changement radicale de votre garderobe , s’impose . La douceur de cette nuit laisse a croire , que les vents glaciales de notre pays n’arrivent point jusqu’ici .
Tout en parlant , le cochet aida la jeune femme a descendre les trois marche qui menaient a la terre ferme .
Merci Siergei , je vous laisse le soin de porter mes bagages .
Dit-elle en se deberrassant de ses gants , devenue derangant par un temps pareil , puis tout en deboutonant son manteau de fourrure , elle monta une a une les escaliers de sa nouvelle demeure .
C’etait une jeune femme a la taille fine , son visage de nacre , decoree de levres ourlees , paraissait distant , une chevelure blonde , ondulee , jouant d’habitude le role d’echarpe , lui tombait lourdement , sur les epaules . Cette image presque angelique se querellait avec deux grand yeux noirs , donnant en resultat une vision troublante , d’une sainte ou d’une pecheresse , l’une et l’autre sans doute .
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