Forum Heroes' Chronicles


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 Sujet du message: Terres déchues
MessagePublié: Lun 15 Oct, 2007 20:13 
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Héros Ridicule
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Inscrit le: Jeu 29 Déc, 2005 14:15
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Introduction
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-“Et plus loin, toujours plus loin, nos fidèles destriers nous menèrent, au travers de ces vertes plaines, de ces douces collines, de ces étranges forêts, et de ces solides montagnes, vers des contrées toujours plus belles. Mais le phénix du Nord soufflait, apportant avec lui l’odeur de nouvelles batailles »-
Crystal Faust, le « Fou perdu »
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-« Des rois, des reines, des nobles…Mais de quel sang es-tu ? Nous sommes de simples soldats, chevaliers sans or, mais notre valeur, nous, rois de rien, nous fera rois de tout »-
Gravure anonyme, entrée du palais caché de l’ordre du Phénix
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« Qui observe le vent ne sème pas, et qui considère les nuages ne moissonne pas »
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Un large chemin de terre, asséché par le soleil brûlant du Lorndor. Une terre rude, de par la vie que menaient ses habitants : ici, nul ne pouvait être faible, à moins d’être soutenu par d’autres.
Autour du chemin, encore sec et poussiéreux, des champs…Ceux-ci étaient rouges, comme le sang giclant vigoureusement des artères d’autres plus glorieux, selon certains : ceux des multiples batailles de ce monde. Pourtant, les champs étaient de fleurs, aussi belles que l’éclat d’un rubis, au sein de l’obscurité des dangereuses nuits du Lorndor.
Soudain, sortant d’un léger nuage de poussière, un chariot, mené par deux grands et solides chevaux. Ces deux splendides animaux, dont le courage était régulièrement relancé, et leur cuir ainsi marqué, tractaient un homme.

Ce dernier était affublé d’un sombre chapeau, d’une chemise blanche, d’un pantalon crasseux, et transportait d’étranges sacs vides…Sauf un, là, un peu plus sombre, juste à côté de lui, sur lequel il jetait un regard mêlé de joie et d’anxiété.
Au bout du terreux chemin sur lequel était le véhicule grinçant, une bâtisse. Cette dernière, au toit jaune de chaume, aux murs de moellons gris, et aux portes et fenêtres solides, possédait à ses côtés quelques enclos, où l’odorat, la vue, et l’ouïe étaient mis en éveille par la présence d’imposants et sombres porcidés.

Un peu plus loin, on pouvait apercevoir d’autres petits bâtiments, semblant pouvoir s’envoler dés la moindre rafale. Mais, tout comme de nombreuses choses en ce monde, ils avaient sût, jusqu’à cette heure, faire face.
Le cocher jeta quelques instants son regard vers les cieux : les nuages s’alourdissaient…Mais il savait que cela lui serait profitable.
Ainsi, les gouttes d’eau commençaient à se faire sentir sur la peau fatiguée des êtres du Lorndor, et, malgré cela, un petit homme aux cheveux couleur pivoine, et portant un étrange symbole temporal, sortit de la bâtisse, tout en se mettant à courir vers le cocher qui n’était autre que son père : Marcus Faust.

Depuis que celui-ci avait réussit à vendre ces fleurs en ville, le soleil avait déjà traversé une fois le gris horizon d’automne, et la journée de retour en famille s’était bien déroulée.
Mais la nuit suivante fût tout autre. Ainsi, alors que toute la famille Faust s’était paisiblement endormie, et que la gardienne blafarde éclairait la cime des arbres, une massive tour de tuffaut, pointant le ciel à la limite des champs rouges des Faust, se mit à cracher de hautes et vives flammes. Et de simples cris, ainsi que d’atroces hurlements résonnèrent dans la nuit. Il s’agissait, là encore, d’une attaque nocturne visant les biens de la famille de Marcus, presque non atteinte par le chaos ambiant de cette partie des terres Lorndoriennes.

En effet, la région des Faust était dans le même état que la plupart de celles du monde dans lequel ils vivaient. Leur situation était celle d’un affrontement, souvent cruel et sans pitié, mais bénit par certains dieux guerriers, entre divers groupuscules, tribus, clans, ayant tous pour objectif d’asseoir leur autorité.
Ainsi, en cette nuit assassine, une des tours de garde, payée par la famille Faust à une faction d’un de ses groupes, afin de les protéger, eux et leurs terres, fût attaquée. Mais aucune des blanches pierres du bâtiment fortifié ne céda. Toutes ses morts avaient-elles eût lieu davantage pour protéger la vie, que pour protéger des biens matériels ?

Cependant, en plus de ces attaques régulières, paraissant alors de moins en moins menaçantes, Marcus s’inquiétait pour sa production, car il en tirait de moins en moins de bénéfices. C’était ainsi: en cette période de troubles, les gens préféraient davantage les épées et boucliers aux inutiles et superficielles pivoines.
Ainsi, face à ces divers ennuis, l’homme se jura de tout mettre en œuvre pour arriver à faire vivre, ou plutôt survivre, les siens. Et il savait que s’il poursuivait ses efforts, s’il ne lâchait prise à aucun moment, il y parviendrait.

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Petit commentaire entre amis :
« Après l’effort, le réconfort, dites-vous ?… Mon pauvre ami, si seulement c’était tout le temps ainsi ! »


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Depuis le jour où Marcus Faust s'était fait cette promesse, douze années s’étaient lentement écoulées. Années qui, par ailleurs, n'avaient pas toujours été facile à vivre.
La promesse n’avait jamais été rompue, et cela en partie grâce à l'aide de ceux qu’il avait, jusqu'ici, faussement considéré comme une gêne: sa femme, Lannia, et ses enfants –l’aîné, Tymaël, le second, Crystal, et sa petite dernière, Nataïra.

Marcus avait réussit à diversifier ses cultures, et même à débuter une rénovation des divers bâtiments lui appartenant. Mais un problème davantage relationnel pointait: son second fils, Crystal, supportait de moins en moins les tâches agricoles. C'est pourquoi des disputes avaient souvent lieu entre le père et le fils, et d'autres, moins violentes, entre le jeune homme et le reste des membres de sa famille.
Il ne supportait plus de rester « cloîtré » dans cette ferme, ces champs, ces habitudes... Ni d’être encore avec ceux qui exerçaient ce travaille, qu'il détestait de plus en plus. C’est alors qu’arriva ce fatidique soir d’hiver.

Crystal n'avait jamais vu les terres du Lorndor: ces parents lui en avaient dépeint un tel tableau, et l'avaient tant culpabilisé vis-à-vis de leur activité agricole, qu'il n'avait jamais osé dépasser les limites du territoire familial.
Mais une chose l'attirait: ce besoin de connaître, de savoir. Savoir pourquoi ces cheveux possédaient ces étranges reflets rouges. Savoir si une autre personne possédait la même caractéristique physique. Savoir, enfin, s'il n'était pas seul, s'il n'était pas une « tare » de la nature...
Car ni Lannia, ni Marcus, n'avaient été capable de répondre aux interrogations de leur fils. Inquiets, ils avaient en vain cherchés une réponse à cela, auprès des diverses villes dans lesquelles ils étaient allés, afin de vendre leurs produits. Mais nulles réponses, aucun début d'explications... Avec seulement, de temps à autres, quelques railleries.
C'est pourquoi ils décidèrent d'abandonner leur infructueuse recherche, expliquant à Crystal qu'un de leurs ancêtres avait déjà eût des cheveux d'une telle couleur. Ce dont ils essayèrent de se persuader pour, finalement, éviter ce sujet.

Mais Crystal n'était qu'à moitié convaincu. C'était une des raisons pour laquelle, au fil du temps, les terres Lorndoriennes lui semblèrent de plus en plus attrayantes... Cette question sans réponse, cette lassitude. Quitter ce lieu, ces arbres, ces animaux, ces senteurs, et même les couchers de soleil de cette ferme...
Le jeune homme n'en pouvait plus: il devait quitter cette « prison ».

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Petit commentaire entre amis :
« Pensez donc à ce « paradis », décris par ces nouvelles religions monothéistes… Comme l’on doit s’y ennuyer : tout est trop sage, trop calme… En les écoutant parler, je me dis que je préfère vraiment l’Olympe, ou pour vous, très cher, le Walhalla. Mais si, comme avec tant d’autres, ils nous obligeaient par la force à être de leur religion, je me dirigerais dans ce qu’ils considèrent comme le « camp du mal », « l’enfer »… Au moins, je m’y ennuierais peu. »


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Un soir, dans une des réserves de la ferme des Faust. Nous étions en hiver, et Marcus, accompagné de son second fils, faisait les comptes des produits restants. Crystal semblait ailleurs. C’est pourquoi Marcus décida de le questionner quelques peu.

Marcus, se retournant vers son fils:
« Mais qu'as-tu donc, Crystal ? Quand je pense que c’est toi,
habituellement, qui me redonne le moral. Pourquoi souffles-tu
ainsi, avec des yeux semblant indiquer que tu es loin du lieu
dans lequel nous sommes vraiment ? »

Crystal, regardant ailleurs:
« Je t'en prie, laisses-moi. Toute vérité n'est pas
bonne à dire... Du moins, pendant un certain
temps. Mais ne t'inquiètes pas, car bientôt
viendra le moment, où tu connaîtras la raison de
mes rêves éveillés. »

M. , cherchant le regard de son fils:
« Réfléchis un instant : ce n'est pas forcément la meilleure
solution que de tout garder pour soit... Mais... Attend...
Est-ce qu'il s'agit encore de cette histoire de voyage ? Je t'ai
déjà dit que tu pouvais nous laisser, mais sache que... »

C., se retournant vivement vers son père:
« Arrête ! Arrête de me donner cette liberté, tant attendue
depuis mon enfance, pour enfin me la reprendre avec les
pièges de la peur et de la culpabilité ! Je ne suis plus un
enfant ! Je suis plus courageux et moins stupide que ton
esprit tordu ne te le fait croire ! »

M., haussant les épaules, se retournant, et s'éloignant de
quelques pas:
« Bien, mon fils... Nous souhaitions simplement te protéger,
et tu refuses cette aide. Tu sais qu'en contrepartie, nous
avions ton travaille, et... »

C., se rapprochant de son père, tout en le pointant du doigt:
« Tu vois ! Tu recommences, et cela sans aucune culpabilité !
Tu te glisses entre les mots, comme un vulgaire serpent ! Je
suis un adulte, maintenant ! ... »

M., se retournant et se rapprochant de son fils, tout en lui
donnant un coup sec sur la main :
« Ne me lance pas de tels mots, et de telle façon! Surtout sur
celui qui t'a permis d'être sur cette terre! Ne me crie pas
dessus, comme jure les charretiers sur leur attelage ! ... Tu
veux être adulte, jeune fils naïf ? Alors, prouve-le ! Prouve-le
aux rudes terres du Lorndor ! »

C., soupirant, et se retournant, les yeux dans le vague:
« Tu obtiendras réponse à ces paroles acerbes. Et bien plutôt
que tu ne le penses, « papa ». Bien plutôt. »

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« Plus que ce soir-là, bien plus que ce soir-là... Ce sont tous ses jours passés, depuis mon enfance, qui me poussèrent à partir de cet endroit »
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Chapitre 1
Des monstres et des Hommes


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« Ici commencent les Chapitres
Qui relatent la Sortie de l’Ame
Vers la pleine Lumière du Jour,
Sa résurrection dans l’Esprit,
Son entrée et ses Voyages
Dans les Régions de l’Au-delà. »
Livres des morts des anciens égyptiens (Chapitre 1, Premier paragraphe)

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Ainsi, le second fils de Marcus, amer, partit un matin d'hiver, alors que les rayons du soleil commençaient à peine à caresser le ciel bleu azur. Crystal était-il chanceux, ce matin-là ? Sans doute, car contrairement à son habitude, celui avec qui il s'était disputé la veille ne s'était toujours pas levé: peut-être avait-il deviné le sérieux des paroles de son fils... Peut-être avait-il, enfin, détecté la maturité de Crystal et ne souhaitait donc pas voir celui-ci partir : la douleur lui aurait été certainement trop insupportable.

Quel que soit la véritable raison de l'absence de Marcus, Crystal délaissa sa famille. La terre du chemin gelé craquait sous ses pieds et la ferme rapetissait à vue d’œil: il était véritablement pressé de quitter ce lieu, où les heurs étaient de plus en plus nombreux et violents.

Arrivé à une des tours de gardes, délimitant la propriété familiale, un homme en arme l'accosta, tentant brièvement de ne pas le laisser passer, suite aux consignes qu'il avait reçues des Faust. Cependant, le jeune homme ne l'écouta point et continua son avancée, tandis que le soldat soupirait, tout en marmonnant qu'il lui était, de toutes façons, impossible de se battre avec le fils de ceux dont il recevait une partie de sa solde.

Au bout de quelques minutes, le temps que les tours soient cachées par les arbres de la forêt dans laquelle venait d'entrer Crystal, celui-ci ralentit sa marche, observant les alentours. Les lieux étaient calmes, vraiment très calmes : le vent faisait doucement danser les feuillus dénudés par l'hiver, tandis que les sapins défiaient la saison du froid... Et aucunes voix, aucuns bruits dus à une quelconque activité humaine... Ou autre.

Crystal se sentait bien, et se laissait guider par ses seuls pas.
Après avoir passé plusieurs croisées de chemins plus ou moins empierrés, le jeune Faust observa le ciel quelques instants : il n'avait guère vu le temps passé, trop occupé à déguster sa toute nouvelle « liberté »... Le soleil avait déjà dépassé le centre céleste, que son estomac commençait à émettre les mêmes bruits que ceux des crapauds au printemps. S'asseyant, alors, sur une vieille souche, tout en sortant de son sac quelques provisions, il réfléchit à combien de lieues pouvait se trouver la prochaine ville...

Regrettant d'être partit trop vite, sans réellement s'être préparé, et, donc, sans avoir recopié une des cartes de son père, Crystal repensa aux paroles de ce dernier : « ...Prouve-le ! Prouve-le aux rudes terres du Lorndor ! ». Espérant que celles-ci ne seraient pas trop dures avec un mauvais voyageur comme lui, le jeune homme repartit avec l'estomac plein, l'esprit inquiet, et un profond sentiment d'inutilité...

Alors qu'il continuait sa marche, impatient de découvrir le prochain lieu urbanisé, il fût, pendant quelques instants, légèrement éblouit. Mettant machinalement sa main devant ses yeux marron-verts, il s'aperçut qu'une vieille épée avait été plantée dans un sapin. S'approchant, alors, doucement de l'arbre blessé, et après avoir regardé autour de lui quelques secondes, le jeune humain prit l'objet, et, rageant que celui-ci soit autant émoussé et rouillé, le mit tout de même à sa ceinture: cela pouvait toujours servir, pensait-il... Surtout après l'image que lui avaient donnée ses parents de ce monde, bien qu'il essayait de s'en débarrasser.

Lorsque vint le soir, son inexpérience le poussa à réaliser un feu de camp qui, pour la mêmes raison, lui valut quelques brûlures. Au loin, des êtres, ou « non-êtres » selon certains, aperçurent ce feu, et aiguisèrent leurs armes... Proches de cette lumière, l'humain endormit ne se doutait pas qu'il s'apprêtait à vivre ces derniers instants, rêvant à bien d'autres choses que la mort. Les secondes rythmaient sa respiration, rythmant les pas des assassins, avançant doucement dans cette sombre forêt. Chacun de leurs pas rapprochait de plus en plus Crystal d'un sommeil définitif...

Mais ce n'était pas cette nuit que les « non-morts » allaient enfin pouvoir « jouer », car des flocons de neige bienfaiteurs éteignirent progressivement les quelques flammes, si dangereuses pour l'humain somnolant. Grognant, ceux d'outre-tombe tournèrent aussitôt leurs pensées vers d'autres objectifs... Mais ils restaient tout de même encore très dangereux. Ceux-ci une fois éloignés, le silence de la forêt revint, du moins pendant quelques heures, tandis qu'un nouveau et fin manteau blanc recouvrait peu à peu le paysage nocturne. Le jeune Faust avait eût de la chance... Et il allait, sans doute, en avoir encore besoin.

Le lendemain matin, donc, après une nuit « fraîche », Crystal se réveilla difficilement, trempé jusqu'aux os et grelottant, mais heureux : l'air battait légèrement son visage, l'horizon, rougeoyant, était splendide, et le vent agitait quelques hautes herbes encore un peu gelées... Mais, surtout, il était enfin seul. C'était paradoxal: la solitude, qui lui plaisait, le poussait à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux êtres. Que pouvait-il bien se cacher, là-bas, derrière ces arbres ?... Sa marche solitaire reprit donc de nouveau. , plus vive qu'auparavant.

Sa curiosité fût enfin satisfaite, puisque, quelques ampoules aux pieds plus tard, d'importants bruits de batailles se firent entendre : des cris, rauques et aigus, des entrechoquements d'épées et autres armes... Crystal frémit, non pas de peur, -quoique celle-ci n'était guère absente chez lui- mais d'excitation. Se rapprochant doucement du lieu d'où semblait provenir cette étrange cacophonie, il finit par déboucher sur une clairière, au centre de laquelle trônait un étrange rocher noirâtre : celui-ci semblait avoir été taillé par un outil quelconque. A quoi était donc destinée cette immense pierre ?

Curieux, et oubliant le bruit des combats se rapprochant de plus en plus, le jeune humain tenta de comprendre l'objet, le regardant de haut en bas, de gauche à droite. Cependant, tandis qu'il faisait consciencieusement le tour de sa « trouvaille », un rire retentit à ses oreilles : un rire grave, profond, accompagnée d'une ombre, s'accrochant au rocher, rampant sur la terre humide... Avant de laisser se présenter un troll hideux et joufflu.

Le monstre souriait. Cet être devait bien mesurer plus de deux-mètres ! Sa peau était parsemée de bubons et autres choses moins définissables, tandis que de ce corps habillé de guenilles, émanait une odeur particulièrement pestilentielle. Éclatant à nouveau de rire, son double-menton se mit à trembler comme de la gelée... Comment Crystal avait-il bien pût ne pas s'apercevoir plutôt de la présence d'une telle... « Chose » ?

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Petit commentaire entre amis :
« La curiosité est un vilain défaut, dites-vous ?… Nous avons pourtant découvert tant de choses, que vous utilisez d’ailleurs, grâce à ce « défaut » ».


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Une petite clairière, au centre de laquelle se trouvait une étrange pierre, ainsi qu'un immonde troll et Crystal, jeune humain.

Le troll, sûr de lui, se rapprochant de Crystal :
« Que fais-tu donc ici, homme inconscient ? D'ailleurs,
inconscient, l'es-tu réellement ? Ou bien as-tu été rejeté par
ceux qui se disaient être les tiens ? ...Que ce soit l'un ou
l'autre, je vais te montrer ce que Krog réserve au cousin
des elfes... Ma hache fendra ta carcasse, aussi facilement qu'elle fend la tempête ! »

Crystal, recula et jeta un coup d’œil à sa misérable épée.
Relevant aussitôt la tête, sa marque temporale se mit
légèrement à luire :
« Pourquoi montres-tu autant de colère envers les miens ?
Quelle raison te pousse à haïr de telle manière ceux
différents de toi ? Je ne connais guère ceux que tu as
croisés, mais ils auraient dû te tuer ! ... Mais je m'emporte,
et préfères te présenter une autre requête: les trolls sont-ils
donc tous comme toi, à avoir peur de se, et de ceux, qu'ils
ne reconnaissent pas ? Roulez vos muscles et présentez
fièrement vos corps de géant autant que vous le souhaitez,
car tant que vous recèlerez cette peur, je ne vous craindrais
pas ! ... »

T., arrêta net sa marche. Puis, tout en souriant, il prit sa
hache :
«Tu parles de tolérance, et d'idées préconçues... Mais tu as
déjà un avis tout fait sur ce que sont les miens, rien qu'en
m'observant ! Tu poses des questions, mais tu as déjà les
réponses en tête! Alors, pourquoi devrais-je me comporter
différemment de toi ? ... Nous ne sommes pas si différents,
finalement : notre point commun, l'intolérance. Et soit
réaliste, en nul endroit des terres Lorndorienne, tu ne
trouveras la paix : en ce monde, la vie n'est que sang,
larmes, et mort... Et seuls les non-vivants l'ont compris
parfaitement. »

Pour la première fois de sa vie, Crystal se devait d'affronter un des « monstres » dont lui avaient parlés ses parents, un de ses mythes du coin du feu, pour les enfants, mais qui sont une dure réalité pour les adultes.

Ce jour-là, le jeune homme se retrouvait face à ce qu'il avait toujours craint. Il devait être courageux, et laissé son regard plongé dans celui de cet ange faucheur qu'était la mort : froid et rigide... Impalpable.

Ainsi, tandis que notre jeune Faust luttait contre la représentation de cette mort, un autre être, en un autre lieu, allait l'étreindre, comme tant d'autres dans les terres du Lorndor. Mais le tout était de savoir si celle-ci allait être une ombre, ou bien révélatrice d'une lumière ardente... Et l'être, inconscient, marchait sur ce chemin de pierre, le guidant vers son destin. Qui était-il ?

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Chapitre 2 :
Forces de la nature


Quelques jours avant la rencontre avec ce monstre, Crystal s’endormait près d’un feu, et quelques flocons de neige salvateurs avaient commencé à caresser le sol. Les êtres qui avaient discrètement observé le jeune humain, et qui l’avaient finalement délaissé, puisqu’il ne pouvait plus le voir de loin, grâce, ou à cause, du feu éteint, avaient foncé droit sur les lueurs plus lointaines d’un village voisin.

Pestant, donc, contre cette neige gênante, les bandits « décomposés » se dirigèrent d’un pas vif, presque en courant, vers le petit bourg… Etrangement, nul souffle ne sortait de leur bouche, nulle fatigue ne semblait les arrêtés, et, en quelques minutes seulement, ils furent devant les portes de ce village, nommé par les humains y habitant, « Shat-Mat », comme le demi-dieu de la nature qu'ils adoraient. Et celui-ci n’était pas du genre à apprécier qu’on ne respecte pas le cycle de la vie… Et de la mort.

Stevensi. Voilà le nom que portait un autre héros, à cette époque. Avant l’obscurité, avant la mort. Avant Shat-Mat, et avant la nuit perpétuelle. Mais ce nom, il ne souhaitait plus s’en souvenir.

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Petit commentaire entre amis :
« Vous imaginez, vous, le cycle perpétuelle de la vie ?… Je veux dire, lorsqu’on en a terminé une, on recommence… ? Et après ? A quoi cela sert-il ? A nous améliorer ? Mais pourquoi ? Pourquoi dois-je encore et toujours m’améliorer ? Dans quel but ? Pour réussir ? Mais réussir pourquoi, pour quelles raisons ?.. En sommes, à quoi peuvent bien servir la vie, la mort, et la renaissance ?…»


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Ses bois. C’était ses bois… A lui… Les siens… Lorsqu’il voulait se retrouver seul. Non pas que ceux de son village l’exaspéraient, bien au contraire. Mais il en avait besoin, simplement besoin, afin de pouvoir « respirer ».
Marchant nonchalamment, comme d’accoutumée, Stevensi allait régulièrement vers les bois Nord, extérieurs à son village. Paraissant froid, il était sans nul doute celui dont le cœur était en réalité le plus chaud.

Quelques membres de sa famille vivaient dans une ville, plus au nord. Il avait décidé de venir ici, au calme, contrairement à une grande cité où, selon lui, tout bougeait trop vite. Ici, il pouvait vivre à son rythme. Prendre son temps pour observer les gens l’entourant, mieux les connaître.

Comme elle, Daria. Il l'appréciait. Du moins, il faisait croire à cette jeune fille qu'il ne ressentait rien de plus pour elle que de l'amitié, mais c’était, de fait, loin d’être le cas. Lors de son arrivée à Shat-Mat, il l'avait tout de suite remarquée, avec ses longs cheveux bruns, sa peau cuivrée, et ses yeux d'un vert étrange. Mais il n'osait pas aller davantage vers elle. Et sans doute allait-il le regretter, plus tard.

Le travaille qu'il exerçait au sein du village était celui de boulanger, même si, avec les dégâts dus au climat, la farine arrivait à manquer. Certains villageois l'avaient même accusé de garder du pain pour lui, et, à plusieurs reprises, il avait dû en venir aux mains pour les faire partir de sa boulangerie...

Cette violence n’était rien comparée à celle à laquelle avait dû faire face le village. Cependant, jusqu'ici, les raids des divers clans et autres tribus ne l'avaient guère atteint, car protéger par le demi-dieu en personne. Mais pourquoi une telle protection ? La seule réponse qu'apportaient les prêtres était que ce village avait toujours été fidèle à Shat-Mat. Stevensi laissait cela de côté: pour lui, la religion passait toujours au second plan, la considérant comme futile, inutile.

Ainsi vivait Shat-Mat, petit village perdu dans les terres Lordorienne, tandis que son boulanger continuait presque paisiblement son travail, regardant de temps en temps Daria, songeur.

Cette dernière allait en forêt assez régulièrement. Tout comme Stevensi, pour « échapper » à ceux de son village, mais aussi afin de prier devant un petit sanctuaire, récemment mis en place. Elle et Stevensi s'étaient déjà croiser plusieurs fois à cet endroit... Mais, ce soir-là, le boulanger avait débuté plus tôt...

Près du sanctuaire, Daria priait. Le soleil avait déjà laissé sa place à la lune depuis quelques heures, tandis que la neige s’était mise doucement à tomber. La jeune fille, sous l'effet du froid, tremblait légèrement. Soudain, venant de derrière elle, un bruit de branche brisée résonna.

Daria:
« Qui est-là, à m'observer sans que je le sache ? Est-ce donc toi,
Stevensi ? Stevensi ?... Mais répondez ! Ne vous cachez pas plus
longtemps, lâche ! Qui êtes-vous donc, pour agir ainsi ?... »

Mais, dans la nuit de Shat-Mat, personne ne répondit, et la statue du demi-dieu borgne continuait paisiblement de regarder les flocons tomber.

D.:
« Le froid me rend folle... Oh, Shat-Mat, pourquoi l'hiver est aussi
rude avec nous ? »

Soudain de l'endroit d'où semblait provenir le bruit, une silhouette humanoïde apparût. S'adressant avec dédain à Daria, elle s'exprima d'une voix étrange:

Ombre :
« Mais peut-être car il ne vous considère, toi et ton village, tout
simplement que comme de vulgaires jouets... Vous n'êtes que de
simples fourmis, pour tous les dieux, demi-dieux, et autres
pseudos-créateurs... Acceptez-le, et faites comme nous, esclaves
de la mort... »

Sortant de l'ombre de l'arbre sous lequel il s'exprimait, un « non-être » laissa les rayons de la lune éclairer sa peau usée et fatiguée, son corps de mort... On pouvait voir, par endroit, un liquide noir s’écouler de plaies encore légèrement ouvertes. Devant ce sinistre spectacle, Daria recula, affolée.

D.:
« Vous... Un sans-vie... Que voulez-vous? Jamais vous ne passerez
les portes de notre village. Et vous le savez, à voir la façon dont
vous regardez la statue, n'est-ce pas ? »

Mais, contrairement à ce qu'attendais la jeune femme, Barius, le sans-vie auquel elle avait à faire, éclata de rire. Rire résonnant jusqu'au village. Barius ne craignait pas Shat-Mat, et continuait d'avancer vers Daria, tandis que d'autre fils de la mort sortait de l'ombre.

La jeune femme se devait d’agir: maintes fois, la puissance de son demi-dieu avait sût repousser ce genre d'attaque. Tant et si bien, que cela faisait longtemps qu'aucun être maudit n'avait osé attaquer le bourg.

Mais, en cette nuit froide, allait-ce être le cas ? La jeune fille était confiante. Touchant du bras gauche la petite statue, Daria se mit à réciter une prière qu'elle avait apprise toute petite, de par les prêtres et scriptes de son village.

Soudain, alors que Barius et son sinistre groupe s'apprêtait à fendre la tête de la jeune humaine, une lumière verte entoura cette dernière, les faisait alors tous légèrement reculer.

Maudissant l'effet qu'avait sur lui et les siens cette aura protectrice, Barius prit, d’une de ses mains décharnées, un pendentif, représentant un serpent autour d'une pomme. La lutte entre le respect du cycle de la vie et le rejet de celui-ci commençait en cette froide nuit. Tandis que plus loin, à côté de braises encore chaudes, Crystal Faust dormait, et que, dans sa boulangerie, Stevensi travaillait sans relâche. Chacun menait son propre cycle, sa propre vie.

Quelques minutes s’écoulèrent et, près du sanctuaire, le fracas des armes et des os broyés s'étaient tût. Un silence de mort régnait. Et Des corps. Partout des corps, des arbres, des pierres éclatées, comme si une tornade était passée par-là. Dans cet amas de corps allongés, on pouvait apercevoir une chose plus humaine que les autres : Daria.

Barius, qui s'était relevé depuis quelques instants, s'était approché de la statue de Shat-Mat, le visage presque collé à la face du demi-dieu. Le non-vivant semblait heureux.

B:
« Je te l'avais dit, Shat. Ils ne sont que des jouets, déjà mort pour
moi. Les tiens le seront-ils tout autant ?... »

Soudain, le corps de Daria se releva. Celle-ci semblait être ailleurs, perdue. Voyant cela, Barius sourit, recommençant à s'adresser à la statue d'un être éternellement absent.

B:
« Et bien non ! Il ne meurt pas pour toi, mais se relève de la vie
avec ma force ! ... Tu as perdu, le Grand Shat-Mat ! Tu as perdu, et
il en est de même pour ce village !... »

Avançant dans la nuit, Barius repartit vers la forêt avec son groupe, se relevant difficilement de la bataille menée contre Daria. Celle-ci, après que Barius lui ai chuchoté à l'oreille, repartit en direction du village. Elle avait changé, cherchant la sortie de cette malédiction nouvelle, laquelle avait laissé des traces dans son bras droit : la morsure du dieu de la mort...

Le village de Shat-Mat accueillait, pour la dernière fois, ce qui restait de l'humaine Daria. La protection du demi-dieu allait bientôt la repousser, comme tous les sans-vie. Mais elle était encore suffisamment humaine, et agissait vite.

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Petit commentaire entre amis :
« Si même les dieux se mettent à se battre entre eux, c’est qu’ils sont aussi pitoyables que les hommes qui les ont créés… Alors, à quoi peuvent-ils bien servir ?… »

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Le lendemain matin, Stevensi, fatiguée par son harassante nuit, sorti tout de même de sa bâtisse, afin de prendre l'air. La forêt l'appelait.
Après avoir passé quelques arbres, le jeune humain, content de la vie qu'il menait, s'asseya sur un rocher, au bord d'un petit ruisseau passant près du village. La neige avait cessé de tomber, mais le décor était toujours recouvert d'une fine couche blanche et étincelante au soleil.

Le froid se faisait moindre, mais Stevensi avait tout de même emporté avec lui sa longue veste sombre, que des amis lui avaient offert il y a longtemps. C'était là le seul lien qu'il avait encore avec la ville où il avait passé son enfance. Repensant à ce passé, il se mit, aussi, à imaginer quel serait son avenir, ici, à Shat-Mat. Et l'image de Daria lui revint en tête. Mais, fatigué, il se redirigea vers le village.

De retour devant chez lui, Stevensi remarqua une silhouette à l'allure étrange, déambulant. En regardant mieux, il s'aperçut qu'il s'agissait de Daria. Hésitant encore à aller lui parler, il ouvrit la porte de sa boulangerie, et fût étonné de ne pas y trouver Scavro, un jeune garçon devant vendre son pain. D'habitude, l’artisan retrouvait toujours l’apprenti à cette heure matinale, préparant sa journée.

Décidant de l'attendre, afin de lui demander pourquoi un tel retard, le boulanger resta à l'extérieur, tout en continuant d'observer l'étrange démarche de Daria Tabmis. Non, décidément, son comportement était inhabituel. Stevensi voulait savoir ce qui n'allait pas. Et ses pas allèrent bientôt satisfaire sa curiosité.

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Chapitre 3
A moitié ennemi


Crystal s'éveilla avec un indescriptible mal de tête et, par réflexe, posa délicatement sa main juste à l'endroit où la douleur semblait être la plus aiguë.

Tout était flou, et un léger bourdonnement se faisait entendre. Du moins, pour le jeune homme. Ce dernier ressentait aussi une chaleur intense, et ceci malgré le froid hivernal et la neige qui commencaient de nouveau à chuter. En se levant, il fit quelques pas, nauséeux. Il ne pût s'empêcher de tituber, puis finalement de régurgiter une matière blanche et jaunâtre sur une autre, davantage cristalline et froide.

C'était lui. C'était bien ce « monstre », cette « horreur », ce « gros balourd », qui l'avait ainsi blessé à la tête. Le troll. « Krog ».
Tandis qu'il se rasseyait non loin du gros rocher noir, Crystal repensa à ce qu'il venait de vivre. Les nausées diminuaient peu à peu. Les « non-vivants ». Apparemment, ces êtres l'avaient involontairement sauvé du combat contre Krog.

Ainsi, quelques minutes plutôt, alors que ce troll venait de lâcher, et de façon particulièrement hautaine, quelques mots, une flèche l'avait atteinte à l'épaule. La forêt, encore blanche, avait frémit sous le cri de douleur de Krog « le massif », tandis qu'une partie du sol forestier rougeoyait légèrement.

Comprenant alors l'occasion se présentant à lui d'échapper à cette bataille en faveur du troll, Crystal avait relâché l'étreinte de son épée et s'était mis à courir vers la partie est des bois. La fuite...

Cependant, et il l'ignorait parfaitement, la colère des trolls peut leur octroyer une vitesse et une agilité surprenante, et cela malgré leur corpulence.

C'est ainsi que la hache de Krog finit sur l'arrière du crâne de Crystal... Ce dernier s'effondra alors sur le sol enneigé, après avoir seulement eût le temps de crier de douleur, et d'entendre le troll vociférer que, décidément, il détestait les sans-vies. Faust avait eu de beaucoup de chance, ou alors le troll était doué et, finalement, presque pacifiste ; car seul le manche ferré de l’arme de ce dernier avait frappée Faust à la tête.
Le mal de ce dernier était passé, mais à l'endroit où l'arme de son adversaire l'avait heurté, une énorme bosse y prenait place. Krog n'avait pas hésité…

Plusieurs choses intriguaient Crystal. Tout d'abord, pourquoi Krog n'avait-il fait que l'assommer ? Etait-ce vraiment ces « non-morts » qui avaient ainsi décoché la flèche ? De plus, le jeune Faust se demandait ce que pouvait bien faire un troll ici, en pleine forêt, ces derniers préférant généralement se mouvoir sur de vastes plaines caillouteuses ... C'est du moins ce qu'il avait appris des histoires de sa mère. Et il semblait comprendre la difficulté que pouvaient ressentir des êtres comme Krog à passer entre les arbres.

Se relevant de nouveau, Crystal fit encore quelques pas et ramassa sa vieille épée. Celle-ci semblait maculée d'une étrange matière, noire comme la nuit, et liquide comme le sang.

Curieux, le jeune homme glissa son index gauche le long de la lame rouillée, tandis que, de derrière le rocher, sortait le troll, sourire aux lèvres. Ses blessures étaient nombreuses, dont la flèche, toujours en son épaule.

Effrayé par la vision de Krog avançant vers lui, Crystal recula et s'appercu que, plus loin, et à droite du rocher, la neige avait disparue, laissant une terre nue, apparemment brûlée. Que s'était-il vraiment passé ?

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Petits commentaires entre amis :
« Les secrets les plus lourds sont souvent les moins bien gardés… A moins que ce ne soit l’inverse. Pensez-vous qu’il s’agit d’un problème de personnes, ou bien de faits ? …

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Une lourde main s'abattue sur son épaule, et l'étonnement remplaça la stupeur, lorsque Crystal s'appercut que Krog l'avait sortit de sa réflexion, non pas pour le frapper à nouveau, mais pour lui parler sereinement, et toujours avec un sourire étrange, mêlé de fierté et ... De peur.

K:
« Et bien, mon nouvel ami humain, mieux
vaut t'avoir avec soit, que contre, lors de batailles...
J'en ai connus, des fous de guerre, des mages
machiavéliques, des tortionnaires immondes,
des êtres abjectes. Mais toi, tu es le plus fou de
tous. N'est-ce pas ?... Je te parle, le rouge... »

Mais Crystal ne comprenait pas le changement de comportement, à son encontre, de Krog. Fixant de ses yeux pleins d'incompréhensions la montagne de muscles qu'était le troll, Crystal bafouilla.

C: « Heu... Apparemment, le fait de mettre en
déroute ces non-vivants t'as quelque peu perturbés,
mon... Heu... « Ami » Krog. »

Et le géant ne pût s'empêcher d'éclater de rire, tout en continuant de s'adresser au jeune Faust avec familiarité.

K:
« Les mettre en déroute, hein ?... J'aime
moyennement ton humour sordide, même si ça m'a
fait plaisir de voir les non-vivants.... Moins vivants ! »

Et le rire du troll repartit de plus belle, tandis que Crystal, rangeant son épée, lui proposa des soins. Celui qui l'avait traité avec dédain, voir avec haine, lui semblait de plus en plus « humain ». Mais Krog, en entendant la proposition du jeune homme, cessa son rire rauque et se pencha vers celui à la chevelure rougeâtre.

K:
« Ecoute : j'ai toujours sût me débrouiller seul et,
surtout, tu es bien meilleur assassin que médecin.
Aller, je te laisse, jeune humain... Et fais attention
aux choses que tu pourrais rencontrer dans cette forêt. »

Sur cette dernière phrase, le troll partit de la clairière, sa masse sombre s'enfonçant péniblement dans la forêt. Crystal n'en revenait pas : lui, un tueur ? Il avait vécût toute sa jeunesse dans une ferme, et n'avait rien appris du combat à l'épée.

Pendant qu'il réfléchissait à ce qu'avait voulut dire Krog – Sans doute était-ce de l'ironie, après tout -, Crystal vit un amas de « choses », desquelles émanaient une odeur pestilentielle. S'en rapprochant, après avoir dépassé le gros rocher noirâtre, il vit ce qu'il redoutait le plus, depuis quelques minutes. C'est à dire les cadavres des sans vies, entassés les uns sur les autres. Et, de nouveau, un liquide sortit de l’estomac de Crystal… Sa tête tournait légèrement.

Leurs corps avaient été comme brûlés, après avoir été transpercés de part en part... Ainsi, c'était lui, le jeune Faust, qui avait tué tous ses sans-vies ? Mais il se reprit, et hurla.

C:
« Menteur ! Saleté de troll ! Tu n'es même pas
capable d'assumer tes propres actes ! Immonde
créature !... »

Cependant, malgré ce dégoût vis-à-vis de cet acharnement dont avait, semblait-il, fait preuve le troll, Crystal le remerciait intérieurement. Car si celui-ci n'était pas intervenu, sans doute les sans-vies l'auraient-ils tué.

--------------------------------------

Tandis que Faust regardait les différentes traces de batailles -Les cadavres, les marques de brûlures de l'herbe, les coups d'épées et de hache sur les arbres, les écorces brûlées...-, des yeux scrutaient la moindre de ses réactions. Un être l'observait, témoin privilégié de la fureur du schizophrène Crystal Faust.

? :
« Je t'ai vu, jeune humain. Je t'ai vu changé au cours
de la bataille. Je t'ai vu te relever et, tandis que ta
marque temporale se gonflait de sang, diriger ton épée
vers les sans-vies. L'un après l'autre, tu les as tués,
dans une rage folle, les yeux noirs de haine, les cheveux
hérissés. Comment est-ce possible ? Je croyais que tous
ceux du.... Tous de ceux de cet ordre avaient été
supprimés, il y a longtemps... »

La masse sombre se remise debout et partie, inquiète, malgré son physique impressionnant de...Troll.
C'était bien lui.
C'était bien Krog, le « Massif ».
Lui qui, jusqu'à présent, n'avait jamais ressentit la moindre peur.
Il le pouvait désormais, rien qu'en repensant à l'état second dans lequel avait été quelques instants l'humain.
Malgré cette sensation lui disant de fuir le plus loin et plus vite possible, Krog décida de rester là, dans cette maudite forêt, trop petite pour lui, à observer le jeune Faust.


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MessagePublié: Mer 14 Nov, 2007 21:16 
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Chapitre 4 :
Les habitants de la Forêt Blanche.


Mais Crystal et Stevensi n’était pas les seuls à voir leur destin autant lier à celui des terres Lorndoriennes… Loin, au Nord, une partie de ce monde était encore épargné par les guerres… Pour un temps.

Cependant, des menaces d’un autre genre pesaient sur ces terres, nommés alors « Forêt blanche », pour la neutralité politique des clans et tribus y vivant : cette dernière ne plaisait pas à tous, notamment aux dieux de la guerre et de la mort. Mais en ces lieux, régnait une autre entité divine…

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Petit commentaire entre amis :
« C’est bien souvent dans les lieux les plus calmes, que ceux que vous nommez naïvement « méchants » propagent leurs idées rapidement… Manipulant aisément ceux habitués à leur trop grande tranquillité, presque devenue torpeur. Ou bien accueillent-ils aussi facilement ceux-ci simplement par ennui ? »


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La grande Forêt Blanche. En cette saison, elle odorait l’écorce humide de chênes, de hêtres et de sapins, tandis que les rayons du soleil commençaient à peine à caresser l’horizon.

C’est donc ainsi, dans cette ambiance, que s’éveilla doucement un elfe, dont la mémoire était, pour l’instant, quasiment vide. Ainsi, la seule chose dont celui-ci se souvenait était son identité : Ruadan Ostir.

Se levant avec difficulté, celui habillé de haillons se mit à avancer timidement parmi cette végétation inconnue, tout en observant les alentours. Au bout de quelques minutes, il commença à entendre le bruit d’un cours d’eau, ainsi que des éclats de voix. Il tremblait étrangement, et des souvenirs de batailles, de cris, de larmes, mais aussi de rires, de fêtes, et de scènes plus quotidiennes défilaient dans son esprit encore embrumé. Des souvenirs de sa précédente vie, sans doute… Que lui était-il donc arrivé ?

Cependant, tandis que cet amnésique évitait de trébucher sur les racines rugueuses des grands arbres, tout en se rapprochant des voix qu’il entendait de mieux en mieux, il entendit quelqu’un l’appeler.

Une voix étrange… De plus, il se sentait de plus en plus « enfermé » dans son propre esprit, son propre corps. La voix, aiguë, continuait de l’appeler, résonnant dans sa tête.

? :
« Ruadan… Ruadan… Bonjour, l’ami ! Il me semble
que le dieu de la guerre m’a aimablement lié à toi.
Mais es-tu prêt à fouler d’autres terres avec moi ?
Celles Lordoriennes, par exemple ? »

Mais Ruadan ne savait comment réagir, et continuait de regarder en tout sens, cherchant à voir celui qui s’adressait ainsi à lui, avec cette voix fine, et ce ton donnant l’impression d’avoir à faire à une personne de particulièrement hystérique… Etait-ce seulement le cas ?

Le jeune homme ne pût davantage réfléchir à ce qui lui arrivait : en effet, pris de vertiges, celui-ci s’effondra, comme une simple poupée de chiffon, sur le sol mou et humide de la grande forêt… Il était seul. Du moins était-ce ce qu’il avait ressentit, un peu avant de sombrer à nouveau dans un sommeil agité.

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Petits commentaires entre amis :
« Mais qui peut-il bien être ?... Je ne le sais pas trop. Tout ce dont je suis sûr, c’est que, parmi les trois, c’est le plus espiègle, c’est certain. Quelle belle trinité du Lorndor : Le comique, le mort, et le solitaire ! »

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Puis, vint pour le jeune Ostir le temps du réveil. Un réveil difficile, voilé… Quelqu’un, ou quelque chose, avait prit le contrôle de tout son être, et l’on pouvait s’apercevoir qu’il n’était pas dans un état humainement normal, en observant attentivement sa peau, désormais légèrement bleuté…

Au bout d’un certain laps de temps, Ruadan vit qu’il arrivait au bord d’une air dégagée, d’où semblait émané un certain calme, accompagné du bruit d’eau, plus fort qu’auparavant…En restant caché derrière quelques hêtres, il se mit à regarder discrètement ce qui se déroulait en ce magnifique endroit.

Des gens discutaient tranquillement, et quelques-uns nageaient même dans un réservoir naturel d’eau douce, dans lequel s’écoulait une cascade…Des voix, des rires, le vent dans les feuilles des arbres, et l’écoulement du liquide sur les rochers, rendus vert par endroits…Tout paraissait vraiment serein…

Ruadan, où plutôt l’être qui l’habitait désormais, décida d’observer ces personnes qu’il ne connaissait pas, avant d’agir…

Ainsi, le petit groupe qu’il observait était composé d’une humaine, aux longs cheveux blonds, et aux grands yeux bleus-gris, de deux humains aux cheveux bruns et aux yeux noirs -dont l’un à l’aspect et au regard étrange et aux habits un peu déchirer, tandis que l’autre paraissait d’une stature assez imposante- et d’une elfe, dont les yeux et les cheveux étaient d’une couleur identique à celles des humains…

Alors que l’un des deux humains, nommé Miras, se déshabillait quelque peu pour rejoindre ceux déjà dans l’eau, la jeune femme aux yeux bleu gris, toujours sur le bord caillouteux de l’étendue d’eau, rougissait à ce spectacle. Non loin d’elle, le second jeune homme, resté au sec, souriait, pour finalement se moquer gentiment d’elle. Ce qui la fit se mettre légèrement en colère.
Elle se nommait Yffé, tandis que le jeune homme aux longs cheveux sombres s’appelait Sha-Kaël. La seconde femme, rester un peu à l’écart jusqu’alors et désignée par le nom de Malia, s’approcha de ce dernier. Elle plongea ses yeux dans ceux de Sha-Kaël pendant quelques instants.

M :
« Et vous, mon ami, êtes-vous avec quelqu’un, en ces
jours paisibles ?... ».

Aussitôt, les joues de l’elfe s’empourprèrent : une fois de plus, elle venait de dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Elle était parfaitement décontenancée, et commença donc à s’éloigner du jeune homme…

Cependant, Sha-Kaël, prenant un air charmeur à la limite du ridicule, répondit aussitôt. Il aimait ce genre de situation, où il pouvait profiter de la gêne des autres, sans forcément les écraser.
Rire, convaincre.

Sh-K :
« Pourquoi, ma belle ? Vous souhaitez donc que je
devienne plus…Proche de vous ?… »

L’elfe recula un peu, observa l’eau limpide dans laquelle nageait toujours l’autre humain, et y plongea à son tour…
Eviter… Fuir.

Voyant que ces proches étaient presque tous dans l’eau, Yffé réagit immédiatement.
Diriger, ordonner.

Y :
« Et tout le monde à l’eau !…Je vous signale que si
Maruté-Tsaï nous voyait faire, il n’apprécierait
certainement pas…C’est quand même le gardien de
cette cascade.. »

Mais Malia, prenant sur elle, lui rétorqua aussitôt :
« Tu sais, Yffé, les règles sont faites pour être brisées,
parfois… »

A cette phrase, Ruadan, toujours lâchement camouflé derrière la végétation de la forêt blanche, sourit : cette dernière phrase lui plaisait. Une envie de « punir » Yffé montait en lui.

Ainsi, dans ce nouvel environnement, et tandis que des amis elfiques et humains, laissant leurs différences de côtés, partageait une soirée tranquille, l’être ayant pris le contrôle de Ruadan préparait mentalement son plan.
Gâcher. Détruire.

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Petits commentaires entre amis :
« 1, 2, 3, nous irons au bois ! Pourquoi toujours être si sérieux ?... »

-------------------------------

Ainsi, l’entrée dans la forêt blanche de Ruadan avait été déplaisante pour le petit groupe, menée par Yffé la nymphe. En effet, cette dernière s’était vu poussée par notre jeune elfe amnésique, et, ainsi, tomber sur la terre molle de la forêt.

C’est alors que tous ceux du groupe avaient réagit ardemment, mais chacun à sa façon : Miras et Malia étaient sortis de l’eau, aidant Yffé à se relever, tandis que Sha-Kaël avait plaisanté sur le mauvais entretient de la forêt, ayant pour conséquence des êtres étranges, à la peau bleue, sur lesquels on pouvait désormais tomber.

Cependant, étant donné la rapidité d’action de Ruadan, aucun d’entre eux n’avaient pût rattraper celui-ci, qui était aussitôt repartit dans les profondeurs de la forêt. Cette dernière s’était d’ailleurs étonnamment assombris : les feuilles étaient devenus plus brunes, les oiseaux s’étaient tus, et les écorces avaient semblé noircir …

Pendant ce temps, à quelques pas du groupe, aidant Yffé à reprendre ses esprits, un étrange cortège arrivait : un elfe, un nain, un humain, ainsi qu’un troll, tous vêtus d’une robe verte à capuche, marchaient sereinement, transportant ensemble un lourd fardeau, scintillant légèrement.

Il s’agissait d’un énorme coffre en chêne massif, vissé sur une solide plaque métallique à quatre poignées, chacune entourées de lanières de cuir. Les quatre êtres semblaient légèrement essoufflés, aussi s’arrêtèrent-ils quelques instants devant notre petit groupe, afin de se reposer.

Devant le spectacle de la forêt s’assombrissant, l’un d’eux se dirigea vers Yffé, qui semblait véritablement dérangée par tous ces étrangers venant dans sa forêt natale. L’homme abaissa sa capuche… Oui, un humain. Son sourire laissa à la nymphe la même impression que lorsqu’elle avait vu pour la première fois le démon Maruté-Tsaï, désormais gardien de la cascade près de laquelle ils étaient tous. L’homme à la tenue verte prit la main d’Yffé. Miras agrippa l’épaule de ce dernier.

Miras :
« Que voulez-vous à cette dame, monsieur
l’inconnu ? Si vous cherchez les ennuis,
je répondrais aisément… Elle a déjà eût
suffisamment d’ennuis pour aujourd’hui,
je pense. Regardez la forêt autour de vous,
et vous comprendrez à qui vous tenez
la main… »

Mais celui auquel il venait de s’adresser n’était guère du genre à se laisser démonter aussi facilement. Bien que Miras était destiné à un avenir tout aussi prometteur que Ruadan, Crystal, ou même Stevensi, il ne faisait pas encore le poids face à un être comme celui-ci… Bien que ce dernier était plutôt du genre pacifiste.

Homme à la tenue verte :
« C’est justement pour cette raison que je
souhaite m’adressez à la réincarnation
de celle que sert mon maître, jeune homme.
Ne craigniez rien pour elle. Mais faites tout
de même attention aux nouveaux êtres
traînant dans la forêt blanche. Bien que
celui recueillant l’un d’eux puisse un jour
être de notre côté… »

Ruadan sursauta : l’homme venait de regarder l’arbre derrière lequel il s'était caché pour observer la réaction du groupe, après qu’il ait poussé Yffé. Comment cet homme avait-il pût si facilement le détecter ? Mais l’homme en question retourna la tête et plongea son regard dans les yeux de la nymphe.

Homme :
« S’il vous plaît, ne vous en faîtes par pour
cette chose. Il pourra vous aider à l’avenir.
Reprenez espoir, et redonner ses couleurs à
cette forêt, pour qu’elle reste pur. Ne vous
fâchez pas pour si peu. Prenez de la distance.
Ne le craigniez pas et puis… Quelqu’un viendra
bientôt pour vous aider, et pour l’aimer.
Quelqu’un d’un peu comme nous, prêtres
de Shat-Mat, gardien du coffre de l’automne. »

Ainsi, alors que l’homme parlait doucement, la nymphe se calmait, et la forêt redevenait elle-même, retrouvant le vert-orange de sa saison et le champ des oiseaux restés avant leurs migrations vers le sud.

Les amis de la nymphe semblaient rassurés : encore une fois, Yffé avait sût retrouver son calme… Et le prêtre de Shat-Mat, n’attendant aucuns remerciements, repartis vers les trois autres voyageurs.

Cependant, Yffé voulait des détails sur ce qu’ils étaient, et sur ce qu’était exactement l’être qui s’en était pris à elle, mais les prêtres n’étaient guère bavards, et ne lui répondirent que par ceci : « Comme nous vous l’avons dit, nous servons le demi-dieu Shat-Mat, et nous portons avec nous la troisième saison vers le sud, afin de laisser place à la quatrième… La froide, la sombre. Tant qu’à l'être auquel vous avez eu à faire, il n'est qu'un simple petit être démoniaque sans grandes valeurs. A bientôt, Déesse de la nature. »

A ces derniers mots, le prêtre nain, qui venait de répondre à la nymphe, souri, comme pour souligner la provocation ouverte faite à Ruadan, toujours caché.

D’ailleurs, celui-ci écarquilla les yeux, quant il entendit ainsi prononcer le nom de la déesse de la nature : Yffé était donc la déesse de la nature? Etrange… En tous cas, l’être habitant Ruadan commençait à regretter de s’en être ainsi prit à la jeune nymphe.

Celle-ci voulut continuer à poser des questions sur ce qu’elle était censée être, représenter, faire, mais le petit groupe partit. Soupirant, se souvenant de ce que lui avait déjà dit sa mère sur son avenir et qu’elle découvrirait par elle-même tout ceci, la jeune femme haussa les épaules et retourna vers son groupe.

Sha-Kaël, le regard dans le vide, lui indiqua qu’elle finirait bien part trouver une réponse à tout ceci, tout comme lui…Elle lui répondit seulement par un sourire maussade, puis se tourna ver Miras.

Yffé :
« Mais…Mais…Mais…Miras ! Rhabille-toi,
quand même ! Tu n’as aucune pudeur, ou
quoi ?… »

Miras :
« Comment ?…Qu’est-ce que la rupeur ?… »

Y :
« Oh! Mais ce n’est pas vrai…Cela
signifie que tu ne peux pas te mettre tout
nu devant les gens….Quand même… »

M :
« Mais, alors, l’autre jour, au grand hêtre,
quand on a… »

Y :
« Mais, chut ! Cela non plus tu ne dois pas
le dire devant n’importe qui…Oh, la la !
Ma tête !…Et puis, ce n’était pas pareil…
Nous sommes ensemble, quand même… »

M :
« Alors, dureur, cela veut-il dire que je ne
peux me déshabiller que devant toi ?…
Mais, là, je suis devant toi, non ?… »

Y :
« Oui….Mais noooon !…Il y a les autres,
aussi…Et puis…Oh…Bon, oui, c’est cela,
que devant moi…Et c’est pudeur…Enfin… »

Sha-Kaël, se rapprochant de Miras, tout en pointant une partie du corps de celui-ci :
« Dites-donc, jeune homme, on ne se
présente pas ainsi devant des dames, surtout
lorsque c’est si ridicule. »

Yffé éclata de rire, et la nature se mit à fleurir étrangement…
Ainsi, tandis que Miras prenait une remarque sur sa tenue plus que légère, le quatuor des prêtres disparaissait définitivement de la petite clairière, repartant vers le sud, tranquillement…

Ruadan, de son côté, se demandait toujours comment le prêtre de Shat-mat avait pût le voir : la colère montait sensiblement en lui, et il se mit à chercher un moyen d’assouvir celle-ci, regardant en tous sens quelque chose à détruire…

C’est alors qu’il vit, non loin de la cascade, un petit autel des souhaits, entouré de bougies. Le jeune humain souri… Mais intérieurement, il pleurait, perdu dans son propre esprit, ses propres souvenirs.

--------------------------------------

Petits commentaires entre amis :
« Mais quelle est donc la chose dont nous avons toujours eût le plus peur ? Le néant, n’est-ce-pas ? … Ne pas savoir qui l’on est, ce qu’on représente, ce qu’il y a autour de nous, ce que l’on peut faire. Sans doute est-ce pour cette raison qu’accorder sa confiance à quelqu’un est une chose difficile. On connait rarement quelqu’un entièrement. »


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MessagePublié: Sam 15 Mars, 2008 22:33 
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Chapitre 5 : Déchéance.

Ils étaient essoufflés, fatigués, usés. Mais ils continuaient leurs routes, afin de rendre, pour un temps, l’automne à la protection de leur demi-dieu, Shat-Mat.

Ainsi, ils marchèrent des journées entières, soutenus par la nature elle-même, se reposant quant il leur était nécessaire, et ne perdant jamais de temps en discussions inutiles. Ils allaient vite. Et le climat changeait : désormais, la neige tombait sur An-Ki.

Un matin, alors qu’ils arrivaient en haut d’une colline, une étrange odeur de mort et de brulé leur fût amenée par le vent du sud. En bas, dans la vallée, des bâtisses crachaient une fumée noire. Le nain, le plus bavard des 4 prêtres, s’adressa aux autres :

N :
« Mes amis, posons quelques instants
ce fardeau de bois, de cuir et de métal…
La mort rôde. Prions pour que Shat-Mat
les protègent, et nous donne sa force.
Et voyez donc comme ce village, que
nous aimons tant, est devenu bien noir,
bien sombre, comme les êtres qui l’ont
détruit. Aujourd’hui, nous allons devoir
aider ceux dont le corps et l’âme ont été
blessés…Voir même lâchement assassinés !
Reprenons la dignité de ce village, avec
l’aide de Shat-Mat ! Mais, un instant…Je
les sens venir, comme vous, sans aucun
doute… Oui, les voici, eux : les sans-vies.»

Ainsi, à peine avait-il prononcé ces quelques mots, que, sortant des bois situés un peu plus loin au Sud-ouest, un groupe d’immondes morts-vivants se mit à courir, hurlant comme des loups affamés. Derrière ces êtres, marchant tranquillement, leur charismatique chef Barius souriait et saluait ironiquement les 4 prêtres d’un petit geste de la main droite.

Cependant, malgré cette assurance qui le caractérisait, Barius avait commis l’erreur de sous-estimer les prêtres humains. Mais c’était sans aucun doute cette trop grande confiance en soit qui la lui avait fait commettre…

En effet, une bourrasque renversa la première vague de guerriers sans-vies, tandis que des racines s’enroulaient autour de la seconde. Barius souriait déjà moins.

Pendant ce temps, au centre du village, Stevensi était mélancoliquement agenouillé au-dessus d’un corps, tandis qu’une de ses larmes tombait sur celui-ci.

Venant de rues voisines, on pouvait entendre le bruit de combats, mais aussi de pleurs. La rage montait en lui, en eux, contre ces sans-vies, mais aussi contre ce demi-dieu apparemment incapable de la moindre réaction efficace… Mais qu’avaient-ils donc bien pût faire pour mériter ce qu’ils considéraient tous, alors, comme une punition ? …

---------------------------------

Petits commentaires entre amis :
« Notre rage, notre colère, notre haine. Ne sont-elles pas, finalement, le meilleur moteur de l’humanité ? Ou bien est-ce l’amour ? Je ne sais plus… Dans tous les cas, les soi-disant « héros » naissent et meurt pour elles… »

--------------------------------

Quelques semaines plutôt…

Elle ne lui avait guère répondue. Elle avait tout simplement continué son chemin, les yeux vitreux, absente. Daria n’avait ainsi pas semblé prêter attention à ses gestes, ses paroles. Stevensi, surpris, avait crût à une mauvaise plaisanterie de sa part – bien que cela ne soit pas dans les habitudes de la si sérieuse jeune femme- et avait donc crût bon d’insisté.

Au bout de quelques minutes, elle daigna enfin répondre au jeune homme. Mais les paroles de celle que Stevensi appréciait lui parurent étrangement blessantes…

Daria :
« Encore et toujours toi, crétin ? Mais
qu’as-tu donc à me suivre ainsi ? A
m’observer sans cesse ? N’as-tu donc
pas encore compris que ce regard mièvre
me gênait ? Et serais-tu si lâche, que tu
préfères m’observer plutôt que de
m’avouer tes sentiments ? Je ne veux
pas d’un lâche ! Je ne veux pas de toi !
Retourne à tes misérables affaires de
boulanger… Et continue donc de cacher
ton pain au reste de ces pitoyables, faibles
et inutiles villageois… Et étouffe-toi avec !»

Stevensi bredouilla :
« Mais… Je … Pourquoi es-tu donc aussi
soudainement agressive, Daria ? Pourquoi
prêtes-tu autant d’attention à ces rumeurs
me concernant ? Et… Et pardonne-moi pour
ces regards cachés. Pour ces sourires gênés.
Je suis ainsi. J’ai du mal à m’ouvrir aux
autres… Et plus particulièrement auprès de
ceux que j’apprécie… »

Mais le jeune homme ne pût davantage continuer : Daria, après lui avoir ironiquement sourit, puis jeté un regard empli de condescendance, mais aussi de haine, tourna la tête, et se mit, alors, à courir comme elle ne l’avait jamais fait jusqu’à lors, vers le centre de leur petit et fragile village : vers le temple.

Stevensi, malgré le fait que Daria voulait absolument être seule, rejetant le jeune homme de toute sa volonté, prit son courage à deux mains et continua à la suivre, et ce le plus rapidement et plus discrètement possible…Ce qui ne fût pas une mince affaire. Mais il voulait savoir. Savoir pourquoi elle était, en ce jour, en cette heure, aussi différente de la Daria qu’il avait connut jusqu’à présent.

Ainsi, arrivés tous deux devant les immenses portes en bois gris du temple du demi-dieu arboricole, ils s’arrêtèrent net. Et Stevensi fût grandement étonné de voir que Daria n’était guère essoufflée… De plus, son apparence physique semblait se modifier au cours du temps : sa peau prenait une texture étrange, et virait aussi au bleu, tandis que son regard devenait de plus en plus sombre et imprégné de colère.

La main droite de celle qu’il appréciait habituellement se leva, et c’est ainsi que quatre coups sourds retentirent brièvement sur les portes du lieu sacré. Au bout de quelques instants, un vieil homme encapuchonné, prêtre de Shat-Mat, l’ouvrit, horrifié par le sinistre spectacle dont il était le malheureux témoin privilégié. Une sans-vie lui souriait, révélant des dents jaunâtres, et des yeux vides… Daria. Daria, la sombre. Son corps évoluait rapidement, au grand malheur de son ami Stevensi… Mais aussi du village. L’avenir de celui-ci se jouait-il en cet instant ?

Daria :
« Je viens chercher ce qui nous empêche de
vivre, simple prêtre, et ce qui vous empêche
de mourir…Je viens chercher le cœur du vivant,
du naturel, de celui qui n’interviendra jamais,
sauf si vous lui apportez ce qu’il souhaite ! Je
viens prendre cet égoïsme, cette tyrannie, cette
monstruosité ! Laisse moi donc entrer, misérable
humain, car, en réalité, je viens vous libérer du
carcan divin ! Laisse-moi donc vous aider, vous
tirer de cet obscurantisme ! »

Prêtre :
« Da…Daria ? Mais que fais-tu donc ? Qu’es-tu
devenu ?…Je ne te laisserais pas faire, moi,
Stenhor, simple prêtre de Shat-Mat ! Il est
vraiment dommage qu’une telle chose soit
arrivée à la fille de mon défunt et héroïque
ami qu’était Ceqlus Ostir. Mais je n’hésiterais
pas !… Non, je ne dois pas hésiter ! Je me dois
d’aider, de protéger celui qui nous a tant
apporter ! Je protégerais la relique de Shat-Mat !
Dans ton état, tu ne comprendrais pas, mais
je sais que la Daria que je connaissais irait
jusqu’à m’aider dans mon geste. Jeune femme,
qui est encore en ce monstre, aide-moi à te
sortir de là, et fait comme moi : bat-toi ! »

Mais tout se passa vite, trop vite. Toujours caché au même endroit que lors de sa silencieuse arrivée auprès du temple, Stevensi observait la scène, effrayé comme il l’avait déjà été autrefois, à l’âge de ses dix ans, quand une immense armée de sans-vies avait attaqué la ville où il vivait.

C’est alors, que l’un d’eux, se prénommant Macrentar, et qui avait d’ailleurs faillit le tuer, l’avait blesser à la jambe gauche. Cependant, malgré cette peur sourde, tenaillant son estomac en cet instant, ce souvenir du sinistre Macrentar, ainsi que de son immense sourire sadique, Stevensi prit sur lui, ses sentiments… Et couru se jeter sur Daria.

C’est ainsi que le bâton ferré, qu’utilisait habilement Stenhor le prêtre, le frappa malencontreusement à l’épaule droite… Dont le craquement sonna désagréablement à ses oreilles. Ailleurs en ce moment difficile, il s’entendit hurler de douleur, mais ne perdit tout de même pas connaissance, tandis que le prêtre était confus, mais aussi en colère contre l’intervention de ce jeune homme qu’il appréciait vraiment.

Daria, quant à elle, et contrairement à son habitude, observait Stevensi droit dans les yeux, confiante, et étrangement sereine. Etant sur le voluptueux corps de la jeune femme, et celle-ci le regardant intensément, Stevensi fut alors pris, pendant quelques instants, d’une intense gêne. Ses joues s’empourprèrent.

D :
« Alors toi, mon très cher Stevensi, on peut
dire que tu es encore bien vivant, d’après
ce que je suis actuellement capable de
ressentir… Bien, maintenant, tu es gentil,
mais je désirerais que tu me laisses seul avec
cet imbécile. Tu risquerais de prendre un
mauvais coup. Tu es si fragiles et incapables…
Comme tout le reste des villageois, d’ailleurs.
Tu n’as pas de vie, et tu n’en auras jamais.
En réalité, vous êtes tous, et cela sans aucun
doutes, pires que nous, ceux que vous
nommez les « sans-vies ». »

Un rire résonna, du parvis jusqu’à l’intérieur du temple. Puis, Stevensi fût aisément repoussé par Daria, celle-ci se dirigeant de nouveau tranquillement vers le prêtre.

C’est alors que, détruit moralement, Stevensi se releva, avec une douleur intense à l’épaule, et s’adressa à celle qu’il essayait, désormais, de considérer comme une ennemie… De lui, de Shat-Mat, de son village. Mais cela allait être difficile : il l’aimait depuis trop longtemps.

S :
« Depuis le jour où je suis arrivé ici,
depuis ce jour où je t’ai vu, je n’ai
cessé de penser à toi, Daria. Et encore
davantage lorsque j’ai enfin eu le
courage de te parler. Mais ici, en ce
temps, est-il vraiment nécessaire de
parler d’amour ? Que deviens-tu, Daria ?
Que t’arrives-t-il ? Regarde-toi ! Les
sans-vies ont donc eu raison de toi,
mon amie ? Repenses à ces quelques
mots que nous avons échangés, aux
regards agréables que nous avons eût
l’un pour l’autre, parmi, il est vrai, tant
d’autres… Souviens-toi des autres, de
ce qu’ils t’ont apportés, de ce que tu as
appris, tant sur toi, que sur eux… Que
fais-tu donc de ton humanité, Daria ?»

Cependant, malgré ces quelques paroles, la jeune femme, ou du moins ce qu’il en restait, n’écoutait plus Stevensi depuis longtemps, car remplacé par un être ressemblant de plus en plus aux soldats de Barius.

Son humanité la quittait de plus en plus vite, le dieu de la mort l’appelant à elle, la recouvrant de son souffle fétide, l’entourant de sa sinistre volonté.

C’est alors que le jeune humain prit par l’épaule, de son bras non blessé, celle qu’il faisait plus qu’apprécier… Mais il n’eu pour réponse que le contraire de ce qu’il souhaitait… La haine, le mépris…

D :
« Comment peux-tu réagir encore comme
un enfant ? Même en ce jour, où je ne suis
plus celle que tu désirais ? Je ne suis plus
la Daria que l’on prenait pour un être faible !
Barius ma donné bien plus que ce que tu
aurais pût me donner, incapable ! »

C’est alors que Stevensi la regarda droit dans les yeux, comme il ne l’avait jamais fait auparavant. La jeune sans-vie sembla perturbé pendant quelques instants, cessant ces paroles acerbes, regardant immédiatement ailleurs, gênée… Une étrange atmosphère régnait dans le temple…Et une lumière verte sembla entourée quelques instants Stevensi. Que pouvait-il bien exactement se dérouler, en lui ? En elle ?

Cependant, le jeune homme, de par sa fatigue, sa blessure, mais aussi à cause de l’état de Daria, s’effondra au sol : une larme coulait le long d’une de ses joues… Il n’en pouvait plus. Avant que ses yeux ne se ferment, il vit Daria se reprendre et briser violemment la mâchoire du prêtre, tout en s’adressant au jeune homme à terre, une dernière fois…

D :
« Tu es si naïf, mon pauvre Stevensi. Et si
faible. Je ne te l’ai jamais dit, mais je t’ai
toujours détesté, pour toutes ces raisons.
Tu n’as jamais osé, jamais lutté. Tu t’es
toujours laissé aller à ce que tu pouvais
ressentir. Tu es et resteras un enfant.
Sais-tu pourquoi je ne t’ai jamais dit cela ?
Je ne voulais pas te détruire. Tu n’es, et
ne seras jamais, capable d’affronter la vie
telle qu’elle est : dur, sanglante, acide,
triste… Sombre. Ton espoir te détruira. Je
te laisse avec lui : il est bien plus fort que
moi. »

Et un bruit résonna dans le temple : celui du corps du prêtre, retombant lourdement sur le sol, la mâchoire brisée. Du sang arrosait l’une des portes du temple. Et une pensée résonna dans la tête de Stevensi : « Oui, Daria. La vie est dure.Et oui, encore une fois, mon espoir est, et sera, bien plus puissant que toi… Et que n’importe quoi en ce monde. Je me réveille Daria… Même si, pour aujourd’hui, je m’endors»

Quelques heures, ou jours, plus tard, les yeux de Stevensi s’ouvrirent difficilement. Un frisson le parcouru : il semblait faire bien plus froid qu’auparavant. L’hiver était-il déjà présent, ou bien était-il en mauvaise santé ? Mais il eu immédiatement sa réponse.

En effet, alors qu’il se levait difficilement de son lit -quelqu’un l’y avait apparemment déposé, tout en ayant soigné son épaule moins douloureuse- il pût voir, au travers de la fenêtre usée de sa chambre, quelques flocons de neiges tomber inlassablement sur le sol, sans bruits… Mais qu’était-il advenu de Daria…Et des habitants de son village, aujourd’hui bien silencieux ?

---------------------------------

Stevensi était sur le pas de la porte de sa boulangerie, les yeux cherchant, dans ce village sinistrement calme, d’éventuels changements. On pouvait seulement entendre d’inquiétants et sinistres échos, venant d’en-dehors de Shat-Mat… Mais d’où, exactement ?

Soudain, venant d’une des rues situées à sa droite, une silhouette apparue, de plus en plus claire. Un homme courait rapidement vers lui. Il portait une longue veste verte, ne le gênant apparemment pas dans sa course, et un bâton… Un prêtre de Shat-Mat. L’homme, arrivé devant la boulangerie, s’adressa à lui, les traits tirés. Il s’agissait de Stenhor.

Stenh. :
« Te voilà enfin réveillé, Stevensi. Je vais
t’expliquer ce qui s’est passé, et pourquoi
le village est aussi silencieux, en ce jour
de chasse-neige. Le temps est froid, tout
comme le corps de ceux qui, bientôt, nous
attaquerons. Et tout comme les nôtres, si
nous ne réagissons pas suffisamment tôt.
Rentrons, et écoute attentivement ce que
j’ai à te dire. »

Stevensi l’avait oublié… Le jour de chasse-neige. Ce jour était le premier de l’hiver, pendant lequel tous les habitants de Shat-Mat participaient à une fête, pendant laquelle ils étaient censé chassé les mauvais esprits de cette saison, afin de ce protéger des rigueurs de celle-ci.

Tout en observant Stenhor entrer chez lui, Stevensi fût brièvement étonné de voir la mâchoire du prêtre intacte, et s’apprêta alors à lui demander comment celle-ci avait pût guérir aussi vite… Mais il se ravisa : les prêtres de Shat-Mat avaient un pouvoir de guérison particulièrement efficace. Et maintes-fois, celui-ci avait été utile pour le petit village.

Stevensi suivit donc le vieux prêtre, tout en le remerciant pour son épaule, et referma la porte derrière lui. Celui-ci, après avoir signalé qu’il était tout à fait normal qu’il l’ait soigné, s’assis sur un tabouret grinçant, traînant par là, et commença à expliquer ce qui s’était malheureusement passé depuis que Stevensi l’avait vu au temple, avec Daria.

Ainsi, quand le jeune homme s’était évanoui, Daria était tranquillement entrée dans le temple, à la recherche du cœur de Shat-Mat, donnant protection et puissance au village. Mais s’était sans compter sur l’intervention des autres prêtres du temple… Stenhor n’était guère seul.

Celui-ci, après qu’un halo de lumière l’ait entouré quelques secondes, s’était relevé, et ce sans aucunes blessures… Laissant, pour seule trace de son combat contre Daria, une flaque de sang sur le sol pavé et grisâtre de l’entrée du temple. Le récit du prêtre continuait…

------------------------------------

Sa main s’agrippa quelques instants à une corde usée, et un bruit de cloche résonna… Daria, poursuivis par plusieurs prêtres, vis le nombre de ceux-ci augmenter lors du tintement de cloche.

Dehors, les villageois sortaient de leurs foyers et de leurs commerce, armes à la main, mais aussi avec des yeux emplis d’étonnement, voir même de peur, pour certains.

Que se passait-il ? Pourquoi le temple sonnait-il ainsi l’alerte ? Tous se dirigèrent vers celui-ci… Les portes étaient grandes ouvertes, aves du sang devant, tandis qu’un prêtre leur faisait de grands gestes ! Certains le reconnaissaient, et savaient qu’il n’était pas du genre à paniquer sans raisons. La foule, de plus en plus compacte, accéléra. A sa tête, Marcus Cronwox, le chef du village.

A l’intérieur du temple, s’était l’hécatombe : les prêtres tombaient les uns après les autres, sous les coups et les sorts d’une Daria presque morte, pouvant encore utiliser les pouvoirs de Shat-Mat, et désormais la force des sans-vies… Mais les prêtres se relevaient sans cesse, éclairant les murs du temple de leurs pouvoirs de guérison.

Au bout de quelques minutes, Daria finit par arriver dans une immense et magnifique salle. En son centre, flottant dans une lumière verte intense, et à l’intérieur d’une immense coupe en cristal richement décoré, le cœur de Shat-Mat battait. A chacun de ses battements, une étrange onde d’énergie semblait parcourir la salle. Daria avait désormais de plus en plus de mal à avancer vers la relique.

Soudain, une voix très grave résonna dans cette grande salle, de laquelle partaient plusieurs immenses couloirs. La voix de Marcus, accompagné des pas des autres villageois, résonna aux oreilles de Daria.

Marcus :
« Tu as cessé d’être Daria, et tu as perdu.
Jamais tu n’emporteras vers l’ombre le
soleil et cœur de note village. N’y apposes
pas tes mains maudites! »

Mais Daria éclata de rire. Rire de désespoir devant toutes ses personnes arrivant par tous ces couloirs, ou bien rire de folie ? … Elle s’arrêta quelques instants.

D :
« Bien, vous êtes tous ici, n’est-ce pas ?
Tous bien là à vouloir protéger ce cœur
infâme ? Barius serait certainement très
heureux… Et je ne me laisserais pas faire ! »

En entendant le nom de Barius, le chef du village frémit… Ils avaient tous commis cette erreur : le village n’était plus protéger que par le cœur, désormais, puisqu’ils étaient tous dans le temple… Les plus jeunes, et les plus faibles, n’allaient guère pouvoir résister aux assauts des troupes du chef sans-vie, si la protection du village venait à disparaître. Il ne fallait pas que Daria puisse le faire, en détruisant la relique.

Ainsi, Marcus ordonna à une partie des personnes présentes de retourner aux trois entrées du village, tandis que les autres resteraient à ses côtés pour vaincre Daria.

D :
« Mesdames et Messieurs, désolés de vous
décevoir, mais je ne vais pas attendre
vos petits préparatifs. »

Ainsi, Daria se jeta sur la relique, tandis que, sortant de terre et entourant le bocal contenant celle-ci, de rugueuses racines apparaissaient : les villageois commençaient à se défendre. Daria souriait. « Je n’en attendais pas moins de vous. »

---------------------------------

Le prêtre arrêta quelques instants son récit, voyant que celui-ci perturbait énormément Stevensi. Les yeux dans ceux du jeune homme, le vieux prélat lui indiqua qu’il se devait d’être fort, car le plus dur arrivait… Et que cela n’allait pas être qu’un simple récit.

Stenhor reprit :
« Ensuite, le combat continua, et s’intensifia
même… Mais les pouvoirs de Daria, combinés
à ceux des sans-vies, lui permirent de vaincre
nombre de nos amis… Et la relique fût détruite. »

Stenhor prit une inspiration profonde, visiblement lui-même troublé par ce qu’il racontait. Il reprit, mais sa voix tremblait :

« Et Daria est...Je ne vais pas te mentir,
même si cela va te faire mal. Il faut affronter
la vérité. Elle… Elle est enfermée dans une
prison de racines, à l’intérieur du temple, et…
Elle n’est plus elle-même. Mais, désormais,
il va falloir nous armer de courage, car, une
fois la relique détruite, le village est sans
protection… Et des personnes habituées à se
défendre avec l’aide de la magie, vont devoir
se défendre avec des armes d’aciers.
Ce qui a déjà eu lieu, puisque la première
vague, envoyé par Barius alors que beaucoup
était au temple, fut repoussée par ceux postés
aux entrées par Marcus. Heureusement qu’ils
ont vite réagit. Mais ce n’est guère terminé,
malheureusement…»

Stevensi ne répondit rien, et se leva. Son regard perdu observait, par une fenêtre, la neige, continuant de tomber. Quand Barius et ses troupes allaient-elles de nouveau attaquer ? Le jeune homme se retourna vers le prêtre, devenu silencieux.

Stev. :
« Daria, je voudrais la voir. Et le plus tôt
possible. »

Après quelques hésitations, sur le fait que Daria n’était plus la même, Stenhor accepta, et fit traverser le village à Stevensi, en direction du temple.

A chacune des portes du petit bourg, entouré de quelques murailles de pierres blanches, et d’immenses palissades de bois, une quarantaine de villageois armés étaient plantés dans la neige et le froid, attendant la moindre attaque. Le soleil commençait à caresser l’horizon. Stenhor indiqua à Stevensi qu’il était resté inconscient toute une après-midi.

Arrivés devant la prison de racines, dans laquelle était enfermée Daria, ou du moins ce qu’il en restait, Stenhor et Stevensi se regardèrent, l’un faisant signe à l’autre de le laisser seul. Le vieux prêtre acquiesça et referma la porte derrière lui. Désormais, Stevensi devait affronter le regard d’un nouvel être.

S. :
« Daria…C’est moi, Stevensi, je… »

Mais il fût coupé, encore une fois,.

D. :
« Je sais qui tu es. Crois-tu donc que je
suis devenu aveugle ? Et je ressens les
choses bien mieux qu’avant… Ce qui m’est
parfaitement désagréable, quand tu es là. »

Daria avança de quelques pas, et son visage apparut. Elle était quasiment méconnaissable : ses yeux, entourés d’immenses cernes, scrutaient les moindres gestes de Stevensi, et sa peau flétrie, accompagner d’une légère odeur nauséabonde, faisait penser à l’état d’un cadavre dans un état avancé de décomposition.

Stevensi recula, effrayé, malgré le fait que Daria ne pouvait désormais le toucher, non seulement car elle avait perdue tous ces pouvoirs en devenant une sans-vie, mais aussi car elle était enfermée dans cette prison de bois confectionnée par les prêtres et villageois. Elle éclata de rire.

Devant ce spectacle, Stevensi courut vers l’entrée du temple, ne souhaitant plus voir le sinistre spectacle de la déchéance de Daria.

Devant le temple, Stenhor l’attendait, le regard tournée vers l’une des entrées du village : certains avaient crût entendre des cris, une dizaine de minutes auparavant… Et, désormais, on pouvait entendre des bruits de métal, accompagnés non plus de simples cris, mais de hurlements : les troupes de Barius se préparaient à une guerre, tandis que les villageois, eux, se préparaient à un massacre.

Stenhor se tourna vers le jeune boulanger : l’heure était trop grave pour perdre du temps en bavardages inutiles. Stevensi devait se préparer.
Ainsi, il se dirigea finalement vers un gigantesque bâtiment de pierres grisâtres, dans lequel étaient entreposés tous ce qui était produit par le village. Dont des armes, pour les jours comme celui qu’il vivait.

Stevensi y reçut une épée courte émoussée, qu’il ne savait guère manier, un casque percé et trop petit pour lui, ainsi qu’un vieux bouclier en bois. « L’armée » de Shat-Mat était pitoyable, sans la force magique de leur demi-dieu…

Le jeune homme se dirigea vers la porte du village la plus proche, quand soudain, venu de la porte Sud, un immense bruit sourd retentit, brisant le silence inquiétant d’avant les batailles : un bélier venait de frapper la gigantesque porte de bois. Pour Stevensi, la bataille de Shat-Mat commençait.


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