Forum Heroes' Chronicles


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MessagePublié: Sam 13 Déc, 2008 19:03 
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Chapitre 8 : La garde grise

L'une des lunes est pleine ce soir, l'une des deux lunes de ce monde. Le nuit s'est couché depuis un moment mais, grâce à elle, les hommes et les quelques femmes les accompagnant n'avaient aucun mal à observer le paysage et la chute des neige au dehors de leur abri précaire. Ils s'étaient abrités dans une petite caverne, sans doute creusée par l'érosion d'un fleuve depuis longtemps tari, sur le flan d'une falaise. Une falaise elle même perdue dans les arbres sans feuilles d'une forêt.

C'est sous les bruissements des arbres que Vivian Snow s'est endormit, arbres touchés par un vent froid mais avant tout par la couche de neige qui s'accumule. Emmitouflé dans des laines brunes il semblait faire un rêve. Il marmonnait quelque chose dans son sommeil mais on ne pouvait comprendre quoi. Régulièrement on pouvait entendre le bruit sec d'une branche qui cédait sous le poids de l'eau cristalline.
Entourés principalement de forêts de pins et autres résineux, les branches n'étaient pas forts solides.

Cela faisait quelques jours maintenant que le groupe s'était éloigné de Port-Parbot, mais le bruit des sabots sur les dalles de la ville sonnait encore dans l'esprit de Danthorïn. Il avait un bandage à son bras droit. Percé par une petite lame dans les affrontements, la blessure le rendait incapable de tenir l'épée pour le moment, mais la douleur n'était pas si terrible. Pas si terrible en tout cas que le froid tombé sur eux depuis la veille. Un froid que le nain n'avait plus ressentit depuis son voyage aux Pics Daimonïn, mais plus humide que celui du nord du Lorndor. Si humide qu'il n'avait pas fallu longtemps pour qu'une tempête de neige se lève et ne les rende incapables de continuer leur route.


« Au moins avec ça les troupes de Port-Parbot ont dû faire demi-tour pour se remettre au chaud, plutôt que de continuer à nous courir après. » Disait justement Hurdan Velt, le chef des gardes gris.
« Je l'espère, je n'aime pas beaucoup monter vos chevaux. Un nain est fait pour être piéton ou éventuellement monter des griffons. Si on est plus poursuivis on pourra réduire le rythme et se contenter de marcher ! » Lui répondit Jolundarg en forme d'espoir.

Jolundarg n'avait, pour sa part, écopé que de quelques éraflures bien vite oubliées dans le froid mordant. Froid qui d'ailleurs ne touchait pas tant ce guerrier habitués à ces températures infernales depuis l'enfance.

Ils étaient passé tout prêt de la mort cette fois. Et Jolundarg avait avertit plus d'une fois Danthorïn, dans les jours qui suivirent, que la prochaine fois qu'il voulait faire son malin il lui faudrait se débrouiller tout seul pour revenir en vie.
Si l'arrivée fracassante, dans tous les sens du terme, du guerrier nain dans la mêlée avait semé un bon désordre, le nombre ne donnait toujours pas la moindre chance aux deux nains de s'en sortir. Et avec le jeune garçon à protéger en sus, le déséquilibre pouvait presque paraître comique. Après avoir séparé en deux le premier garde, arraché une partie de l'abdomen d'un second, Jolundarg avait rejoint Danthorïn au centre de la place. Danthorïn qui lui avait le bras en feu, percé d'acier, et était déjà entouré d'une dizaine d'homme d'arme pour les trois pauvres soldats morts à ses pieds, et un dernier prostré dans un coin, sa main pleine de sang.

A ce moment là, le seigneur qui avait été nommé par le prêcheur Jol Ferwick appela au calme et ordonna la capture des poignets des deux nains. La populace, elle, avait déjà à moitié quitté la place. Mais certains se montraient prêt à égorger les deux perturbateurs, pour peu qu'ils tombent à porté de leurs fourches et autres couteaux. Alors que tout semblait perdu, et que la seule manière de survivre, un temps du moins, semblait être la reddition, une pluie de flèches cueillit les gardes concentrés sur leurs deux petits adversaires. Dans leur dos comme de face des flèches jaillirent, pour la plupart des toits mais certaines aussi de la foule restante.
Danthorïn vit le garde qui lui tenait les poings s'affaisser, trois flèches lui perçant le dos et une la poitrine. Il vit que la plupart des gardes les entourant étaient dans le même état et, prenant sa hachette de la main gauche, il la planta dans le dos du dernier garde debout à sa porté, tandis que ce dernier cherchait de toute évidence les archers des yeux.
Jol Ferwinck, entouré d'une vingtaine de cavaliers en armures, refluèrent aussitôt vers la bâtisse, au fond de la rue opposée à celle d'où étaient arrivés les nains. Probablement la citadelle de la ville. A contre sens arrivaient une troupe d'homme d'armes, bien armées ceux-ci et d'âge mûr apparemment, tous droit sortis des casernes. Ce n'est qu'à ce moment là que Danthorïn prit conscience des cloches du temple qui sonnaient, donnant l'alarme dans toute la ville.
Le nain se sentit tiré vers l'arrière, la solide poignet de Jolundarg l'entrainait vers une autre ruelle tandis que des hommes habillés de capes grise entrainaient le jeune homme qui devait être exécuté. Après quelques instants de course, deux homme gris jetèrent Danthorïn en croupe derrière un troisième, et il partit au galop. Jolundarg subissait le même sort derrière lui, bien que le soulever fut moins aisé pour leurs soutiens.

Ce n'est que plusieurs heures après que la nuit fut tombée qu'enfin les cavaliers s'accordèrent une pause. Ils avaient jusque là cavalé sans interruption à travers routes et ruisseaux, champs et forêts, sans prendre la peine de se nourrir ou de reposer les chevaux. Ce n'est qu'après avoir rassemblé du bois à peu prêt sec et fait deux feu, autours desquels les hommes gris se rassemblèrent, que les nains furent conduit auprès d'un homme massif.

Une musculature impressionnante se discernait derrière sa cape grise, cape semblable à celles de tous ses compagnons. Une épée était ceinte à son ceinturon, bien en évidence, et il ne faisait aucun doute que l'homme savait s'en servir. Ses cheveux long et brun sombres étaient attaché dans son dos, en natte. On pouvait discerner les restes d'une barbiche bien taillée au milieu de sa barbe de quelques jours.
Aux côtés de l'homme qui paraissait leur chef, se tenaient deux autres hommes.
Le premier était plus impressionnant encore que le chef, si c'était possible. Il mesurait plus de six pieds de haut et était aussi massif qu'un nain, son crâne chauve et de multiples boucles d'oreilles, assortis de tatouages violents dans son visage achevaient de lui donner une allure pour le moins barbare. La grande hache d'acier à double tranchant dont il tenait la anse de sa main droite, aurait ôté le courage de guerriers plus valeureux que les deux nains de s'attaquer aux camarades de l'homme. Il portait par ailleurs le même type de cape que les autres hommes, juste plus importante en taille.
Le second homme tranchait clairement avec le premier et leur chef. D'allure plus fine et élancée, on discernait sous sa cape les reflets de deux lames bleutée. Jolundarg fit remarquer à son compagnon, en approchant, qu'il l'avait vu combattre quatre hommes d'un coup lors de leur fuite. En quelques instants les quatre étaient au sol avec un membre en moins. Il était le seul à porter capuche, plus grande que son visage, qui cachait ses traits.

C'est par la voix du second homme que les nains furent accueillit, et il tressaillirent.


« Qui êtes vous ? » Les interrogea une voix ferme et claire, mais incontestablement une voix de femme.

S'en suivit une conversation qui dura bien la moitié de la nuit. Non satisfaits de savoir d'où ils venaient, les hommes en gris voulurent en savoir plus sur les deux nains et sur leur ancienne patrie. Il furent particulièrement attentifs aux récits de Danthorïn, et à ses histoires sur la magie en Lorndor et ses propres pouvoirs.
En échange les hommes, et femmes, en gris se présentèrent. Il s'agissait de " La Garde Grise " comme ils se faisaient appelés. Ou comme on les avait appelé. Eux même ne le savent plus guère aujourd'hui.
Ces combattants, avant tout connus pour leurs talents d'archers mais aussi par les armes de poing, regroupaient des gens qui se dressaient contre les cultes sombres de Parlansia, cultes qui martyrisaient les gens touchés par la magie.

Aussi, outre le fait d'accepter dans leurs rangs quelques sorciers, il voyageaient de manière discrète à travers le continent et tentaient de porter de l'aide aux sorciers lorsqu'ils le pouvaient. Les sorciers de Parlansia n'ayant pas la même puissance que ceux du Lorndor, il leur était nécessaire de porter les armes pour assurer correctement leur service, aussi ils n'étaient pas reconnaissables parmi les autres gardes.

Lorsque la garde apprenait la capture et la mise à mort prochaine d'un sorcier, elle avait pour habitude se s'en aller voir l'exécution afin de bénir l'âme de supplicié. Et bien évidement de mettre le plus de bâtons dans les roues possible au seigneur local, sans s'exposer inutilement. Hors donc, tandis que deux nains sortis de nul part fonçaient au secours du jeune homme qui marchait vers le bûcher, ils n'avaient eu d'autre choix que de leur prêter assistance.


« Sept hommes et une femme ont péris dans l'opération. » Leur apprit le chef qui se présenta sous le nom de Hurdan Velt.
Face aux excuses des deux nains il leur rétorqua que pareille mort était la mort la plus honorable que pouvaient espérer des gardes gris. Mais il ne leur dit pas combien le manque de renforts se faisait sentir depuis quelques décennies. Velt ne leur dit pas non plus que pour une centaine d'hommes et de femmes de la garde aujourd'hui, il y en avait jadis plus d'un millier. Et seuls deux douzaines étaient présentement à leurs côtés, les autres vacants à d'autres occupations, ailleurs en Parlansia.

Velt leur présenta ses deux officiers. Le premier et solide combattant était Grand Jon, un guerrier originaire de l'extrême sud de Parlansia, des terres des Roosheart. Le second, ou plutôt la seconde, se faisait appeler " La lame gelée ". Venue de nul part, elle était apparue un jour dans un petit village de l'extrême nord de Parlansia du nom de Douceneige. Élevée par des paysans, Hurdan Velt l'avait remarqué lors d'un passage de la garde dans les environs, et elle les avait suivit. Bien que très jeune, pas même la vingtaine selon Velt, elle s'était vite montrée plus habile avec ses deux lames courbes qu'aucun autre membre de la garde épée à la main.
Elle ne retira pas un instant sa capuche au cours de les discutions de la soirée, pas plus que les jours suivant, empêchant les nains de voir son visage. Et tout ce qu'ils purent obtenir de plus à son sujet fut qu'elle était appelée Evangelina dans le village de Douceneige. Nom qu'elle avait abandonné d'autant plus facilement qu'il n'avait jamais été celui de sa naissance, c'était d'ailleurs elle même qui s'était trouvé celui qu'elle portait aujourd'hui.

Dans les jours qui suivirent, les nains firent route avec la garde. Port-Parbot avait assurément dû lancer des cavaliers à leurs trousses et probablement même envoyé des pigeons vers d'autres cités du nord, pour dépêcher de nouvelles forces contre eux. Finalement la tempête les avait prit et voilà qu'ils étaient bloqués dans l'ombre de ces roches.

Jolundarg avait vite sympathisé avec le chef de la Garde et passait son temps avec lui. Danthorïn, pendant ce temps, était perdu dans ses pensées tout en regardant Snow dormir. Ce qu'il avait ressenti sur la place de Port-Parbot, tandis que le garçon passait devant lui, lui revenait à l'esprit.
« Une flamme, j'ai vus une flamme derrière lui. Une flamme qui ressemblait tant à la matérialisation de mes pouvoirs, et cette ombre si familière derrière lui... Il me fallait le sauver, je l'ai sus instantanément, mais maintenant ? »

La nuit est sensée porter conseils, et demain le groupe reprendrait sans doutes la route. Les réponses viendront quand il le faudra, conclu Danthorïn avant de s'enrouler à son tour dans ses couvertures et de se laisser aller à des rêves où il possédait encore ses pouvoirs.


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MessagePublié: Dim 04 Jan, 2009 16:33 
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Chapitre 9 : La forêt noire

La pleine lune seconde. Il s'agit de la phase où la seconde lune, celle qui apparaît plus petite des deux lunes de ce monde, est pleine. Aujourd'hui même pleine elle ne suffit pas à éclairer le chemin de la forêt noire.
Ce chemin est plutôt étroit, il suffirait à peine à laisser passer un carriole à la fois. Du moins sans précipiter celle qui voudrait la croiser dans les bas côtés. Il était autrefois composé de gravier, aujourd'hui la boue est bien plus présente que la caillasse et, par endroit, la végétation elle même a reprit ses droits.
La veille, la petite troupe avait même croisé un chêne qui devait bien avoir une soixantaine d'années et qui se trouvait planté en plein cœur du tracé de la route.

La végétation, par ailleurs, avait été plutôt habituelle lorsqu'ils étaient entrés dans les bois. Aux forêts de chênes, avaient succédés des forêts de bouleaux puis de pins et autres résineux, et sans qu'ils s'en rendent compte le groupe s'étaient retrouvé coupé de la lumière du soleil de part ces arbres toujours plus resserrés. Maintenant la végétation était inconnue pour Rickard Perlander et il voyait bien que Ser Gowan, en dépit de l'apparence sûr de lui qu'il voulait se donner, était lui aussi hésitant en avançant dans les bois.

La femme en tenue de combat noire, qui s'était présentée à lui sous le nom de Lleyane à la suite de leur fuite de Haute-Marée, elle aussi ne semblait pas très à l'aise dans cette environnement. Pourtant c'était bien elle qui avait insisté pour prendre cette route.
Rickard les avait entendus, elle et Ser Gowan, parler de vive voix tandis que, pensaient-ils, lui dormait.


« La voie sombre, au cœur de la forêt, est la seule route que nous puissions prendre. » Disait-elle.
« C'est faux, il y a trois autres chemins possibles pour Thorg Réal, outre la voie royale un chemin passe par le col brumeux et nous pouvons prendre un navire dans n'importe lequel des villages environnants. Ces villages ne soutiennent certainement pas Sal-Thorg.
- Vous savez comme moi que c'est impossible chevalier. » Trancha le femme elfe derechef. Sal-Thorg a assurément dû envoyé des hommes à lui sur la voie royale comme au col brumeux, quand aux paysans et pêcheurs du coin leur fidélité ne dépassera pas quelques pièces d'or, et promesses juteuses et nous n'avons pas les moyens de verser autant que Sal-Thorg. La forêt n'est pas sûre mais elle conduit au sud, vers Thorg-Réal, et nul des manants de Sal-Thorg n'oserait entrer dans "la forêt maléfique" » Conclut-elle avec un souverain méprit dans la voix.
« La forêt est sauvage depuis des siècles...
- Votre peuple a chassé le miens qui vivaient dans ces sombres forêts depuis des millénaires, c'est par votre faute qu'elles ne sont plus sûres, mais elles restent nos terres légitimes, mes terres ! » Rétorqua encore la femme.

Tout était dit, et les trois voyageurs avaient reprit la route à la nuit tombée, sortis de la crevasse où ils avaient passé la journée afin de ne pas se faire remarquer. Avant l'aube la forêt était devant eux.

Après quelques jours de marche, jours et nuits n'étaient plus guère discernables sous le couvert des sombres feuillages.

Le groupe avait, à la sortie du souterrain par lequel ils s'étaient enfuis de Haute-Marée, trouvés un poney et deux chevaux de course préparés par Lleyane à l'intention de leur fuite. Trois chevaux en fait, car elle ne savait combien pourraient se joindre à eux avant de se lancer dans l'aventure, mais ils ne prirent pas le temps d'harnacher le troisième à leur suite.
Malheureusement cette fuite avait été rapidement interrompue par une dizaine d'hommes en armes, probablement membres de l'arrière garde de Sal-Thorg, et aux affrontements qui suivirent seul le poney que montait Rickard, non impliqué directement dans le combat, survécus. Les montures de Ser Gowan et Lleyane furent tués respectivement par une lance lors de sa tentative de charge et des suites des flèches reçues lors de la fuite de la seconde. Les chevaux de leurs adversaires vaincus au combat, eux, ne purent être pris dans la précipitation.
Contraints à la marche, le poney portant le peu de provision qu'il restait de ce qu'avait préparé Lleyane, le groupe se reposait donc lors que la fatigue se faisait ressentir. Ils ne pouvaient toutefois pas se permettre de se reposer à chaque fois que le jeune Perlander avouait être faible, sans quoi ils ne seraient pas sortis de la forêt avant l'épuisement de leurs réserves, et les contes que Rickard avait entendus enfant sur la forêt où il se trouvait ne lui donnaient guère envie de mettre les pieds hors du chemin, à la recherche de gibier. D'ailleurs pas même le valeureux Ser Gowan ne proposait pareille option et il ménageait sa part de ration.

La forêt sombre, ou noire, est l'un des berceaux historiques des elfes noirs. C'est en fait le seul lieu où ces derniers vécurent qui soit directement en contact avec le monde des humains, ce qui en fit un havre de paix de de commerce entre les deux peuples... Pendant de longs siècles.
Mais petit à petit les relations entre les deux peuple se détériorèrent. La première cause est bien sûr la désapprobation de ces liens par les elfes de lumière, elfes qui combattirent aux côtés des humains de nombreuses fois quand les elfes de l'ombre, eux, restaient sous le couvert des arbres isolés. Très probablement, les elfes de lumière firent pression sur certains seigneurs des royaumes humains afin qu'ils coupent leurs contact avec les elfes de l'ombres.
Certains seigneurs étaient aussi jaloux des richesses et des connaissances du peuple de la forêt, peuple qui était nettement plus avancé que les humain dans les traitements médicaux à base de plantes comme dans la forge de métaux d'une qualité extraordinaire.
Des contes apparurent, des légendes de même. Les animaux de la forêt noire, différents de ceux du reste de Parlansia, furent considérés comme des monstres tueurs d'enfants et autres sornettes de sorte que, finalement, des humains osèrent dépasser l'orée de la forêt et entrer dans les terres des elfes noirs. Les elfes sombres répliquèrent en renvoyant les têtes des hommes qui avaient pénétré leurs terres aux seigneurs humains incriminés et ce fut la guerre. Les elfes noirs, ne voulant pas sortir de leurs forêts pour combattre, et voulant éviter que la vie ne soit menacé autour d'eux, choisirent de s'exiler au nord de Parlansia. Comme on le sait, peu d'elfes noirs reviennent du nord aujourd'hui.

Après un temps de sommeil, temps qu'il ne pouvait déterminé, Rickard s'éveilla. Le ronflements durs du chevalier s'entendaient un peu plus loin, adossé qu'il était à un arbre sombre, sombre comme tout ce qui les entourait d'ailleurs. Il leur fallait des torches pour cheminer sans risques dans la forêt.
De l'autre côté de leur campement un souffle au contraire léger se faisait entendre, celui de Lleyane.

Elle était toujours calme et polie quand elle lui parlait. D'abord évasive à ce sujet, elle avait finie par lui en dire plus sur sa présence dans la citadelle et sur son aide. Elle avait entendus des rumeurs obscures et pensé que sauver un prince était une bonne occasion de trouver rançon plus élevée auprès du roi son père que nul autre travail.
Rickard ne pouvait se résoudre à croire que telles furent ses seules motivations, toujours est-il que Ser Gowan la considérait comme tel, une mercenaire, et ne tolérait sa présence qu'à la manière d'une nécessité dans le but de mettre le jeune seigneur en sécurité.

Après quelques instants Rickard prit conscience d'une lumière. La forêt n'étaient plus si obscure tout à coup, une lueur éclairait son visage. Relevant ses couvertures il regarda autour de lui, l'éclair lumineux venait de la droite du chemin, au loin, on eu dit un feu... Mais en plus lumineux.
Aucune logique, aucun raisonnement, ne pouvait plus le toucher. Et il se mit à marcher vers la source de son attention après avoir juste ceint l'épée d'acier qu'il avait obtenus des mains de Ser Gowan, suite à leur fuite.

La lumière semblait toujours plus lointaine tandis qu'il avançait, stoppé régulièrement par les ronces et la végétation abondante de cette profondeur de la forêt. Pourtant lors qu'il s'effondrait au sol, le pied dans une racine, ce fut comme si la lumière l'attendait et il se relevait pour courir de plus belle dans sa direction.

Finalement la lueur s'immobilisa. Encouragé dans sa poursuite, Rickard approcha pour découvrir une clairière. Le ciel se distinguait à nouveau, un ciel étoilé et les deux lunes, deux lunes d'une étrange lueur rouge qu'il ne leur connaissait pas. Au centre de la clairière se tenait une jeune femme, une femme magnifique.
Elle devait mesurer à peu prêt cinq pieds, soit un peu plus petite que Rickard, mais était apparemment légèrement plus âgée que lui. Blonde, des yeux bleu azur remarqua le jeune prince en avançant, mouvement qu'il ne se sentait pas même faire alors qu'il était pourtant fourbu. La jeune femme portait une simple toile fine qui masquait sa pudeur et l'un de ses seins, de taille modeste mais beaux, le reste de son corps dénudé. Ses pieds nues étaient posés sur un sol qui semblait fait de marbre tandis qu'elle se tenait au dessus d'une table.

Levant la tête tandis que Rickard arrivait à elle, elle lui désigna la table, et le prince remarqua qu'elle était couverte de mets succulents. Viandes de chevreuil, de sanglier et d'ours accompagnés de fruits de mers qu'il se savait reconnaître, il y avait là des sauces de diverses couleurs accompagnés de champignons. Une écuelle était emplie d'un saumon cuit qui reposait sur des céréales, saumon dont le fumet était couvert par celui du pain tout juste sortis des fours qui se trouvait à côté de lui.

La jeune femme fit un mouvement lui indiquant de se servir tandis qu'elle s'asseyait dans un fauteuil de branchages que Rickard n'avait pas perçu jusque là. Et Rickard se jeta sur la nourriture aussi avidement que s'il n'avait pas mangé depuis des mois. Son estomac qui avait du se contenter de maigres nourritures plusieurs jours de marche durant ne pouvait pas tenir face à cette tentation.
Il avala derechef une pomme qui trainait pas là, avant de se saisir d'une cuisse de poulet dans laquelle il planta ses dents avec force, tout en tournant autour de la table pour chercher ce qui ferait sa prochaine bouchée.
Il ne remarqua que trop tard le mouvement dans son dos, et une griffure soudaine à la taille lui tira un hurlement. Son surcot fut tranché en deux le long de son dos, et son sang commença à se déverser dans l'eau qu'il l'entourait. L'eau...

Il était maintenant entrain de se débattre dans une eau boueuse, emplie d'algues diverses au cœur de la nuit. Le buffet, la table, le sol de marbre... Disparus. Il restait la clairière et les lunes rouges, lunes qui éclairaient non pas une jeune femme mais une créature longue, de couleur mêlant plusieurs ton de verts et aux ailes de chauves souris. Un dragon, fut le premier réflexe de Rickard tandis qu'il esquivait douloureusement la frappe d'une des pattes de la bête, en tentant vainement de l'atteindre d'un revers de son épée.
Mais la bête arracha bientôt son épée d'un coup de mâchoire, perforant ce faisant sa main droite. Et Rickard se rendit compte que la bête était trop petite pour être un dragon de ces légendes. La créature avait gardé la taille de la jeune fille, et ne disposait pas de membres antérieurs. Une vouivre.

Un coup violent à sa taille fit saigner sa blessure dans le dos de plus belle et le jeune homme s'effondra une nouvelle fois dans la nasse marécageuse, trop affaiblit tant pas les coups du monstre que par le manque de nourriture.
La vouivre lança alors une sorte de crie de victoire et se jeta mâchoire en avant vers le nuque de son déjeuner.

Sa mâchoire ne se referma toutefois non pas sur la nuque frêle du garçon mais sur le torse solide d'un homme adulte, et Ser Gowan s'effondra à son tour dans l'eau sale. Rickard observa alors la manière dont Lleyane se jeta à l'assaut de la vouivre à l'aide de la simple pique qu'elle avait employé jusque là pour la marche. Quelques griffures et tâches de sangs eurent beau apparaitre, bientôt, sur son vêtement sombre, sa lance de fortune ne finit pas moins par se trouver en travers de la gorge du reptile. La vouivre s'effondra dans un grondement rauque, l'eau l'environnant prit une couleur bleu-violette tandis que le sang vicié de la créature s'y déversait.

Après quelques minutes de recherches, Lleyane revint au garçon et au chevalier pour leur dire qu'il était impossible de retrouver le chemin. C'était comme si la forêt avait avalé les traces de leurs passages, il leur faudrait se passer de leur poney, des vivres qu'il transportait comme des herbes qui s'y trouvaient. Il leur fallait se soigner dans la clairière.
Lleyane tapissa le dos et le torse de Rickard d'herbes et d'une substance collante qu'elle sortie d'une fleure bleu qui poussait à proximité de l'eau marécageuse. Elle lui conseilla de ne pas faire de mouvement brusque afin de permettre à la blessure de cicatriser rapidement, elle n'était heureusement pas profonde.

La morsure de la vouivre au torse de Ser Gowan était une autre histoire. Le coup qu'il avait prit était destiné à être le dernier porté à la proie du monstre, et les vouivres avaient pour habitude de mêler à leurs coups finals un poison qu'elle secrétaient naturellement et pouvait faire couler à volonté le long de leurs dents en pointe.
La première morsure, à la main de Rickard n'étaient, par chance, pas enduite de poison. La seconde l'était, et Ser Gowan en avait fait les frais. De l'aveu de Lleyane une seule herbe avait été trouvé, il y a des siècles, par son peuple pour guérir le poison des vouivres, et ce remède ne pouvait être préparé à l'aide de la végétation qui les entouraient.

Se sentant partir, Ser Gowan eu encore la force de prononcer quelques mots. Ils furent pour Lleyane.
« Prend soin de Rickard Perlander ». Des mots proférés à destination d'une personne pour qui il n'avait eu, jusque là, que défiance.


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MessagePublié: Dim 18 Jan, 2009 16:19 
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Chapitre 10 : Grand conseil

Dans l'ombre d'une bannière déployée, au griffon enflammé Perlander, se tient Kardock. Le jeune homme, allant vers ses vingt cinq ans, se tient au sommet du donjon de la citadelle de Thorg-Réal. S'il s'agit de l'un des postes préférés de son pauvre petit frère, retenus à Haute-Marée aux dernières nouvelles. Ce n'est toutefois pas pour penser à lui qu'il a grimpé les escaliers de la tour.
Kardock se tiens face à la plaine de Grundet, accompagné de Mestre Falk et une longue vue en main.


« Vous voyez les bannières à présent messire ?
- Oui Mestre, comme vous le supposiez il s'agit bien de l'aspic Donor. Et si j'en juge par les couleurs vives qui entourent la leur, les Donor sont venus avec plusieurs de leurs bannerets.
- Il fallait s'y attendre. Herman Donor a toujours été prompt à rejoindre les conseils lorsqu'on l'appelle, et au vus des événements...
- Ce serpent va être des plus vivaces...
- Oui messire. Mais votre oncle Wilfrid vous a demandé d'accueillir les seigneurs de premier rang vous même, et les Donor comptent parmi les plus importants.
- Oui, nous y allons. Venez avec moi Mestre, je ne connais guère les bannières des seigneurs du roc aux serpents et j'aimerais que vous me parliez d'eux lors de l'approche. » Puis s'adressant à un valet qui les suivait, Kardock reprit. « Veuillez prévenir Messire Dirkstone, Messire Arvenell, Ser Form et Ser Danvell que je les attend pour marcher aux devant des Donor d'ici une demi-heure. Ils devraient se trouver dans la salle du saint griffon. »

Tandis que le valet s'éclipsait rapidement, Kardock Perlander et Mestre Falk entreprirent de rejoindre à leur tour, plus calmement, la partie seigneuriale de la citadelle.

« Messire Donor et ses suivants devraient prendre leur temps pour arriver, maintenant qu'ils sont en vue de Thorg-Réal. Ils considèreront comme normal d'attendre qu'on vienne à eux, il n'y a donc pas lieu de se presser. » Reprit Mestre Falk.

Et ils ne le firent point. Une demi-heure plus tard, néanmoins, le jeune seigneur et le mestre montaient leurs propres montures en compagnie des seigneurs et chevaliers qu'avait mandé Kardock. Si la monture de Mestre Falk ne payait pas de mine, un étalon emprunté pour l'occasion à l'un des nombreux chevaliers des Perlander, Kardock lui montait l'une des plus belles juments du sud. Un cheval à parure blanche que lui avait offert son père pour son dix huitième anniversaire et qui ne servait guère que pour les grandes cérémonies à cheval. " Une monture de seigneur "avait fort justement annoncé le roi.
Leurs compagnons, deux seigneurs et deux chevaliers, comptaient parmi les plus importantes personnalités présentes en cet instant à Thorg-Réal, du moins parmi ceux fidèles entre les fidèles au griffon Perlander.

Messire Solberg Dirkstone d'abord. Seigneur de la ville de Fer-Thorg, située en altitude au plus prêt de la source du Thorg, est le Banneret de plus important des Perlander de Parmalie. Parmalie le fief d'origine d'Erwin Perlander et actuellement en possession de son frère cadet Wilfrid. Les Dirkstone furent les principaux artisans de la victoire des Perlander à la guerre de dix ans.

Messire Arvenell est, lui, seigneur de la ville des Quatre Vents encore appelée Repère des aigles. Cette citée n'est pas, contrairement à ce que laisserait entendre ses noms, une ville de montagne, mais elle est situé au sommet des collines les plus venteuses du sud, territoire des terribles aigles impériaux qui dirigent parmi les oiseaux. Les Arvenell possèdent leur propre fief en cette Plaine venteuse, nom du fief, le territoire du sud le moins important par la taille mais l'un des plus riches, renommé entre autre pour le dressage à la chasse de ses aigles.

Ser Form, ensuite, est le maître d'arme de Thorg-Réal. Ancien chef de la garde de Grundet il fut élevé à cette dignité lors de l'accès au pouvoir de Erwin Perlander, afin de louer ses talents militaires. Âgé à présent de plus de soixante dix ans, il n'en garde pas moins une stature impressionnante et possède le respect de tous, à travers les seigneuries du royaume. C'est aussi lui qui enseigna le maniement des armes à chacun des jeunes Perlander, raison pour laquelle Kardock est prêt à lui confier sa propre vie, et c'est aussi en partie pour cette raison qu'il l'a choisi en vue d'accueillir les Donor.

Ser Danvell complète le groupe d'émissaires. Guère plus jeune que Ser Form, le vieux Ser Danvell est un vétéran de la guerre de dix ans comme de nombreuses autres grandes batailles antérieures, parmi celles qui déchirèrent les territoires du sud. Il a en effet passé la plus grande partie de sa vie au service des Roosheart, la seigneurie le plus souvent en guerre à l'époque. Lors que son seigneur Richard Roosheart s'était rendus aux Perlander, Ser Danvell avait été mis au service du vainqueur.

Le groupe se mit en route, la traversée de la place de la citadelle est rapide. En revanche celle de la ville bourgeoise de Thorg-Réal, nécessaire afin de rejoindre la porte de la rivière donnant sur la plaine de Grundet, face aux arrivants, est nettement plus longue. La ville fourmille d'activité lorsque se déroulent des événements extraordinaire, c'est bien connus, et aujourd'hui cela se confirme plus que jamais. Partout les auberges affichent complet, complet et une bannière différente aux armoiries d'un autre des seigneurs qui sont invités à participer au grand conseil royal. Hors comme tous les seigneurs de la couronne du sud ont été invités, même si un bon nombre ne se déplaceront pas la ville n'en est pas moins bondée d'étrangers.

A peine arrivés à la porte, celle-ci s'ouvrit pour laisser passage au jeune seigneur de Thorg-Réal. Les gardes avaient bien évidements vus s'approcher les nouveaux visiteurs et attendaient ceux qui partiraient à leur rencontre.

Pendant qu'ils approchaient des nouveaux venus, Kardock interrogea Mestre Falk sur l'identité des bannerets de Donor.


« Et bien messire, si mes yeux ne m'abusent point je distingue là la taupe rouge de Messire Thran, un petit seigneur de terres toutes proche de Largenham. A ses côtés je distingue le loup noir Ferk et ce fond jaune vif pourrait bien être la lance Gregor. Ces trois là ne sont que de très modestes bannerets des Donor, en revanche la bannière qui flotte derrière celle à l'aspic, celle violette, appartient sans l'ombre d'un doute aux Yrgoth.
- Les Yrgoth ? Mais on ne les as pas vus à la capitale depuis les serments de féodalités de la maison Donor ! Père m'a dit un jour que s'il y avait une famille qui nous aimait moins que les aspics c'était bien eux.
- En effet messire, et pour cause. Lors du siège de Largenham votre oncle Wilfrid a causé la perte du seigneur Gargol Yrgoth et de deux de ses fils, ce n'est que de par son serment de banneret des Donor que le troisième fils accepta la paix du roi. Sa présence avec cette délégation ne m'inspire rien de bon. Ni d'ailleurs le Donor que voilà. » C'est à cet instant seulement que Kardock réalisa.
« Ce n'est pas là Herman Donor en effet, cet homme est plus jeune et plus grand... Yvus Donor ?
- Il me semble, en effet. » Répondit Mestre Falk.

Quelques instants plus tard les deux groupes se retrouvèrent face à face et, comme le veulent les convenances, Kardock Perlander s'avança aux devants des siens pour être bientôt rejoint par Yvus Donor.


« Au nom de mon père je vous souhaite la bienvenue à Thorg-Réal Messire. » Salua Kardock.
« Et le miens le salut en retour. Ses affaires l'ont malheureusement retenu dans notre fief et je suis donc venus remplir ses obligations à sa place. Je suis honoré d'être accueillis par des messires Arvenell et Dirkstone. Et enchanté de rencontrer les grands chevaliers Form et Danvell ! » Son ton ne laissait pas le moindre doutes sur sa sincérité, et pourtant derrière sa froide politesse se ressentait des sentiments bien moins heureux. Laissez moi donc vous présenter Messire Grégor, Messire Thran, Messire Petitroc, Messire Ferk ainsi que Messire Yrgoth. Nous avons choisit de ne pas nous faire suivre d'une escorte trop importante, conscients que les auberges de la capitale seraient déjà bondée »

En fait d'escorte minime, il avait là un point de vue tout particulier au vus de la bonne centaine d'hommes d'armes, pour la plupart des chevaliers, qui les suivaient.
Mais le fait de terminer les présentations par le seigneur le plus important du fief des monts Nigel était bien plus intéressant, car ce pouvait être interprété de biens des manières, et Kardock sait combien il faut se méfier des Donors. Seulement rien de ce qu'il peut en penser n'a d'importance en cet instant. Il a des devoirs et les seigneurs à l'aspic ont été des seigneurs les plus irréprochables du royaume dès avant sa propre naissance.


« Je suis honoré de vous rencontrer Messires. »Répondit donc le jeune prince d'un ton heureux et poli. « Laissez moi donc vous guider jusqu'à la ville. »

Bien plus tard, devant une coupe de vin de Solothan, Kardock pensera à ces rencontres et aux conséquences qu'elles peuvent avoir sur le grand conseil qui doit se tenir dans deux jours. « Si le vieux Donor envoi son fils, fils que tout le monde sait prompte à la colère, ainsi que les Yrgoth... Cela ne présage rien de bon. Voudrait-il enflammer les choses ici qu'il ne pourrait mieux s'y prendre. Père aura les mêmes soupçons, tout comme bien d'autres seigneurs, mais ce ne sera pas suffisant pour les discréditer.
Ce conseil se profile sous un jour bien ténébreux... »


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MessagePublié: Dim 18 Jan, 2009 16:19 
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Chapitre 11 : Grisgivre

C'est au pied d'un gouffre, où serpente un des petits cours d'eau qui alimentent le fleuve Heteth, que s'est installé la garde grise ce soir là. Le cours d'eau à moitié gelé ne réchauffant guère l'atmosphère, une fois encore trois feu ont été allumés, dont un par Danthorïn et Jolundarg, ce dernier tentant vainement d'y absorber un peu de chaleur après une journée passée à dos de poney. Jolundarg s'était découvert une aversion pour ces animaux, dans le froid ambiant de ce pays neigeux, car si lui gelait sur la selle l'animal était réchauffé par un poil drus.

Pendant que son compagnon marmonnait dans sa barbe, Danthorïn était de son côté occupé avec le jeune Vivian Snow.


« Incantatum Braz ! »La voix, se voulant forte, de Vivian eu pour conséquence un mince filet de feu qui s'éteint à mi distance du tas de bois devant eux.
« Il n'y avait pas assez de volonté. »Lui fit remarquer Danthorïn. « Tu es encore pris par ton passé, ton envie de cacher tes pouvoirs. Il te faut désapprendre ce qui s'est enfoui dans ton esprit toutes ces années. Le feu n'est pas ton ennemi, il n'est pas un danger, il est ton âme. Ce n'est qu'en apprenant à le maîtriser que tu trouveras la paix, et pour cela il faut vouloir, au plus profond de toi, que le feu prenne.
- Oui maître. Je vais essayer.
- Fais le. Et si cela peut t'aider, dis toi qu'en apprenant à maîtriser son apparition tu maitrisera aussi son arrêt. Tu ne te fera plus surprendre par une étincelle non souhaité. Allez réessaie !
- Incantatum Braz ! »
Cette fois la flamme se fit plus forte au départ, et un mince filet parvint même jusqu'au tas de brindilles dont certaines rougirent un peu.

« Bah, c'est comme ça qu'on fait un feu ! » Leur dit tout à coup un Grand Jon sortit de nul part, en brandissant deux pierres à feu. Les entrechoquant, il mit fin à l'entrainement de ce soir là par une volée d'étincelle et un feu de joie.
« Hurdan Velt vous demande, tous les trois. » Annonça t-il en direction des deux nains et du jeune homme.

Quelques minutes plus tard, les trois compagnons avaient rejoint le chef de la garde grise, qui se tenait prêt du feu le plus en retrait du cours d'eau, en compagnie de la Lame gelée. Les invitant à s'assoir, il leur proposa des bières que les deux nains s'empressèrent d'accepter. Vivian Snow préféra prendre un verre d'eau. Puis Velt leur expliqua leur convocation.


« Nous devrions atteindre la ville de Grisgivre demain autour de la mi-journée. D'après Fork nous ne devrions plus rencontrer de tempête de neige qui gênerait notre route avant un moment, il fait trop froid pour la neige à présent.
Grisgivre est une des villes les plus au nord, du royaume du nord. Elle est presque constamment sous la glace, d'où son nom, mais son isolement pas plus que ses conditions météorologiques ne diminuent son importance. Cette ville est un rempart contre les peuples barbares du nord et aussi celle qui a eu le plus de liens, au cours de l'histoire, avec le peuple nain des monts aux joyaux.
- Les monts aux joyaux ? » Interrompit Danthorïn. Velt s'était habitué aux interruptions des nains et ne s'en offusqua donc pas.
« Oui, ces montagnes sont éloignées d'environ deux semaines à dos de poney, en direction du nord-est. Une vieille route y conduit mais elle est peu usitée du fait que les nains ne se montrent pas aux visiteurs. Leurs galeries sont si bien dissimulée dans la pierre qu'on ne saurait les y distinguer, et l'on a plus jamais entendus parler des quelques pillards assez fous pour s'y tenter.
- Notre peuple sait dissimuler ses œuvres bien entendus. Jamais les hommes ne se montreront à la hauteur. Les nains sont-ils encore nombreux aujourd'hui en Parlansia ?
- Le peuple des hommes ne le sait pas. Peu d'hommes encore vivant ont mis les pieds dans leurs demeures de pierres, moins encore ont acquis leur confiance au point de se voir révéler certains de leurs secrets. Jamais un membre de la garde grise n'a été jugé "ami des nains" il me semble.
Je peut juste vous dire que la majorité des nains vivent sous les monts aux joyaux. Il y en as aussi, parait-il, autour les monts su soleil tout au sud de Parlansia, dans les terres de Solothan, mais ceux-là rechignent encore d'avantage à se montrer et je ne saurais rien vous apprendre à leur sujet.

Vous pourrez sans doutes en savoir plus auprès des nains qui vivent à Grisgivre. Mais revenons à nos affaires plus immédiates. Grisgivre est dirigée par la maison Kardhon depuis des temps immémoriaux. Cette famille, bien que vassale du nord et de Sire Garrack, a toujours été un peu en marge du reste de Parlansia et aujourd'hui du royaume. En particulier pour ce qui est du traitement des sorciers dans leurs terres. Ces derniers y sont accueillis, et nombreux sont ceux qui développent leurs pouvoirs à Grisgivre, permettant d'offrir prospérité et force à la ville. Sans doutes, d'ailleurs, cette ouverture d'esprit est-elle due à la nécessité d'avoir des mages dans leurs armées pour affronter les barbares venus du nord. Les hommes n'aimant guère le froid qui y sévit toute l'année, l'armée de Grisgivre ne serait pas suffisante pour en assurer la défense à elle seule.
- Quels sorte d'armes a t-on par ici ? » Interrompit cette fois Jolundarg.
« Les épées ont toujours la préférences des hommes, mais des haches et des bâtons de combat sont utilisés respectivement par les nains et les mages de la ville. Il va de soit que les forgerons nains ne sont pas inactifs et forgent pour Grisgivre des armes exceptionnelles, vous pourrez bel et bien y refaire votre inventaire mon ami.
Messire Ralf Kardhon est, en outre, un bon ami de la garde grise recherchée comme une bande de brigands dans la plupart des autres fiefs du nord. Nous allons donc nous y reposer quelques temps avant de nous retourner vers le sud. Probablement vers le royaume sud où nous n'avons plus été depuis huit lunes, et des échos en provenance de ce royaume m'inquiètent. Notre route va donc pouvoir se séparer ici, vous pourrez vous installer par ici, et le jeune Snow y trouvera tout ce dont il a besoin pour avoir une vie tranquille.
Si vous souhaitez continuer vos aventures, nous vous fourniront encore quelques vivres et des cartes, en remerciement pour la grandeur d'âme dont vous avez fait preuve à Port-Parbot. Enfin, si vous voulez prendre la cape grise vous serez les bienvenus. Nous arriveront demain et vous avez encore du temps, avant que l'on ne se sépare, pour prendre vos décisions. Vous pouvez rejoindre vos couches. Bonne nuit mes amis.
- Bonne nuit ! » Répondirent en cœur les trois autres compagnons et eux et la Lame gelée rejoignirent leurs propres couches pour y passer une nouvelle nuit glaciale. Non sans rêver d'un sommeil réparateur dans une taverne bien chauffée le lendemain.

Levés de bonne heure, dans les plaintes habituels, les nains et la garde reprirent la route. Suivant le chemin de gravier qui longeait le cours d'eau il finirent par atteindre une route qui avaient été pavée, les pierres étant à présent assez désordonnées, et, une heure plus tard, ils arrivaient en vue d'une cité blanche.


« Midi à peine passé, Hurdan avait bien évalué. Il me tarde d'avoir un bon rôtis en main ! » Fut le seul commentaire de Jolundarg alors que Danthorïn, comme Vivian, semblaient plus intéressés par la cité elle même.

Aussi blanche que la neige, il s'avéra en approchant que les murs étaient en fait couverts de glace, ce qui leur donnait des dimensions des plus impressionnantes, quand le mur de support n'était déjà pas des moindres. De l'extérieur de la ville, seuls se distinguaient la fumée des habitations et une tour. Une tour aussi blanche que les murs d'enceinte qui, a vue d'œil, devait avoir une soixantaine de pieds de large à son sommet. Suffisamment pour abriter une bonne troupe de tireurs... Ou de mages lançant des sorts.
La traversée de sa porte fut comme la traversée d'un petit tunnel, tant l'épaisseur des murs était impressionnante, mais celui-ci passé le décor changea du tout au tout. Le blanc céda place à une foule de couleurs, les habitations étaient certes le plus souvent couvertes de fine pellicules de glace, mais la chaleur des foyers empêchait celle-ci de les couvrir intégralement. Il y avait autour d'eux de multiples commerces, et les surcots des gardes eux même étaient de rouge et jaune, en dépit d'une chouette blanche au centre des motifs.

En entrant, le regard des nains fut attiré par des forges autour desquelles s'afféraient des nains. Mais la première étape était de rejoindre la demeure du seigneur Kardhon, pour lui présenter les respects de la garde.
Après avoir été introduit auprès du seigneur local, et avoir reçu sa bénédiction en vue de séjourner à Grisgivre pour quelques temps, les nains suivirent la garde pour prendre leurs quartier dans une auberge à proximité de la demeure seigneuriale, où elle avait ses habitudes.
Après un festin de sanglier à la broche, Jolundarg s'en alla continuer les festivité dans une taverne des bas quartiers en compagnie de Grand Jon, Vivian Snow se contenta pour sa part de rester prêt du feu à se réchauffer en regardant les flammes se former et se rabattre sur elle même. Danthorïn, lui, demanda conseils auprès de Hurdan Velt avant de se diriger vers la forge emplie de nains qu'ils avaient vus en arrivant.

La taverne était elle même construite dans un style différent de celui des humains. La porte d'entrée, bien que de tout évidence faite pour accueillir des hommes, n'en était pas moins plus petite que la moyenne. L'empilement, la taille et le polissage des pierres était trop parfait pour être le travail de maçons classiques et elles avaient été recouverte d'une sorte de vernis qui les empêchaient d'être altérés par le temps, comme l'étaient celles des maisons environnantes.
Pour autant, dans le fond de la pièce, les murs étaient noirs. Travail de la fumée des fours de forgerons constamment en action, de nuit comme de jour. Un four nain doit être alimenté en flamme sans discontinuité dit-on.

Les nains eux même se distinguaient de ceux que Danthorïn connaissait. Pour la plupart blonds alors que ceux du Lorndor étaient surtout bruns ou roux, il avaient également une taille légèrement plus tassée, ce qu'aucun homme n'aurait sus voir, eut-il connus les nains du Lorndor. Leurs barbes semblaient plus soignées encore que celle des combattant que Danthorïn avait connus, même si rapidement tressées. Un forgeron n'a pas trop de temps pour cela.
Pour ce qui était de leurs tenus, rien de particuliers n'apparaissait au premier abord. Des tenus classiques de forgerons. Mais il remarqua bientôt que si certains portaient, sous leur tablier de travail, les mêmes couleurs rouges et jaunes que les gardes à l'entrée de la ville, d'autres avaient une tenue unie de bleu sombre et il distinguait une forme couleur or au centre de la poitrine, qui était toutefois cachée par les tabliers.

Danthorïn passa le reste de l'après midi à converser avec le chef des forgerons et son second. Le premier portant l'uniforme de la ville et l'autre celui bleu foncé, ce qui s'expliqua bientôt par l'appartenance du chef au peuple nain de Grisgivre quand le second était du peuple de La percée.
"La percée" est le nom de la résidence des nains sous les monts aux joyaux. Une résidence somptueuse, la plus grande œuvre naine en Parlansia, s'entendit dire Danthorïn.
La Percée est alors dirigée par le roi nain Firmïn VI, fils de Firmïn V et descendant de Tharbïn I casque de bronze, fondateur de la Percée. Sous son règne les nains y sont bien moins nombreux qu'ils ne le furent au début de leur histoire en Parlansia, mais sous les monts aux joyaux ils n'en restent pas moins maîtres de leur royaume sous-terrain et de richesses qui font bien des envieux à travers ces terres... Même si peut savaient réellement ce qu'il en était de leurs valeurs et quantités réelle.
Danthorïn désirait en savoir plus sur leurs us et coutumes, ainsi que sur leur culture et style d'écriture. Il voulais savoir pourquoi les nains de La percée étaient si isolés. Mais pour cela il n'obtint pas de réponse.
Le maître forgeron, Jilfïn, lui répondit qu'il savait peu de choses sur la situation actuelle. Rares étaient à présent les arrivées de nains, et donc de nouvelles, en provenance de La percée. Le dernier remontant déjà à prêt de deux ans. Et de plus il n'avait pas le droit d'en dire beaucoup à un étranger. Si Danthorïn voulait en savoir plus il lui faudrait rejoindre les monts aux joyaux lui même et s'y faire accepter en audience par le roi... A considérer qu'il puisse seulement pénétrer dans les galeries.

C'est ainsi que deux semaines plus tard, lorsque la garde se prépara à partir, Danthorïn et Jolundarg préparèrent leur propre voyage vers le nord-est, vers leur peuple d'origine, puisque Jilfïn avait tout de même confirmé les liens de parenté des nains de Parlansia avec ceux venus s'installer en Lorndor, il y a des siècles et des siècles de là.
Vivian Snow avait annoncé, sans grande surprise, son désir de suivre les nains dans leur périple. Danthorïn et lui s'étaient attachés l'un à l'autre et Vivian lui devait ses progrès dans la maîtrise de ses pouvoirs. Si le nain n'avait plus sa propre mana il lui restait ses connaissances dans l'usage de celle-ci, en particulier au combat. Une maîtrise d'un style différent de ceux développés par les mages à Grisgivre, plus puissant sous certains aspects, plus brut.
La surprise fut tout autre lorsqu'une quatrième personne annonça sa décision de se joindre à eux. Bien qu'elle n'ai que peu conversé avec eux au cours de leur traversée du royaume du nord, La lame gelée annonça à Hurdan Velt sa décision de quitter la garde pour les suivre dans leur voyage.

Velt fut des plus surpris, mais la règle de la garde permettait à quiconque de quitter le service lorsqu'il le souhaitait, sans forcément donner ses raisons. Et ses raisons elle ne les donna ni à Velt, ni aux nains. Nains qui, reconnaissant envers l'aide de la garde, ne lui en demandèrent point.

Deux chevaux et deux poneys prirent la direction du nord-est à l'aube.


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MessagePublié: Sam 14 Fév, 2009 20:50 
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Chapitre 12 : Les dieux du nord

Fortelmett la glorieuse cité du nord est en effervescence aujourd'hui. Tous se préparent pour assister à la cérémonie des épousailles du fils ainé du roi du nord, le jeune seigneur Lancel Garrack, qui va enfin prendre pour femme la jeune Ariella Roose de Haute-Reine.
Ce mariage, prévu depuis la naissance d'Ariella, aura pour conséquence de rapprocher le roi du nord de son plus puissant vassal, le seigneur Daniel Roose, maître des terres du lac bleu qui représentent rien de moins que le tiers est du royaume du nord et, de ce fait, tous sont d'avis que nul mariage ne pouvait mieux convenir à la stabilité de la couronne. Il a de plus le don d'apaiser les puristes et cultismes ne désirant pas voir d'avantage de " sang du sud " au sein de la famille royale.
S'il lui avait permis de conserver son trône lors des invasions barbares, grâce au soutien du seigneur de Solothan, le mariage du roi Hyvon Garrack avec la fille d'un seigneur du sud avait toujours été mal vus par le peuple du nord. Sa reine n'avait guère de popularité que celle de lui avoir donné un fils un an à peine après leur union.

Âgé de vingt et un ans, Lancel Garrack ressemblait trait pour trait à son père. De taille plus imposante que la plupart des habitants du nord, globalement moins imposants que les peuplades du sud du Heteth, il avait également de larges épaules mais était de faible corpulence. Le visage long et les traits dur, un visage coupé au couteau, nul ne l'aurait qualifié de beau mais il avait incontestablement une grande allure de seigneur.
Ses cheveux aubruns lui coulaient habituellement sur les épaules, bien qu'en ce jours il les ait attaché en une queux de cheval. La plus importante différence physique avec son père qui se tenait à ses côtés était l'absence de barbe, son père en ayant une fournie et tressée comme, dit-on, celle des nains.
Aucun nain n'a mis les pieds à Fortelmett au court du siècle dernier de manière que l'on puisse en juger.

En passant les portes de Fortelmett flanquée par son son père, la longue chevelure blonde d'Ariella s'en alla voler avec le vent qui l'accueillit. Elle avait finalement fleurie pour ses quatorze ans et, deux mois plus tard, elle arrivait pour célébrer son mariage.
De même que Lancel elle était fine avec un visage fin, Ariella était cependant plus jolie à voir avec encore un visage de jeune fille. En taille elle ne devait guère arriver qu'au niveau des épaules de son futur époux, mais elle grandirait encore.
Son arrivée laissa place à un instant solennelle, le bruit cessa tandis que la rumeur de son arrivée emplissait les rues de la cité du nord.

La cité de Fortelmett est appelée " la citée des glaces " au sud. Pourtant contrairement à Grisgivre et d'autres villes moindres du royaume nordique, Fortelmett est une ville aux murs de pierre et non de glace.
Pour être plus exact elle est entièrement battit dans le roc, reposant en lieu et place d'une ancienne falaise taillée pendant des siècles jusqu'à ce que la falaise disparaisse au regard de tous pour ne plus laisser paraître que l'une des plus grandes cités de Parlansia. La seconde en nombre d'habitants, dépassée par Thorg-Réal, elle est la plus monumentale de toutes. Là où Thorg-Réal s'est battit de mains d'hommes, ou de nains selon les histoires, Fortellmett est sortie de la roche et de ce fait sa construction fut plus réfléchie, plus ordonnée.
Des rues droites et larges reliées entre elles par des ruelles, moins larges mais toutes aussi symétriques, voilà l'apparence de Fortelmett, la seule ville où l'on peut apercevoir la sortie de la ville opposée lorsque l'on pénètre en son sein, pour peu que la rue principale ne soit point encombrée de chariots et commerces.
Les quelques battisses non sorties directement de la roche y sont de marbre, nul incendie n'a jamais été relevé dans cette ville s'il faut en croire les écrits des anciens Mestres. Nul incendie sauf le feu du dieu Tharg, répliqueront néanmoins la plupart des gens du nord interrogés...

Si le sud s'est depuis longtemps écarté des anciens cultes et leurs dieux ancestraux pour leur préférer le culte du dieu unique, Origin, le peuple du nord est resté encré dans les vieilles traditions. Même le roi se doit d'écouter les érudits et les prêtres, roi qui ne saurait rester au pouvoir s'il s'écartait de la foi.
L'histoire fourmille de rois qui ont voulus se débarrasser des " vieilles coutumes " voir s'arroger eux même le titre de dieu. Si la famille Garrack a toujours conservé le trône, elle s'est vue amputer de biens des héritiers légitimes pour cette raison. Le châtiment réservé aux impies étant, dit-on, plus terrible que la mort. De fait, si l'on connais le sort réservé aux mages, voleurs des pouvoirs divins, on ignore le sort que les prêtres réservent aux hommes convaincus d'hérésie car ils les emportent avec eux et jamais on ne les revoie.

C'est dans le respect de la tradition que la mariée et son père progressèrent alors, sans leur escorte restant en arrière, à travers la ville en direction du palais royal. Le peuple fit silence et haie d'honneur aux deux arrivants, lançant régulièrement des branchages divers, fonction du dieu du nord qu'ils souhaitaient honorer de leurs vœux. En fonction du dieu auquel ils confiaient le sort de leur future reine. En ce jour nombreuse furent les branches de saule, branches de la déesse des vents et de la destinée Mirvelle, afin qu'elle guide la jeune Ariella sur la voie qui lui sera la meilleure. Il y eu aussi beaucoup de branches de houx, comme toujours, symbole du demi-dieu Fyrill, dieu de la fécondité.
Plus intéressant à relever, nombre des fidèles jetèrent des branches de chêne mort, symbole du dieu Gargash, le dieu de l'hiver. Dieu pourtant redouté par le peuple, ce dieu étant le frère et opposant de toujours du dieu créateur et dieu du soleil Réalos.

Après la traversée de la ville, arrivés au devant de l'escalier menant à la citadelle de Fortelmett, Daniel Roose vint aider sa fille à descendre de sa monture puis la laissa gravir les marches, lui emboitant le pas lui même ensuite mais sur le côté afin de rejoindre les officiels de la cérémonie.
Ariella, sa robe bleu claire virevoltant au gré des vents, grimpa d'un pas sûr mais lent les lourdes marches de marbre froid la conduisant devant Lancel. Une fois devant lui elle s'agenouilla et il lui prit la main. Lancel la releva alors et ils se dirigèrent ensemble vers le chêne noir.
Le chêne noir, un chêne comme les autres, au détail prêt qu'il est la seule pousse qui ai jamais survécu au milieu de la masse de roche de Fortelmett. Et en fait de pousse, ce chêne désormais millénaire avait atteint des dimensions exceptionnelles, au point de rivaliser en taille avec la citadelle elle même, un tronc de quinze pieds de diamètre, et cette couleur noire incroyable. Il était vus de tous comme l'incarnation des dieux, le lien qui liait le peuple des hommes aux dieux. Si sacré que bien des fois des pans de la citadelle avaient été détruits ou modifié afin de laisser la place à l'arbre pour continuer de s'étendre, sans jamais s'arrêter.

Aujourd'hui, le chêne noir de Fortelmett domine tous chevalier voulant prononcer ses vœux ainsi que tous les mariages de seigneurs dans le nord. Il est le lieu de tous les serments, celui de toutes les grandes décisions.

Pour porter les anneaux qui uniront Lancel et Ariella c'est Elaïde, la jeune sœur de Lancel, qui a été naturellement choisie. Elaïde ressemble autant à sa mère que Lancel à son père, âgée d'un ans de moins que la mariée du jour, elle est de taille légèrement plus importante et elle répond à la chevelure blonde de Ariella par une chevelure d'un noir de jais.

Plus tard, après la cérémonie sacramentelle, de grandes fêtes auront lieux à travers la ville. Pour l'occasion des futs ont été apporté de toutes les cuvées du royaume et les voyageurs sont accueillis comme des frères. De nombreux visiteurs de marques ont pris une chambre à Fortelmett en ce jour, certains nobles du sud sensibles au royaume du nord ont même fait le déplacement.
Les tavernes comme les bordels ne désempliront pas ce soir, ni les trois jours à venir. Trois jours pour fêter le mariage du prince du nord, trois jours au bout desquels le prince prendra possession de sa femme et scellera la promesse faite aux cieux.

Les deux lunes observent la scène d'un regard bienveillant.


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MessagePublié: Dim 22 Fév, 2009 14:36 
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Chapitre 13 : De l'ombre à la lumière

C'est avec le bruissement des feuilles haute que Rickard s'éveilla. Si le vent ne pouvait pénétrer dans la forêt noire en raison de la densité de la végétation, il n'en chatouillait pas moins la cime des grand arbres qui peuplaient la peuplait. Souvent les feuilles tombaient, froides, sur les voyageurs qui dormait à leurs pieds et lorsqu'il pleuvait au dessus, les arbres semblaient pleurer.

Rickard se redressa sur le lit de feuille qu'il s'était constitué la veille et rejoint la ruisseau qu'ils suivaient, lui et Lleyane, depuis le bourbier de la vouivre. Ce ruisseau d'eau claire s'écoulait en effet jusque dans le marécage sombre, ils y trouvaient depuis l'eau nécessaire à leur besoins de rafraichissement ou, comme en cet instant, pour faire un brin de toilette.
Le jeune prince étouffa un léger grognement lorsqu'il se mit l'eau glaciale dans le visage, mais il n'y avait pas mieux ici pour se réveiller rapidement. Une attitude endormie était le meilleur moyen d'écourter ses jours en ces lieux, Lleyane le lui avait bien assez enseigné.

Pour sa part, l'elfe noire se tenait sur une branche à quelques vingt pieds du sol. Les compagnons de voyages dormaient à tour de rôle et, ayant prit cette nuit là le deuxième tour de garde, Lleyane s'était installé à un poste d'observation plus apte servir ses desseins.
Elle s'était montrée plutôt froide tout au long de leur voyage, depuis qu'ils avaient mis Ser Gowan en terre, mais Rickard parvenait à présent à voir plus loin que sa froideur apparente. Le jeune homme voyait maintenant combien elle veillait sur lui, combien elle cherchait à tenir la parole donnée au vieux chevalier.

Après la vouivre ils eurent à faire face à quelques autres créatures de l'ombre, la plus terrible étant certainement cette sorte de taureau à écaille qu'ils avaient rencontré trois jours auparavant, se désaltérant dans le cours d'eau. La créature s'était montrée insensible aux flèches mais la lame d'acier sombre de Lleyane avait finit pas avoir le dernier mot. L'elfe s'était malheureusement, pour cet exploit, blessée le bras gauche. Blessure sans gravité qui l'empêchait en tout de même de bander un arc et il avait alors fallut troquer les rôtis de ces étranges créatures ailées à têtes de lièvres pour se contenter de plantes et de racines, l'heure du repas venue.

En outre, Lleyane donnait chaque soir des cours d'escrime à Rickard. Si le jeune garçon était le meilleur élève de la citadelle de Thorg-Réal, force lui fut de constater qu'il ne pouvait rien contre une femme elfe se battant pourtant avec une main amoindrie... Mais une fois ravalé son amour propre il commença à progresser de façon étonnante en particulier en matière de sang froid.
Il apprit également à se faire un arc dans la nature et à s'en servir, même si ses essais à la chasse ne furent qu'une succession d'échec. Les animaux de l'obscurité étaient particulièrement vifs et il était hors de question de s'éloigner du ruisseau qui constituait leur meilleure chance de sortir jamais des bois.
En effet, si le ruisseau leur permettait de survivre au quotidien, il devait également provenir d'un point plus élevé que celui où ils se trouvaient Lleyane et lui. L'elfe apprit en effet au jeune prince que la forêt se trouvait être une sorte de fosse. C'est ainsi que Rickard reprit courage, convaincu dès lors que la sortie pouvait être trouvée, courage qui s'estompa légèrement lors qu'il se rendit compte que la pente n'était pas bien importante, laissant penser que le chemin serait encore bien long.
Combien de fois il se maudis de sa curiosité qui leur avait fait perdre, outre Ser Gowan, leurs montures et leur route.


« Te voilà levé. » Dit Lleyane en se jetant à terre. « Prépare toi vite, je n'aime pas trop l'atmosphère ici et les arbres semblent changer quelque peu. On découvrira peut-être quelque chose de nouveau aujourd'hui.
- De nouveau ? » Répliqua le garçon. « On sortirai du centre de la forêt ?
- Soit ça... Soit autre chose... »

C'est d'une manière toujours aussi encourageante que les espoirs de Rickard se voyaient cueillir, aussi c'est tous juste s'il se laissa aller à un frisson avant de rassembler ses affaires pour se mettre en chemin.

En fait d'affaires, il n'avait plus guère que son épée d'acier au côté, glissée dans une ceinture meurtrie par l'effort quotidien n'étant pas prévue pour transporter une arme. Il portait en sus, depuis le début de son entrainement avec Lleyane, un carquois de flèches à têtes de pierres noires volcaniques qu'il avait trouvé éparpillées dans les environs des marécages et avait taillé.
Son arc, lui, était des plus modestes. Composés d'une branche de saule et d'une corde que l'elfe lui avait confectionné, à l'aide de roseaux poussant prêt du ruisseau.
Enfin, outre les habits qu'il portait depuis son départ, il portait dans un tissu l'épée dorée de Ser Gowan que Lleyane lui avait dit de garder, plutôt que de l'enterrer avec son propriétaire.

Ses bas de chausses n'étaient presque plus que lambeaux après s'être trop prit dans les ronces et de ce fait ses pieds, exposés, s'étaient éraflés. Il en conservait des douleurs en marchant mais sa plante des pieds se renforçaient progressivement et il se montrait de plus en plus capable de supporter les longues marches que leur imposait les événements. Le fait qu'il se sentait responsable de leur tournure provoquait aussi en partie son mutisme face à la souffrance.
Le visage de Ser Gowan mourant lui revenait sans cesse dans ses rêves.

Les bruissements du vent se firent plus intense au fur et à mesure de leur progression. Rickard pensa un temps qu'une tempête se préparait, là bas, au dehors de la forêt, mais il finit pas comprendre l'origine de ce souffle. A l'approche de midi, les deux voyageurs se retrouvèrent face à une falaise qui s'extirpait par sa hauteur de la forêt.
Elle était d'une pierre brune, couleur proche de la boue séchée. Si elle ne semblait pas faire plus d'une centaine de pieds de haut, elle était dépourvue de végétation si l'on exceptait de la zone entourant la cascade formée par la source du ruisseau qu'ils avaient suivi, de telle sorte qu'ils ne pouvaient trouver beaucoup de prises en vue d'une ascension.


« Que pouvons nous faire maintenant ? Où va t-on ? » Demanda Rickard tandis qu'il prenait une gorgée d'eau sur le bas de la cascade qui formait un socle de fontaine naturel.
« Il n'y a guère de choix » Répondit Lleyane en jetant un regard circulaire. « Il n'y aurait plus de repères si on s'éloigne du court d'eau et il est hors de question de faire marche arrière pour en suivre un autre. Nous devons monter pour sortir. Il y a de bonnes chances que nous puissions sortir de la forêt par là et, si elle se prolonge là haut, au moins nous auront une vue d'ensemble des alentours.
- Mais...
- Il n'y a pas le choix ! Rend toi utile, cherche moi de ces roseaux que j'ai utilisé pour ton arc, j'en ai vus sur le chemin un peut en aval.
- Je... Oui... J'y vais. »

Lorsqu'il revint Lleyane lui montra comment s'y prendre pour créer des cordes solides puis, une fois qu'ils eurent tous deux finit leur travail, elle lui tendit deux dagues.

« Sert t'en pour t'accrocher au roc, cette roche n'est pas bien dure. Pendant que tu cherchais les fougères j'ai observé la typographie, on devrait pouvoir suivre grimper en partant d'une avancée de roc un peu plus loin, et il semble y avoir un pan rocheux où l'on pourra prendre du repos à mi-parcours. »

Sans attendre de réponse elle partit dans la direction qu'elle avait indiqué ne laissant plus à Rickard que le choix de la suivre.
L'escalade se fit sans encombres, l'avancée de roche qu'avait indiqué Lleyane leur permit de progresser un moment en s'appuyant sur leur dos et leurs jambes puis, au prix de quelques acrobaties, Rickard poussé par l'elfe pu se tirer sur la plate forme qu'elle avait aperçus d'en bas.

La plate forme était remarquablement lisse, remarqua t-il immédiatement, et ce n'était pas qu'un pan de roche, c'était l'entrée d'une grotte.
Lorsque Lleyane arriva à son tour à l'étage elle ne mis qu'un instant à se porter aux devants du jeune homme.


« Je ne vois pas le fond » Expliqua t-elle. « Une grotte si importante, un sol si lisse... Ce ne peut être totalement naturel. Reste ici. »

Lleyane prit en main un peu de la poussière qui maculait le sol, la laissa s'écouler entre ses mains puis arracha un morceaux de sa tunique qu'elle enroula autour du bâton qu'elle avait taillé et utilisé jusque là pour la marche. Elle le saupoudra de ce qui apparaissait au jeune Perlander comme de la poussière mais fit bientôt apparaître une flamme, à l'aide de quelques étincelles de ses pierres de silex. « De la poussière de soufre. Comme tes encoches faites de pierres volcanique, cette poussière est le résidus d'une éruption. La montagne voisine est un volcan, ce même s'il est éteint depuis fort longtemps. » Répondit-elle à l'interrogation de son regard avant de se lancer dans la grotte.


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MessagePublié: Dim 22 Fév, 2009 14:37 
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Le grotte plongeait rapidement dans l'obscurité. Bien qu'elfe de l'ombre, les yeux rouges de Lleyane se montraient incapables de discerner les parois sans l'aide de sa torche de fortune.
L'humidité ambiante donnait aux murs un reflet luisant tandis qu'elle les dépassait, les stalactite et stalagmites sortant de toutes part comme des pointes acérés... Sauf au centre de l'allée de la grotte d'où elles semblaient étrangement absente, ou bien même apparaissaient brisées par endroit comme si quelque chose les avait arrachés.

Après quelques minutes Lleyane arriva face à un petit lac souterrain en contrebas de la position qu'elle occupait, une sorte de sentier naturel le rejoignant en zigzaguant le long du dénivelé. Elle aperçu aussi que ce " sentier " continuait le long du lac pour rejoindre un autre tunnel. Le haut de la grotte était percé d'une vingtaine de trous, larges de deux à une dizaine de pieds et qui diffusaient une lumière tamisée sur les lieux. Une fois arrivée aux abords de l'eau, l'elfe y trempa la main et ne tarda pas à en ressortir une carpe. Une eau poissonneuse au sein d'une falaise.

C'est à ce moment là qu'elle l'entendit. Un crissement ou un hululement, elle n'aurait sus le définir, mais elle ne se jeta à terre que juste à temps pour qu'une grande créature la survole de peu, des griffes éraflant sa tunique dans le dos.
Elle se releva d'un bond en dégainant sa lame noire et n'eut que le temps de la mettre en devant de son corps pour recevoir le retour du bec de la créature. Elle ne pu toutefois réussir à absorber le choc et fut projetée en arrière contre les abords de l'eau.
La créature effectuant un retourné dans la lumière d'une des ouvertures du plafond elle pu la distinguer correctement. Elle mesurait dans les six pieds de long, des ailes de chauve-souris et un corps de reptile, de serpent, comme avec la vouivre mais si les ailes de la vouivre étaient presque de la figuration, celles de cette créature là étaient grandes et solides, et aussi vertes que le reste du corps avec des reflets jaunes. Jaune s'intensifiant en approchant de la tête, une tête étrange, une tête d'oiseau, une tête de coq réalisa t-elle enfin tandis qu'elle déviait, cette fois avec succès, l'attaque de la créature.

Le reptile se retrouva en déséquilibre et contraint de se poser un instant prêt de l'eau. Lleyane ne perdit pas un instant et se précipita pour tenter d'enfouir sa lame dans le le dos de son ennemi. Mais l'ennemi la balaya à l'aide de sa queue et l'elfe s'effondra à quelques pieds de son ventre.
Une Cocatrix, une créature qui étaient tout sauf sacrée dans les textes anciens de son peuple, connue pour son appétit friand pour les enfants des elfes de l'ombre au temps où ils vivaient dans la forêt noire, jamais les elfes n'avaient trouvé leur cache. Certains des écrits donnaient à la Cocatrix le pouvoir, à l'instar des basilics, Gorgones et autres méduses, de pétrifier ses adversaires, mais Lleyane se souvenait d'avoir entendus son maître lui dire, autrefois, que ce n'était là que fabulation de leur peuple tandis qu'ils craignaient cette créature.
Il ne restait qu'à espérer qu'il avait raison.

Elle se jeta en arrière d'une flexion des bras, juste à temps pour voir le bec de la Cocatrix se planter dans la terre sablonneuse. L'elfe jeta alors sa lame contre la tête enfoncée du reptile, mais ne pu qu'en érafler le col tandis que ce dernier lui envoyait à nouveau ses griffes.
Les griffes lui tailladèrent le bras droit menaçant, de lui faire lâcher son arme, Lleyane recula d'un pas et sortis son poignard alors que le cou de la créature se soulevait pour lui envoyer une nouvelle becquetée. D'une saccade elle s'envoya rouler à ses devant et planta sa dague dans les ailes de la bête, les déchiquetant de manière à l'empêcher de s'envoler à nouveau. La créature poussa un hululement roque mais non sans se laisser tomber au sol de manière à aplatir son adversaire, l'elfe noire n'eut que le temps de se dégager, mais sa jambe gauche fut prise sous la masse de la Cocatrix la coupant dans son élan et la collant à nouveau au sol.

Le reptile poussa un hululement de victoire en levant une nouvelle fois la tête, mais cette fois au lieu de se lancer vers l'elfe sa tête retomba droit au sol, séparée du tronc. Derrière elle se tenait Rickard Perlander, épée au poing.


« Arr... Mais il me semble que je t'avais bien dit de rester à l'entrée, que fait tu là toi ? » L'accueillit Lleyane tandis que le jeune homme s'efforçait de soulever la créature de manière à libérer sa jambe.
« Je me suis dit que je vous manquerai si vous trouviez un gibier bon à chasser, puisque vous ne pouvez tirer à l'arc actuellement. Je ne me suis pas trompé apparemment ?
- Petit imbécile, tu apprendra à m'obéir si tu veux rester en vie ! » L'elfe ne pu toutefois réprimer un petit sourire, sourire qui se transforma en grimace tandis qu'elle se mis sur ses jambes.
« Vous pourrez marcher ?
- Oui ça devrait aller, donne moi mon bâton que je prenne appuis sur lui et partons vite, je ne veux pas savoir ce qu'il y a d'autre ici. Il y a une entrée par là bas » Elle désigna l'entrée de la nouvelle galerie qu'elle avait remarqué d'en haut, qui se distinguait à peine désormais que la flamme du bâton s'était éteinte pendant le combat.

Ils se dirigèrent alors, tranquillement, vers l'entrée de l'autre tunnel et, ils l'espéraient, vers une autre sortie. Lleyane marchait difficilement, Rickard le voyait bien, mais elle avançait sans broncher et, après quelques minutes de marche, ils finirent pas arriver en vue d'une lumière, une sortie.


« Voilà une issue ! » S'enchanta Rickard. « Et elle est trop lumineuse pour se trouver encore dans la forêt noire !
- Attend, tais toi un instant Rickard ! » Le garçon fit immédiatement silence devant le timbre impérieux de Lleyane.
Après quelques instants il entendit lui aussi. Un bruissement se faisait entendre sur leurs pas, un bruits qu'il connaissaient tout deux, le bruits d'ailes battant l'air accompagné d'un hululement terrible, mais c'était la première fois qu'il l'entendaient ainsi, décuplé.


« Cours ! » Imposa l'elfe et tout deux s'empressèrent d'arriver vers la sortie. Quand Rickard fit mine de vouloir l'aider à gravir la distance qui les séparaient de la sortie, Lleyane le repoussa en avant. « Cours ! »

Rickard sortit finalement de la grotte, suivit après quelques interminables secondes de Lleyane qui s'effondra à la sortie.
Rickard pu voir alors les têtes de quelques Cocatrix qui apparaissaient dans l'obscurité, non loin d'eux, mais elles s'arrêtèrent en vol et, après avoir semble t-il hésité quelques instants, se détournèrent d'eux.


« Pourquoi ne nous poursuivent elles plus ?
- Nous ne sommes plus dans leurs terres » Lui répondit Lleyane.

Rickard regarda alors autour de lui. Ils étaient toujours dans un bois, mais il n'avait plus rien à voir avec la forêt noire. Si les arbres étaient toujours aussi hauts, ils étaient désormais plus espacés de sorte que le soleil se frayait sans difficulté un chemin entre leurs branchages. La verdure était bien moins sombre et au sol, au lieu de ronces et de caillasses, c'était des fougères vert claires, des framboisiers, des fraisiers des bois et de l'herbe qui poussait par touffes.
On entendait, plus loin, un court d'eau. Probablement la source du ruisseau qu'ils avaient suivi dans la forêt noire car ils étaient montés lors qu'ils progressaient dans la grotte, ils devaient être au dessus du bois obscur. Impossible de le vérifier, toutefois, car ils gardaient derrière eux, outre l'entrée du tunnel, une falaise semblable à celle qu'ils avaient eu de l'autre côté, mais encore plus lisse.


« La forêt de lumière, la terre de nos frères de lumière. » Présenta Lleyane, non sans frémir un peu à ces paroles.


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MessagePublié: Jeu 25 Juin, 2009 22:02 
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(HRP) Je viens de passer près d'une heure à lire cette fiche de personnage, en long, en large, et surtout en travers, il m'aurait fallu une heure de plus probablement si ça n'avait pas été le cas.

J'avais pu constater de l'impressionnante longueur de ton récit Danthorïn en postant mon premier Rp dans cette partie, et je m'étais mis au défi un jour de le lire en entier. Maintenant c'est fait et j'ai vraiment l'impression d'avoir raté quelque chose durant tout ce temps !

Ma vie dans Heroes' Chronicles date d'avant les débuts de cette histoire (juin 2008) et je trouve dommage que celle ci ne relate pas des faits plus antérieurs donc. Mais c'est avec un plaisir immense que j'ai redécouvert le Lorndor à travers ton personnage, vraiment je t'en remercie !

On est d'autant plus pris dans l'histoire qu'elle se base au départ sur des faits réels, notament de nombreuses guerres ayant eu lieu en Lorndor. J'ai pu aussi découvrir de nombreux personnages du jeu, bien souvent Nains, et même [NAINS], grâce à ton attachement envers ceux ci.

Mais c'est avant tout la découverte de ce personnage, né de parents obscurs vouant leurs pouvoirs au service du mal, qui pourtant a su s'en sortir dans le chemin qu'il estimait le meilleur pour lui : l'Alliance et la souverainneté naine, par le biais du Consortium Minier. On voit évoluer Danthorïn au fil des guerres, on intègre les clans en même temps que lui, et chacune de ses émotions est transmise avec cette simplicité d'écriture que j'ai trouvé vraiment extra !

Je te dis donc félicitations, bien que je sois assez étonné et même déçu de voir qu'aucun autre lecteur, et j'espère qu'il y en a eu, ils ont raté quelque chose, ne soit venu te donner ses impressions...

Quoi qu'il en soit encore bravo, et bon courage pour la suite de ton ouvrage, que je sache il n'est pas encore terminé.

;) (/HRP)

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MessagePublié: Ven 26 Juin, 2009 18:18 
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[HRP]désolé, mais tu n'es que le 2ème fan Nihilus ;)
et oui Dantho a une plume comme j'ai rarement put en lire, et surtout une imagination débordante, ne t'inquiètes pas ses futures créations ne tarderont pas :D [/HRP]

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MessagePublié: Mar 30 Juin, 2009 0:09 
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Chapitre 14 : Les montagnes du nord

Le soleil domine depuis prêt d’une semaine à présent. Les rares nuages blancs qui s’efforcent de combattre un peu son autorité ne durent pas et ne peuvent cacher le réchauffement de l’atmosphère qui se traduit, sur les terres du nord environnantes, par une légère fonte de la couche neigeuse. Légère car le froid reste saisissant et c'est tout emmitouflés que Danthorïn et son groupe progressent dans les chaines de montagnes du nord de Parlansia.

Les quatre compagnons avaient quittés Grisgivre une semaine à peine auparavant et déjà le paysage se résumait à des monts successifs, liés par un faible chemin au tracé très approximatif. Parfois même de petites pousses commençaient à faire leur apparition sur le chemin, donnant une excuse aux nains pour quitter leur monture un peu, le temps d’éliminer l’obstacle puisque le chemin était trop étroits pour leur livrer passage sinon. Jolundarg n’aimait toujours pas plus les traversées à dos de poney, mais force lui était d'avouer que la marche seule n'était pas possible, cette fois, sans risquer de glisser et de se retrouver cent pieds plus bas.
Si les deux nains passaient leur journées à parler, parler de toutes sortes de choses mais avant tout de bières et d’armes, c’était là l’animation principale d’un voyage qui, sinon, eut-été mortel. Snow parlait peu, tout occupé qu’il était à observer des paysages tels qu’il n’en avait jamais vu et à écouter les nains. La lame gelée, elle, restait fidèle à elle-même et si elle les avait accompagnés aucun des membres du groupe ne semblait en connaître encore la raison. Elle ne parlait que pour leur dire comment faire quelque chose ou pour signaler un événement important.

Ils avaient tout d’abord traversés des plaines couvertes de neige apercevant, de ci de là, villages ou groupes d’individus lointains. Fidèles aux conseils de Hurdan Velt, ils ne cherchèrent en revanche jamais à rejoindre l’un de ces groupes. Au nord de Grisgivre la civilisation disparaît et tout est possible.
Des plaines ils apercevaient sans mal, au loin, les monts qui étaient leur destination en dépit d'une couche de brume qui en masquait les sommets. Malgré une couche de neige importante la route était clairement dessinée dans cette direction. Cela changea finalement en dépassant le croisement qui reliait leur route, la route principale qui allait jusqu’à Grisgivre dans l'autre sens, au dernier village aux pieds des montagnes nordiques. Après ce croisement la route ne fut plus qu’un vague renfoncement dans le sol, sous la neige. Une fois arrivé dans les pentes menant en altitude la couche de neige au sol, sur la route, se fit moins importante mais le chemin ne fut plus qu’un vague sentier. Ils ne risquaient pas de se perdre pour le moment, cela dit, car ce sentier flirtait de prêt avec des falaises d’un côté et des précipices de l’autre, et il se prolongeait, il se prolongeait depuis trois jours maintenant sans que le paysage ne change.

Si les voyageurs n’avaient pas de mal à se restaurer, ils avaient prévus de quoi tenir un mois en se rationnant et ce même si la notion de rationnement n’allait pas trop bien aux nains, ils s’inquiétaient d’avantages pour leurs montures. La faible végétation qui tenait au rude climat des environs ne favorisait en effet que des arbustes et des pousses trop solides pour être broutées par les chevaux. Le manche de l’une des hachettes de Jolundarg en avait d'ailleurs fait les frais lorsque ce dernier voulut couper un peu de bois un soir, le faisait pester sur son forgeron les deux jours qui suivirent.

Ce n’est qu’après cinq jour de ces éternelles marches en équilibre aux bords de l’abîme qu’enfin l’espace sembla s’élargir pour, finalement, leur donner une vue ouverte sur une sorte de plateau en altitude, un mont dont le sommet plat était particulièrement étendu. Le plateau était, sur les deux tiers de sa bordure, arrêté par des falaises qui lui servaient de murs naturels et montaient de quelques dizaines de pieds plus haut. Il s'agissait probablement d'un ancien volcan dont une partie des bords s'étaient effondrés il y a des siècles.
Le plateau avait, sous la neige, la même apparence que les plaines qui s'étendaient à la base de la chaine de montagne du nord et présentait même un petit bois, bois qui contiendrait probablement la végétation qu’il fallait pour redonner vie aux montures du groupe et peut-être même quelques bêtes possible à chasser, histoire d'agrémenter un peu leur quotidien assez frugal au goût des nains. Ils se dirigèrent donc immédiatement vers le bois, poussés en cela aussi, chose que le jeune Snow ne prit pas longtemps à remarquer, par le fait que le vague sentier qu’ils avaient suivit jusque là s’était désormais complètement effacé !

Le bois était exclusivement composé de conifères. Avant tout des sapins et épicéas, il y avait là quelques pins et c’est sous le plus grand d’entre eux que le groupe s’arrêta pour installer un camp de fortune. Les bêtes furent attachées pour brouter abondamment dans un coin herbeux, préservé de la neige par une surélévation de roche au dessus. La lame gelée partit immédiatement à pied avec un arc dans le but de chercher d’éventuelles traces d’animaux, accompagné par Vivian Snow qui signala qu’il s’y connaissait en chasse, ayant régulièrement été amené à braconner dans sa jeunesse pour survivre l’hiver, période où il ne pouvait aider les fermiers isolés en échange d’un toit et d’une table.
Jolundarg, de son côté, n’avait rien de plus urgent que de faire le tour du bois afin de trouver une branche qui ferait un manche temporaire correct pour sa hachette brisée et, donc, finalement Danthorïn resta seul à chercher une éventuelle trace de chemin ou un indice menant à la cité naine de La percée.

Danthorïn commença sa recherche en retournant prêt du débouché du sentier, là où il disparaissait dans la neige, mais l’évidence était là : après cela tout sentier disparaissait à leurs vues et attendre la fonte des neiges n’était pas envisageable. A cette altitude les neiges ne disparaissent guère que les trois mois de l’été, dans les années chaudes, et ils approchaient de la fin de l’année.
Tout emmitouflé, les pieds douloureux en dépit d’une triple couche de tissus dans ses bottes, le nain s’obstina cependant à chercher une voie sans sa monture qui avait grand besoin de se reposer après cinq jours presque sans manger. Il longea alors la paroi qui entamait le tour du plateau montagneux où ils se trouvaient, dans le but d’y trouver une inscription quelconque, mais après deux heures de marche et avoir réalisé le tiers de la superficie du mur de roche force lui fut de faire marche arrière et de retourner au campement, avec l’espoir que quelqu’un aurait fait un feu : il était frigorifié !

En arrivant prêt du grand pin il retrouva Jolundarg qui était déjà emmitouflé dans ses couvertures auprès d’un feu qu’il alimentait nonchalamment, avec des branchages qu’il avait accumulés à ses côtés. Le temps que son compagnon ait finit de lui compter toute l'épique recherche du bout de bois parfait et de la taille de son nouveau manche, la lame gelée les avait rejoint tirant derrière elle un cerf mort d'une flèche unique dans la nuque.

Tandis que les nains la rejoignaient pour l'aider à tirer sa prise jusqu'au bout, puis que Jolundarg commençait à la découper, Danthorïn lui posa quelques questions.


« Où est passé Vivian ?
- On est tombés sur deux cerfs,je n'ai eu que le premier lors de mes tirs, le second ne réussissant qu'à blesser sa cible et Vivian a décidé de le poursuivre avec mon arc...
- Et en dehors des cerfs vous avez remarqués quelque chose d'inhabituel dans le coin ?
- En dehors de cette forêt sortie de nulle part ? Non, on se croirait en pleine campagne. »

Lorsque Vivian Snow les rejoint enfin le premier cerf était presque à point.

« Hé ben alors ? T'a pris tout ce temps et il t'a échappé ? » Se moqua derechef Jolundarg.
« Il allait encore vite malgré sa jambe blessée » Se défendit le garçon. « Et je suis tombé sur quelque chose d'autre finalement, un peu plus loin, suivez moi !
- Heu... On peut pas manger d'abord ? » Jolundarg avait tout à coup changé de façon de parler et s'apprêtait à argumenter, mais les deux autres s'étaient déjà levés pour suivre Snow. « Et zut... »

Il traversèrent alors la forêt pendant une bonne demi-heure, suivant les traces de sang du cerf que Vivian avait poursuivi et ses propres traces de pas dans la neige, pour finalement arriver à un fort dénivelé presque dépourvu de végétation.

« Le plateau était si aplati qu'on ne pouvait voir ce dénivelé de l'autre côté » Remarqua la lame gelée avant de continuer sa route en précisant. « Au vu de son apparence, je dirais qu'il y avait un lac jadis ici. »

Le groupe continua de suivre Vivian qui les dirigeait vers le bas et, ils s'en aperçurent bientôt, vers un arbre d'une taille exceptionnelle placé en contrebas. Un arbre qui apparaissait être un chêne et non un résineux, alors qu'il n'y avait pourtant que ça alentour ! En arrivant à sa base les nains regardèrent Snow, dont Jolundarg avec un air qui semblait se demander si on ne lui avait pas fait retarder un repas pour rien, et le jeune garçon s'empressa de leur indiquer le point d'intérêt qu'il fallait voir, en dehors de la seule présence d'un type d'arbre ce qui n'a que peu d'intérêt aux yeux de gens de petites taille.

« Regardez par là. » Fit-il en montrant le tronc à l'opposé de l'endroit où ils étaient arrivés. Le groupe découvrit alors des gravures dans le bois, apparemment anciennes mais pas noyées dans la mousse, comme la plus grande partie du tronc.
« Ce sont des runes. » [i]Remarqua Jolundarg, bientôt confirmé par Danthorïn qui cherchait déjà son grimoire sur les vieilles écritures dans son sac.

« Et des runes naines. » Ajouta alors l'ancien magicien. « Mais je ne saurait les lire, elles n'ont naturellement rien à voir avec celles qu'on emploi de nos jours dans le royaume nain du Lorndor, attendez... Oui... Regardez là. Ces rune sont certes légèrement différentes dans leur tracé mais elles semblent proches de celles de l'époque de la première guerre de l'alliance. C'est de cette époque qu'on garde les plus vieilles écritures naines en Lorndor et beaucoup de nos écrivains pensent que c'est l'écriture des premiers collons nains de ces terres. Si les nains de Lorndor viennent bien de Parlansia, ces écrits pourraient être dans le runique originel, celui qui a conduit à notre écriture runique actuelle !
- Heu... Et donc tu peux traduire ? » Crus devoir interrompre la lame gelée, répondant à la visible somnolence de Jolundarg qui n'avait que peu d'intérêt pour les vieilles choses.
« Heu... Oui... Je pense pouvoir comprendre, certains mots du moins. Cette rune, au début, représente la terre, dans le sens de la terre qui nous appartiens, et celle-là signifie en quelque sorte "ville" ce qui pourrait nous confirmer qu'on est sur la bonne voie. Je ne comprends pas les trois symboles suivants mais ensuite il y a le symbole pour "soleil" et un que j'interpréterais comme "machine", puis enfin le dernier signifie "racine". Ce rune pour racine peut avoir différente signification en fait, mais je pense que ce doit être les racines de l'arbre en l'occurrence. Je crois que c'est tout ce que je peut dire.
- En bref on est pas beaucoup plus avancés. » Conclus le grand râleur.
« Les premières runes doivent dire ce qui se trouve là, celles du milieux peuvent être pas mal de choses, comme un avertissement, et les dernières sans doute la manière de trouver la chose je pense. » Dit alors Vivian. « Si on réfléchit, dans ces terres gelées le soleil représente la chaleur, la machine pourrait être en fait un mécanisme qui conduirait à l'entrée et donc la racine...
- Désignerait l'endroit où il faut chercher à l'aide de la chaleur ! » Conclu la lame gelée. « Bien joué Snow ! Il ne te reste plus qu'à prouver que tu as des capacités réelles en magie du feu et à nous allumer des flambeaux ! »

La lame gelée grimpa dans l'arbre pour en tirer quelques branches à peu prêt sèche que Danthorïn entoura à l'aide des tissus composant sa cape de rechange. Après quelques essais infructueux et sur les conseils du nain Vivian finit par réussir à allumer deux des torches de fortune avant de s'effondrer trop épuisé par l'effort, après une journée assez fatigante.

« On pourrait retourner au campement, là bas il serait facile de récupérer d'autres torches » Proposa Jolundarg.
« Bah, deux ça devrait suffire, le campement est trop loin on aurait plus le temps de revenir avant la nuit tombée et je veux essayer d'éclaircir ça maintenant. » Lui répondit l'autre nain, avant de s'emparer d'une des torches et de la rapprocher des grandes racines de l'arbre en veillant à ne pas la rapprocher trop de la neige qui pouvait l'éteindre.
La lame gelée s'empara de la seconde torche et Vivian la suivit pour enlever le maximum de neige autour des racines devant elle, afin de gagner du temps. Jolundarg fit de même avec Danthorïn et ils commencèrent à faire le tour de l'arbre, qui avait un tronc d'une quinzaine de pieds de large et pouvait donc leur proposer une quantité non négligeable de racines.

Ne sachant pas ce qu'ils cherchaient réellement, les compagnons passèrent une heure en vaines recherches. Les racines frigorifiées depuis des lustres prenaient tout leur temps à réagir aux flambeaux et des couches de glace de l'épaisseur d'un doigt de nain les recouvraient souvent. Jolundarg les entama bien vite à la hache, naturellement, mais il n'était pas possible d'aller plus loin sans risquer de briser le mécanisme qu'ils recherchaient.
La nuit approchant, il fut décidé qu'ils rentraient aux campements et reviendraient le lendemain avec du bois sec pour faire un feu sur place. Tandis que les trois autres étaient déjà presque à l'orée de la forêt, Vivian qui voulait finir de dégeler une des racines poussa soudain un cri. Comme un « Oufff ». Les trois autres se retournèrent pour se rendre compte que le jeune homme avait disparus !

Revenant au pas de course, lorsque les nains arrivèrent enfin tout essoufflés, la lame gelée se tenait devant un trous sombre dans le sol.

« S'il est tombé là dedans on ne risquait pas de le voir. Les nains ont parait-il une bonne vision, vous voyez quelque chose au fond ? » Les deux nains se regardèrent et haussèrent les épaules. Pour toute réponse la lame gelée se jeta alors à son tour dans le trou.

« Hé ! Att... » Fut tout ce que Danthorïn eu le temps de dire. Se retournant vers Jolundarg il le fixa dans les yeux.

Les deux nains sautèrent à leur tour.


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