Forum Heroes' Chronicles


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 Sujet du message: Le Retour du Plus Grand Chef que le Lorndor ait Porté
MessagePublié: Sam 23 Août, 2008 0:34 
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Inscrit le: Dim 19 Juin, 2005 19:52
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« (R)évolution »



« Grand Inquisiteur ?! C’est rare de vous voir ici… »

Le Grand Inquisiteur Rezyek ne parvenait pas à comprendre ce qui l’avait mené ici. Il avait simplement déambulé dans les vastes couloirs du Temple sans raison apparente pour finalement arriver ici.
Il n’avait pas l’habitude de venir voir Barker le barbier ; n’étant que très peu intéressé par son apparence physique il estimait que ces actes de coquetterie n’étaient que du temps perdu. En réalité, c’est la présence des miroirs qui le gênait plus que tout. Tous les stigmates de la mort s’étaient pourtant aujourd’hui estompés, guérissant, rajeunissant même depuis son « éveil », mais l’image que les miroirs lui renvoyaient, lui inspirait un profond dégoût, incompréhensible et insurmontable.
Cependant, ce jour, il était là, devant l’échoppe de Barker avec l’étrange besoin d’y pénétrer.

- Je voudrais…Teindre ces deux mèches en rouge, dit il, hésitant, tout en tirant sur deux mèches de cheveux qui dépassaient de son front.
- Vous… êtes sûr ? Ca va vraiment vous changer, c’est plutôt extravagant comme demande…
- Tout le monde change Barker, tout le monde change…

Cette envie irrépressible lui était venue sans qu’il puisse la comprendre. Il se sentait agir bizarrement ces derniers jours et mettait toute l’énergie de son être à tenter de se contrôler. Peine perdue, des mots lui sortaient de la bouche avant même qu’il ne puisse résonner dans son esprit. Il semblait agir par instinct : lui d’ordinaire si posé devenait de plus en plus impulsif.

« Tout le monde change… » se répétait-il mentalement.

Il sentait pourtant que ce qu’il était en train de vivre n’était pas un simple changement, c’était une véritable transformation, il devenait lentement un autre. Alors que le barbier s’affairait à sa tache, Rezyek ferma les yeux pour ne pas devoir affronter le miroir qui lui faisait face.

« On n’a qu’à tous les tuer, dès qu’ils tourneront les talons, ni vu ni connu… »

Comment ces mots avaient-ils pu sortir de sa bouche ? Il se repassait mentalement la scène pour tenter d’y trouver une réponse. Il était assis à la table du Conseil avec tous les Grands Inquisiteurs pour régler les derniers détails de la dernière guerre contre la horde. L’Alliance avait été mobilisée en masse, et même si les préparatifs avaient été somme toute bâclés, l’Inquisition s’y était donnée corps et âme comme pour chacune de ses interventions. Quelle ne fut pas la surprise des Grands Inquisiteurs quand on leur annonça que certains de leurs plus fidèles alliés fuyaient le combat avant même la fin de la bataille….
Mais comment aurait-il pu réagir ainsi en temps normal ? Cette lâcheté l’écoeurait profondément mais rien ne pouvait justifier des propos aussi durs et extrêmes… Aussi radicale que l’Inquisition pouvait être, elle ne pouvait se résoudre à de tels actes de barbarie…
Il pouvait encore revoir les regards de consternation de ses confrères, entendre le silence glacial succédant à ses paroles résonnant dans la pièce et sentir l’atmosphère de malaise qui s’y était abattue.

- Rezyek !? Que dis-tu ? avait lancé de sa voix rauque Gman, le nain bourru, pour rompre le silence
- Oh, doucement, je plaisante….

« Je plaisante » une manière de se rattraper au dernier moment, de sauver les apparences et peut être même de faire croire à une volonté de détendre l’atmosphère. Il avait réussi d’ailleurs, la réunion avait pu reprendre son cours, plus détendue et la colère entraînée par cette fuite avait par là trouvé un exutoire. Pourtant il ne plaisantait pas. Au moment où les mots avaient franchi ses lèvres, il avait senti une profonde rage mêlée à un grand sentiment de puissance et il s’était même surpris à esquisser un léger rictus de plaisir en s’imaginant donner la charge face à ces lâches apeurés….

« Alors qu’en pensez-vous ? » dit Barker d’une voix hésitante

Rezyek sortit de sa rêverie, lentement ; avec appréhension, il ouvrit les yeux et dirigea son regard vers le miroir qui lui faisait face. Deux mèches rouges ornaient maintenant sa longue chevelure. Aussi excentrique que cette simple coloration lui apparaissait, à lui habituellement si réservé et discret, le miroir sembla pour la première fois lui renvoyer une image familière. Oui, pour la première fois il parvenait à apprécier son propre reflet. Comment cette simple touche de couleur parvenait-elle à lui faire ressentir tant d’émotions ? Il ne se l’expliquait pas et se contenta de penser « oui, ça c’est moi… »

« Tout est parfait Barker, oui réellement parfait... »






« (Re)naissance »


« Ca nous va tellement bien ! »

De retour dans sa chambre, Rezyek était incapable de penser, cette voix stridente et hilare emplissait sa tête. Il ne lui avait fallu que quelques minutes à s’admirer dans le miroir avant qu’elle commence à se faire entendre. D’abord comme un léger murmure imperceptible, cette voix se transforma bien vite en un ricanement insupportable.
Cela faisait des semaines qu’il n’avait plus entendu les voix des anciens porteurs de son anneau. Etait-ce l’un d’eux qui tentait de reprendre contact avec lui ? Il pouvait encore se rappeler à quel point leurs premières tentatives de communication lui avaient été désagréables et le temps qu’il lui avait fallu pour s’y habituer. Si elles s’étaient tues pendant si longtemps, peut être fallait il un nouveau temps d’adaptation ?
Face au miroir, la tête prête à exploser, le visage moite de fièvre, Rezyek tentait désespérément d’entrer en contact avec celui qui parlait à l’intérieur de lui.

- Es-tu…Un des Inquisiteurs de l’Anneau ? demanda péniblement Rezyek
- Ne me compare pas à ces cloportes, cadavre !
- Quoi ??
- Je dois avouer qu’ils étaient coriaces, j’ai mis du temps à les faire taire. Ils m’ont donné du fil à retordre, c’est qu’ils auraient voulu te prévenir ces saletés !
- Me prévenir, de quoi ?
- Ces sales VPG voulaient t’empêcher de redevenir le dieu que nous étions, le seigneur des Gnomes, la terreur des VPG, l’être le plus magnifique et parfait qui n’eut jamais posé le pied sur cette terre !

Rezyek était désemparé. Ses jambes flanchaient. Il pouvait à peine tenir debout et tremblait de tous les os de son corps. Il ne parvenait pas à comprendre cette voix rieuse qui le persécutait du plus profond de son être. Etait-il en train de basculer vers la folie ou cette voix révélait-elle une réelle présence dans son inconscient ?
Il transpirait de plus en plus ; jamais ses chairs putrides ne lui avaient parues aussi vivantes. A l’intérieur de sa poitrine, son cœur inerte ne pouvait battre et pourtant il sentait cette douleur atroce qui caractérise le stress chez les vivants. La fatigue, l’incompréhension, la tension et même la peur se mêlaient en lui dans un cocktail détonant qui semblait vouloir le désintégrer de l’intérieur. Ses dents commençaient à s’entrechoquer, ses ongles le faisaient souffrir et ses boyaux se retournaient sans cesse. Comment lui, le Grand Inquisiteur Rezyek, estimé de tous ses confrères pour son sérieux, son calme et sa justesse, pouvait ressentir tous ces sentiments pitoyables ?

- Qui…Qui es tu ? demanda-t-il d’une voix basse et fébrile
- Nous sommes Keyzer !

Alors le Grand Inquisiteur le réalisa lorsque ses yeux se perdirent dans le miroir. La marque sur sa poitrine qui lui avait donné son nom y reflétait celui de l’impitoyable gnome. A cet instant Rezyek cessa d’exister et Keyzer renaquit.






« (Ré)apparition »



Toute la cité palais semblait comme assoupie. Chaque pas brisait l’effroyable silence qui avait envahi la merveille Gnomingrad. Leur écho résonnait au travers des immenses salles de la citadelle, emplissait les pièces puis se perdait doucement au fil des portes qu’il passait et des escaliers qu’il empruntait.
Il y régnait une atmosphère de profond sommeil plus que de mort. Tout aurait pu se réveiller à tout moment. On s’attendait à tout instant à voir des gens descendre les grands escaliers du hall principal, des domestiques sortir des cuisines pour préparer le petit déjeuner et des esclaves emmenés délicatement aux salles de tortures. Mais nul n’arrivait.
Pourtant tout était parfaitement entretenu. Les cierges des lustres avaient été changés la veille, on ne pouvait distinguer aucune trace de poussière sur les meubles et le sol éclatant semblait avoir était ciré du jour.
Au milieu du silence, une personne encapuchonnée masquait son visage mais semblait attentive à tous ces détails.

« Comment oses-tu pénétrer en ce lieu sacré, misérable ?! »

La voix grave du chef de la garde totalitaire rompit le calme du lieu. Des gardes affluèrent de toutes parts au pas de course, faisant retentir le cliquetis de leurs armes et encerclant l’étranger. Ils n’attendaient qu’un ordre de leur supérieur pour l’égorger sur le champ. Lentement, ce dernier descendit les grands escaliers principaux, une main sur le pommeau de son glaive, affichant un large sourire cynique, se délectant à l’avance du sort qu’il allait pouvoir réserver à ce fou qui avait osé pénétrer en Gnomingrad.

- Tu pues la mort à mille lieux à la ronde ! Ne sais-tu pas qu’ici la loi veut qu’on extermine la vermine de ton espèce ?
- Je ne le sais que trop bien, Edgar… J’ai édicté cette loi !

Sur ces mots, Keyzer baissa la lourde capuche de son manteau, dévoilant son visage cadavérique, marqué par les stigmates de la mort mais toujours reconnaissable pour ceux qui l’avaient connu de son vivant. D’une main, il renvoyant en arrière la mèche écarlate qui ornait son front et afficha un large sourire sincère : il était enfin chez lui.
Le visage d’Edgar refléta la stupeur qui venait d’envahir son âme. Il resta un instant paralysé, les yeux écarquillés, la sueur coulant de son front. Puis rapidement, il posa un genou à terre et baisse le regard en signe de profond respect. Toute la garde l’imita, rengainant leurs armes et s’abaissant avec humilité.

- Veu… Veuillez me pardonner majesté ! Je ne vous…
- C’est bon, Edgar, je ne vais pas t’en vouloir de respecter mes lois même après ma mort, lança Keyzer d’un air détendu et moqueur.

Keyzer repris un instant un air profond et sérieux, scrutant chaque recoin du palais, s’étonnant de le voir si vide à cette heure de la journée. Il fit quelques pas, se tourna et se retourna, cherchant désespérément ce qui avait pu arriver à ce qu’il considérait comme l’une de ses plus grandes œuvres, autrefois si vivante, aujourd’hui si triste.

- Que s’est-il passé ici ? Où sont tous les CGT ?
- C'est-à-dire que… Il ne reste plus que nous majesté ; vos gardes, les mercenaires du palais… Après votre…Votre départ, peu à peu tous vos fidèles CGT ont commencé à quitter leurs rangs et se sont dispersés en Lorndor…
- Pourquoi mon fils a-t-il laissé la situation dégénérer ?
- Sa majesté Narvarth a été trompée, seigneur. Lors d’un voyage, il a confié le pouvoir à un des plus sages CGT pour palier à son absence. Malheureusement, le sage Porkeypik a été manipulé par un infâme traître qui vous avait déjà trahi de votre vivant et que vous aviez banni. Il a profité de votre disparition pour revenir, déployant mille mensonges et mille fadaises pour tromper son monde. Il est parvenu à se hisser jusqu’au sommet du pouvoir et à prendre le contrôle de la Confédération…
- Ce cloporte… Est-ce bien celui à qui je pense ?
- Oui majesté. Mais je préfère taire son nom. L’évoquer serait lui faire trop d’honneur or ce rat n’en mérite aucun. Lorsqu’il a commencé à déformer les nobles idées de la CGT, beaucoup, parmi les plus fidèles, ont préféré quitter le clan plutôt que le voir sombrer…

La discussion se poursuivit pendant plusieurs heures. Ayant repris sa place sur le trône autour de la Table Ronde (qui, rappelons-le, fut construite car c’est super pratique pour jouer aux cartes) Keyzer interrogea son chef de la Garde avec attention. Il avait été absent pendant plusieurs mois et tenait impérativement à savoir tout ce qui s’était passé sur ses terres. Le moindre détail l’intéressait, il voulait connaître tous grands événements du royaume Gnome comme les plus futiles intrigues de cour qui s’étaient jouées à Gnomingrad. Edgar parlait avec passion, ému aux larmes quand il évoquait le départ d’un CGT et pris de fougue lorsqu’il décrivait les batailles que les Gnomes avaient gagnées ces derniers mois. Il se sentait fier et privilégié d’être celui à qui revenait l’honneur d’apprendre à son Seigneur toutes ces choses et Keyzer le remarquait avec amusement. La nuit était tombée lorsque Edgar finit son récit des événements.
Keyzer s’était préparé à retrouver la CGT en un piteux état pendant tout son voyage mais entre prévoir et constater, la différence est grande. Il ne pouvait s’empêcher d’être attristé par la situation. Même si tous ses plans tenaient compte de cet état, son cœur était serré. La CGT n’en restait pas moins sa « Plus Grande Œuvre » selon ses propres mots (sa « Plus Belle Œuvre » étant Narvarth son fils adoré pour lequel il réfléchissait déjà à une punition adaptée pour avoir laissé couler la CGT).

- Edgar, réunis tes trois mages les plus puissants et en lesquels tu as le plus confiance. Ensuite rejoins moi au treizième sous-sol….
- Mais… Euh... Majesté… Il n’y a jamais eu que douze sous sols à Gnomingrad…

Un large sourire sur le visage, Keyzer se leva et se dirigea vers les sous sols sans se retourner. Edgar ne comprenait pas ce qui était en train de se passer et restait médusé sur sa chaise, incapable de bouger, ne sachant pas si son Seigneur avait définitivement perdu l’esprit ou si, comme à son habitude, il s’amusait à lancer des phrases énigmatiques que lui seul comprenait. Alors qu’il allait passer la porte donnant aux étages inférieurs, Keyzer s’arrêta une seconde pour interpeller une dernière fois son chef de la Garde.

- Au treizième sous-sol, Edgar… Au treizième sous-sols avec tes mages.

Il ne fallut à Edgar que quelques minutes pour rassembler ses meilleurs hommes et dévaler quatre à quatre les sept cent vingt marches des douze sous sols de Gnomingrad. A leur arrivée, essoufflés, les quatre gardes découvrirent le douzième sous sol comme jamais ils ne l’avaient vu. La porte de la treizième cellule de torture du douzième sous sol de Baba était grande ouverte. Le cercueil d’épines qu’elle renfermait était lui aussi ouvert et révélait un passage secret vers un nouvel escalier qui conduisait au fameux treizième sous sol.
Lentement, avec prudence, les quatre compères s’engouffrèrent dans le passage. Deux cent et une marches exactement pour atteindre une immense salle à la hauteur de plafond impressionnante. Impressionnante certes, mais beaucoup moins que la machine colossale qu’elle abritait. Edgar n’avait jamais rien vu de tel dans tout le royaume gnome. Fulminante, bouillonnante, la machine semblait presque vivante. Des valves crissaient de tous côtés, des centaines de mètres de tuyaux entouraient l’édifice, entrant et sortant de diverses cuves remplies de liquides fluorescents, de lourds pistons frappaient une cadence infernale, en tous points, la machine semblait démesurée. Mais par-dessus tout, c’était la présence de trois capsules de survie réunies autour d’une quatrième qui fit comprendre à Edgar la gravité et l’importance de ce qui allait se dérouler dans cette salle…

- Je vous présente le Mammouth MK II à fission carbonique de quatrième génération avec capteurs neuronaux charbonoactifs de Keyzer Corp. !
- Cette machine utilise…
- Tout à fait, répondit Keyzer d’un ton enjoué, l’alliance interdite de la magie et de la technologie. Le plus grand tabou du Lorndor que même les gnomes refusent d’enfreindre !
- Mais seigneur, ce n’est sûrement pas un interdit pour rien…
- Balivernes ! Rien ne peut m’être interdit ! Les tabous ne sont que pour les couards et les faibles, ils valent pour la vermine, pour ces sales VPG ! Je suis bien au dessus de tout ça ! Je suis le Divin Keyzer et voici l’instrument de mon retour.
- La résurrection des chairs…
- La malédiction de ces cloportes de démons a mis des semaines avant de m’emporter. Ils ont été assez stupides pour penser me vaincre ainsi : ils ont cru me laisser agoniser alors qu’ils m’ont donné le temps de déjouer leur sort, ils ont cru m’abattre mais ils m’ont rendu plus fort… J’ai conservé mon esprit au-delà de la mort ; voici le temps de retrouver mon corps et de défaire totalement les stigmates qu’elle lui a infligé….






« (Re)conquête »



Au cœur de la cour de Gnomingrad, Egar avait réunis tous les mercenaires, les gardiens du palais, derniers fidèles de la CGT après le Grand Exode de ses membres. Du haut du premier balcon du palais, le chef de la garde contemplait ses cinq cents gnomes avec fierté. Il avait su les garder fidèles à son seigneur et à ses idéaux, il savait que, comme lui, ils le suivraient jusqu’en enfer.

- Mes frères !!!, hurla-t-il afin de capter l’attention de tous. Aujourd’hui est un grand jour ! Aujourd’hui est le premier jour d’un nouvel ordre ! Aujourd’hui est le jour où le destin s’est mis en marche ! Au nom de Keyzer !!!
- Keyzer vit dans la mort !!! hurla la foule des gardes d’une seule voix.

Les funérailles de Keyzer sur le la Teldecandia avaient été le début d’un nouveau culte au sein de la CGT. Considéré par beaucoup de gnomes comme le Messie, les CGT avaient refusé de voir ces funérailles comme la fin de son existence. Si son corps avait bien été brûlé sur la barque enflammée, on s’était mis à croire que son âme était restée intacte, et continuait son existence dans un autre plan, attendant son retour en Lorndor. Si sa disparition était effective, sa mort était niée car le messie ne peut mourir. Ainsi apparut cette expression qui devint le signe de ralliement de tous les CGT, « Keyzer vit dans la mort ».

- Au nom de Keyzer !!! répéta Edgar
- Keyzer vit dans la mort !! reprit frénétiquement la foule surexcitée
- Au nom de Keyzer !!!
- Keyzer vit dans la mort !!
- Keyzer est en vie…

La voix calme et sereine de Keyzer résonna dans toute la cours, créant un silence assourdissant seulement perturbé par l’ouverture des lourdes portes de bois du palais. Keyzer apparaissait dans son plus bel apparat de cérémonie, un sourire satisfait sur le visage. Personne ne dit un mot pendant plusieurs secondes puis le choc de l’apparition digéré, la foule hurla de plus belle pour manifester son euphorie. Keyzer jubilait, tout se passait comme il l’avait prévu et son discours allait enfoncer le clou.

« Réjouissez vous mon peuple, je suis de retour et plus jamais je ne vous quitterai… Les démons ont pensé me détruire mais on ne peut tuer le Messie. Oui, je suis de retour plus puissant que jamais. Il est temps pour vous de marcher à mes côtés vers notre grand idéal. Mon peuple, ne craignez plus la mort car pour vous je l’ai affrontée ! Pour vous je l’ai vaincue !! Et pour vous je suis devenu un Dieu !!! »

La foule était en liesse, buvant les paroles de son nouveau Dieu et Keyzer approchait l’extase. Il pouvait sentir ce doux parfum de vénération qui lui avait tant manqué. Toute sa vie il avait construit son image de Messie, sa mort avait sonné une nouvelle étape dans sa quête de pouvoir. Il avait défié la mort et repoussé à jamais les limites de son ego ; désormais il serait un Dieu.

« Nous allons marcher vers notre futur et personne ne saura nous arrêter car on ne peut faire obstacle au destin ! Réjouissez-vous, vous êtes mon peuple béni ! Vous êtes les élus de ce nouveau monde qui se dessine ; un monde de paix, lavé de toute la vermine VPG ! La paix par la destruction ! »


Laissant la foule des mercenaires exprimer sa fougue, Keyzer se retira à l’intérieur du palais pour y régler les derniers détails. Rapidement, Edgar, qui l’avait rejoint, s’empressa de demander ses ordres, prompt à vouloir servir au mieux les intérêts de son Seigneur et Dieu.

- Allons-nous commencer l’extermination dès maintenant, très haut seigneur ?
- J’ai d’autres plans Edgar, d’autres plans bien plus amusants, ironisa Keyzer, nous allons nous mettre au service de l’Inquisition…
- Mais… Mais je croyais que… balbutia le chef de la Garde..
- La CGT, mon œuvre n’est plus que l’ombre d’elle-même… Un Dieu ne peut se permettre de conquérir le monde avec ce poids attaché aux chevilles, aussi divines soient-elles. Non, j’ai médité un plan bien plus digne de moi.
- Ils croient en ces concepts stupides tel que l’Alliance, pourquoi eux ?
- Parce que l’Inquisition dispose de toutes les pièces qui s’assemblent avec mon plan… Ils ont le sang chaud ; bouillonnants dès qu’on évoque le nom de la Horde, ils croient en la pureté de leur camps et sont prêts à exterminer tous ceux qui dévient de ce qu’ils croient être le droit chemin, et surtout ils sont prêts à mourir pour leur cause… Ils sont parfaits, de parfaits petits pantins que je manipulerai dans l’ombre tel un démiurge. Grâce aux actions de ce cher cadavre qui a occupé ce corps en mon absence, ils me font une confiance aveugle… Je me servirai d’eux pour lever les armées de l’Alliance et détruirai la Horde. Puis j’attiserai les flammes de la paranoïa et lancerai l’Inquisition dans une longue campagne de « purification de l’Alliance ». Alors, quand ils ne seront tous plus qu’une poignée, je me révèlerai pour tous les exterminer…
- Le temps de la Paix…
- Oui, par la destruction j’amènerai un monde de paix dans lequel il sera doux me vénérer….






« (Ré)ascension »




La nuit était tombée depuis bien longtemps sur le Temple terrestre de l’Inquisition quand la garde chargée de la relève de nuit entendit au loin ce bruit sourd et répétitif. D’abord imperceptible, le bruit se faisait de plus en plus en plus proche, de plus en plus sourd, de plus en plus inquiétant. La garde ne mit pas longtemps à reconnaître ce bruit caractéristique quoique que bien plus lourd, d’une armée qui marche au pas, ce qui se confirma avec l’apparition des centaines de torches qui scintillaient à l’horizon. Qui pouvait venir en armes et en grande pompe à une telle heure de la nuit si ce n’étaient des ennemis ? L’alerte était donnée, tous étaient à leurs postes, les doigts crispés sur les arcs bandés, prêts à lancer l’attaque au premier ordre.
Peu à peu, l’armée invisible se dévoila, plus de cinq cent mammouths en armures lourdes inondaient le champ de vision des hommes du Temple. Devant eux, on en distinguait un différent des autres, une bête bien plus impressionnante, à la démarche titubante et pourtant précise qui donnait l’impression de chanceler sans jamais pouvoir tomber, une armure rouge sang en guise de carapace.
Sur son fidèle Drunky, Keyzer leva une main et toute son armée s’immobilisa, à quelques mètres de la Herse.

- Ouvrez, je suis de retour…
- Grand Inquisiteur Rezyek ? Mais que se passe-t-il et qui sont…
- Ouvrez, je n’ai pas de temps à perdre…

Le préposé à la herse avait reconnu son supérieur et s’exécuta sur l’instant, laissant le champ libre à Keyzer et ses gnomes. Tous entraient en silence, s’échangeant entre eux des sourires complices et posant un regard hautain et méprisant sur tous les membres de l’Ordre qui passaient à proximité de leurs immenses bestiaux.
Avant que quiconque ait eu le temps de s’interroger, Keyzer avait mis pied à terre et s’avança vers le palais. Sur le seuil de la porte, il s’arrêta un instant.

- Donnez à boire à ces nobles créatures et offrez un repas digne de ce nom à leurs cavaliers.
- Mais qui sont-ils ? osa le garde
- Ma nouvelle garde rapprochée, plaisanta Keyzer en s’engouffrant dans le temple.

Ses jambes connaissaient parfaitement le chemin qu’il devait prendre dans le dédale des couloirs, elles l’avaient fait des milliers de fois mais pour y conduire Rezyek. Keyzer sentait dans tout son corps cette mémoire musculaire, pour la première fois il allait pénétrer en Shangri-La en étant lui-même, lavé de l’immonde personnalité de Rezyek. Il ne pouvait réprimer ce sourire narquois sur son visage tant il pensait à ce qui allait se passer.
Sans même réfléchir, il actionna les divers mécanismes secrets qui activaient le seul passage vers le Hors Monde créé pour l’Inquisition, Shangri-La, la terre des Inquisiteurs et de leurs familles, la tanière où se terraient ceux qu’il venait voir.
Il arrivait finalement devant l’immense porte d’ivoire, dernier rempart avant d’atteindre le Conseil de l’Inquisition, véritable maître de l’Ordre, le dirigeant en secret depuis le Hors Monde. Poussant les deux battants, Keyzer ouvrit le passage sans prendre la peine de cogner pour s’annoncer, marchant sur le tapis rouge d’un pas sûr et résolu.
Il n’avait jamais pu venir ici lui-même mais se rappelait de toutes les fois où Rezyek était venu y faire ses rapports. Les douze colossales statues qui renferment les âmes millénaires des plus Grands Inquisiteurs se dressaient devant lui. Derrières elles, sur un piédestal, masqué par un épais rideau de velours, se dessinait le trône et la silhouette d’Alliance, le dieu déchu qui créa l’Inquisition…

- Nous savons qui tu es, Keyzer, grondèrent les statues d’une seule voix. Nous savions déjà qui tu étais lorsque tu vins ici pour la première fois, lorsque tu te faisais encore appeler Rezyek !

Keyzer posa un genou à terre, le regard vers le sol, humble et pénitent à la plus grande surprise de l’assistance minérale.

- Je sais ô nobles Grands Inquisiteurs. Je ne peux rien cacher au Saint Conseil et je n’y tiens pas…
- Pourquoi es-tu ici, jeune gnome ?
- Pour faire pénitence, pour demander pardon et pour assurer à Alliance mon indéfectible loyauté. Par le passé je me suis laissé aveugler par les plus terribles des démons… Vanité, Colère et Fougue sont leurs noms mais dans la mort j’ai su trouver le remède à ces passions. En servant l’Ordre sous le nom de Rezyek je me suis accompli en tant qu’être et ait comblé un vide qui m’avait manqué tout ce temps, une cause juste à défendre. Aujourd’hui j’ai retrouvé la mémoire et ce qui peut paraître comme un bien est fait mon plus grand malheur. Je me souviens aujourd’hui quelles horreurs j’ai commises, quel être méprisable j’étais… Vivre avec cette mémoire est ma punition pour tous ces crimes et je veux les expier en servant l’Inquisition…
- Pourquoi devrions nous te croire ?
- Si mon apparence a changé, si ma mémoire est revenue, mon cœur lui est resté le même ; c’est le cœur de Rezyek, votre serviteur le plus dévoué. J’ai emmené avec moi cinq cent gnomes, tous de braves combattants prêts à donner leur vie pour ma cause et ma cause est celle d’Alliance.
- Soit…

Une voix grave et chaleureuse raisonna dans l’esprit de Keyzer. Elle semblait venir de nulle part et de partout à la fois, emplissant la pièce et son esprit. C’était la voix d’un dieu, la voix d’Alliance qui enveloppait l’atmosphère d’une tendre compassion.

- Soit, l’Ordre est redevable à Rezyek pour tout ce qu’il a accompli. Keyzer mérite sa chance, l’Inquition pardonne les pécheurs s’ils se repentent sincèrement.
- Alliance a parlé, qu’il en soit ainsi. Va Grand Inquisiteur Keyzer, reprend ta place au sein de l’Ordre et propage l’idéal que nous défendons.

Sans un mot, Keyzer remercia l’assemblée d’un signe de la tête avant de se relever et de quitter la salle. Mais à peine eut-il franchit la porte qu’une voix familière l’interpella.

- « mon cœur lui est resté le même » toussa toussa, dit-elle sur un ton mièvre et ironique, très convaincant, même moi j’ai failli y croire.
- Tu as bien grandi, jeune Térébenthine. Je te revois encore jouant dans le bac à sable de Gnomingrad avec Narvarth, lança Keyzer le sourire dans la voix.
- Vous pensez vraiment qu’il vous a cru ? C’est un Dieu quand même….
- Un ancien dieu, corrigea Keyzer, banni et privé de ses pouvoirs il y a des siècles. Il n’est aujourd’hui rien d’autre qu’un pauvre vieillard sénile au seuil de la mort ; alors que moi…
- Votre plan est quand même très risqué, s’il le découvre…
- Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. Tu as parfaitement joué ton rôle ma chère enfant, tu peux être fière de toi.
- Comment pouvez-vous être si sûr de vous ?
- L’omniscience divine jeune Térébenthine, l’Omniscience divine, répéta-t-il en riant.




[Un streap tease à celui qui trouve toutes les références/plagiats/inspirations de ce RP :P]

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Dernière édition par Keyzer le Sam 23 Août, 2008 0:45, édité 1 fois au total.

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MessagePublié: Sam 23 Août, 2008 0:38 
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Héros Ridicule
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Inscrit le: Sam 05 Août, 2006 11:30
Messages: 37
Whouhou le retour de Keyser, ça c'est un gnome !


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 Sujet du message:
MessagePublié: Sam 23 Août, 2008 0:45 
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Inscrit le: Dim 07 Mai, 2006 21:52
Messages: 11
Localisation: Gnomingrad la Magnifique.
Le retour de l'être aimé :oops:

Enfin je vais pouvoir sortir de ma longue hibernation :D

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 Sujet du message:
MessagePublié: Sam 23 Août, 2008 9:52 
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Inscrit le: Sam 13 Nov, 2004 21:48
Messages: 2033
Localisation: Komme Suesser Todd
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Supprimons le pacifisme et les sorts de soins alliés et bannissons définitivement les bisounours.
Back in town !
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 Sujet du message:
MessagePublié: Dim 24 Août, 2008 17:16 
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Inscrit le: Dim 27 Mai, 2007 11:08
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Le retour du [ROI]?

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Achetez votre PC portable à 12 Euros !!


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