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 Sujet du message: Wäros, Spyrth et Bälank
MessagePublié: Jeu 25 Juin, 2009 9:51 
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Inscrit le: Sam 14 Mars, 2009 18:49
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Prologue

Rares sont les héros dont les récits perdurent dans les mémoires, avec le temps. Transmises oralement le plus souvent, car porteuses d’une intention spirituelle ou d’une morale, les légendes tendent à s’effacer au fil des âges en même temps que leurs conteurs. Voici l’un de ces mythes, qui balayé par le temps sombra dans l’oubli le plus total. Tout commence le jour où Malgr voulu s’emparer des créations de Frowyn…

Trois siècles après la création du Lorndor par Malgr, les dieux travaillaient d’arrache pied pour tenter de créer des créatures unies au sein d’une même race, susceptibles de se développer en communauté. Le dieu de la mort au plus fort de sa puissance à cette époque reculée, concentrait toute son énergie pour nuire aux autres membres du Panthéon par pure idée de vengeance, après avoir été chassé du royaume céleste. Lorndor n’était que destruction où s’abattaient périodiquement des hordes de démons tout droit issus du royaume des Enfers. Pourtant déjà, voyait on se former de vagues tribus résistant aux assauts des créatures démoniaques, bien que se déchirant en permanence en quête de pouvoir.

C’est le cas de la race des Humains qui voyait tout juste le jour. Créée de toute pièce par Frowyn, dieu de la sagesse et des sciences, cette nouvelle espèce vivante avait pour vocation de devenir un puissant peuple guerrier, capable de voir au-delà des apparences, en quête perpétuelle de vérité. Contrairement aux autres, la tribu humaine fut la première à se sédentariser, quittant l’état incertain de nomade pour se développer par l’exploitation des ressources environnantes. Dès lors apparurent de nombreuses familles, et parmi elles trois frères qui très vite se firent connaître des dieux…

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MessagePublié: Jeu 25 Juin, 2009 9:52 
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Chapitre 1 : Corps et Esprit

Wäros, Spyrth et Bälank comme ils se faisaient appeler, étaient parmi les plus mystérieux êtres que le Lorndor ait porté. Triplets de naissance, ils avaient rejoint un groupuscule d’Humains après que leur famille ne soit massacrée par une attaque de démons. Outre ce détail, personne n’avait jamais eu vent de leur passé, ce qui entretenait une certaine méfiance de la communauté humaine envers ces trois individus. De plus eux-mêmes étaient du genre très renfermé, ne s’occupant guère des affaires internes à la gestion de leur tribu adoptive, passant énormément de temps à vivre et à s’entraîner ensemble. En effet s’il était une chose sur laquelle tous s’accordaient à penser, c’était que ces frères étaient de redoutables combattants. Par ailleurs ce détail ne faisait qu’amplifier le sentiment de crainte des autres membres de la tribu à l’égard du trio fraternel. Cependant leur aide avait permis la survie du petit peuple humain dans lequel ils avaient été recueillis, ainsi étaient-ils présents, sans être là réellement, n’en déplaisait à leurs confrères.

D’apparences très similaires, ces trois frères n’en étaient pas moins différents, tant sur leurs agissements, leur manière de concevoir le monde qui les entourait ou simplement sur leur style de combat. Ces différences faisaient d’eux une unité capable de réagir en circonstance quelque soit la situation, une fois réunis dans le même combat. Malgré tout chacun adoptait une philosophie différente, parfois complètement opposée l’une de l’autre, marquant très nettement la frontière psychique qui existait chez ces triplets. Ainsi étaient-ils unis, parfois même dans l’adversité, par les liens du sang et de la guerre. Les ages avaient fait d’eux de redoutables défenseurs de la race humaine, et de leur présence sur le champ de bataille dépendait bien souvent l’issue du combat. La reconnaissance ne les intéressait pas, d’ailleurs ni l’or ou encore même les femmes ne les intéressaient. Les trois frères voyaient en la lutte des hordes démoniaques un moyen de devenir plus fort encore, prouvant qu’ils étaient capable de défaire des machinations divines. La puissance en soi était leur plus grande motivation, et pour l’acquérir il leur fallait se battre toujours plus, quitte à mettre sa vie en péril pourvu qu’ils en ressortent plus forts.

Chacun des trois frères avait une vision différente de la conception de puissance, bien que tous s’entendaient à penser qu’elle était directement liée aux notions de corps et esprit. Wäros pensait que le corps primait sur l’esprit. De nature guerrière, il favorisait la force brute au combat, employant toutes sortes d’armes plus ou moins lourdes, ravageant les premières lignes ennemies. Selon lui l’esprit n’était que ce qui permettait au corps de se développer. En ce sens l’esprit était totalement dépendant du corps puisqu’un esprit sans corps n’était plus qu’une simple aura, un fantôme sans aucune influence sur le monde des vivants. C’est pourquoi le guerrier oeuvrait pour l’endurcissement de son corps face à l’esprit, qui n’était d’après Wäros qu’un outil utile au bon déroulement de l’aptitude physique. Il entretint ainsi son corps par le développement de techniques de combat rapproché.

Spyrth, à l’inverse de son frère pensait que l’esprit primait sur le corps. Devenu mage avec le temps, il développait une multitude de sortilèges en puisant directement dans les ressources de son esprit. De ce fait il était particulièrement puissant à distance, capable d’invoquer la puissance de magies que lui seul avait appris à développer. Selon lui le corps n’était qu’un réceptacle à l’esprit dans lequel il se développait. C’est pourquoi, contrairement à Wäros, Spyrth pensait que le corps était entièrement dépendant de l’esprit. Pour lui un corps sans esprit n’avait pas de raison d’être, et était voué à la servitude puisque dénué de toute volonté, comme l’étaient les créatures invoquées par Malgr pour ravager le Lorndor. Dans la vision du magicien, il fallait donc favoriser la volonté de l’esprit face au corps, qui n’était qu’un outil utile au bon déroulement de l’aptitude psychique. D’ailleurs il développa de nombreuses capacités mentales par la maîtrise de sorts.

Enfin, Bälank avait une vision bien plus ouverte que Wäros et Spyrth. Selon lui, aucun du corps ou de l’esprit n’était plus important que l’autre. Il y avait une idée de nécessité réciproque entre ces deux notions pour le combattant équilibré, maniant aussi bien les armes que l’utilisation de sorts, cependant à moindre effet que ses frères, s’étant spécialisés dans la magie ou le combat armé. Pour Bälank le corps et l’esprit dépendaient totalement l’un de l’autre. Les défauts de l’un étaient en effet comblés par les qualités empruntées à l’autre. Ainsi il voyait au-delà des capacités physiques et psychiques. D’après lui le corps et l’esprit étaient régis par les mêmes limites qu’il fallait exploiter un maximum afin de les repousser et de gagner en puissance. Bälank parlait donc de la souffrance au combat, nécessaire à l’épanouissement du corps pour s’endurcir, et de l’esprit pour être plus fort moralement.

Cette philosophie de la vie leur avait permis jusque là de s’en sortir quelque soit les difficultés rencontrées, et leur permettrait bien plus encore à l’avenir…

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MessagePublié: Jeu 25 Juin, 2009 21:00 
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Chapitre 2 : Vocation

Accueillis en parfaits inconnus des mois auparavant, très rapidement les trois frères s’intégrèrent entièrement à la communauté. Peu enclin aux relations sociales avec les autres Humains, ils n’en étaient pas moins des piliers de leur communauté. Nombreuses étaient leurs excursions de repérage visant à explorer les territoires alentours, à la recherche de tribus humaines auxquelles la leur pourrait se rallier. S’ils avaient tendance à rester entre eux, ils savaient que leur présence pourrait servir au bon développement de leur espèce, en unissant les tribus voisines dans le seul but de conquérir toujours plus de territoires afin de l’emporter sur les autres créatures. Mais leurs sorties quotidiennes avaient pour but premier la recherche de créatures démoniaques ravageant le Lorndor. C’était devenu une nécessité chez les trois combattants que de tuer ces invocations divines. Ayant goûté de trop près les plaisirs de la mort, étrangement le fait de tuer les démons du dieu des morts les revigorait comme rien ne l’avait fait auparavant. C’était sans compter sur l’intervention de Frowyn dès leur naissance qui avait fait de ces trois nourrissons anodins, ceux qui deviendraient plus tard la fierté de tout un peuple. Bien qu’insouciants des agissements du dieu Humain, c’est pourquoi Wäros, Spyrth et Bälank avaient fait de la chasse aux démons leur vocation première au sein de leur tribu. Ce fut d’ailleurs en tuant un démon qu’ils se firent accepter en son sein, préservant les récoltes et la vie du peuple humain.

Ce jour là le ciel avait été particulièrement sombre, comme s’il annonçait la venue prochaine d’un violent orage. Pourtant jamais les foudres ne vinrent à s’abattre en Lorndor depuis le royaume céleste. L’air ambiant se faisait de plus en plus lourd, annonçant l’arrivée prochaine d’un démon de Malgr. Alertés par les guetteurs affiliés à la tribu, les paysans et autres villageois s’étaient empressé de rejoindre leurs refuges, bien souvent dans une cave ou alors dans les tours de guet elles mêmes, dont la structure était plus renforcée que tout autre bâtiment. Les quelques guerriers en présence s’étaient empressés de rassembler leurs armes afin de se préparer au combat, bien que conscients que c’était la mort qui les attendait en affrontant un tel monstre. Le dernier démon à avoir envahi leurs terres l’avait fait cinq ans auparavant, décimant la quasi-totalité de ce qui était autrefois le corps armé de la tribu. Il ne restait plus qu’une quinzaine de combattants, contre plus d’une centaine des années plus tôt. Cependant ils étaient là, prêts à faire face à leur ennemi commun, quitte à périr pour le bien de leur village. Mais jamais ils ne périrent ce jour là.

L’assaillant à l’origine de cette aura maléfique était aux portes du territoire de la tribu lorsque trois ombres se présentèrent à lui. Toutes trois voilées sous une imposante cape noire, elles s’attaquaient à l’unisson à la créature démoniaque qui ripostait de son possible, détruisant les récoltes du village, réduisant à cendres les maigres forêts alentours, et faisant s’écrouler les quelques bâtiments construits pour l’élevage des bêtes. Durant des heures les trois combattants luttèrent tant bien que mal contre l’impressionnante bête aux pouvoirs maléfiques. Il s’agissait là évidemment de Wäros, de Spyrth et de Bälank, faisant leur première expérience avec les invocations de Malgr. Le guerrier armé d’une épée tentait de briser les os des membres de leur ennemi, en mouvement permanent pour ne pas se faire écraser. Le mage un peu plus à distances révélait les arcanes de ses pouvoirs, employant de nombreux sortilèges d’attaque, visant la face du démon. Enfin Bälank oscillait entre l’utilisation de son arme et de ses sorts, restant dans le champ de vision de son ennemi, afin de prendre les coups à la place de ses frères si jamais ceux-ci ne pouvaient les esquiver, faisant preuve d’énormément d’endurance. Le combat parut interminable pour les quelques soldats humains qui contemplaient bouche bée le spectacle depuis les portes du village. Finalement dans un puissant râle le monstre s’effondra sur le sol pour disparaître et n’être plus que poussière démoniaque.

Exténués les trois frères se laissèrent tomber sur le sol, se regardant tous trois dans le blanc des yeux assis à même les cendres. Mais leurs forces ne tardèrent pas à revenir peu à peu, comme s’ils drainaient inconsciemment le fluide vital du démon à présent mort. Ils se relevèrent après de longues minutes de repos et se félicitèrent, faisant preuve d’étonnamment de respect les uns envers les autres. Ils avaient mis à mort leur première invocation divine, et ce combat leur avait prouvé que leur puissance n’était pas limitée au monde des mortels. Cette pensée resta à jamais gravée dans leurs mémoires durant toute leur vie de combattants. Très vite rejoints par les soldats de la garde du village en ruine, les triplets s’engagèrent à les aider à tout reconstruire pourvu qu’ils fussent accueillis au sein de leur tribu. Dès lors ils rejoignirent la communauté humaine qu’ils avaient préservé de la mort, qui serait leur nouveau refuge…

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