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 Sujet du message: Il risque de faire froid pendant longtemps...
MessagePublié: Sam 27 Nov, 2004 6:52 
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Pindesucre

Race: Undead

Jour 1: bon sang, toute cette poussiere... Il fait froid et gris ici...Je suis nu, j'ai peur Les ombres qui m'entourent hurlent dans le vent, et mes...phalanges? craquent...Je n'ai plus que des os! Un reflet dans une flaque me renvoie le sourire d'un crane qu'aucune peau ne recouvre! Que s'est-il passe?!

Jour 2: J'ai fini par me lever, et parcourir la lande ou je suis a nouveau ne. Les ombres qui m'entourent sont en fait des mort-vivants, comme moi. Pas tres causants, mais j'ai de toute facon pas tres envie de parler. Et puis j'ai pas de langue...

Jour 4: Apres deux jours, je suis sorti du territoire des UD. C'est comme cela que j'ai entendu deux gnomes nous appeler avant de s'ecarter de notre royaume. Tu parles d'un royaume...des cendres et du vent.

Jour 8, au matin: J'ai tue un humain. Son sang etait chaud, et son visage a tenu quelques heures sur mon crane. A retenter. Il avait un etrange gout de savon de sucre, a la douceur bizarrement familere. Qu'est ce que cela peut bien m'evoquer?

Jour 9, au midi: Je suis mort. Encore une fois. Bizarrement, ca ne m'a fait ni chaud ni froid, ce coup-ci. Et j'ai decide de repartir de plus belle.

Jour 11: J'ai rencontre une etrange creature, avec des oreilles pointues et rapide comme la pluie. Elle m'a tue - encore - mais j'ai pu gouter son sang. Bien meilleur que l'humain. Je veux essayer son visage.

Jour 12: Un bestiau cornu m'a apporte une aide inattendue pour tuer un oreille-pointue. J'ai decide de ne pas l'attaquer.

Jour 15: Voila trois jours que je me bats aux cotes du Tauren. Nous avons parle, l'autre soir, et il m'a montre un monde perdu, rapporte des combats legendaires, explique des guerres. Il m'a parle de son chef, un certian cani-ball, je crois, et invite dans son clan. Je n'ai toujours pas reussi a parler sans ma langue.

Jour 16: J'ai reussi a emettre un son, apres avoir arrache la langue d'un gnome, et ce devait ressembler a "houhiiii", parce que je fais partie de son clan, a present. Je suis un NorN.

Jour 20: ils me tolerent. Me laissent les basses oeuvres, mais au moins, j'ai au endroit plus chaud que ma tombe pour dormir. Et c'est bien. Je leur ai dit m'appeler "pindesucre", en memoire de ce gout etrange qui m'evoque...je sais pas quoi. On verra ou tout cela va me mener. En attendant, je les suis.

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En fait l'important ne serait pas de réussir sa vie, mais de rater sa mort.


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MessagePublié: Jeu 03 Fév, 2005 5:09 
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Voila plusieurs lunes que le siege contre le chateau elfe a commence. Les vagues de combattants se succedent aux vagues de combattants, les morts et les blesses s’amoncellent, les defenseurs epuises remplaces par d’autres plus frais, le sang emplit les plaines alentours.
Dans cette atmosphere rassurante, je prends le temps, pour une fois, de penser, et d’essayer de me souvenir…

Elle s’eloigne…je ne sais pas qui elle est, mais elle s’ecarte de moi, repousse mes mains, refuse d’ecouter, et son regard…son regard, de colere, de mepris et de tristesse meles, est insupportable… Je rouvre les yeux.

Les elfes et les gnomes resistent depuis longtemps. Leur bravoure au combat, et leur abnegation forcent le respect, meme dans le cœur d’un mort-vivant. Allez savoir pourquoi, ils m’attirent, d’une faim insatiable et desesperante. Avez-vous deja vu un gnome fou de rage, balancant comme qui rigole des boules de feu incandescentes? Un elfe decochant ses fleches a la vitesse du vent, insaisissable et gracieux ? Je vous assure qu’une serieuse jalousie etreint mes cotes, a defaut d’organes…Que ne puis-je avoir cela ?

Je me reconcentre…

Des impressions… de la chaleur ? Non, de la magie. Cette sensation de picotements dans les extremites du corps, cette decharge qui court le long des membres, cette clarte soudaine est familiere a tous ceux qui versent dans les arcanes.
Je revois des plaines sombres, plantees de chenes centenaires et de melezes, de saules pleureurs au milieux de marais glauques. De la fumee monte d’un bosquet. Je me rapproche.
Les restes du village fument encore, et je me vois me dirigeant vers sa place centrale. Je suis vaguement interesse par les cadavres qui jonchent le sol, tout en jetant un coup d’œil vers ce qui devait etre la boutique locale. Le massacre a eu lieu plusieurs jours plus tot, et il ne reste rien a voler, les assaillants ont fait main basse sur tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Satisfait par cette debauche de violence passee, je m’assieds sur le bord du puits, et renverse mon crane en arriere pour mieux m’impregner des restes du combat, humer l’odeur des cendres et des larmes, et ressentir la main blanche de ma maitresse la Mort encore presente. Quelque chose me surprend.
Je la sens qui s’attarde pres de moi, alors qu’en general, elle m’ignore. Intrigue, je me redresse, et observe autour du puits. Les doigts de la Mort se tendent vers un corps qui refuse de lui abdiquer son reste de vie, dans lequel je sens se debattre toute la fierte et l’arrogance du peuple elfe, mais dont le fil tenu qui la relie au monde s’effiloche a chaque seconde qui passe. Je me penche pour observer les derniers moments de cette creature. La femme etendue au pied de la margelle respire a peine, la poitrine transpercee en de multiples endroits, les yeux clos. Elle meurt autant de faim que de ses blessures.
J’observe pendant un long moment le combat silencieux que se livre la presque morte a celle qui survivra au temps, sentant toute l’energie deployee dans cette lutte vieille comme le monde, un affrontement de deux volontes inebranlables, lorsqu’elle entrouvre soudain les levres.
« A boire… »
Ce souffle presqu’inaudible m’est indubitablement adresse. L’ironie de la situation m’echappe totalement sur le moment. J’hesite. Devrais-je abreger ses souffrances, et accorder a ma maitresse son du legitime ? Pourquoi hesiter ?
« Aidez moi… »
Je me vois tourner sur moi-meme, en proie a un desarroi etrange, cherchant du regard une aide exterieure. Moi ? Sauver sa vie ? Comment fait-on cela ? Je me precipite soudain vers le reste de la boutique, me saisis d’une chope sur le sol, et ramasse au passage un pain de sucre. Retournant au puits, j’en ecrase un morceau dans la chope emplie de son eau croupie, et m’agenouille au cote de la moribonde. Le vent glace qui me frole temoigne de la colere de la Mort, mais je releve sa tete, et verse le liquide sur les levres seches.
Elle entrouvre alors les yeux, et je reconnais le regard qui me fait si mal.

Je me redresse dans les lueurs des combats qui font rage autour de Fort Yevon, et je sens quelque chose couler le long de ma machoire. Des larmes. Je m’elance a l’assaut, prêt a mourir a nouveau, dans l’espoir illusoire d’oublier dans une enieme mort ce que ma memoire vient de remettre a jour.

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MessagePublié: Jeu 10 Mars, 2005 23:01 
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“Lache moi, je te dis! Je bois sii…je bois si jeu veux…”
Le tavernier se redresse, visiblement decourage.
“Bon, a dieu ne plaise, reste la, mais tu ne te plaindras pas si ton reveil est deplaisant demain… Si on m’avait dit que je verrai un jour un mort-vivant ivre…”
Pindesucre regarde le gros bonhomme s’eloigner d’un oeil eteint, avant de se reinteresser a son absinthe. Les reflets bleu vert sont fascinants, surtout quand le reste de la salle tourne aussi vite…Voila bien longtemps qu’il n’avait ete aussi fatigue. Depuis combien de jours n’a t’il pas dormi?
Le contenu du verre commence lui aussi a tourner. Un nain solidement emeche le bouscule, mais le squelette ne bronche pas, et retourne a sa contemplation muette. La taverne est bruyante, des cris, des chants paillards, des disputes, tout cela l’entoure dans un espece de brouillard etouffe, dont rien d’intelligible ne lui parvient.
Un tauren saisit un gnome par le col, lequel n’interrompt pas pour autant la bordee d’injures dont il gratifie le grand cornu. Quelque chose dans cette scene ressemble a l’echo d’une autre, lointaine…


“Mais tu crois que tu me fais peur, espece de ruine! J’en ai mate des plus rocheux que toi!”
Destoc, le visage cramoisi, commencait a manquer de souffle. Faut dire, le golem lui comprimait gentiment la trachee, negligeant fort desobligeament a la fois les coups de pieds que le gnome lui balancait dans le poignet, et les sorts et les fleches que ses compagnons ne cessaient d’envoyer sur la creature.
“Ca ne marche pas, grinca Pindesucre entre ses dents, si on le sort pas de la dans deux secondes, ce cretin va y passer!”
L’elfe, sans cesser de tirer ses fleches, lui designa du menton un pilier.
Deux-Tailles parvenait a se hisser sur la corniche, ce qui compte tenu de son poids ne laissa pas d’etonner Pindesucre. En se retablissant, il se saisit de sa hache, et poussa un grand cri: “Gereauniiimmoooo!”*, avant de sauter dans le vide en direction du golem. Le coup de hache, terriblement précis, detruisit le coude du golem, qui recula sous l’impact. L’elfe choisit ce moment pour decocher une vole de fleches explosives, qui firent reculer le golem jusqu’a la rambarde de l’escalier de pierre. Celle-ci ceda dans un craquement sourd, et fut entrainee a la suite du gardien des lieux dans une descente vertigineuse.
La vache, souffla Deux-Tailles en se penchant pour apercevoir quelque chose, tu crois qu’il revenir?
Les marches disparaissaient dans l’obscurite après une cinquantaine de metres.
Tu parles, tu sais combien on a monte de marches? S’il a atteint le bas de la Tour, il est en miette…”, repondit Pindesucre, qui s’etait approche a son tour.
A meme temps, s’il a ete deporte sur les cotes, il pourrait avoir atterri sur les marches une centaine de metres plus bas, non?” demanda l’elfe, regardant par-dessus l’epaule du nain.
Broaf, je crois pas, on aurait entendu le choc, selon moi” repondit Deux-Tailles en replacant sa hache sur son dos.
En meme temps…”, commenca Pindesucre…
En meme temps rien du tout! Si ca vous derange pas, j’aurai besoin d’un coup de main, la!” tempeta le gnome, toujours etouffe par le poing reste serre du golem.
Les trois combattants se rapprocherent de leur compagnon.
Bon, qu’est cequ’on fait?
Je ne sais pas, si on le sort de la, il va encore nous attirer des ennuis”
Allez, c’est pas drole” gemit Destoc.
C’est vrai quoi, entre les pieges du deuxieme etage et la colonie d’araignees des roches du cinquieme, avec tes conneries on s’en prends toujours plein la gueule…
Quoi!? Mais c’est moi qui morfle, la!” rala le gnome.
Et tu oublies avant ca ce sorcier du Reynal qui voulait recuperer son orbe…
Et les gobelins des marais, tu te souviens des gobelins, Pindesucre?
Tu parles que je m’en rappelle, quand je pense que j’ai du rester planque dans la vase pendant deux jours…je continue de retrouver des sangsues de la colonie qui s’etait installee entre mes…
SIOUPLAAIIT!” s’ecria Destoc.
Bon, c’est vrai qu’il est rouge, la…
Ecoute, commenca l’elfe en se penchant au dessus du petit homme, on te libere, mais tu retiens bien mes paroles: la prochaine fois que tu vois quelque chose qui brille, si c’est dans la main d’une statue, entoure de barrieres magiques ou trop en evidence, tu le laisses la!
Non, plutot, si tu vois un truc qui brille, tu nous en parles avant de faire un geste!
Ouais, sinon c’est moi qui t’egorge!
L’elfe et le nain echangerent un regard inquiet a ces mots de Pindesucre, dont les yeux vides brulaient encore de cette soif de sang dont il ne pourrait jamais se debarasser, et, jugeant a sa mine deconfite que Destoc etait assez puni, entreprirent de le liberer.


Pindesucre detache ses yeux de son verre, et se leve. D’un pas mal assure, il s’approche du bar, et leve sa main vers le Tauren qui tient toujours fermement le gnome, dont les jurons se sont fait singulierement moins sonores. En posant sa main sur l’epaule du Tauren, le mort-vivant jette un regard de rancoeur et d’affection melees.
Lache le”.




* reference a un dieu nain peu connu, dedie aux causes perdues d’avances mais marrantes sur le coup, generalement represente avec le mari de la fermiere qui lui court après…

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MessagePublié: Ven 11 Mars, 2005 20:56 
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Ah !! :D
Enfin une suite !!
Depuis le temps :!:

Je trouve cette histoire trés bien écrite, et trés interessante au niveau des descriptions de tout ce ressenti intime, en tant que "Mort-Vivant" ( car ce n'est pas évident de se mettre dans la "peau" d'un Undead).

A quand la prochaîne suite ?? :wink:

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MessagePublié: Lun 05 Sep, 2005 15:07 
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« La vache, il m’a bien amoche!”
Le Troll commencait a s’agiter sur son rocher.
« Dis, t’as bientôt fini, faut que j’y retourne. »
« Si tu bouges, ca prendra plus de temps » grommela Pindesucre. « Quelle idee aussi de passer par les Terres Humides pour rejoindre le château, c’est plein d’Allianceux, par la-bas… »
« Broaf, tu sais, si tu bouges assez vite, tu les evites. Enfin, la plupart… »
« Mouais. Ca a l’air de marcher au poil, ta strategie ».
Le mort-vivant acheva son pentacle, et, fermant les yeux, murmura quelques mots. Le sang s’arreta de couler de l’epaule de Barbak, les chairs se refermerent autour de la plaie, et Barbak grimaca. Il se leva, fit quelques mouvements, etira son bras, et se retourna vers Pindesucre.
« Je deteste ca, c’est comme si des fourmis courraient sous ma peau. Si au moins c’etaient des puces… » fit il en souriant. « Merci, vieux. »
Pindesucre ne repondit pas, et resta silencieux jusqu’apres le depart du Troll, avant de laisser echapper un long soupir. Pas agreable, d’utiliser un sort de soin lorsque tout son etre est destine a apporter la mort. Un peu comme un crocodile qui s’efforcerait de voler. Mais avec la pratique, les sorts de Pindesucre devenaient plus efficaces, et peut etre un jour le saurien decollerait-il.

« Cours ! »
Le dragon peinait a avancer dans le hall, ses epaules trop larges ecornant les piliers, ses griffes assurant leur prise sur le marbre eclate.
« Bordel, c’est toi qui disait que les dragons ca n’existait pas ? »
« Et depuis quand tu ecoutes ce que je te dis ? »
Pindesucre et Destoc se jeterent dans l’escalier alors que le mur essuyait une coulee de feu.
« Debout ! »
« Je peux pas me lever, ton tibia bloque ma jambe ! »
Emmeles l’un dans l’autre un etage plus bas dans une position qui aurait interesse les mages orientaux*, et fait honte a leurs meres, les deux visiteurs rivalisaient de contorsions pour se redresser, en essayant d’ignorer le bruit qui se rapprochait.
Ils se redresserent a temps pour eviter une dalle qui s’ecrasa a leur pieds, laissant un trou beant dans le plancher.
Sans demander leur reste, le gnome et le mort-vivant reprirent leur course a travers les corridors, descendirent des escaliers, tournerent a droite, firent demi-tour, tournerent en rond deux fois, eviterent une nouvelle fois les statues gardiennes du niveau inferieur (mais un rien moins discretement qu’a l’aller), et jaillirent dans la lumiere du jour pour ne s’arreter qu’une bonne demi-heure plus tard dans une clairiere.
« Bon, eructa avec difficulte Destoc, je propose que ca reste entre nous, ca »
« Aucun…aucun probleme… » lui repondit Pindesucre, plie en deux par un point de cote***.



*Connus pour leurs etudes graphiques sur la contorsion temps-trique, communement denommees « Est-ce temps ? », ou un truc du genre**.

**Ces orientaux sont de sacres farceurs, tout de meme.

***Ben ouais, quoi, meme s'il a plus de poumon, une branche de chene sur une flottante, ca fait mal...

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MessagePublié: Lun 05 Sep, 2005 15:08 
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Les dalles du Grand Hall de guerre de Naglimur resonnaient regulierement. Tel un pendule, Pindesucre marchait de long en large en attendant des nouvelles du front. Encore une guerre de territoire, cette fois a la frontiere sud, decimait a nouveau les rangs de la Confederation comme ceux de l’Alliance.
La Confederation des Royaumes Hordiques du Nord Est, une organisation comme la Horde avait si rarement reussi a en maintenir, appelait ses membres a prendre les armes, et l’ost entier semblait etre leve. La patience et les tractation diplomatiques qui avaient presidees a sa creation ne pesaient aujourd’hui que de peu de poids, lorsque les cors retentissaient.

Les nouvelles du front n’etaient pas rassurantes, et, une fois n’est pas coutume, le mort-vivant etait inquiet. Pas pour lui, bien sur, la mort n’est pas une chose a craindre lorsqu’on la sert avec la conviction qu’elle est l’essentiel de l’existence. Pas tant pour ses compagnons eux-memes, sa confiance en eux etait suffisamment solide pour savoir qu’ils reviendraient, coute que coute. Mais pour tout ce que ses compagnons avaient construit, pour les murs de ce Palais, pour la paix qui y regnait, et les rires dans la taverne, pour les beuveries et les disputes, les coleres et les rixes, pour le fait d’appartenir enfin a… une famille ?
A cette idee, les pas s’interrompirent. Le squelette interdit repassait le mot dans sa tete…Une famille…Quelle idee saugrenue. Pourquoi desirerait-il une famille ? Un autre de ces flashs maintenant familiers revint frapper son esprit.

Deux-Tailles attable devant la hutte d’Estoc, riant a gorge deployee devant une petite naine rousse d'a peine 3 ans, tandis que son hote roucoulait au bras d’une charmante gnomette. Le printemps semblait avoir elu domicile permanent sur cette clairiere, et le vent leger rendait le vin plus grisant qu’a l’accoutumee, et le sourire facile.
L’elfe se debattait avec un des fils d’Estoc qui tentait desesperement d’attirer son attention en tirant sur sa jupe, tout en essayant tant bien que mal de servir les plats. Etrange comme ses mains si habiles a decocher une fleche a 120 pieds de distance entre la seconde et la troisieme vertebre d’un ogre etaient si malhabiles a verser le contenu d’une soupiere dans une assiette…
L’elfe surpris mon regard qui remontait le long de son bras, et s’arretait sur ses yeux. Le sourire melancolique qui surgit sur ses levres sembla dechirer ma poitrine de deux-fois ne…


Canary interrompit la douleur, en faisant irruption dans le hall, apportant avec lui la nouvelle : les dernieres troupes de reserves etaient demandees sur le front.

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MessagePublié: Lun 05 Sep, 2005 15:10 
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Le Grunt peinait a prendre son souffle. D’ordinaire rude sous l’effort, rejoindre le promotoire des officiers avait fatigue Petisca. Visiblement, l’epuisement physique semblait avoir gagne le mental…
Il reposa son regard sur la plaine, et se retourna vers ses compagnons :
« J'ai l'impression que les Expells se reproduisent à une vitesse folle sur le chateau... Je n'ai jamais été défaitiste mais je nous sens un peu leger maintenant, leur contre attaque risque d'être sanglante. Et un sentiment d'abandon m'envahit car je vois un clan NORNS actif et qui réagit et le reste c'est plus qu'approximatif ; or, si nous perdons cette bataille c'est à coup sur la chute des LP et des Dreams !... » Il reprit son souffle, avant de soupirer : mais apparemment ce conflit n'intéresse que quelques uns...quel dommage… »
Observant les visages graves qui l’entouraient, il ajouta : « oui, je pense que demain sera sanglant, car beaucoup auront repris des forces en restant derriere leurs remparts, et c'est à mon avis demain soir qu'il faudra prendre une décision de repli si cela se justifie. » Une pause. « Je suis prêt a mourir au champ d'honneur mais pas inutilement. »

Pindesucre s’ecarta, pensif. En passant devant la tente de K-Nibal, il entendit le Commandant du Bataillon Orc* reagir. Jorund s’enflammait, ce qui arrivait rarement en dehors du combat…
« Il a raison sur un point au moins ! Nous sommes à 70 contre 130, et même si les DreaM et les TTP venaient, on ne pourrait pas renverser la vapeur, il faut trouver de l'aide et rapidement! Les autres clans alliés de la ligue sont déjà en guerre au centre de la zone des clans et je pense qu'aucun ne pourrait se libérer pour nous venir en aide, nous sommes peut-être dans la phase la plus critique de l'histoire hordique! S’ils arrivent à passer ils ravageront tous les palais de clans et la horde aura perdu toute son unité! »
Quelques sourires sardoniques semblerent poindre sur le visage des officiers presents, mais l’air serieux du chef des Norns, War3Lover et Biloukro donnait du poids aux elucubrations** du Grunt. Celui-ci continuait a s’agiter, avant de lever un doigt en l’air, et de reprendre :
« En revanche, je pense qu’il nous reste une petite chance… Nous devons fonder notre espoir de survie sur les jeunes clans, ceux qui ne se sont encore pas illustré dans de grandes batailles, ceux qui en sont reduits a la chasse au monstre et aux primes pour economiser! Si quatre ou cinq de ces petits clans d'une dizaine de membres actifs venaient nous preter main forte nous briserions rapidement la ligne de bataille adverse! Je vous laisse réfléchir là-dessus, mais je vous en prie, si nous devons en appeler il faut agir vite, le temps joue contre nous! »

Le mort-vivant relaissa tomber la tenture. En redescendant vers les barraquements de campagne, il vit les combattants fatigues, mais confiant, et devina derriere leurs regards la question muette : « Hey, on va s’en sortir, pas vrai ? ».
Sans un mot, Pindesucre s’approcha d’un des feux de camps, et sourit au Troll qui lui tendait une coupe.



*Entre nous, on l’appelerait Rizla, s’il etait pas si serieux… CBO/Rizla…Vous l’avez pas ?... Bon, je sais, c’est nul…

**Enfin, pour ceux qui se permettaient de sourire aux dites elucubrations, hein, parce que moi, pas du tout, jamais j’ai souri, et puis d’abord, c’est juste que je peux pas faire autrement…

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MessagePublié: Lun 05 Sep, 2005 15:57 
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L'ombre s'etend sur la plaine. Les mages elfes, et les canonniers gnomes deversent un deluge de feu sur les positions de la Horde, et ne s'interrompent que pour laisser passer une nouvelle deferlante de guerriers nains et chevaliers humains. Si fiers hier lorsque la victoire leur tendait les bras, les orcs, trolls, taurens et mort-vivants de la Confrerie sont aujourd'hui arqueboutes contre les collines que surplombe le teleporteur Noroueste, et essuient assaut apres assaut. Chaque sortie est repoussee, chaque manoeuvre se paie en pertes severes, et le nombre des combattants diminue inexorablement; et pourtant ils luttent encore, et se redressent tous apres chaque combat, pour mieux toiser l'adversaire et se moquer de la mort qui s'avance.

Au mileu de ses compagnons, Pindesucre se sent pris par cette fievre destructrice, et lui aussi nargue ses adversaires; l'apprehension et le pessimisme ont laisse place a l'ivresse du combat, au plaisir de se decouvrir encore debout lorsque la maree se retire, et a l'emulation au sein de son clan.
Selthis, un jeune Tauren de son clan, accroche a sa ceinture une nouvelle tete de nain: "T'as vu le dernier? Je suis sur qu'il ne m'a meme pas entendu ve...".
Il s'effondre, le front perce d'une fleche...
Abrite par un rempart de fortune, Pindesucre se retourne et risque un oeil pour observer d'ou a pu venir le trait. A la lisiere d'un bosquet vient de se poster un fort contingent de guerriers de l'Alliance, et c'est d'eux que semble venir le coup.
"Encore une sale situation", grommelle le mort-vivant, lorsque son regard s'arrete sur un individu du groupe ennemi. Celui se demene, va donner des ordres, rajuste les armures, tempete contre un elfe qui le regarde d'un peu haut, vide un chopine et eclate d'un rire tonitruant: dans son armure d'adamantium, Pingu prepare son offensive.

Galvanise a l'idee du combat qui s'annonce, Pindesucre hele son ombre royale, et s'elance vers le nain en eclatant d'un rire dement...


Pingu regardait le champ de bataille. Ces derniers jours, alors que l'ennemi se rassemblait, il avait craint le pire. Mais la guerre loin a l'ouest en avait appelé nombre, et le rapport de force s'etait inverse.
Il regarda a gauche et a droite. Les chefs et généraux allies avaient bien recu les missives, et s'etaient positionnes comme Pingu l'avait ordonné. Le moment de l'assaut etait venu.
Il pris son cor en corne de geant, et souffla violemment dedans. Les armées de l'Alliance s'elancerent dans un grondement furieux, enfoncant largement les rangs ennemis, encore une fois. Pingu sourit. La victoire était belle.
Alors qu'ils s'elancait a son tour dans la mêlé, il vit un groupe charger vers lui. Ils n'avaient pour but que de le tuer, lui. Pingu était connu, et sa tete désiré. Il invoqua de gigantesques rochers, mais rien n’y fit : il sentit les coups de l'ennemi pleuvoir, sa vue se brouiller, puis une violente douleur le traverser, avant de perdre connaissance.
A son réveil, il était entouré de multiples arcs de couleurs. Il y eut un eclair, qui eblouit le nain. Puis il se retrouva au pied du celebre artefact. Il était mort encore une fois.

Une voix de gobelin s'eleva derriere lui : "Impot sur la mort. Cela vous fera 1 PO"
La banque était benite !




Apres avoir frappe de toutes mes forces sur le nain, et assene autant de coups que je le pouvais, je m'enfuis avant que sa garde rapprochee n’ait le temps de reagir. C'est alors que, forcant ma monture a faire volte-face pour retourner derriere mes lignes, je m'apercus que plusieurs guerriers avaient suivi mon elan.
(Les sots. Qu'ils se fassent etriper s'ils le veulent, apres tout, il faut bien qu'ils apprennent les vertus de l'attaque eclair).
Je poussai ma monture, en renversant deux guerriers elfes qui tentaient de me retenir, et croisai les combattants qui courraient droit vers les epees qui se dressaient pour m'atteindre...
(Au moins ils couvrent ma fuite, c'est deja ca).
Apres avoir parcouru la moitie de la distance qui me separait de nos tranchees, je stoppai ma course, et me retournai pour juger du sort des malheureux guerriers que j'avais laisse la-bas.
(Bah oui, je me ramollis, moi...).
Je les vis se debattre, trancher tetes et bras, dans un chaos de fer, cris et de sang. Les sorts de terre soulevaient le sol, broyant jambes et armures, et le chef de guerre nain, bien que severement blesse, prenait part au combat. L'un des assaillants parvint toutefois a atteindre le nain blesse, et lui assena de toute sa taille (et c'est grand, un Tauren) un violent coup qui le laissa etourdi. Tout a la contemplation du spectacle, je remarquai au dernier moment un trait de foudre qui m'etait destine, et m'ecrasai au sol pour l'eviter. Lorsque je me redressai, le chef de guerre avait disparu, et mes compagnons d'armes battaient en retraite. Je me remettai en route, lorsque je percu les notes familieres des sombres melopees naines: l'un des leaders de l'Alliance venait de mourir.

Je baissai la tete, en l'honneur du defunt, tout en pestant contre ces imbeciles qui venaient de me priver d'une victoire que je voulai mienne...
(Nous nous retrouverons, Pingu, sur ce champ de bataille ou un autre, et je pourrai brandir ta tete a ton peuple, elle en vaut la peine...).

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MessagePublié: Dim 25 Déc, 2005 1:00 
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Ca y est. Ce coup-ci, je vais y passer...

Mes bras me font mal, mes doigts crispes sont agrippes a ma lance comme a un ultime espoir, le vent applique contre ma nuque, mon dos, mes cuisses, un mur impitoyable, broyant le tissu et l'acier, mon armure et mes chairs...

Je n'aurai pas du poursuivre ce tauren renegat aussi loin de nos terres; l'appel du sang, l'ivresse de la chasse et la venue promise de la Mort m'ont une nouvelle fois fait perdre toute mesure, et je me suis retrouve seul, face une embuscade de Gardiens... Passant brutalement de chasseur a proie, j'ai tente de fuir, et d'echapper a ces mages; j'ai echappe a la premiere pluie de rochers, et aux premiers eclairs, mais a present je sais que mes adversaires ne l'ont fait que par jeu, pour me laisser l'arriere-gout amer d'un espoir vain au moment de mourir. Ma monture s'est enfuie lorsque j'ai ete desarconne par un coup plus fort que les autres, et je l'ai vue s'enfuir dans la plaine... Je ne t'en veux pas, va, il est inutile que nous soyons deux a perir dans cette tourmente qui s'abat a present.

Les elfes me suivent a distance respectable, se contentant d'alimenter le maelstrom de pierre, de feu et de vent qui fait vibrer l'air que je respire a grand-peine. Ils ont raison d'ailleurs, le premier qui s'approche, je lui arrache la tete quitte a devoir le faire avec les dents, si c'est tout ce qu'il me reste! D'ailleurs, l'un d'entre eux a paye d'un bras son imprudence... Mais pour l'instant mon etre tout entier est concentre sur chaque pas vers les miens. J'ai deja traverse la plaine, et entame la montee du plateau, lorsque je m'ecroule.

Elle m'a bien eue... Elle m'a trompee, me faisant miroiter sa venue pour la mort d'un autre, et c'etait moi en fait que la Mort voulait. Elle m'en veut encore, cette garce, elle m'en veut d'avoir rallumer ce soupcon de ce qu'il faut appeler, a defaut d'autre chose, humanite, dans mon coeur desseche. Je la vois, a present, elle se rejouit, elle sourit et danse dans la poussiere et la terre soulevees par les sorts. Elle s'approche...

Mon corps decharne, ecorche par les elements, est trop lourd. Comment est-ce possible? Je n'ai pratiquement aucun muscle ou tendon, pas de graisse... Je me retourne sur le dos pour faire face a mes assaillants, qui sourient de voir la chasse achevee. Le vent retombe. Un nain s'approche, une dague aux reflets aveuglants, douloureux, dans son poing. Impossible de soulever mon arme, ou de bouger. J'observe au-dela de lui, et je la vois danser derriere le petit etre, et me sourire.

Les yeux du guerrier nain se fixent soudainement, et son bras, qui s'appretait a frapper, se fige. Je l'entends, moi aussi, ce grondement sourd, qui enfle, et qui commence a faire trembler le sol. Son regard cherche au dela du sommet de la butte, mais l'obscurite brusquement tombee semble le gener. Les nuages au-dessus de moi se teintent soudain de cuivre, des eclairs rougeoyants veinent le ciel, et l'air respire autour de nous, battant d'une pulsation reguliere qui devient plus profonde. Les Gardiens reculent de quelques pas, et je ferme les paupieres, les Norns sont la.

Le bruit des tambours emplit mon crane, j'entends des cris, une charge, l'impact d'un sort qui electrise l'air, le choc de l'acier contre l'acier, un rale, puis l'odeur du sang. Je sens que des mains me soulevent, et m'emportent a l'ecart, et le silence retombe. Le combat n'a dure que quelques instants, et il ne reste plus qu'une presence lourde, sourde, palpable. Derriere mes paupieres mi-closes, un tauren me depose sur le sol, tandis qu'un jeune grunt commence a panser mes plaies. Un grand tauren, revetu d'une armure aux couleurs de mon clan, lache a ses pieds le corps sans vie d'un mage, dont le sang se mele a celui de ceux ses compagnons qui n'ont pu fuir a temps...

Elle s'approche de moi dans un souffle, et le murmure que le vent me susurre presqu'imperceptiblement porte l'empreinte d'un sourire moqueur: "Pas encore...", puis son ombre retourne aux ombres qu'elle emporte avec elle, et entraine dans cette danse en s'eloignant.

Je me redresse peniblement, epaule par mes soigneurs, Gorgoth et Poutrelle, et me saisis de la gourde d'eau de vie que me tend War3lover. Ce dernier s'exclame, en designant mon ombre royale qui piaffe a quelques pas de moi: "Tu lui dois une fiere chandelle, sur ce coup! Quand on l'a vue revenir sans toi, on s'est bien dit qu'il y avait un probleme. Mais bon, on n'allait pas laisser passer une bonne occasion de casser de l'Allianceux, pas vrai?". "Tu m'etonnes! Tu crois que t'allais te les garder pour toi, ou quoi?" reprends Petisca, en m'assenant d'un rire tonitruant et d'une telle claque dans le dos, que Boulahouane est contraint de lancer un nouveau sort de guerison pour m'eviter de retomber dans les vappes.

Sans plus attendre, K-nibal reprend la route, et notre troupe s'ebranle tandis que je me hisse en selle. Alors que nous nous eloignons, je jette un dernier regard a la plaine que je viens de traverser, et me repasse ces mots a mi-voix: "...pas encore..."

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MessagePublié: Jeu 16 Nov, 2006 2:49 
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Quoi que je fasse, elle n'est jamais satisfaite. Une maitresse comme elle, je n'en veux plus. Elle a promis pourtant. Au debut, cinquante ames, qu'elle m'a dit. Puis au moment d'achever le dernier, elle reclama plus d'ames. Apparemment, prix du rachat d'une ame avait augmente, parce que j'etais trop lent. Est ce ma faute a moi, si je suis dur au mal, mais si faible? Surement, je me suis dit. Alors j'ai travaille, besogne, tachant au plus vite de lui offrir plus. Une fois a la centieme victime, elle a a nouveau invoque cette foutue inflation. Malgr semble avoir un drole de sens de l'humour, me dit elle alors. J'ai souri tristement, et repris ma terrible ouvrage, et l'histoire s'est repetee pour la troisieme fois. Au jour d'oter la deux centieme vie des habitants de ces terres, je sais qu'elle va revenir, et je sais ce qu'elle va dire.

J'ai arpente ces terres durant des annees, participe a des conflits gigantesques, ecrase des innocents et vu mes amis et allies perir avec peur, fierte ou honte, selon leur complexion. J'ai assiste aux tourments des vivants, a leurs moments de tendresse, a leur farouche volonte de combattre, de s'acharner face a l'adversite ultime de sa venue, et perdre. J'ai vu la douceur des plaines du pays gnome, la majeste des terres taurens, la rudesse du desert grunt, et la fierte humaine, la vanite et la grandeur de tous ces peuples. Et aujourd'hui, a l'heure de voir ma part du pacte accomplie pour la quatrieme fois, je sais deux choses: elle va mentir a nouveau, et je ne veux plus continuer.

Le guerrier qui me fait face est extenue, il peut a peine lever son arme. Il a resiste longtemps, mais son armure n'est plus qu'un souvenir, et son epee brisee n'inspire aucun espoir. Mon geste a demi esquisse s'est arrete, et Crovax ne l'a pas encore vu. Il attends le tourbillon de vent qui ne va pas manquer de balayer cet etre. L'humain, lui, m'observe. Il a compris. Mon bras retombe le long de mon corps, et, lentement, je tourne les talons, et m'eloigne. J'ai a peine fait quelques pas qu'un rale parvient a mes oreilles. A moins ne suis-je pas responsable de celui-la.

Ce soir, au campement, je crois qu'ils ont compris. J'ai vu Crovax m'observer en silence, avec ce qui semblait de la tristesse; je pense qu'il ne dira rien a K-nibal, mais il doute. Il a raison. Je ne peux pas faire ca a ceux qui restent de mes camarades. Me levant en silence, je traverse le camp, et penetre dans la tente de notre chef. Les autres officiers s'y trouvent deja, etudiant les plans d'amelioration de Naglimur, et Petisca peste, parce que sa chambre sera acote de celle de Robert le Depiauteur, et que les odeurs de tannerie, meme un grunt, ca l'empeche de dormir. K recoit des missives d'emissaires d'autres clans de la Confederation, delegant a War3lover, son second, la responsabilite de l'administration courante du clan. A voir son visage defait, on devine que le mage est plus a l'aise sur le champ de bataille, et prefererait cent fois affronter dix Klones, que nos dix officiers.

Je m'approche de K-nibal, alors qu'un envoye WGT lui remets les dernieres informations du front. Je detache la broche qui retient ma cape, et lui tend l'entrelac metallique, symbole de mon rang parmi les Norns. J'attends, la main tendue, pendant qu'il lit la missive. Lentement, il abaisse les feuillets, et demande, d'un air agace: "Qu'est ce que ca veut dire?".
"Nous avons lutte ensemble longtemps, mon capitaine, et souhaiterai, au nom de cette anciennete, m'entretenir avec toi en prive."
"Je n'ai rien a cacher a nos freres, Pindesucre. Si tu as quelque chose a dire, parle devant eux." Son regard s'est fait dur, et un profond soupir m'echappe. Ce sera plus dur que je le pensais. Ils m'observent a present. Sauf Petisca qui peste sur le respect du aux anciens, et qu'une odeur pareille, c'est bon pour un Troll, et encore... avant de s'interrompre.
"K-nibal notre chef, je renonce aujourd'hui a mes fonctions d'officier des Norns. Je te demande de bien vouloir me trouver un remplacant, et je sais qu'il ne manque pas de guerriers de valeur dans nos rangs pour reprendre ce flambeau, et en preserver la flamme mieux que je n'ai su le faire." En ces termes, je m'adresse au grand Tauren. J'espere qu'en gardant un formalisme idiot, j'eviterai des questions genantes. Son visage est impassible, et il ne prends toujours pas mon insigne. Je ne sais litteralement pas sur quel pied danser, faisant passer mon poids d'un pieds sur l'autre; j'inspire un immense bol d'air.
"Je te demande egalement de prendre acte de mon depart des Norns."
Cette fois, son regard semble se troubler, mais peut etre est ce mon imagination... Il se retourne, pensif, tout en rendant a l'envoyer ses papiers.
"Retourne chez ton chef, et dis lui que tout sera pret en temps voulu."
Ca ne s'est pas si mal passe, apres tout. Je recule, et me dirige vers la sortie. Au moment de deposer mon insigne sur la table, K-nibal m'interpelle.
"Pourquoi?"
Interdit, le poids qui s'etait envole a tire d'aile de ratterrir brutalement sur mes epaules. Un ange passe, avant de s'enfuir effraye par l'auditoire.
"Je ne veux plus tuer. Je ne veux plus prendre part a ces massacres. Je ne peux plus, et je ne suis pas fait pour ca..." Je reprends mon souffle. "Je m'en vais, je n'ai jamais ete fait pour ca, regardez moi! Hiti est un meilleur lanceur de sort, et je serai bien incapable de vaincre Estihi dans le moindre face a face, je suis moins malin que nos ash'amans, et moins fort que nos eclaireurs! Vous n'y perdrez rien!".
Ma voix s'est presque transformee en plainte. Je me sens pathetique, a trahir ainsi mon peuple, mes freres, ma seule famille en Lorndor. Je n'ose quitter des yeux le grand Tauren, de peur de surprendre le reproche dans le regard de mes anciens compagnons d'armes. "Je t'en prie, laisse moi partir, et accomplir ce qu'il me reste de destin ici-bas." Mon menton tombe sur ma poitrine, et je chuchote presque ces mots. "Je dois retourner d'ou je viens, mon ami, je dois essayer de retrouver la part d'ame en moi dont vous avez reveille l'etincelle. C'est un combat qui m'appartient, et dont je ne reviendrai pas... mais ou que je finisse, et jusqu'a la fin de ma damnation, je resterai pres de vous en pensee."

J'ai quitte le campement au milieu de la nuit, pour eviter d'avoir a rencontrer quelque ancien compagnon desireux de me retenir, ou m'insulter.


Arrive sur les hautes terres du Royaume Undead, j'ai depose mes affaires au sol. Surplombant les terres mortes, je me suis arrete un long moment, contemplant un territoire que j'ai defendu, des etres qui se sont accroches a une non-vie dans l'espoir illusoire d'etre enfin eux-meme, et qui, pour certains, y sont parvenus. Avec un profond soupir, j'en ai detache mes yeux, et entame de deposer mes armes et armure sur le sol. Tracant au sol un pentacle complique, le front plisse sous l'effort de concentration, j'essaye de ne pas penser a toutes ces aventures vecues au cours de mon existence, et a tous ces visages familiers, amis ou ennemis. Je repense aux membres de mon clan, a mon chef, a War3lover, le premier des Norns que j'ai connu, a Jorund, Vulkar et Barbak, que je vais rejoindre dans l'oubli du temps, et a tous les nouveuax que j'ai vu grandir et gagner en assurance. Fixant un instant mes phalanges blanchies d'ou s'echappe la poussiere fine qui sert a tracer les cercles, je souris tristement... "et dire que j'ai cru qu''il me suffisait d'etre deja mort pour survivre a tous... quelle vanite...". Ce sourire melancolique s'elargit a la pensee de ceux que j'ai combattu, et qui m'ont parfois vaincu. Le rire fier et orgueilleux de Pingu, les piques facetieuses de Magicmaster, l'arrogance de Guu-Sama, la cruelle beaute des Drows et des premiers d'entre eux, Tcherno et Argowal, et tant d'autres dont les visages se perdent dans ma memoire deficiente, Elandriel Falagorn, Prince Noir, Hole Master, Jcette, Kromack, Youss, Jungix, Kiskai, PiK, Keizer, Imdeo, tous se melent et finissent par composer un visage immense et composite. A mesure que mes doigts se font plus surs, et que ma resolution grandit, je me mets a esperer voir apparaitre Symoney ou Amon, et revoir une derniere fois Seytahn et sous regard lors de mysteres et d'espieglerie. "Ou trouve-t'on un Templar quand on en a besoin?" marmone-je dans ma barbe. L'idee saugrenue que j'aimerai que l'on vienne fleurir ma tombe me traverse une seconde l'esprit.
Mon ouvrage enfin achevee, je me redresse, et me debarasse des dernieres hardes qui me recouvrent. L'invocation commence, et l'ombre commence a recouvrir a le ciel. Les mots secrets que j'ai decouvert dans le chateau des elfes et dans les bibliotheques des differents chateaux que j'ai "visite" trouvent enfin leur sens, et je sais quoi dire. Fremissants, ils s'echappent, flottants avec fureur d'etre prononces, m'entourent, effleurent les cercles et s'y incrustent en bruissant d'energie. Les lueurs etranges projetent un halo inquietant, mais je ne faiblis pas. Ma bouche seche continue a debiter le flot, et l'air se trouble. Au centre du pentacle, une forme apparait, s'eleve, grandit, se deploie jusqu'aux bords exterieurs, et un instant, mais un instant seulement, je crains de ne liberer sur ce monde une puissance que je ne controlerai pas. Informe, elle me toise de toute sa hauteur, et semble se moquer de moi. J'acheve, au bord de l'epuisement, le dernier des mots, avant de me laisser tomber a genoux.
"Tu sais pourquoi nous sommes la. Fais ton office, et finissons en". Un eclat de rire de tonnerre fait trembler le sol, et je fremis. Et s'il me refusait cette grace? Non, il ne le peut pas, les elfes s'y connaissent en la matiere... Une main immense apparait, fine et puissante, chargee d'obscurite, et m'intime d'approcher. Je franchis les barrieres de protection, et le froid m'entoure. Une decharge sourde, un bruit, et et je reste interdit. Mon corps se desagrege, je le sens. Grain par grain, chaque os de mon corps se decompose au souffle des vents qui se dechainent dehors, tandis que l'ombre se disperse, avec une legere carresse sur mon visage. Je tombe au sol a la renverse. Amusant, je vois mes hanches. Puis mon esprit cesse de s'attarder sur ce monde, lorsque je l'apercois, mon aimee, qui me souleve la tete, et porte a mes levres une coupe d'eau. Si douce, elle est enfin la. Elle me sourit, et me prend par la main et m'emmene vers la clarte des landes de l'autre monde.
En haut de la colline, il ne reste qu'une ombre royale hurlant a la mort et un tas de vetements. Et un petit tas de cendres que le vent acheve d'enlever du Lorndor.


Epilogue.
Ca y est, j’ai enfin, malgré moi, réussi à réveiller les ombres de ma mémoire, et a recoller les morceaux du puzzle. A présent, je n’ai plus a chercher de raison de me battre, plus besoin de trouver le réconfort dans la défense des miens ; ma route est tracée à présent, et le temps est mon allie. Cela, je l’ai toujours su, c’est l’avantage d’être un mort-vivant.

La végétation se fait plus dense, et j’ai du mal a progresser, tranchant les herbes hautes et les lianes qui me freinent, a grand renfort de ahanements. Cela ne semble pas la gêner, elle disparaît régulièrement de ma vue, sans un bruit, masquée par les troncs et les arbustes, et a chaque fois qu’elle s’arrête pour vérifier que je suis le rythme, je me sens bruyant, brutal, déplace. Elle est presque féline, ombre dans sa foret, que ma présence semble offenser. Il me semble parfois que les plantes se liguent pour m’entraver ; je suis sur que cette branche s’est abaissée au dernier moment pour me gifler…

Elle sourit, et se moque de moi, dans ce sourire qui n’appartient qu’a elle, et que seuls ses yeux trahissent. Est-ce une épreuve de plus ? C’est elle qui tenait à revenir ici, moi, au lieu de trébucher sur les racines, et m’écorcher aux ronces, j’aurai pu continuer à vivre, ou plutôt habiter, près de la famille de Deux-Taille. A cette pensée, je me rembrunis. Je revois les flammes, et les ruine calcinées de la demeure du nain, et cette odeur, que jadis j’affectionnais, et qui aujourd’hui me soulève le cœur a sa seule pensée. Mon bras s’est arrête au moment ou ces images m’assaillent, et ma respiration s’accélère ; je sens mon regard brûler, se voiler, et un profond soupir s’échappe.
« Nous ferions mieux de nous arrêter », dit elle en posant sa main sur ma poitrine. Je ne l’ai évidemment pas entendue approcher. Je la regarde, et la tristesse que je lis dans ses yeux me force à me montrer bravache.
« Ne dis pas n’importe quoi, si je m’assieds ou que ce soit ici, et que je te perds de vue, je ne pourrai plus te trouver »
« Qu’importe, réponds-elle en souriant, moi, je saurai te retrouver. »

Un léger feu nous éclaire. Nous sommes entoures par des chênes centenaire, et la lumière de la lune ne parvient pas jusqu'à nous. La foret est cependant moins agressive, elle semble m’avoir enfin accepte, et je n’ai pas froid. Allonge sur le sol, je laisse mes pensées remonter et se perdre dans la frondaison, chaque branche remontant plus loin, chaque fourche voilant davantage la trame d’ombre rassurante qui nous protège. Des visages et des noms etranges resonnent dans mon esprit. Des chateaux en feu, des scenes de combat et de massacre, des etendards sanglent et des chants de marche se melent.
« Tout va bien? » me demande t’elle inquiete.
« Ca va, je rêvais ».



[Merci a tous pour cette belle aventure, a DA et Cerb en premier lieu, a tous les amateurs de jeu fair-play et respectueux de leur adversaire, a tous les Norns, a tous les Klones, les WGT, les DTC, les Ewig, les Templars et Hirdeors, a tous ces clans que j'ai combattu et au cote desquels j'ai lutte, aux Vamps et aux Lucifels, et tout ceux que j'oublie.
Deux ans de jeu de role, c'est beaucoup, et la vie a aussi pris le dessus, de la plus moche des manieres. Mes priorites ont change par la force des choses, et je ne puis continuer a participer a l'histoire du Lonrdor. Ah bas, je ne manquerai pas beaucoup. Un dernier mot a l'attention des Norns, que j'ai eu le plaisir de rejoindre tres tot, de voir grandir et murir, s'elargir et lutter, gagner et perdre, toujours avec dignite et honneur, et je leur adresse a tous mes remerciements les plus sinceres, et souhaite qu'ils restent aussi longtemps que possible tels qu'ils sont, et ne diluent pas leur identite dans le temps... ]

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MessagePublié: Jeu 16 Nov, 2006 7:30 
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L'info circulait dans le Lorndor que pindesucre allait disparaître. Au bout d'un moment cette nouvelle arriva aux oreilles du nain qu'était amon. Un petit serrement au coeur il s'exclama.
"- Ben non alors ! Qui vais-je bombarder de fleurs maintenant ? ! Si on peut même plus compter sur ses meilleurs ennemis."

[Moi jte regretterai. =( Tu devais être le méchant le plus fairplay et sympa que j'aie eu l'occasion d'apprécier avec Maraboo.]

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amon, templier, porteur de la mémoire du clan LGNL
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jecht est gay!


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MessagePublié: Sam 27 Jan, 2007 0:39 
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Croqueuse de Chroniques
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Inscrit le: Ven 11 Mars, 2005 17:53
Messages: 4806
Localisation: Sous Terre
Pliée en deux par le chagrin, Seytahn déposa un bouquet sur la tombe de Pindesucre, enfin, à côté de ce qu'il restait des cendres éparpillées par le vent...

Pourquoi venait-elle si tardivement manifester ici la marque de son affection pour celui qui avait toujours été discrètement à ses côtés ?

Parce qu'elle avait complètement zappé cet évènement.


"Décidémment si je loupe des choses importantes comme celles-là, c'est que je dois pas avoir toute ma tête" se dit-elle.

Elle s'allongea, tranquillement, et repensa aux rares mais précieuses paroles de Pindesucre, qu'elle avait eu la chance de rencontrer dés son arrivée sur la place publique, quand il lui donnait son avis à propos de son histoire. Elle repensa à ses joies toutes les fois où elle le croisait sur le champ de bataille.

Elle regretta le manque de temps de n'en avoir pas assez profité.

Heureusement, il reste ses magnifiques textes... et le plaisir de croiser parfois son esprit en Lorndor.


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The the : Armageddon Days are Here (Again)
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MessagePublié: Sam 27 Jan, 2007 1:42 
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Nain râleur
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Inscrit le: Sam 04 Déc, 2004 23:30
Messages: 2031
Localisation: En retraite
* Apprenant cette nouvelle, le nain maugréa : *

Mais tête de con ! Qui vais-je bien pouvoir trouver comme adversaire digne de ce nom ? Qu'y part quand je repasse faire un tour ! Mais quel con !

[hrp : a moi aussi tu va me manqué, même si tu ne fais que me suivre en fait. Tu fait vraiment parti des seigneur du Lordnor pour moi, peut etre le hordeux, avec Nyark, en qui j'ai eut et j'ai toujours le plus de respect. Nous ne t'oublierons pas !

_________________
De retour en IRL

heureux retraité coulant des jours paisibles dans un monde lointain


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MessagePublié: Sam 27 Jan, 2007 21:59 
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Héros Mythique
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Inscrit le: Lun 17 Oct, 2005 15:41
Messages: 671
Localisation: Chez les [NORNS]
Zayl écouté ces derniers, lui qui n'aime guère ces nains ou autres belles races de l'alliance, il ne put s'empecher d'aimer ces etres ui avaient du respect pour son ancien compagnon.

Tu nous manques a tous, dit-il

Le Troll leva les yeux vers le ciel et ne put s'empecher de faire couler une larme, c'était la troisième fois de sa vie qu'il pleura pour une personne.
Il vit soudain le visage de Pindesucre se former entre les étoiles, qui semblait lui sourire.

Zayl réprima un sourire et vit la l'undead s'effacer peu à peu.


Tu nous manques a tous.

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