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 Sujet du message: Honjyn : Le journal manuscrit.
MessagePublié: Ven 19 Mars, 2010 16:53 
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[Honjyn - Undead]

Jour premier suivant la renaissance,

Enfin, renaissance est un bien grand mot pour qualifier ce qui vient de m'arriver ! Je savais que j'étais une buse, mais pas au point de me faire avoir par une attaque aussi minable... Je m'explique, cher journal, puisque tu es le seul à m'écouter sans te payer ma fiole : Je sortais tout juste d'une taverne dont le nom m'échappe aujourd'hui - et n'allons pas dire que ma consommation d'alcool a quelque chose à voir dans cet oubli - où je m'étais rendu pour fêter la création du clan des héritiers de J-Anya'. J'étais particulièrement content d'appartenir à ce tout nouveau clan, c'était pour moi l'occasion d'accéder à un poste de standing supérieur. Puisqu'à sa création il n'était composé, en me comptant, que de cinq membres, j'avais peut-être une chance de figurer dans son top 10. À ma sortie du bar donc, j'étais sans doute un peu trop "ému" par le bonheur dont j'allais bientôt bénéficier, le genre d'émotion qui vous fait marcher de travers et gerber partout si vous voyez ce que je veux dire... Si bien que, lorsque deux rapineurs vinrent m'assommer pour me subtiliser ma bourse, je ne pus me défendre efficacement. Certains mauvais plaisants vous assureront que, même en temps normal, je n'aurais pas pu me défendre efficacement. Je vous engage à ne pas croire ces gens-là. Les archives de l'époque témoigneront de mes grandes aptitudes martiales. Enfin bref...

Une fois qu'ils m'eurent solidement attaché, ils me volèrent l'intégralité de mes biens en ne me laissant que la bague de mes fiançailles, seul souvenir actuel de ma précédente vie. Lorsque mes poches furent aussi vides que la caboche d'un ogre des collines issu d'une union consanguine, ils me jetèrent dans le premier ravin qu'ils croisèrent sur leur route. Sais-tu, journal adoré, ce qui est le plus déprimant dans la condition mort-vivante ? C'est de ne point pouvoir mourir ! Si, à cet instant, j'avais été une tout autre créature, le choc causé par ma chute m'aurait tué. En bon mort-vivant, je survécus à cette chute, non sans me transformer en véritable puzzle d'ossements. Dès lors, une petite dizaine d'années s'écoula sans que ma présence soit soupçonnée par quiconque. Contrairement à mes attentes, personne ne signala ma disparition, il est donc naturel qu'aucune expédition de sauvetage ne parvint jusqu'à moi. Encore une fois, une personne mortelle aurait fini par périr de faim au bout de quelques jours : En bon mort-vivant, je survécus, non sans que ma condition physique, déjà mauvaise à l'époque, ne pâtisse de cette absence prolongée d'alimentation. Maintenant que je suis ressorti de cet immonde mouroir, je suis aussi puissant qu'un merdaillon de moucheron neurasthénique, et je n'ai pas un sou vaillant ! Je reviens à la (demi)vie, mais à quel prix ? Je t'expliquerai un autre jour comment j'ai réussi à me sortir seul de ce guêpier.

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Dernière édition par Honjyn le Ven 19 Mars, 2010 18:19, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Honjyn : Le journal manuscrit.
MessagePublié: Ven 19 Mars, 2010 17:51 
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Jour second suivant la renaissance, retour sur de vieux penchants S.M.

Hasard heureux ? Alors que ma vieille carcasse écumait les terres du Lorndor dans l'indifférence générale, survint la première rencontre qui aillait orienter mon destin dans une direction connue seulement des dieux... On m'accosta en ces termes : "C'est toi Honjyn ?". Le croiras-tu, cher journal, si je t'annonce le nom de celle qui m'adressa la parole ? C'était J.Lau, mon ancienne maîtresse ! Oh, c'est vrai que toi et moi, nous ne nous connaissons pas depuis bien longtemps ; les liens épistolaires qui nous unissent ne datent pas encore de deux jours. Ainsi, le nom de J.Lau ne saurait être pour toi la source d'un petit bonheur masochiste, le même qui m'anime à l'instant. Parce que tu es de bonne compagnie, je vais de ce pas te dresser un portrait de la demoiselle. Elle fut la première à m'accueillir lors de mon arrivée dans le clan [RévolT]. Alors que je la croyais de bonne foi, elle me secoua au détour d'un couloir pour me dépouiller de ma piètre fortune, pour finalement s'en aller en sifflotant. À cet instant je l'ai trouvée si belle, si autoritaire, si inspirée... enfin, si bandante pour enfin lâcher le mot honteux, que je décidais de me mettre à son service. Ensemble, nous fondîmes la J.Lau, Honjyn & cie, banque fictive visant à délester les nouveaux adhérents de leurs "P.O. en trop". Nous considérions à l'époque que chaque P.O. n'étant pas en notre possession pouvait être considéré comme un "P.O. en trop". Plus tard, lorsque nous désertâmes la Révolte des Assassins, il fut question de fonder le clan des héritiers de J-Anya'. Et, pour le coup, tu connais la suite mon cher journal. La taverne, l'attaque des brigands, tout ça...


"C'est toi Honjyn ?" me demanda donc ma maîtresse. Surpris par cette rencontre fortuite, je ne cherchais même pas à expliquer mon absence d'une petite dizaine d'années. Je lui assurais, en bafouillant comme un gosse, de mon entière adoration. Je décrétais, aussi crédible qu'un pot de yaourt, n'avoir pensé qu'à elle, chaque seconde de chaque minute de chaque jour, etc. Je renouvelais, tremblant de honte, mon serment d'allégeance. Cela dut faire son petit effet. J.Lau me trouva de tout évidence bien minable puisqu'elle me laissa quelques fioles vitales avant de me quitter sans mot dire. Ô, journal aimé, gardien de mes secrets, connais-tu plus humiliant traitement ? Heureusement, mes goûts sexuels étant ce qu'ils sont, ce dédain dont j'étais la cible rendait ma maîtresse encore plus sexy qu'auparavant. Je décidais de me surpasser pour plus tard l'impressionner. Il me fallait évoluer, et pour cela casser du streu-mon à la pelle. J'avisais dans ce but un élémentaire de terre. Furieux comme un loup-garou, je m'élançais sur lui. Le coquin, du haut de son level 1, me tenait tête et me rendait coup pour coup. Enfin, la victoire se profilait, il était à ma merci, quand soudain :

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Sur la vie de tata Gertrude, mon très cher confident : J.Lau venait d'achever ce ridicule petite monstre qui agonisait à mes pieds, et que je m'apprêtais à occire ! Cela me fit un peu mal de devoir m'asseoir sur la prime que m'aurait rapporté la tête de la bête, mais au moins, je pus m'assurer de la conservation du caractère de ma maîtresse. Toujours aussi délicieusement vénale : Pour sûr la plus abrupte des vampirettes de tout le Lorndor ! Alors que je la regardais partir en sifflotant, un élémentaire de feu me transforma en chipolata. Les soigneurs-volontaires eurent fort à faire contre les flammes. C'était mon premier rapatriement vers le royaume undead depuis ma renaissance, et j'imagine que ce ne sera pas le dernier...

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 Sujet du message: Re: Honjyn : Le journal manuscrit.
MessagePublié: Sam 20 Mars, 2010 12:57 
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Jour troisième suivant la renaissance, le rappel de ma vilénie

"Le rappel de ma vilénie" : Ça sonne plutôt pas mal, non ? J'aime beaucoup le fait d'avoir à trouver un titre accrocheur pour chaque début de chapitre ; en plus, il est certain que ça te donne du cachet, cher journal ! J'avoue qu'en ce moment, c'est assez facile pour moi puisqu'il m'arrive pas mal de trucs intéressants. Les annonces risquent fort d'être moins impressionnantes les jours pour lesquels je n'aurai rien de glorieux à te raconter. Par exemple, je m'imagine mal inventer une jolie accroche pour le jour ou j'aurai une gastroentérite. "Par devant ? Par derrière ? Le suspense à la sortie du tunnel !". Peut-être... Enfin, je verrai sur pièce.


Le plus important est de t'expliquer en quoi cette journée fut pour moi l'occasion d'une réminiscence honteuse. Tout commença lorsque je décidais de partir à l'aventure. Mon expérience d'hier avec l'allumette sur pattes fut désagréable pour mon ego, assez en tout cas pour que je me décide à prendre une revanche sur une bonne partie du bestiaire de Lorndor. Profitant de la technologie magique de la téléportation, je quittais promptement la sécurité de la nécropole pour me rendre en terre sauvage. Enfin, pas trop loin quand même, histoire que les ambulanciers n'aient pas trop de route à faire pour me ramener à bon port lorsque, finalement, je me serai fait désosser. Surprise ! Les étendues vierges que je m'apprêtais à découvrir ne me parurent pas si vierges que ça. Je ne sais pas ce qui s'est passé pendant mon absence, mais c'est carrément devenu la maxi zone résidentielle pour clans bourgeois. Je ne te ferais pas l'affront, journal mon ami, de te remplir des descriptions de tout ce bling-bling, mais sache que ça n'a plus rien à voir avec les quatre planches moisies qui symbolisaient, à mon époque, les maisons de clans. Là, on a affaire à de la pierre qui scintille au soleil, à des entrée monumentales réglementées et payantes, à des corrals surpeuplés de pur-sangs, etc. On dirait que de nos jours, la guerre ne vaut plus que pour se payer une girouette en or à placer en haut de son Donjon de granite. Tant de luxe m'effraie... S'il y a bien une motivation plus inhumaine que la seule bestialité, c'est bien l'appât du gain.

J'aurais mieux fait d'écouter mon instinct et de me tirer de ce coin pourri par le fric pour aller m'inscrire au Parti Communiste Lorndorien. Seulement, je n'ai jamais su faire les choses au moment opportun. Au détour d'une ruelle - car oui, il y a des ruelles - je rencontrais une grunte dont la silhouette m'était familière. C'était Jcette, la personne que je n'aurais pas soupçonnée trouver sur ma route, même dans mes cauchemars les plus pessimistes. Rappelons tout de même, même si tu es déjà au courant cher journal, que je ne suis rien de moins qu'un traitre à la cause RévolT. Si les actions d'éclats se perdent aisément dans les méandres du temps, les scélératesses ont souvent une plus grande pénétration dans les mémoires. Serrant mes fesses décharnées à souhait, je prenais un air dégagé en espérant que la colossale dame (je devais lui arriver à mi-mollet) ne me reconnaisse pas. Peine perdue ! Un "On se connait, non ?" retentit à mes oreilles, il n'en fallut pas plus à mes muscles sphincters pour lâchement m'abandonner. Je m'imaginais mal lancer une conversation sur un banal "Hey ! Comment ça va ?" Sous peine de me voir rétorquer un très cynique "Bien, très bien... Et toi, comment ça va ? Je ne t'ai pas revu depuis, hum... Laisse-moi réfléchir... Ta trahison !". Par bonheur, la providence m'envoya un sujet de conversation sentimental. Peut-être cela pouvait-il adoucir les tensions. En réalité, maintenant que j'écris ça à tête reposée, je crois que les tensions venaient surtout de mon côté.

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Ainsi donc, la bague que ma concubine m'avait offert m'engageait à parler d'amour à l'une des guerrières les plus fortes de tout le pays. Drôle d'ironie. Sur l'instant, je n'y pensais pas et je posais ma question : "Tiens salut Jcette ! Aya va bien ? J'ai hâte de revoir ma petite femme..." Je m'attendais à tout sauf à l'annonce du décès de ma petite touplitoui à la crème. Fondant en larme comme une madeleine, je courais dans tous les sens et me roulais par terre comme un hystérique. Oh, tu peux penser, journal sévère, que c'était vraiment une réaction de lopette ! On ne sait jamais comment on va réagir dans un moment pareil. Celui qui a dit que les Undead étaient à l'abri des sentiments négatifs est un crétin !

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 Sujet du message: Re: Honjyn : Le journal manuscrit.
MessagePublié: Mar 23 Mars, 2010 22:39 
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Jour quatrième suivant la renaissance, la fuite

Oh, je te sens inquiet ! Ne t'en fais pas, cher journal, ce titre peu avenant n'annonce en rien l'ennuyeuse description de mes problèmes de plomberie. Je t'estime trop pour me servir de tes pages comme d'une liste de tout ce qui cloche dans l'aménagement de ma crypte. Quoique, puisqu'on en parle, faut quand même dire que la fosse sceptique... Ça va, ne t'énerve pas, je plaisantais... La fuite, c'est ce que j'ai pris en apprenant la nouvelle du décès de feu mon épouse. J'avoue avoir toujours été faible face à l'adversité, aussi n'ai-je pas pu prendre une décision rationnelle en entendant les dures paroles de Jcette. Un autre que moi, d'un caractère sensiblement plus affirmé, aurait demandé quelques précisions sur les circonstances de cette brutale disparition. Eh bien, qu'il ne se gène pas pour le faire, cet autre ! Moi, je m'en remets à la folie douce et à l'insouciance, et ça ne me réussit pas si mal... Ne va pas croire, ô journal inquisiteur, que la disparition de ma bien-aimée me laisse aussi froid que le cœur d'un banquier gobelin. C'est simplement que je préfère occulter cela un moment. D'ailleurs, puisqu'elle est morte, rien ne presse... Il sera toujours temps, le jour où le fin mot de l'histoire me parviendra, de faire une descente dans la planque de ses assassins pour régler ça à la sauvage, un arc dans chaque main ; bien qu'il soit peu pratique d'avoir un arc dans la main gauche quand on veut bander celui qu'on tient dans la droite, et réciproquement. Enfin, je me comprends...

Je devais donc à mon humeur aisément changeante, digne de celle d'un malade souffrant de troubles bipolaires, d'encore être un minimum enthousiaste dans ma quête d'un monstre à terrasser. Je n'avais pourtant aucune raison de me sentir à la fête : Je m'étais totalement perdu à l'est d'un royaume inconnu, on entendait des grognements de créatures bizarres de tous côtés, j'avais oublié d'acheter un parchemin de téléportation pour éventuellement battre en retraite si les choses tournaient au vinaigre et, accessoirement, ma femme était raide comme un piquet de tente... Mais à part ces ridicules désagréments, rien de grave ! Franchement de quoi avais-je à me plaindre ? Pour me redonner un peu de courage, je fredonnais un air déjà désuet de mon temps, donc complètement ringard à l'époque actuelle... En parlant de tendance musicale, une goule de mes amies me disait tantôt que la nouvelle mode s'appelait la "skeletonik", une danse syncopée qui se pratique surtout avec les bras ; par curiosité, je m'y suis essayé. Mon verdict est le suivant : Je n'ai rien contre les pratiques modernes, mais au vu de l'état de délabrement physique des habitants du royaume undead, il vaut mieux prévoir un casque de chantier si l'on envisage de se rendre en boîte de nuit. Sans cette précaution, il n'est pas rare de se manger au vol l'humérus ou le radius de sa partenaire de danse. Mais je m'égare, revenons à la chasse...


Je foulais justement le sol d'une plaine riche en monstruosités diverses. Promptement, je me cachais pour les dénombrer - oui, journal incrédule, il est tout à fait possible de se dissimuler sur une plaine, ne va pas croire que j'enjolive mon récit... Il y en avait de toutes les formes et de toutes les tailles. Il s'agissait de ne point se tromper de cible. Je sortais alors mon guide, sobrement intitulé la chasse pour les nuls afin de comparer aux illustrations de ce livre les bestioles immondes qu'il m'était donné de voir sur l'instant :

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Hum... En dernier recours, peut-être.

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C'est à dire que... Vous savez, je débute.

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Non, j'crois qu'ça va pas le faire là.

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VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI !?!

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Ah ! Je crois que nous avons un gagnant. En plus ça va me permettre de me venger de son grand frère. Ouais, celui qui m'avait pris pour une chaufferette.

Animé d'une rage vengeresse, je m'élançais vers le monstre en criant "yataaaah!!!". Peut-être pensais-je l'impressionner... D'un geste vif, rapide, hâtif et avec célérité, je sortais mon épée de son fourreau pour foncer sur la bête. Il faudra d'ailleurs que je m'explique comment j'espérais "blesser" un élémentaire de feu, qui par définition est immatériel, avec un simple bout de ferraille. Loin de m'en soucier, j'attaquais sans discontinuer. Effectivement, l'élémentaire ne semblait pas souffrir de mes attaques fougueuses, il se riait de moi. La mort dans l'âme, j'étais obligé d'utiliser les fioles vitales que ma maîtresse J.Lau m'avait donné. Tu me diras, cher journal, elles sont justement faites pour ça. En effet... Mais ces fioles avaient effleuré la peau de ma patronne adulée, et j'aurais aimé les conserver en l'état. Même un bout d'ongle de son gros orteil aurait pu faire mon bonheur si je l'avais possédé, alors ces fioles... Il me coûtait de les gaspiller pour triompher d'un vulgaire pétard mouillé. Cependant, elles avaient admirablement rempli leur rôle et je (re)prenais l'avantage dans le combat. Quand soudain, et là je sens que c'est un gag qui va devenir récurent :

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J'étais dépité, j'avais passé tellement de temps à affronter ce monstre et voilà qu'un guerrier inconnu l'éteignait à la manière d'une simple bougie, en soufflant dessus. Et devant moi en plus, comme pour mieux m'humilier ! Je ne pus en souffrir davantage, je décidais d'abandonner la chasse, pour un moment du moins. Mais la chasse, elle, n'avait pas dans l'idée de me laisser partir si facilement.

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 Sujet du message: Re: Honjyn : Le journal manuscrit.
MessagePublié: Sam 27 Mars, 2010 13:09 
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Jour quatrième suivant la renaissance, le licenciement, partie première

Le doute n'était pas permis, mon excursion d'hier m'a valu un autre voyage en civière (ce doit être le moyen de transport le plus en vogue en Lorndor) et un bref séjour au dispensaire du royaume undead. Après que le chirurgien, usant d'un trait d'esprit qui me laissa de glace, m'eut demandé si une carte de fidélité m'intéressait, il me laissa regagner la tranquillité relative et humide de mon modeste caveau. Oui, très cher confident de mes mésaventures, j'habite pour l'instant un quartier pauvre de la nécropole. Les résidences des classes modestes de notre société, celles-là même qui sont situées aux abords des portes, n'offrent ni agrément ni sécurité. Je te laisse deviner ce que leur position géographique implique en cas d'incursion ennemie... Malgré mes appréhensions, je regagnais mon domicile, flanqué d'une joie proportionnelle à l'étendue de mes succès à la chasse.

Devant ma porte, je trouvais un exemplaire de la Gazette du Lorndor que je me pris à lire avec attention pour parfaire ma connaissance de ces terres qui avaient continué à vivre pendant les dix années que je pourrissais dans mon trou. Au cours de ma lecture, les plus naïves exclamations sortirent de ma bouche, elles eussent certainement fait sourire plus d'un héros s'il s'en était trouvé quelques uns dans les parages : "Comment ? Yorek n'a plus la rune apo ?" ; "Super ! Les Nemesis ne sont plus de la partie !" ; "Tiens ? C'est quoi le Kraal ?" ; "Mmh... Le préfet de l'assassinat accuse le ministre du tankage d'être de mauvaise foi... Les... assassins ?" Et j'en passe... Ce monde me semblait obscur, les évolutions sociales et politiques me dépassaient. En une simple décennie d'absence, j'étais devenu un homme du passé, un fossile : L'archétype du vieux con, mais à un détail prés, celui d'être encore bien jeune.


Tu commences à me cerner, journal habile que tu es. Tu sais bien que de me savoir aux fraises m'offrait un très bon prétexte pour me morfondre... Eh bien, c'est sans doute ce que j'aurais fait si un évènement imprévu n'était pas venu distraire mon attention. Un corbeau voyageur m'apportait une missive. Pendant que ce volatile affectueux me montrait toute l'étendue de son amour en arrachant quelques lambeaux de ma chair putréfiée, je prenais connaissance de l'expéditeur et du contenu de la lettre : C'était J.Lau. Elle m'apprenait très simplement que ses affaires d'alchimiste étaient florissantes, du fait elle n'avait plus besoin de moi comme sous-fifre pour lui faire gagner de l'argent, et que d'ailleurs je n'avais jamais été très efficace dans cette tâche. Le texte ne s'arrêtait pas là, mais le désespoir me fit quand même interrompre ma lecture. Ainsi c'était fini ? Cette terre en pleine évolution n'avait plus besoin de moi ? Le seul travail qui me permettait (d'avoir l'impression totalement fausse) d'être utile prenait fin dès à présent ?

Non... Impossible ! Cette lettre était forcement une contrefaçon ; Elle recelait d'incohérences. La plus improbable énormité résidait en ce simple point : J.Lau ne pouvait pas s'être trouvée un travail honnête. Bien décidé à élucider cette affaire, je quittais une nouvelle fois le royaume undead avec la conviction d'avoir raison sur toute la ligne. Tu apprendras par la suite, impartial juge de ma stupidité, que j'aurais dû lire cette missive jusqu'au bout. Je me rendis au plus proche téléporteur pour me zapper à l'endroit de ma première rencontre avec ma maîtresse bien aimée. D'une voix autoritaire qui me surprit moi-même, j'ordonnais au manœuvre qui s'occupait de l'engin de me téléporter non loin de l'obélisque. Soit que mon ton lui déplut, soit que la technologie actuelle présenta toujours les même désavantages que jadis, je fut envoyé à trois plombes de l'endroit désiré.


J'allais donc vers le nord, pas que j'étais persuadé que c'était bien la direction à prendre, mais surtout parce que le sud ne m'avait pas trop réussi à ma dernière sortie du royaume. Je retrouvais le joyeux bordel qui fait tout le piquant de la zone neutre. Si il y avait bien un endroit qui n'avait pas changé, c'était bien celui là. Cette constance me rassura un peu, tout en Lorndor n'était donc pas si nouveau pour mon entendement... Comme d'habitude, on avait autant de chance en ces terres de tomber sur un bretteur psychopathe totalement cramé à l'acide que de se retrouver face au plus inoffensif des soigneurs beatniks. Le point de rendez-vous de la paix et de la guerre, sous la tutelle du grand n'importe quoi. Soudain ; tu vas être content, journal en mal d'aventure, enfin une vraie scène d'action ; Soudain, disais-je donc, une belliqueuse elfette vint prestement vers moi, dans l'idée de me raccourcir des quelques centimètres qui lui déplaisaient, ceux situés au dessus des épaules... Je pus esquiver ce coup sans trop de difficultés.

Image

L'histoire se souvient surtout des faits, et moins de ce qui en est la cause. Aussi, je n'aurais pas de honte à te confier qu'en réalité, j'avais juste glissé sur une grosse motte de tourbe, et que mon esquive perdit un peu de sa superbe lorsque mon corps disgracieux vint se vautrer dans la boue. La coquine en profita même pour me piétiner avec sa monture et me transpercer de sa lame à deux reprises. Il n'empêche que, alors que je prenais la fuite, je ne pouvais m'empêcher d'être assez fier de ma première expérience martiale. Je passe rapidement sur les détails de ma progression vers le nord, qui ne firent que me conforter dans l'idée que la zone neutre n'était rien de moins qu'une antithèse tout comme un guerrier avec une fleur dans les cheveux, ou comme un huissier avec le sourire, ou encore comme un gnome modeste... Ainsi, ceci :

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... N'empêchait pas cela :

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... Qui permettait à son tour :

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... Et dans le même quart d'heure qui plus est ! Mais je vois que j'arrive au bas de la page, signe incontestable que je m'épanche trop sur mon sort misérable. Je vais en rester là, attentif ami, mais la suite de mon histoire ne tardera pas à te dévaloriser. J'ai trop besoin de quelqu'un pour être à l'écoute de mon infortune ; je suis bien désolé de te faire tenir ce rôle si ingrat.

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