Forum Heroes' Chronicles


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 Sujet du message: Tcherno, chroniques d'un Drow en Lordnor
MessagePublié: Lun 14 Nov, 2005 18:11 
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 Sujet du message: Re: Tcherno, chroniques d'un Drow en Lordnor
MessagePublié: Sam 19 Nov, 2005 18:23 
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Chapitre 1 : Naissance

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Rien ne distinguait le jour de la nuit dans les entrailles de la terre, seules les faibles lueurs des flammes vacillantes qu’on éteignait le soir faisaient office de coucher de soleil.

Cette nuit là, le calme régnait dans la cité souterraine, du moins en apparence.
Car au plus profond de la forteresse d’une des grandes maisons de la cité, dans la chapelle dédiée à la déesse Lloth, c’était l’effervescence.
La matrone de cette maison avait déjà plusieurs siècles d’âge, elle avait acquis les faveurs de Lloth et comptait parmi les plus puissantes matrones de la cité. Son pouvoir était immense et convoité, pourtant cette nuit là il ne lui était d’aucune aide dans la souffrance atroce qu’elle endurait.
Elle hurla de nouveau, plus de rage que de douleur, cette souffrance était injuste.
Elle accouchait de son septième rejeton. Encore un fils, ce serait son cinquième et ce serait un cinquième de trop. Une fille aurait fait une nouvelle prêtresse de Lloth et aurait accru son pouvoir, un mâle ne servait à rien.
Mais fils ou fille, aucun ne lui avait fait jusqu’à présent endurer pareille douleur.
De rage, elle avait déjà fait torturer et sacrifier à Lloth son dernier concubin, le père du rejeton qui faisait tant souffrir ses entrailles à présent.

Ses deux filles tentaient d’apaiser ses douleurs, l’une priait Lloth et l’autre lui passait du baume sur le front. Cette dernière, qui était l’aînée, lui murmura :
« Ce n’est plus de ton âge, mère. Tu souffres inutilement pour un mâle qui ne sous servira pas, tu devrais le sacrifier pour notre déesse, elle apprécie le sang des nouveaux-nés. »
La matrone la gifla violement, comment osait-elle lui dicter sa conduite !
Mais elle admit que l’idée était bonne, et ce ne serait que justice pour ce rejeton qui la faisait tant souffrir.
Enfin ce dernier sortit du ventre maternel et poussa à son tour un hurlement.
La matrone sourit, c’était maintenant au tour de son rejeton de souffrir.

A peine l’enfant respirait-il ses premières bouffées d’air que sa sœur aînée le prenait déjà et le plaçait sur l’autel des sacrifices.
« Il lui faut un nom mère, sinon Lloth ne prêtera aucune intention à son sacrifice ».
La matrone était encore étourdie par la douleur, et un seul nom lui vint à l’esprit à cet instant. Un mot ancien qui signifiait l’atroce souffrance qu’elle venait d’endurer, un mot qu’on n’utilisait que rarement, même chez les Drows, tant il était synonyme de souffrance et évoquait les pires supplices. Elle le lança dans un rictus haineux :
« Tcherno. »

La sœur aînée frémit. Elle hésita un instant et se dit qu’il serait plus horrible encore pour ce rejeton de porter ce nom à jamais plutôt que de mourir tout de suite. Mais elle ne soumit pas cette idée à sa mère, l’air mauvais dans les yeux de la matrone la dissuada, sa mère attendait du sang…
La sœur aînée prononça alors les prières à Lloth puis s’empara de la dague sacrificielle et s’apprêta à frapper l’enfant.
Mais son geste fut soudain bloqué par une force inconnue et une vestale de Lloth fit alors son apparition.
Les yochlols étaient les serviteurs de Lloth et imposaient une terreur par leur simple aspect répugnant. Celle-ci lança d’une voix gutturale :
« La déesse ne souhaite pas le sacrifice de cet enfant, la sang du père l’a suffisamment rassasié ce soir. »
La matrone eut du mal à contenir sa surprise d'abord puis sa rage de voir cet enfant survivre alors qu’elle en avait décidé autrement. Mais elle n’osa pas contredire la vestale, ce qui était synonyme de mort immédiate. Cependant elle s’inquietta sur les raisons de ce sacrifice refusé. Avait-elle déçue Lloth d’une quelconque façon ? Dans ce cas elle ne tarderait pas à la savoir, la yochlol pouvait à tout moment lui faire endurer pires souffrances encore qu’elle n’avait endurer ce soir…

Mais la vestale ne fit aucun geste menaçant, elle reprit :
« Tu n’as pas perdu les faveurs de la déesse, bien au contraire, car elle t’as choisi pour accomplir ses volontés… »
Devant le silence pesant de la yochlol, la matrone osa enfin demander :
« Cette faveur m’honore infiniment et je saurais m’en montrer digne, quelle mission dois-je accomplir pour la déesse ? »
La vestale prit un plaisir pervers à faire languir la matrone, puis elle annonça :
« Ce sera l’enfant qui l’accomplira. »
Et la yochlol disparut dans son plan aussi vite qu’elle en était apparut, laissant les prêtresses sidérées.

« Comment un mâle peut il accomplir les volontés de notre déesse ? C’est insensé ! » s’exclama la sœur cadette.
Le fouet de sa sœur claqua et lui balafra la joue.
« On ne discute pas les désirs de Lloth ! lui lança-t-elle. Mère, qu’en penses-tu ? Que devons nous faire de cet enfant ? »
La matrone réfléchit un instant… Quels étaient donc les sombres desseins de la déesse araignée ? Nul besoin de le savoir après tout, seul importait de ne pas décevoir Loth. La matrone était exaspérée de savoir l’avenir de sa maison désormais entre les mains de ce rejeton.
Elle murmura, toujours perdue dans ses pensées :
« Nul ne peut connaître les plans de la déesse araignée, elle a le pouvoir de lire l’avenir et sans doutes a-t-elle déceler chez l’enfant un moyen de renforcer son pouvoir… Il faut espérer que cela nous soit profitable… Je sens la magie couler dans les veines de l’enfant, il pourrait se révéler un atout majeur pour notre maison… »
Puis la matrone s’adressa à sa fille aînée :
« Tu t’occupera désormais exclusivement de l’éducation de ton cinquième frère et tu veilleras à ce qu’il ne nous échappe pas, ton sort est désormais lié à ce lui de… »
Elle réfléchit un instant puis se souvint de l’horrible nom qu’elle avait donné à l’enfant :
« …de Tcherno ».

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MessagePublié: Lun 28 Nov, 2005 18:32 
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Chapitre 2 : Renaissance

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M’avait-on abandonné ?
Où étaient les miens ? Pour la première fois je ne ressentais plus de haine pour mon peuple.
Seul dans ce monde inconnu, même ma terrible sœur me manquait.

Pendant mes premières années passées dans la cité souterraine, c’était ma sœur aînée qui m’avait éduqué et inculqué les bases du combat et de la sorcellerie. C’était rare qu’une Grande Prêtresse s’abaisse à recevoir la charge d’un rejeton mâle, encore moins si celui-ci n’était que le cinquième fils de la maison. Et ma sœur m’avait fait vite comprendre que cela ne lui plaisait pas…
Je n’ai jamais su pourquoi ce « privilège » m’avait été accordé, mais un jour alors que ma sœur me proférait des insultes elle avait laissé sous-entendre que c’était Lloth elle-même qui m’avait épargné sur l’autel à ma naissance. Ma sœur n’avait pas voulu m’en dire plus, au contraire elle m’avait menacé des pires châtiments si j’en touchais un mot à notre mère.

Pourquoi Lloth m’avait-elle épargné ? Cela restait un mystère pour moi mais ça ne changeait en rien mes sentiments pour la déesse araignée. Je la détestais, de toute mes forces. Elle était responsable de mon malheur et du malheur des miens, car je savais que même quand mes sœurs me torturaient, elles-mêmes souffraient de leurs tourments imposés par Lloth.

Toute ma vie n’avait été que torture jusqu’à présent. Mes sœurs me haïssait et mes frères plus encore car ils étaient rongés par la jalousie et voyaient en moi un concurrent indésirable. J’avais échappé à une tentative d’assassinat de mon plus jeune frère, le châtiment atroce que lui avait ensuite infligé ma sœur avait passé toute envie à mes frères d’attenter encore à ma vie.
Mais le mépris de mes frères et de mes sœurs n’était rien en comparaison de la terrible haine que m’avait voué ma mère durant toutes les premières années de ma vie. Elle semblait vouloir ma mort plus que tout mais quelque chose l’en empêchait et ce là l’exaspérait au plus haut point.
Je n’oublierais jamais ce regard terriblement mauvais qu’elle m’avait lancé en m’annonçant qu’elle avait pris plaisir à torturer puis sacrifier mon père le soir de ma naissance.
Il ne valait rien, tout comme moi, se plaisait-elle à me rappeler.
La nuit où ma sœur aînée avait égorgé ma mère pour prendre sa place fut l’un des rares moments de joie de ma vie. Il ne fut que de courte durée, car ma sœur se révéla aussi effroyable que ma mère au pouvoir. Sa seconde mesure, après avoir fait sacrifier mon autre sœur qui était une simple concurrente à ses yeux, fut de se débarrasser de moi et de me confier à l’académie de sorcellerie de la cité.

Seul l’entraînement au combat et l’apprentissage de la sorcellerie m’avait permis de m’évader de ce cauchemar qu’était ma vie et plus j’avais souffert, plus je m’étais réfugié dans les salles d’armes ou les livres de sorcellerie.
Cet entraînement acharné avait fait de moi l’un des sorciers les plus doués de ma génération.
Ma maîtrise des armes était quand à elle assez rudimentaire. Je maîtrisais le maniement des armes légères, mais sans ma magie je ne faisais pas le poids face à un guerrier rompu au maniement des armes lourdes.
Qu’importe, dans le royaume de Lloth, la magie était omniprésente et le meilleur guerrier ne faisait jamais le poids face à un archimage, encore moins face à une grande prêtresse.
Un jour, une jeune prêtresse s’était mesuré à moi et contre toute attente, je l’avais vaincue et même tué dans la violence du combat. Tuer une prêtresse était un crime suprême mais ma sentence fut encore une fois un mystère : je fus longtemps torturé mais on ne me sacrifia pas contrairement à la tradition.

Dans le royaume de Lloth, la pitié n’existait pas, tout comme l’amitié et encore moins l’amour. D’ailleurs ce mot ne m’évoquait rien d’autre que les rapports érotiques violents, voir même morbides, que j’avais eu avec des femelles en manque de sang. Coucher avec une Drow était bien plus risqué que de se mesurer à tout un régiment de guerriers. Au moins la mort était rapide quand on était embroché par une lame, tandis que si on se laissait piégé dans la toile d’une Drow…

Et puis j’avais depuis longtemps renoncé à me faire des alliés, car mon simple nom suffisait à me faire haïr de tous.
« Tcherno »... j'avais appris bien vite la lourde signification de ce nom.
Cette appellation avait sans doutes était le pire châtiment de ma mère qui continuait à me le faire subir même après sa mort.

Ainsi était ma vie jusqu’à ce qu’un jour je fus désigné volontaire pour participer à une incursion à la surface pour massacrer nos « cousins » blancs et assouvir la soif de sang de la déesse araignée.
Cette nouvelle ne m’avait guère enchanté, car on racontait que la surface était un endroit invivable et glacial, une terre sans toit, brûlée par une boule de feu qu’on nommait le soleil.
Un monde peuplé de créatures les plus féroces les unes que les autres, à commencer par nos « cousins », les effroyables et sanguinaires elfes blancs qui nous avaient chassé jadis de la surface et forcé à nous réfugier dans les entrailles bienveillantes de la terre.

Mais je n’avais pas eu d’autres choix que de participer à l’incursion et j’avais alors découvert la surface. Nous étions sorti de nuit naturellement, pour éviter de nous faire brûler par le soleil et j’avais immédiatement été déconcerté par l’immensité du ciel parsemé de points blancs scintillants.
J’avais ensuite été bouleversé de voir ma puissance presque réduite à néant.
La prêtresse qui nous guidait nous avait expliqué que le pouvoir de Lloth n’avait qu’une infime influence à la surface. Jamais je ne m’étais senti aussi vulnérable, avec ma seule épée courte en guise d’arme.

Notre troupe avait marché longuement jusqu’à découvrir enfin un village de nos cousins. Nous les avions alors massacré mais étrangement ceux-ci n’avaient pas semblé aussi effroyables qu’on nous l’avait enseigné et ils n’avaient montré qu’une faible résistance.
Moi-même, encore frustré d’être privé de mes pouvoirs, j’en avais égorgé une douzaine avec ma simple épée courte.
Fort de cette victoire, nous avions repris le chemin du retour mais ce fut à cet instant que j’avais reçu un violent coup sur le crâne et que je m’étais évanoui.
Et en me réveillant, j’étais seul dans la clairière d’une forêt, seul dans ce monde hostile et froid.

Etait-ce un de mes compagnons qui avait profité d’être loin de la cité pour se débarrasser d’un concurrent gênant ?
Je ne le savais pas et à vrai dire je m’en fichais, ce qui importait c’était de retourner au plus vite sous terre, déjà des lueurs rouges apparaissaient au loin dans le ciel et ne laissaient présager rien de bon.
Malheureusement nous avions marché longtemps dans l’immensité d’une forêt et mes sens avaient été déboussolés, moi qui n’avais parcouru que des galeries souterraines jusqu’à présent.
Désespéré, je tombais à genoux au sol et j’observais à l’horizon les lueurs rouges qui s’intensifiaient, j’étais persuadé qu’elles annonçaient ma fin.

Alors soudain, le soleil se montra. Je fus immédiatement aveuglé et mes yeux, habitués à l’obscurité, furent brûlés.
Puis je sentis mes vêtements se décomposer, ils avaient été tissés dans une fibre qui se fondait dans l’obscurité mais qui n’était pas conçue pour résister aux rayons de l’astre de feu.
Se fut alors ma peau qui parut s’embraser, jamais je n’avais connu une telle chaleur jusqu’à présent !
J’hurlais, de douleur ou de plaisir je ne pouvais le dire, je me sentais purifié par le soleil.

Mais au bout d’un moment, je constatais que le que froid me reprenait, étrangement mon corps semblait s’adapter aux rayons de l’astre.
Epuisé, je me laissais retomber au sol et je me recroquevillais dans la position du fœtus.
Aveugle, presque nu et grelottant de froid, seul et vulnérable au milieu de la vaste plaine, j’avais l’impression d’être un nourrisson qui venait de naître.
Allait-on encore une fois m’épargner d’une mort certaine ?

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MessagePublié: Jeu 01 Déc, 2005 11:54 
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Chapitre 3 : Loupé

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Le loup affamé s’approcha du corps sombre qui semblait sans vie. Cette proie lui était inconnue et l’odeur qui en émanait, étrange. Mais le fauve était trop affamé pour se poser des questions, il s’approcha et s’apprêta à planter ses crocs dans la chaire.
Mais soudain il ressentit une vive douleur à la patte, suivie d’une autre à la cuisse et encore une sur le dos. Il se roula au sol et vit une araignée déguerpir dans les hautes herbes.
Maudit insecte.
Le loup retroussa à nouveau ses babines salivantes et mordit dans la chaire tendre du corps. Ce dernier poussa un gémissement, il n’était donc pas mort… Le fauve n’y prêta pas attention.
De nouveau, les douleurs se firent sentir et le loup, exaspéré, grogna. Cette fois ci il écraserait cet insecte pour de bon. Mais il fut pris de terreur quand il vit non pas une seule mais toute une armée d’araignées qui prenait d’assaut son corps.

Les glapissements du loup parvinrent jusqu’aux oreilles effilée du jeune elfe qui chassait à quelques lieues de là. Il s’élança vers les bruits qui moururent bientôt dans un glapissement d’agonie.
Quelques instants plus tard, ce fut l’odeur écoeurante qui le guida vers la carcasse encore fumante de ce qui semblait avoir été un loup. Qu’est ce qui avait pu déchiqueter à ce point et si vite le fauve ?
Mal à l’aise, l’elfe s’apprêta à repartir quand il remarqua plus loin la forme sombre étendue au sol.
L’elfe s’en approcha prudemment. Il découvrit stupéfié un être qui ressemblait à un elfe à la peau sombre. Il remarqua aussi de multiples brûlures sur le corps presque nu de l’étrange créature et une plaie béante à la cuisse, sans doutes causée par le loup.
Sa bonté naturelle le poussa à venir en aide à cet être, aussi mystérieux qu’il fut. L’elfe se baissa pour soulever le corps et il eut alors la désagréable impression que quelque chose le surveillait dans les hautes herbes, quelque chose prêt à lui bondir dessus s’il se montrait menaçant envers la créature sombre, quelque chose qui était sans doutes la cause de l’état du loup.
L’elfe eut un frisson et se hâta de porter sur ses épaules le corps inanimé.

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MessagePublié: Jeu 01 Déc, 2005 11:59 
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Chapitre 4 : Révélation

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La bataille faisait rage dans la plaine.
Les cadavres jonchaient le sol et je m’apercevais bien que c’étaient en majorité ceux de mon camp qui tombaient.
Nous étions pourtant venus nombreux défier les murailles blanches, une véritable armée du Fléau accompagnée de tout ce que le Lorndor comptaient de brigands et de crapules.
Je m’étais naturellement joint à la troupe.

On nous avait dit que des immenses trésors attendaient derrière ces murailles. Mais ces trésors n’étaient rien en comparaison de la Source, la fontaine de pouvoir que gardaient jalousement les moines blancs.

Dans la mêlée, j’embrochais ces gardiens et j’en tailladais à tour de bras. Mais il fallait se rendre à l’évidence, la bataille était perdue d’avance.
Je décidais donc de fuir, abandonnant à leur sort funeste mes alliés, ces idiots bien décidés à combattre jusqu’à la mort …

Mais alors que je battais en retraite, un elfe imposant se dressa face à moi et me défia.
Après tant d’années passées à la surface, j’avais eu le temps d’égorger des centaines de mes « cousins » blancs, à commencer par celui qui m’avait recueilli jadis.
Sûr de moi, j’engageais donc le combat en jurant de faire payer son orgueil à cette vile créature. Mais je déchantais rapidement, cet elfe était un véritable maître d’arme.
Notre duel s’éternisa au milieu du chaos de la bataille.

Enfin, je réussis à déséquilibrer l’elfe qui laissa un instant son flanc droit sans défense. Vif comme l’éclair, je bondis, sans me rendre compte de la ruse de mon adversaire qui acheva sa parade. Mon épée courte valsa dans les airs et l’elfe pointa sa lame sous ma gorge.
Qu’attendait-il ? Voulait-il que j’implore son pardon ? Maudit elfe ! Je lui crachais au visage.
Impassible, l’elfe m’observa longuement, insouciant des combats qui faisaient encore rage autour de nous.
Et soudainement, il retira son épée et me lança un regard énigmatique, presque amusé avant de tourner les talons et retourner combattre les morts-vivants.

Je restais abasourdi pendant un long moment. Que signifiait le geste de l’elfe ?
Il était à ma portée, je n’avais qu’à récupérer mon épée au sol et le transpercer d’un coup entre les omoplates.
Encore tremblant, je ramassais mon épée et je m’avançais vers l’elfe. Quand il fut à portée, je levais ma lame et… je l’abatis sur un mort-vivant qui menaçait l’elfe.

L’elfe se retourna et me décocha un sourire.
« Mon nom est Kordyx. Veux tu rejoindre les Epées ? »

Quelque chose en moi avait changé. Ou plutôt non, quelque chose en moi c’était révélé.
Telle une graine, le Bien réside chaque être. L’elfe l’avait fait germer en moi.

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MessagePublié: Lun 05 Déc, 2005 18:03 
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Chapitre 5 : Illuminé

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Après des mois de guerre, le Fléau avait enfin été écrasé.
Au cœur même de leur royaume, les mort-vivants avaient été défait, et les Gardiens occupaient désormais le bastion du Fléau.
Un fait mémorable dont on raconterait encore la légende bien des années plus tard.

La nuit tombait et tandis que les miens fêtaient la victoire, je me tenais seul sur l’une des hautes tours de la nécropole. J’observais l’horizon et je me remémorais les événements de ces derniers mois.
Mettant fin à une vie d’errance et de vices, j’avais rejoint Kordyx dans le clan des Epées. Et quand le clan avait décidé de se joindre à l’Ordre des Gardiens Protecteurs, je l’avais suivi à nouveau.

J’avais eu du mal à me faire accepter, mais aujourd’hui j’étais diplomate de l’Ordre et j’étais fier de le servir au mieux, fier aussi d’avoir trouvé des compagnons de confiance, et fier surtout d’avoir trouvé un but à mon existence.
Je servais la Lumière, je défendais la Source et je protégeais la vie, rien d’autre n’importait à mes yeux.

Un sourire se dessina sur mes lèvres mais il fut chassé par un grimacement de douleur. Cette vilaine blessure à l’abdomen me faisait souffrir atrocement. Mais qu’importe, je ne voulais pas déranger le bonheur de mes compagnons
Je pensais plus fort à la Lumière et, à mesure que mon euphorie grandissait, ma douleur se dissipait.


Au même instant, loin dans les entrailles de la terre, la déesse araignée était furieuse, son pion l’échappait…

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MessagePublié: Mer 07 Déc, 2005 18:00 
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Chapitre 6 : Fais de beaux rêves...

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C’était l’heure.
La petite araignée sortit de son trou, bien caché dans l’un des coins du plafond de la chambre.
Elle descendit rapidement le mur couvert de riches tapisseries et de fines dorures et ne put s’empêcher de penser encore une fois que ces moines menaient une vie de pénitence bien luxueuse…
Parvenu au bout, elle bondit agilement de ses huit pattes sur la tenture du lit à baldaquin.
Elle en fit le tour puis elle arrima fermement son fil à l’étoffe et se laissa glisser jusqu’au corps qui sommeillait plus bas.
La petite araignée se posa doucement sur l’épaule de l’endormi et progressa délicatement vers la tête. Il s’agissait de ne pas le réveiller. Elle se plaça derrière l’une des oreilles de sa victime et, après avoir tâté la peau tendre, planta délicatement son dard et inocula le venin. L’endormi eut alors un mouvement de tête et manqua d’écraser la petite araignée. Mais celle-ci était bien rodée à sa tâche et elle évita soigneusement la lourde tête.

Sa besogne quotidienne accomplit, l’araignée remonta sur son fil et regagna sa tanière.
Avant de disparaitre, elle observa un instant l’être endormi. Le sourire bienheureux sur le visage de ce dernier laissa place progressivement à une grimace de souffrance. Toujours dans son sommeil, il commença à s’agiter et lança quelques gémissements :
« Non… Non ! La Source… Je ne dois pas… Si ! Le pouvoir… M’en emparer… »

Si la petite araignée avait été douée de parole, elle aurait murmuré « Fait de beaux rêves Tcherno… ».

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MessagePublié: Jeu 22 Déc, 2005 19:03 
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Chapitre 7 : Maudits elfes !

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Silencieux, nous avancions vers le champ de bataille. Là bas, le combat faisait rage et beaucoup d’entre nous allaient périr aujourd’hui.
Voilà des mois que le sang coulait dans les plaines verdoyantes du royaume elfique.
La Horde tentait de conquérir le cœur du royaume, et elle y serait parvenue si les Gardiens n’avaient pas accouru pour aider les elfes.

Depuis ma rencontre avec Kordyx, j’avais appris à respecter mes « cousins blancs » et à apprécier leur royaume.
Mais plus cette guerre durait, plus j’avais du mal à contenir mon ancienne haine contre ce peuple. Car face à la Horde, la plupart des elfes fuyaient le royaume ou se résignaient à leur sort sans combattre. N’avaient-ils donc aucun honneur ?
Mes ancêtres ne s’étaient peut être pas trompé sur leur compte finalement…

D’ailleurs, comble de l’ironie, la commandante des armées elfiques qui nous attendait plus loin, la redoutable Argowal, n’était autre qu’une Drow, comme moi…
Malgré qu’elle dissimulait sa véritable nature, j’avais immédiatement reconnu l’une de mes semblables lors de notre rencontre.
D’abords méfiants, nous avions ensuite fraternisé.

Soudain, je fus arraché à mes pensées.
Un elfe accourait vers nous, désarmé, la terreur dans les yeux. Ce lâche fuyait le champ de bataille. Maudit elfe !
Je fus pris d’une rage incontrôlable. Laissant là mes compagnons, je me précipitais vers le fuyard, l’épée en main. L’elfe se figea et me regarda, déconcerté. Il n’eut pas le temps de fuir cette fois ci…
Sous les regards consternés de mes compagnons, je m’acharnai sur le cadavre de l’elfe jusqu’à ce qu’épuisé, je m’écroulais au sol, la tête entre les mains.
Mon crâne me faisait terriblement mal, quelque chose semblait lutter en moi. C’était à cause de ces rêves, j’en étais certain. Chaque nuit, je me réveillais en sueur, terrifié et sans jamais me souvenir de ce qui avais hanté mon sommeil. Mais je savais que cela affectait mon inconscient et que c’était responsable de ces pulsions dévastatrices.

Une main se tendit vers moi. Je levais les yeux vers Kordyx. Une fois encore il me ramenait vers la Lumière.
La Lumière, la Source, voilà ce qui importait, je devais lutter contre ces pulsions et ne penser qu’à la Lumière.
Je regagnais la troupe et nous continuâmes la marche vers le champ de bataille.


Ce jour là, la Horde fut défaite. Elle du battre en retraite au-delà des frontières elfiques et la paix revint pour un temps dans le royaume.

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MessagePublié: Dim 25 Déc, 2005 17:55 
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Chapitre 8 : Torom Brast

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Ce jour là, le soleil transperçait difficilement les sombres nuages qui recouvraient la plaine, rongée en partie par le Fléau.
D'un geste, j’ordonnais la halte aux troupes Gardiennes, qui s'étendaient à perte de vue derrière moi. Le bruit des centaines de bottes marchant au pas laissa place à un silence pesant.
Partis de l’Ouest, nous arrivions enfin au terme de la longue croisade qui nous avait conduit jusqu’aux Terres du Milieu.
Ces terres, joyaux de l’Alliance, étaient aujourd’hui menacées par la Horde.

Face à nous, une imposante forteresse nous défiait : Torom Brast, la place forte de la fraternité de la Spirale.
En revanche, nulle trace de nos alliés. Pourquoi manquaient-il au rendez-vous ?
La réponse me fut apportée par un éclaireur qui confirma mes craintes : les chefs de l’Alliance ne viendraient pas, ils venaient de remettre leur reddition à la Horde.
Les lâches ! N’étaient-ils pas conscients que cette reddition signait leur fin ? La Horde n’épargnaient pas ses proies, la seule issue était de se battre !

Résigné, je me retournais vers mes troupes. Les murmures inquiets parcouraient déjà les rangs, chacun était conscients que nous courrions à notre perte. La Horde ne tarderait pas à arriver de l’Est…
J’interrogeais Kordyx du regard. C’était encore lui le Premier Gardien, c’était à lui que revenait la décision. Mais il se contenta de me lancer un sourire énigmatique.

« Dans quel pétrin nous as-tu conduis ! » grogna à mes côté Aran, l’un des généraux de l’Ordre.
« J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée, il est encore temps de rebrousser chemin… » suggéra cyniquement Zoul, l’Inquisiteur des Gardiens.
Les chacals ! Songeais-je. Ils veulent fuir si près du but, ils veulent laisser ces terres à la merci du Fléau ! Je du me retenir de ne pas les taillader en pièce, la haine et les maux de tête me reprenaient.
La Lumière, Tcherno, seule compte la Lumière !
Alors soudain, j’enfourchais ma monture et tout en dégainant ma lame, je hurlais : POUR LA LUMIERE !
Un instant, le cri emplit la plaine silencieuse et les Gardiens hésitèrent, incrédules.
Puis la clameur fut reprise par toute l’armée et les Gardiens se ruèrent alors vers le bastion de la Spirale.

Plusieurs des notres périrent sous les flèches mais les portes de la forteresse ne tinrent pas longtemps sous nos assauts. Nous pénétrâmes alors dans l’enceinte. Là, je déchaînais ma magie tout en égorgeant ceux qui se dressaient face à moi. J’oubliais pourquoi je me battais, la Lumière s’évapora de mon esprit, seul comptait le sang, j’étais assoiffé de sang, et plus je tuais, plus il m’en fallait encore !
Aveuglé par la rage, je ne vis pas le coup venir.
Je m’effondrais alors au sol, et mon sang baigna dans celui de mes victimes…


Bien plus tard, je repris conscience dans des draps chauds. On m’informa que j’avais échappé de peu à la mort et que je porterais les cicatrices de cette bataille à vie. Mais nous avions gagné !
Notre victoire avait retentit dans les Terres du Milieu et l’Alliance avait alors reprit le combat, portée par ce nouvel espoir. La Horde, qui convergeait vers nous, avait alors été prise en étau entre nos troupes et celles de l’Alliance et avait été massacré.
Mais combien de temps durerait ce répit ? On m’apprit que la Horde se remobilisait et désormais c’était des armées de tout le Lordnor qui convergeaient vers les Terres du Milieu.
Ce conflit devenait mondial.


Des semaines plus tard, les Terres du Milieux étaient hordiques. L’Alliance avait mené une offensive extraordinaire contre la Horde mais la contre-attaque avait été écrasante. Ceci fut la première véritable grande guerre du Lordnor. Et de cette guerre naquirent la Confédération Hordique et l’Entente.

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MessagePublié: Mer 28 Déc, 2005 19:15 
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Chapitre 9 : La Source

Alors que les derniers fêtards finissaient de se saouler, sous le ciel étoilé surplombant la citadelle blanche, je suivais les trois grands sages de l’Ordre dans les couloirs de la forteresse.
Sans un mot, nous parvînmes au cœur de la citadelle, face à l'immense porte ornée d'un écu marqué d'une croix : l'emblème des Gardiens.
Cette porte renfermait la Source, objet de tant de convoitise et de tant d'espoir...

Une soudaine excitation me gagna et je tentais sans succès de le cacher dans ma voix :
« Et bien... ne perdons pas de temps !
-Patience, répondit Zoul, tu dois d'abord prêter serment.
-Ne l'avons-nous pas déjà fait lors du sacre ? » m'étonnais-je.
Toutes ces formalités m’exaspéraient. La cérémonie avait été interminable ce soir là, mais ça en valait la peine. En recevant la Clé, symbole du commandement de l’Ordre, j’avais enfin été sacré Premier Gardien.
« Le sacre n’est que symbolique, reprit Kordyx, la véritable passation de pouvoir se fait devant cette porte.
-Tu dois poser ta main sur l'emblème des Gardien et jurer ton allégeance, continua Naelihm.
-Soit, commençons donc, lançais-je en posant ma main droite contre la porte.
-Alors répète après moi, reprit Kordyx, « Moi, Tcherno, en ce jour Premier Gardien, je m'engage à... »
Je répétais machinalement les paroles. J’étais si proche maintenant... je pouvais La sentir, Elle m’attendait derrière cette porte... Mon obsession pour la Source m’avait fait gravir tout les échelons jusqu'à atteindre le rang suprême de Premier Gardien, le seul qui puisse avoir enfin accès à la Source tant convoitée. La source du pouvoir, la source de toute puissance disait-on !
Tant de fois j’avais essayé discrètement de forcer cette porte, par la force et par la magie, mais jamais elle n'avait bronché, jamais elle n'avait laissé entrevoir l'immense trésor qu'elle recelait.
Il n'y avait rien à y faire, une armée entière ne viendrait pas à bout de cette porte forgée par les meilleurs Maîtres Nains et enchantée par les plus grands ensorceleurs Elfes. Seul le porteur de la Clé pouvait ouvrir cette porte, une Clé que j’avais maintenant au cou, transmise des mains de Kordyx lors du sacre.

« Qu'il en soit ainsi. » Kordyx venait de finir de réciter le Serment et je répétais ces derniers mots solennellement.
Les trois sages semblèrent alors attendre. C’était le moment.
Je retirais l’énorme clé de mon cou et, d’une main tremblante, je l’enfonçais dans la serrure de la porte. Ne pouvant à peine contenir mon extase, je tournais la clé fébrilement d’un sens puis dans un autre… mais rien ne se produisit.
Agacé, je me tournais vers les sages qui arboraient un sourire lourd de mystères, je lus même de la moquerie sur le visage de Zoul.
« Quelle est donc cette plaisanterie ? »
Ils ne bronchèrent pas.
Je recommençais donc, forçant de plus bel sur la clé, mais rien ne s'enclenchait, rien ne bougeait !
Furieux, je me retournais une nouvelle fois vers les sages qui n’avaient pas changé d’expression.
« Je vous ordonne de m’expliquer cette mascarade !
-Découvrir la Source est l'ultime épreuve qui fera de toi le Premier Gardien. Nous ne pouvons pas t'aider. »
Kordyx se retint de rire, sans doutes le druide se rappelait-il de la nuit où il avait lui même essayé d'ouvrir la porte. Et il y était finalement parvenu donc.
« Si un druide alcoolique a réussi à ouvrir cette satanée porte, alors moi aussi je le peux ! » pensais-je, dévoré par l’impatience.

Alors que je m’apprêtais une nouvelle fois à triturer cette satanée serrure, une pensée m’effleura l’esprit et me fit frissonner. Une idée à laquelle jamais je n’avais songé jusqu’à présent.
Et si... la Source n'existait pas ?
Non, quelle hérésie !
La Source, que la plus grande armée du monde s'efforçait de défendre, celle pour qui tant de guerriers étaient morts, celle qui avait fait naître tant de passion, dont celle qui me dévorait l'esprit depuis tant de temps !
Elle ne pouvait être que réelle.
C'est avec cette conviction que je recommençais à m’acharner sur la serrure.

Mais désormais les doutes m’assaillaient.
Personne à part les sages n’avait vu la Source, aucun écrit ne la mentionnait avant que l'Ordre des Gardiens Protecteur ne soit créé.
Si la Source était l'objet de tant de puissance, pourquoi mes prédécesseurs ne l'avaient jamais utilisé à leur fin, ou pour gagner des batailles ?
Pourquoi Kordyx n'avaient jamais ouvert cette porte depuis son sacre ?
« Aurais-tu enfin compris ? me demanda alors Naelihm.
-Je ne suis pas sûr de...
-La Source n'apporte que des certitudes, pas des hypothèses, me coupa Zoul.
-Mais la Source n'existe pas ! hurlais-je instinctivement.
-Bien… » murmura Kordyx.

Je vacillais, la douleur s’emplit alors dans mon crâne. Depuis tant de temps toute une partie de moi-même avait été obsédé par la Source, une obsession alimentée chaque nuit par mes rêves. Quelque chose au fond de moi avait voulu s’emparer de l’immense pouvoir de la Source à des fins inconnues…
Comment avais-je pu être aveuglé à ce point ?

« Tcherno, reprit Kordyx, aujourd'hui tu es le Premier Gardien, c’est à toi de nous guider vers la Lumière.
-La Source est en chacun de nous, elle n’est qu’une chimère pour désigner la vie.
-Sans notre Ordre, le fléau aurait déjà envahi toute cette terre, nous te savons à la hauteur de cette responsabilité, honore là. »
Un silence dura quelques secondes avant qu'enfin je déclare :
« Je l'honorerai, jusqu'à ma mort. »

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MessagePublié: Lun 09 Jan, 2006 18:15 
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Chapitre 10 : Apogée

Sur l’une des hautes tours de la citadelle blanche, j’observais l’horizon.
Autrefois, quand l’Ordre avait conquit cette terre à la frontière du Fléau il n’y avait que ruines et désolation.
Aujourd’hui, cette région était la plus riche du Lorndor et les palais de l’Alliance se dressaient fièrement dans les plaines verdoyantes. A cet instant, je n’aurais jamais pu imaginer qu’un jour je participerais à l’anéantissement de cet Eden…

Je fus soudain pris de vertige et je dus m’appuyer sur un rempart. Voilà des mois que je n’avais pas dormi. Je craignais que les cauchemars m’assaillent à nouveaux et ravivent mes pulsions destructrices. Mais le manque de sommeil altérait dangereusement mes sens.

Alors que mon regard se tournait vers le Nord, un éclat de lumière m’aveugla. Au loin, la grande armée blanche des Gardiens mettait un terme à l’offensive du Fléau. Désormais nos terres seraient en sécurité pour un long moment, même pour toujours, pensais-je. Car aujourd’hui qui serait assez fou pour défier l’Ordre ? Nous étions au summum de notre puissance ! Notre Lumière irradiait le Lorndor et repoussait sans cesse le Fléau !
Avec l’Entente naissante à nos côtés, nous pourrions bientôt éliminer à jamais le Fléau et libérer la Horde de sa corruption. Et nous dominerions alors le monde !
Je dominerais le monde !
J’éclatais alors d’un rire tonitruant, gagné par l’ivresse que procurait cette puissance démesurée.


Par l’une des fenêtres de la citadelle, le grand Inquisiteur de l’Ordre épiait la scène.
« Cet elfe noir est dément. » Lança-t-il.
« Et il ne perd rien pour attendre ! » Ricana le nain à ses côtés.
« Patience Bhaal, mon cher ami, patience. Un jour je reprendrais ma place, et crois-moi, je saurais te récompenser. »
Les yeux du nain s’écarquillèrent d’avidité.
Zoul sourit, il était si facile de manipuler les faibles d’esprit. Puis il retira de sa poche une liasse de lettres soigneusement frappées de son sceau.
« Prends ces courriers et mènes-les en main propre. Sois discret... »
« Oui mon maître, le Drow ne se doutera de rien, je vous l’assure ! »

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MessagePublié: Jeu 12 Jan, 2006 16:22 
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Chapitre 11 : Trahi

Dans une clairière perdue dans l’immense forêt rongée par le Fléau, seul le clair de Lune permettait de distinguer nos silhouettes. J’étais assis en tailleur, faisant face à deux mort-vivants. Etrange posture de combat, aurait-on pu s’étonner en voyant la scène. Mais aucun de nous n’avait vocation à se battre cette nuit là. Nous discutions simplement, comme de bons amis auraient pu le faire.

Voilà longtemps déjà que j’avais rencontré Coloti et Nasty. C’était lors d’une de ces nuits d’insomnie, alors que je m’étais aventuré bien trop loin dans les territoires du Fléau jouxtant la citadelle blanche. Ils avaient trompé ma vigilance de Drow et le combat s’était engagé. Ces mort-vivants étaient différents des goules décervelées que j’avais l’habitude de combattre. Tout en bataillant, nous avions entrepris le dialogue. Jusqu’à ce que finalement nous déposions les armes pour discuter à notre aise.
« Si vous ne servez pas le Fléau, alors pourquoi combattez-vous à ses côtés ? » avais-je demandé.
Les deux acolytes avaient alors désigné la forêt nous environnant, cette forêt sans vie, rongée par le Fléau et pourrissant à vue d’œil.
« C’est la seule terre qui daigne nous accueillir ».
La souffrance de ces deux êtres était réelle, ils n’avaient pas choisi leur sort. Ils ne servaient pas les démons, ils défendaient simplement leur unique terre d’asile. Jusqu’alors aveuglé dans la lutte contre le Fléau, je n’avais jamais imaginé les choses sous cet angle.
Depuis lors, nous avions pris l’habitude de nous rencontrer et parfois nos conversations duraient des nuits entières. Tout ça à l’insu de mes camarades Gardiens, ils n’étaient pas encore prêts à comprendre.

Cette nuit là, nous évoquions divers sujets quand soudain, je perçu des bruissements provenant des bois. Des bruits de pas se rapprochaient, et bientôt je n’eus aucun doute sur leur nature.
« Fuyez ! » ordonnais-je alors à mes deux compagnons tandis qu’une troupe de Gardiens investissait la clairière, des torches à la main.
Zoul était à leur tête et me toisais d’un regard soupçonneux.
« Tcherno… mais que fais-tu donc ? ».
Le grand inquisiteur des Gardiens n’était même pas conscient que les mort-vivants pouvaient parler, inutile de tenter d’expliquer les choses à ce fanatique.
« Tu l’as bien vu, je mettais en déroute des engeances du Fléau. » Lui répondis-je en me relevant et époussetant mon manteau. Et tandis que je passais près de lui, il m’agrippa fermement le bras.
« Tu mens. » me lança-t-il tout en resserrant son étreinte.
D’un geste, je libérais mon bras et je le foudroyais du regard.
« Dois je te rappeler qui est le maître ici ? » lui rétorquais-je, d’un ton impérieux.
Du coin de l’œil, je vis Bhaal poser la main sur la garde de son épée. Je me rendis alors compte que la troupe n’était constituée que de fidèles de Zoul.
« Sa Seigneurie daignera-t-elle accepter notre escorte jusqu’à la citadelle ? » me lança alors Zoul d’un ton méprisant.
Avais-je vraiment le choix ?

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Dernière édition par Tcherno le Dim 22 Jan, 2006 14:34, édité 3 fois au total.

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MessagePublié: Mer 18 Jan, 2006 16:05 
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Chapitre 12 : Condamné

Tard dans la nuit, à la lueur d’une chandelle, je déambulais seul dans la grande bibliothèque des Gardiens. Durant mes longues nuits d’insomnies j’aimais parcourir ce lieu où personne d’autre ne mettait les pieds depuis bien longtemps. La poussière et les rats, maîtres des lieux, en témoignaient.
Malheureusement, c’était sans doutes la dernière fois que je parcourais les rangées de livres de l’immense salle. Je vivais mes derniers moments dans la citadelle blanche.
Car au même instant, dans la salle de l’assemblée, se déroulait mon procès. Un procès d’hérésie orchestré de toute pièce par Zoul, le grand inquisiteur de l’Ordre.

J’avais cru d’abord à une plaisanterie. Mais c’était bien réel, et je l’avais vite compris en entrant dans la salle où des regards haineux s’étaient posés sur moi. Zoul avait alors énoncé les accusations : trahison avec le Fléau, adoration des démons, corruption par les Ténèbres…
Des yeux, j’avais cherché un soutient dans cette assemblée, mais ceux qui n’avaient pas baissé la tête avait soutenu mon regard avec mépris. Kordyx et Naelihm étaient absents, Zoul s’en était sans doutes arrangé…
« Ce procès est grotesque ! Je ne participerais pas à cette mascarade ! » Avais-je alors hurlé avant de claquer la porte de l’assemblée. Personne n’avait osé me rattraper.

Comment avais-je pu être aveugle à ce point ? Comment avais-je pu laisser ce complot se tramer sous mes yeux ? Le pouvoir m’avait aveuglé, je m’en rendais compte à présent. Mais jamais je n’avais été gagné par la corruption !
En revanche, que dire de l’Ordre aujourd’hui ? A quel point était-il corrompu ?
J’avais faillit à ma tâche, la Lumière avait abandonné les Gardiens.
La Lumière… Mais qu’était-ce la Lumière ? Pourquoi ne m’était-elle pas venue en aide ? Pourquoi ne châtiait-elle pas ce corrompu de Zoul !
De rage, je projetais la chandelle au sol.
Le verre se brisa et le feu prit rapidement parmi les pages rongées par les rats.

Je me laissais alors hypnotiser par ces flammes qui courraient sur le sol. Elles atteignirent bientôt une rangée de livres et ce fut un énorme brasier.
Etrangement, je me mis à rire, puis à danser au milieu des flammes. Le feu purificateur me libérait ! Il allait tous nous libérer ! J’éclatais d’un rire tonitruant jusqu’à ce que la fumée me fasse suffoquer.
Je repris alors mes esprits tandis que les flammes atteignaient maintenant le toit de la salle. Mais qu’avais-je donc fait ?


Bientôt, je fus loin de la citadelle blanche. Je me retournais alors et j’observais cette énorme torche qui éclairait le ciel, si sombre cette nuit là…
Ma main se porta à ma poitrine où pendait encore la Clé des Gardiens. En soupirant, je l’arrachais et je la jetais au loin.

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MessagePublié: Dim 22 Jan, 2006 14:30 
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Chapitre 13 : Bowling

La pierre roula et fit tomber les nains comme des quilles. L’imposant tauren à mes côtés éclata d’un rire retentissant.
« Strike ! » rugit-il.
A mon tour, je m’aidais de la magie pour projeter une lourde pierre sur la troupe de nains qui nous assaillaient sur le flanc droit. La moitié s’effondra au sol.
« Héhé, tu n’as pas perdu la main ! » me lança Whoami.
« C’est qu’elles commencent à devenir nombreuses ces bestioles… » remarqua Terinoriffol, le gnome à nos côtés.
En effet, les petits barbus affluaient de tous les côtés en hurlant des cris de guerre. C’est bien connu, les nains détestent qu’on empiète sur leur territoire, surtout pour faire une partie de bowling…
Malgré le nombre, nous n’en fîmes qu’une bouchée.

Le petit clan des Nlo était passé maître dans l’art du massacre de nains. Voilà un mois que je parcourais à nouveau avec eux les territoires des nains en quête de carnages, comme au bon vieux temps. Qu’ils étaient loin les ennuis et les complots de la citadelle blanche !
J’avais appris que l’Ordre avait perduré. C’était désormais Joshuami qui tenait les rênes. Ou du moins, il les tenait en apparence…
Joshuami était sage mais n’avait jamais été un homme de pouvoir, sans doutes avait-il été placé là comme simple pantin par Zoul.

Fourbu par le combat, nous nous apprêtions à poser le campement et à savourer un délicieux barbecue au nain flambé, la spécialité du clan. Mais c’est à ce moment là qu’une troupe surgit par un sentier. Je reconnus rapidement le blason que portait les guerriers : un écu ornée d’une croix.
« Je crois que tu as de la visite… » me lança Whoami.
Bhaal, l’âme damnée de Zoul, menait la troupe de Gardiens. Il hurla :
« C’est lui ! C’est celui-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom ! Attrapez-le ! »

Nous décampâmes avant que le nain eut finit de beugler son ordre. Combattre les troupes les plus aguerries du Lorndor était une autre paire de manche que de jouer au bowling avec des nains rabougris.
Nous nous enfonçâmes chacun de notre côté dans la forêt et je perdis rapidement mes compagnons.

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MessagePublié: Mer 15 Fév, 2006 13:43 
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Chapitre 14 : Lloth

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J’étais perdu.
Depuis des heures je tentais en vain de sortir de la sombre forêt mais je m’enfonçais toujours un peu plus.
Les épais feuillages des arbres ne laissaient filtrer aucune lumière, je n’aurais su dire si la nuit était déjà tombée. Peut être était-ce mieux ainsi car ma vision s’adaptait parfaitement dans cette pénombre et j’avais ainsi pu rapidement semer la troupe de Gardiens. J’espérais que mes compagnons avaient eux aussi échappé à ces maudits illuminés.

Fourbu, je m’affaissais au pied d’un vieil arbre. Je me blottis contre ses énormes racines pour me protéger du froid et bientôt le sommeil me gagna.
Mais soudain, les racines semblèrent m’enlacer et le sol s’affaissa sous moi !
Je tombais alors dans les ténèbres.
La chute parut durer une éternité mais je n’avais plus la notion du temps.
J’attendais l’impact du sol, dur et froid, qui annoncerait fatalement ma fin.
Ce ne fut pourtant pas la pierre qui immobilisa mon corps, mais une matière souple, fileuse, presque visqueuse. Qu’était-ce donc ? Qu’importe, j’étais vivant !

Tandis que je tentais en vain de me relever sur l’étrange matière, ma vision s’adaptait peu à peu aux ténèbres. Par où étais-je tombé ? Par ce minuscule point lumineux à des lieues au dessus de moi ?
Je semblais avoir atterri dans une immense caverne.
Une forme familière dans la roche attira mon regard. Je fus saisi de terreur en reconnaissant une rune Drow, une rune sacrée liée à la Déesse Araignée.
Un frisson glacé me parcourut quand je compris la nature de l’étrange matière visqueuse qui me retenait… Vite, il fallait fuir !
Mais trop tard, je les entendais déjà, les milliers de petites pattes qui accouraient vers leur proie… La marée d’araignée fut bientôt sur moi.
La douleur fut atroce, partout sur mon corps je sentais les multiples piqûres et les minuscules mandibules qui déchiraient ma chair.
Mais soudain, les petites pattes s’empressèrent de quitter mon corps, elles fuyaient quelque chose qui se rapprochait, quelque chose de terrifiant, je le sentais…

Je la vis alors, et le venin dans ma chair qui troublait mon esprit n’atténua pas la terreur qui s’empara de moi face à cette vision d’horreur : une gigantesque araignée s’approchait, faisant claquer ses énormes mandibules écumantes.
Je fermais les yeux et redoutais le moment où le monstre allait commencer à déchiqueter mes membres...
Mais encore une fois la mort ne vint pas.

Quand je rouvris les yeux, une toute autre vision s’offrait à moi.
Sur les monstrueuses pattes arachnéennes, c’était désormais un tronc de femme qui surmontait l’abdomen d’araignée. Sa beauté irréelle et ensorcelante tranchait radicalement avec la monstruosité du reste de son corps… c’était Lloth.
« Tu pensais m'avoir échappé, jeune Drow ? » me lança-t-elle d'une voix aussi glaciale qu'envoûtante.
Je restais tétanisé de terreur. La Déesse Araignée, symbole de mes pires cauchemars, se tenait face à moi.
« Oui ! Tu as raison de trembler, reprit-elle en ricanant. Tu connais le sort des renégats de ton espèce… »
Surmontant la terreur qui paralysait mes membres, je lui lançais un regard de défi. Aussitôt, une douleur atroce me parcourut l'échine et me fit hurler et me convulsionner. La Déesse Araignée ricana de plus belle :
« Pourquoi crois-tu que tu es toujours en vie, méprisable mâle ? »
Qu’entendait-elle par là ? Si j’étais encore en vie c’était sans doutes parce que mon trépas allait être long, très long et douloureux…
« Tu m’appartiens, jeune Drow. Depuis ta naissance tu es voué à servir mes fins… Toute ta misérable vie tu as cru pouvoir fuir ta destinée, mais nul ne peut s’échapper ainsi de mes filets. »
Cette révélation aurait du être un choc pour moi. Mais étrangement je n’en fus par surpris. Bien que je l’avais sans cesse repoussé, j’avais toujours eu au fond de moi cette conviction d’être manipulé. Ces circonstances étranges qui m’avaient amené à la surface, ces rêves qui m’assaillaient dans mon sommeil, ces maintes fois ou la mort m’avait épargné… Je n’étais qu’un fil sur l’immense toile que tissait éternellement la Déesse Araignée…
Mais qu’attendait-elle de moi ?
Semblant lire dans mes pensées, Lloth esquissa un sourire sardonique et lança :
« Mon pouvoir est à l’étroit sous terre… »
Les plans de la Déesse Araignée se dessinaient peu à peu dans mon esprit. Elle me voulait comme son émissaire à la surface, celui qui répandrait sa domination sur le monde. Mais pourquoi moi ? Pourquoi ne pas léguer cette tâche à l’une de ses prêtresse fanatiques et ô combien supérieures aux mâles à ses yeux ? En y réfléchissant la réponse m’apparut aisément : une prêtresse de Lloth à la surface ne ferait jamais long feu, privée de ses pouvoirs et loin de sa société matriarcale.
Alors pourquoi pas un autre renégat ? Sans doutes parce que justement les renégats étaient des exilés qui fuyaient la Déesse Araignée…
Mais alors pourquoi ne pas tout simplement lever une armée dans les cités souterraines et conquérir la surface ? Je souris en songeant à quel point cela était utopique : jamais les grandes maisons Drows seraient capable de s’unir pour lutter ensemble. Et si elles s’unissaient, la société chaotique instaurée par Lloth serait tout simplement dissoute !

« Tu comprends vite, jeune Drow, reprit-elle. Il va maintenant falloir que tu agisses aussi vite. »
« Ai-je vraiment le choix ? » répliquais-je ironiquement, tout en regrettant déjà mes paroles impies.
Mais la déesse ne daigna pas me répondre. Lentement, ses monstrueuses pattes s’avancèrent vers moi jusqu’à ce qu’elle me surplombe de son abdomen. Tout en me fixant d’un regard mystérieux, elle approcha son visage à la beauté fatale. Ses lèvres frottèrent un instant les miennes ce qui me fit l’effet d’une violente décharge électrique.
C’est à ce moment que je sortis de ma torpeur. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que je me trouvais au pied du vieil arbre, baignant dans ma sueur.
Alors cela n’avait été qu’un cauchemar ? Pourtant ça avait paru si réél… la douleur avait été réelle, c’était indéniable !
En me souvenant des multiples petits dards qui avaient assaillit ma chair, je soulevais ma tunique et je découvris d’innombrables piqûres partout sur mon corps. Ca c’était réel !
Je tentais en vain d’écarter les énormes racines puis je me mis à creuser frénétiquement au pied de l’arbre. Je du me rendre à l’évidence : il n’y avait pas de précipice à cet endroit.

Rêve ou réel, peu importait finalement. J’avais trouvé ma destinée.
Je répandrais la domination des Drows sur terre.
Plus déterminé que jamais, je repris ma route dans l’immense et sombre forêt.

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