Forum Heroes' Chronicles


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 Sujet du message: Souvenirs d'enfance
MessagePublié: Sam 19 Mars, 2005 21:56 
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16. Souvenirs d'enfance
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Le soir commençait à tomber, certains animaux appelaient déjà pour le repas du soir. Je n'avais pas vu le temps passer. Mes pensées contradictoires me rendaient bizarre. J'étais heureuse de voir que la séparation n'avait pas rompu le lien qui nous unissait enfants, mais la différence de nos parcours me rendait un peu jalouse, je lui en voulais d'avoir vécu toutes ses aventures sans moi, d'avoir commencé sa deuxième croisade de son côté, je me sentais honteuse ne n'avoir pas su jouer de ma dague devant lui, de ne pas connaitre le moindre sortilège de courant d'air, d'être meilleure couturière que guerrière. Je m'arrêtais soudain, reconnaissant le chemin où nous étions.
"Où m'emmènes-tu ?"
L'air un peu gêné, il répondit : "Je te ramène chez toi."
La génétique avait gagné cette fois, j'éclatai en sanglots, "Je ne veux pas rentrer, je veux rester avec toi, tu n'as pas le droit de me laisser comme cela, moi aussi j'ai le droit à une seconde croisade, tu ne peux pas me laisser sur le chemin, plus maintenant que nous nous sommes retrouvés, je t'en prie."
Nous nous asseyames sur le bord du chemin, je tentais de le convaincre pendant que la lune se levait. Je sentais qu'il avait envie comme moi que l'on reprenne ensemble la guerre de notre enfance, mais une partie de lui restait dure comme de la pierre, il y avait en lui une part inconnue qui n'était pas là quand nous étions petit. Je me battais de toutes mes forces contre ce noyau inconnu, cherchant à l'enfouir au plus profond de lui, voulant retrouver mon camarade d'autrefois, celui qui ne m'aurait jamais dit non. Pendant mon combat invisible, la lune se levait, je sentais que j'allais gagner, la lune était mon alliée depuis toujours. Je dus cependant m'interrompre, et je dis le plus calmement possible; "Nous ne sommes plus seuls". Surpris, il fouilla l'obscurité de ses yeux habitués à la pénombre des mines. De mon côté, je ferma les yeux laissant mes oreilles saisirent tous les bruits nous environnants. Il dit enfin, soulagé, "tu te trompes, je ne vois rien". Je fouillais toujours le silence, plus révélateur d'une présence que le chant d'une respiration. L'elfe le plus habile se déplace en silence, un silence plus assourdissant que le pas le plus lourd sur des feuilles sèches, l'elfe rusé marche en dehors du silence, pour éviter de se trahir par cette absence. Je le lui expliquai le plus doucement possible. Il se remit à chercher autour de nous la présence qui m'inquiétait. J'entendais sa courte respiration rapide, ses battements de coeur qui trahissaient eux-aussi une certaine appréhension. Soudain, il fut devant nous, accompagné d'un loup énorme, une espèce de sorcier orc. Les yeux fermés il semblait suivre son baton qui pointait vers mon sac à mes pieds. Il ouvrit les yeux lentements, nous détaillant chacun notre tour. Il s'assit alors sur le chemin, ouvrit son sac et nous proposa de partager son repas.


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 Sujet du message: Le sorcier orc
MessagePublié: Mar 22 Mars, 2005 9:55 
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17. Le sorcier orc
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J'éclatais alors de rire, et répondit que je mangerais volontiers n'importe quoi à part du pain de nain*. Il sourit aussi et sortit de son sac un grand morceau de pain et des espèces de fromages fermentés aux herbes. Mon compagnon aussi sourit et nous commençâmes à manger ensemble. Il nous posa de nombreuses questions sur la région et sur la ville que nous venions de quitter. Ses yeux semblaient briller d'intérêt et d'amusement à chacune de nos réponses. Il ne répondait que très peu aux questions que nous lui posions mais il dégageait une aura de sympathie qui aurait fait fondre la banquise plus certainement que tous les gaz à effets de serres d'un monde parallèle**. La fin du repas approchait. Le sorcier tendit alors son bras vers mon sac et dit sur le ton de la conversation, " Jeunes gens, vous m'êtes sympathiques, donnez moi ce sac, je ne voudrais pas vous faire de mal." Une envie irrésistible me saisit alors de lui donner mon sac. Cogne Dur, me regardait d'un air stupéfait et voulant prendre le sac, me demanda pourquoi je ne le lui donnait pas. Je repoussa sa main, et me leva serrant mon sac contre moi. Le sorcier répéta doucement "Donne moi ton sac jeune fille, ce qui est à l'intérieur m'appartient." Le loup s'était levé et me fixai de ses yeux jaunes, son pelage luisait doucement d'une lueur bleuté dans la nuit. Le nain avait posé sa main sur sa pioche et me fixai avec un regard bizarre. Alors que le desespoir m'envahissait lentement, je serrais mon sac de plus en plus en fort contre moi, je sentais maintenant nettement le casque à l'intérieur. Sa présence sembla me donner courage, je levais les deux mains au ciel et cria d'une voix qui me traversa tout le corps le plus formidable "NON" que je n'ai jamais pu dire. Le loup sauta vers moi, ses yeux dans les miens avant de disparaitre dans un léger brouillard couleur nuit. Cogne Dur tenait le sac dans ses mains l'air surpris, le sorcier s'était levé, son bâton pointé vers moi. Je pointais à mon tour un doigt vers lui. Des étincelles fusèrent de son arme, sautèrent sur mon bras puis à nouveau vers lui, créant une sorte d'arc électrique entre nous. Sa voix à nouveau parvint à mes oreilles, "abandonne jeune fille, ce n'est pas ton bien, abandonne". Je ne savais pas que faire, j'étais pétréfié d'angoisse. L'arc disparut de mon bras pour enflammer le bâton, le sorcier se tenait le bras, les yeux emplis de fureur, Cogne Dur tenait maintenant le sac d'une main et de l'autre sa pioche dont le côté pointu était au clair de lune d'une teinte très rouge. Le sorcier, sauta hors du chemin et disparut, sans dire un mot. Cogne Dur, me regardait d'un air bizarre, presque timide, il demanda d'une voix douce "Qu'as tu fait ?". Je n'eus pas le temps de lui avouer mon ignorance que je vis la nuit devenir plus noire encore, le sol soudain ne portait plus, je m'évanouis.

* C'est une blague réputée de nos jours et qui ne vexe véritablement que de rares nains extrémistes.
** Désolé, mais faut vivre avec son monde (NdA)


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 Sujet du message: Rituel
MessagePublié: Jeu 31 Mars, 2005 12:00 
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18. Rituel
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Je me réveille, le soleil perce doucement les rideaux de ma chambre*, j'entends le silence du pas de papa sur les marches de l'escalier, je me lève précipitament, enfile ma robe de chambre et ouvre la porte en sautant dans ces bras "Bonjour papounet, fallait pas m'attendre, j'étais en train de rêver". Il sourit et nous descendons prendre le petit déjeuner. Je remarque le poste de Télé, sans mes dessins d'enfants, sans pot de fleurs sur le dessus. Une porte s'ouvre et Tête Benquoui rentre et s'installe avec nous** à table. Mon coeur bat la chamade, maman arrive de la cuisine avec les oeufs brouillées et me regarde l'air inquiète. Papa éclate alors de rire et raconte comment je lui ai dit bonjour ce matin, en parlant d'un rêve. Je rougis pendant que tous se moque de moi. Papa me raconte alors comment Tête Benquoui m'avait ramené à la maison hier soir. Lorsqu'il s'arrête maman, prend la parole et raconte la visite hier d'oncle sinéma qui s'inquiétait à propos de l'heaume. Sa non disparition puis sa disparition réelle avait inquiété tout le monde. Je n'ai plus le droit de chercher à le retrouver à présent. De mon aventure, ne reste plus que des souvenirs, l'angoisse des parents semble avoir plus concerné ce foutu casque de malheur que moi. Pire que tout, après le petit-déjeuner, j'ai le droit à la phrase rituelle de papa, "Dis moi Galize après avoir débarassé la table, que vas tu faire ?". La parenthèse semble se refermer d'elle même. La vie reprend son cours tout doucement. Tête Benquoui, vient me dire au revoir dans la cuisine, où mes larmes se mèlent à l'eau de vaisselle. En partant, il me laisse un petit papier dans ma main mouillée, et monte sur une chaise pour me laisser un bisou sur la joue. Après son départ, je regarde son petit mot, juste une adresse :
Cogne Dur
Allée du petit ruisseau
Lavillys
et presque illisible sur un pli trempé du papier, "écris-moi".



* Pour ceux qui se posent des questions existencielles sur les UV qui percent les rideaux, je dirais simplement, c'est une métaphore, ne mettez pas de crème solaire sur vos rideaux!
** Pour les curieux, oui, il s'installe sur un gros coussins.


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 Sujet du message: Un rêve
MessagePublié: Mar 05 Avr, 2005 11:26 
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19. Un rêve
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La journée d'hier semble avoir disparu, ni papa, ni maman, ne m'en parle. Je me pose de nombreuses questions sur ce qui s'est passé. Le loup bleu, le sorcier, mon évanouissement, ne serait-ce qu'un rêve cruel car réaliste. Et pourtant Tête Benquoui était là ce matin, le papier que je serre encore dans ma main me raccroche à son souvenir. Je ne veux pas retourner dans le quotidien d'avant. Je veux savoir ce que j'ai fait, je veux apprendre ce que j'ignore, je veux encore et toujours la seconde croisade, je veux partir, je veux me battre, je veux vivre.
Seule dans ma chambre, je prends en main ma petite dague d'argent. Sa lame m'effraie un peu désormais, je me sens gauche et maladroite à répéter dans le vide des assauts ridicules. Peut-on partir à l'aventure, quand le seul objet pointu que l'on sait manier est une aiguille à coudre et que le verbe "débarrasser" rapelle une table de petit-déjeuner ?
Je l'ignore, mais mon choix est fait, je dois essayer. Pour la troisième fois en trois jours, je prépare mon sac. Puis je sors de ma chambre, sur la pointe des pieds. Les marches de l'escalier me semblent innombrables, et je dis au revoir à chacune dans le silence de mes pas. J'arrive enfin à la porte d'entrée, je l'entrouve puis me glisse dans la nuit. J'aperçois alors papa, assis devant moi, une longue volupte de fumée s'échappe de sa pipe.
Il me dit, "Je t'attendais, ma fille. Je savais que tu allais partir. L'heaume Laith, vient de la famille de ta mère et moi je n'en connais pas tous les secrets. Je sais seulement que tu ne dois pas l'emporter. Tu connais à présent plus de choses que moi, et je ne saurais plus te retenir. Pense à tes parents de temps en temps."
Il décrocha alors le collier qu'il porte à son cou. Aussi loin que mes souvenirs remontent je ne l'ai jamais vu sans. Il le serra dans mes mains, m'embrassa tendrement. "Il ne protège sans doute pas de grand chose, mais garde le avec toi." Il rentra alors dans la maison, me laissant seule sur le perron. J'ouvris lentement les mains. A l'intérieur, la lune se reflétait sur le médaillon, semblant y dessiner un clin d'oeil. Je l'accrochais à mon cou, la chainette un peu froide me fit frissonner. Je pris le papier de Tête Benquoui, relis encore l'adresse. Je me retourna une dernière fois, aperçut le rideau de la chambre de mes remuer légèrement. Après un bref adieu de la main. Je pris le chemin.

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 Sujet du message: Cogne dur
MessagePublié: Mer 06 Avr, 2005 18:29 
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20. Cogne Dur
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Je repris le chemin du parc de la dernière fois. Le même arbre m'attendait, et remplie de doute sur le lendemain, m'endormis. Le réveil fut encore délicat, les premières lueurs du soleil, ne me réchauffaient que peu. Cette fois-ci plus maline, je pris une brioche aux cassis et commença mon petit-déjeuner. Je me dirigeais vers la ville, vers Tête Benquoui, vers ma nouvelle vie.
Arrivée devant sa porte, je frappai doucement. La porte s'ouvrit aussitôt et un jeune homme m'observa de la tête aux pieds, ce qui ne manqua pas de me mettre mal à l'aise. Les joues couleurs pivoines, je balbutia timidement, "je viens voir Cogne Dur". Durant un temps qui me sembla interminable, il continua à me dévisager; enfin il s'écarta et me fit signe d'entrer. Assis autour d'une lourde table en chêne, un groupe de jeunes gens me fixait des yeux. Nulle part, je ne pouvais apercevoir mon ami. J'attendais debout, ne sachant où me mettre. La porte derrière moi s'ouvrit soudain et l'on me poussa hors du chemin, deux nains inconnus entrèrent, soutenant sur leurs épaules un nain sanguinolent. A travers ses cheveux collés sur son visage, par un sang sombre, je reconnus Tête Benquoui, une blessure abominable lui barrait la moitié du visage, son torse découvert montrait des rigoles sanguinolentes. Tous se levèrent, et le nain fut posé sur la table. Il me semblait être la seule à m'inquiétier. J'appris, que mon ami avait été attrapé par un vieux tauren et son troupeau de fils, et qu'il avait réussi à blesser l'un de ses adversaires avant de recevoir la charge du groupe. Une jeune femme sortit alors d'une pièce attenante, une fiole contenant un liquide rouge translucide. Elle versa lentement le liquide sur les blessures, qui se refermaient les unes après les autres, parfois en délivrant un petit pop, lorsqu'une bulle d'air s'y formait. Rapidement, seuls ses vêtements gardèrent la trace de son état précédent. Cogne Dur ouvrit alors les yeux, rota bruyamment et s'exlamma "Je prendrais une 'tite bière pour commencer la journée !". Il se redressa, sous les éclats de rire de ses compagnons. Il m'apperçut enfin. Sans montrer la moindre surprise, il me présenta au groupe, "Galize, camarade lors de la plus courte croisade de l'histoire. C'est d'elle dont je vous ai parlé hier." A ces derniers mots, ils me regardèrent tous curieusement. Un vieil elf me demanda alors de raconter ce que j'avais senti lors de l'affrontement avec le sorcier et son loup. Toute timidité m'avait quittée, je me lançais dans une description la plus précise possible, me retenant d'y ajouter des touches colorées d'héroisme personnel. Mon récit terminé, mon interlocuteur hocha la tête, puis me tendant une chope de bière, lança le cri de guerre le plus célèbre contre la sobriété, "A la vôtre". Le goût de la bière me sembla un feu fade, surtout si tôt le matin, mais je devais être la seule gênée, et curieusement après quelques gorgées, cette sensation disparut et je me surpris à discuter naturellement avec mes voisins. Après quelque chope, je me retrouvais enfin à discuter avec mon ami.
"Je suis content que tu sois venue."
"Moi aussi, je veux savoir ce qui s'est passé"
Il se pinça les lèvres et avoua son ignorance, ses compagnons non plus ne savaient pas expliquer le pouvoir qui avait surgi en moi. Seul le temps pourrait peut-être m'en apprendre davantage, si je désirais rester avec eux. La joie m'emplit le coeur, il m'invitait à joindre l'équipe, à rentrer dans la seconde croisade.

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 Sujet du message: Carla
MessagePublié: Ven 08 Avr, 2005 1:29 
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21. Carla
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Je ne savais que faire, un peu perdue dans ce nouveau lieu, il me présenta à la jeune humaine, qui avait apporté la fiole de guérison. Elle s'appelait Carla*, et j'allais partager sa chambre. Je n'avais vu que la pièce pricipale, elle me fit visiter, deux portes donnaient sur cette pièce. L'une était la cuisine, plus grande que le salon de mes parents, des paniers emplis de fruits et légumes y cotoyaient des quartiers de viande, du plafonds tombaient des saucissons, jambons et tresses d'ails et d'oignons; de nombreuses plantes inconnues étaient posées sur des étagères ou nageaient paisiblement dans des bocaux. Enfin, sous une énorme cheminée attendait un chaudron brillant, entouré de nombreuses casseroles de cuivre. La seconde porte débouchait dans une pièce encore plus curieuse. Les murs étaient couverts de rayonnages, où de nombreux livres se serraient les uns contre les autres. Une petite table carrée siégeait au centre de la pièce, j'y reconnus la fiole de tout à l'heure, mais d'autres tout aussi curieuse l'accompagnait. Le tiroir légèrement ouvert débordait de médaillons, chainettes et amulettes bizarres. L'air environnant portait une odeur curieuse, une odeur des anciennes légendes, où les champs du possibles n'étaient limités que par l'imagination. Cette athmosphère particulière me rendait presque religieuse et je n'osais qu'à peine respirer de crainte de briser la magie des lieux. Carla s'en rendit compte et sourit, complice. "ça fait toujours ça la première fois." Lorsque mes lèvres à leur tour dessinèrent un sourire, elle éclata de rire, puis m'entrainant à nouveau dans la pièce principale me conduisit vers l'escalier au fond. C'était un vieil escalier, noirci par la fumé, poli par les nombreux pas qu'il avait conduit. Le bois fatigué montrait encore avec fierté une frise un peu naïve de fruit entrelacé qui courait le long de la rembarde, les barreaux ronds et bombés jouaient de la lumière et grandissait exagérement leurs gros ventres. Chaque marche était légérement courbée, et accompagnait le pied d'une douce musique. Il respirait encore la vie, au plus profond d'une sève sans doute depuis longtemps évanouie. Il conduisait enfin dans un petit couloir simple bordé de nombreuses portes, chacunes peintes d'une couleur différentes, reproduisant ainsi comme un arc-en-ciel. Eblouie par ma nouvelle demeure, je dévorais tout des yeux et ne pouvait m'empêcher de tout trouver magnifique. Je ne fus interrompus que par la voix de Carla, "Eh où vas-tu, notre chambre est ici, la porte mauve." La porte s'ouvrait sur une petite chambre où deux lits identiques se faisait face, séparés par un tapis mauve lui-aussi. Sur le mur, un tableau représentait une jolie femme près d'un lac que je reconnus aussitôt dans ma compagne de chambre. Avant que je ne puisse poser une question, elle m'interrompit d'une voix triste; "Je te raconterais plus tard." Puis me montrant un des lits, "Voici, où tu dormiras, tu peux poser tes affaires sur les étagères, et dans l'armoire, il y a largement de la place pour nous deux." Ce dernier commentaire me fit sourire, la moitiée des affaires laissées chez mes parents ne pourraient y tenir. Mais pour les rares qui gonflaient mon sac, le problème ne pouvait en effet se poser.

* pour ceux qui se sont posés la question, Carla est bel** et bien brûne.

** belle aussi d'ailleurs

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 Sujet du message: Médaillons
MessagePublié: Dim 10 Avr, 2005 0:26 
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22. Médaillons
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La journée poursuivait son cours, de retour dans la pièce principale, je tachais de me rendre utile en raccomodant la veste de Cogne Dur. Je n'étais certainement pas la première à m'en occuper au vu des nombreuses coutures qui parsemaient l'envers du vêtement. Clara me demanda alors si je participais à la séance de ce soir. Surprise, je ne savais pas quoi pas réondre. Elle m'expliqua gentillement, qu'ils allaient essayer de pénétrer dès le tomber du soleil, dans une petite grotte non loin, afin de réapprivisionner leur stock de potions. Je rêvais de pouvoir dire oui, mais mon inexpérience à manier ma petite dague se rappelait douloureusement à mes pensées. J'avouais le tout à ma nouvelle amie. Sans sourciller, elle me proposa de m'entrainer avec elle. Je la suivis dans la pièce aux potions, elle farfouilla dans le tiroir, et en retira quelques médaillons. Elle retira celui de mon père, le posa sur la table, puis elle m'accrocha les nouveaux autour du cou, ils s'entrechoquaient à chacun de mes mouvements, argent contre acier contre bronze contre métaux inconnus. Je saisis alors ma dague, mes gestes me semblaient d'un seul coup plus fluides, elle ne pendait plus lamentablement au bout de mon bras, mais était un prolongement comme naturel de ma main. Je décrivis alors quelques figures, me fiant à mon instinct, écoutant le murmure de lame. Je m'arrêtais et rouvris les yeux, Clara, me souriait; "Comment trouves-tu ces bonus de dextérité ?". Un peu déçue de voir mon talent personnel s'effacer devant ces médaillons, je pris sur moi pour approuver de la tête, "très agréable, mais.." mon appréhension de perdre cette habiletée soudaine pris le dessus, la génétique en profita pour revenir me visiter. Je sentais déjà mes yeux s'humidifier, la chaleur caractéristique de la gêne envahir mes joues. Carla s'en rendit compte et sourit, complice. "ça fait toujours ça la première fois." Lorsque mes lèvres à leur tour dessinèrent un sourire, elle éclata de rire*. L'entrainement allait consister à rechercher dans son esprit les effets des médaillons, pousser toujours plus loin, cette quête, toujours enfiler, enlever ces colliers, jusqu'à en avoir des bleus sur la poitrine où le métal revient toujours après chaque mouvement. Je ne me sentais d'un coup plus très à l'aise, l'idée de travailler ainsi jusqu'à l'épuisement, ne me convenait pas véritablement. J'essayais une grosse douzaine de fois, de retrouver cette sensation de liberté, réenfilant entre chaque tentative tous ces colliers, me blessant le bout des doigts sur ces maudits fermoirs toujours prêts à me pincer. Les résultats ne me parurent corrects qu'une seule fois, à nouveau le poids de la dague avait disparu de mes mains, mais j'avais simplement oublié un médaillon, qui s'était glissé dans mon chemisier. Désespérée, je repris le médaillon paternel et retournais dans la grande salle terminer mes travaux de coutures.

* Je l'avoue, c'est bel et bien un copier-coller des lignes du paragraphe précédent, moi aussi j'ai le droit de me reposer de temps en temps. (NdA)

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 Sujet du message: Une grotte
MessagePublié: Mar 12 Avr, 2005 21:53 
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23.Une grotte
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Le soleil allait se coucher, le ciel prenait les teintes de l'automne et je me préparais avec mes compagnons. Je n'avais pas revu Cogne Dur de la journée, il n'était pas présent non plus au repas du soir. L'après-midi s'était déroulée tranquillement, entre discussion avec Carla et entrainement avec cette foutue dague. Je m'habillais d'un pantalon long, d'un noir mat, et de mon chandail fétiche, sa couleur autrefois rouge vif avait suffisament viré sur le brun pour rendre impossible toute identification sur le spectre de l'arc-en-ciel. Ma dague était glissée dans un court étui de velours que Carla m'avait donnée. On attendait tous maintenant dans la grande salle.
Enfin Cogne Dur revint, il était accompagné de deux hommes, et en semblait d'autant plus petit. Le but de l'expédition de ce soir était une petite grotte, située non loin de la rivière. On partit donc en expédition. Je commençai à avoir un peu peur, j'aurais préféré faire le chemin en barque, mais afin d'éviter au maximum la nouvelle horde, le groupe suivit la rivière. Ce choix me fit sourire, mes petits camarades nains malgré tous leurs efforts faisait suffisament de bruit pour réveiller toute la contrée, je ne parvenais quant* à moi pas à apercevoir l'autre rive. Près d'un coude, le groupe s'enfonça dans la forêt, les lieux se faisaient de plus en plus silencieux et je sentais comme une boule gonfler dans mon estomac. Les arbres s'écartèrent enfin pour laisser place à une petite clairière. On s'arrêta alors, silencieux au possible. Des rochers apparaissèrent alors, créant un monticule qui grossit, grossit, jusqu'à montrer une entrée sombre. Nous pénétrâmes alors à l'intérieur, nos yeux n'eurent pas besoin de s'accoutumer à l'obscurité, la roche brillait d'une faible lueur bleuté uniforme, dessinant sur nos visages des ombres fantomatiques. La grotte semblait s'enfoncer toujours plus profondément et je ne pouvais que suivre le groupe en tremblant...

* Aucune idée sur cette orthographe, si quelqu'un peut me renseigner...
C'est fait (merci Titoc et Butterfly...tiens marrant ça).

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Dernière édition par Galize le Jeu 14 Avr, 2005 1:17, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Le feu
MessagePublié: Mer 13 Avr, 2005 14:06 
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24.Le feu
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Après quelques dizaines de pas, le groupe s'arrêta trop brusquement pour ne pas éveiller en moi toutes les peurs que la caverne pouvait m'inspirer*. En tendant la tête sur le côté, je crut d'abord apercevoir la lueur d'une torche, chose étrange dans cette caverne parfaitement éclairée, mais je me rendis bien vite compte que c'était des flammes qui dansaient seules, ne semblant soutenues par rien de réel. Le crépitement enflait et désenflait au rythme d'une respiration qui s'accélairait. Les couleurs tantôt jaunes, presque blanches d'intensité, redevenait tout à coup rouges, presque brunes. Je n'avais encore jamais rien vu de pareil. Le feu, qui m'avait toujours semblé plus ou moins vivant par ses formes originales, les petits bruits secs que l'on entendait de temps à autres et sa chaleur douce ou infernale selon sa taille, le feu que je connaissais n'était qu'une pâle imitation de celui-ci. En l'examinant, j'essayais maladroitement d'y reconnaitre quelque chose de plus connu. Je me surpris même à chercher des membres, des jambes, des bras, une tête, dans cet ensemble sans cesse mouvant.

* Egalement une peur curieuse, Galize a peur d'avoir oublié de claquer la porte en sortant. Totallement irrationnel, car elle n'a pas les clés et sans rapport avec la caverne.

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 Sujet du message: Pompiers
MessagePublié: Jeu 14 Avr, 2005 1:50 
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25.Pompiers
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La créature en flamme semblait s'être rendue compte de notre présence, elle se dirigeait lentement vers nous. Les premiers de notre groupe, un homme grand et fort avait dégainé son épé, une longue lame où se reflétait la lueur du feu. Derrière lui, un elfe tenait à la main une lance le long de laquelle couraient des écritures énigmatiques. J'observais, remplie d'inquiétude, ce qui allait se passer. L'épée fendit les airs, sembla traverser la créature et en sortit dans une gerbe d'étincelle incandescente, le métal était rougi par endroit. Sans le moindre répit, la pointe de la lance prit le relais de l'épée, les flammes s'enroulèrent autour et s'élancèrent vers son porteur. Une vague de chaleur nous submergea, à mes côtées, Carla lança rapidement un couteau. Elle ne fut pas la seule, et quand je rouvris les yeux, la créature avait reculé. L'elfe avait laché sa lance qui reposait à présent sur le sol, il se tenait le bras et sa figure couverte de suie trahissait une douleur certaine. Cogne-Dur s'élança alors, accompagné d'un nain d'on j'ignorais encore le nom. Les deux nains, la hache brandie haut au dessus de leur tête, frappèrent en même temps. Les flammes s'y accrochèrent légéremment, leur conférant une sorte d'aura curieuse. Ils refrappèrent alors ensemble, le tas de flamme au sol avait maintenant perdu beaucoup de sa grandeur et ressemblait à s'y méprandre à un feu de cheminée. Une bourse lui fut vidée sur la tête et seule une flaque restait maintenant à son emplacement.

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 Sujet du message:
MessagePublié: Jeu 14 Avr, 2005 1:55 
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Ben oui, pourquoi pas ?
Je voulais le sujet[populaire] et je prends un peu d'avance, ce n'est pas si grave, si ?

Pour ne pas que ce soit totalement inutile, je mets ici un dessin d'un nain qui pourrait être le compagnon de Cogne-dur*:

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Et un des portraits de Galizée:

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Effectué par Carla une semaine après cet épisode, à proximité de Tristan, l'arbre qui pleure.

* Pour être exacte, CogneDur est plus mince, mais tous les nains se ressemblent beaucoup et l'on ne peut certifier la personne ici dessinée.

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Dernière édition par Galize le Ven 15 Avr, 2005 1:24, édité 3 fois au total.

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 Sujet du message: Potion
MessagePublié: Jeu 14 Avr, 2005 23:35 
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26.Potion
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Le groupe avait atteint le fond de la grotte. Cogne-dur et son compagnon nain avait allumé un petit feu et de l'eau commençait à bouillir. Carla avait sorti de son sac de nombreuses plantes mystérieuses, elle les a triés délicatement, écartant les feuilles, les épines pour ne garder que les racines. Elle écrasa les plantes une à une dans un pilon, faisant bien attention à ne pas mélanger les espèces. Elle déposa ensuite les plantes écrasées, une par une dans le chaudron, enfin elle s'assit au sol. Le groupe devait attendre son geste, car tout le monde l'accompagna. Une douce mélodie s'éleva dans les airs, Carla chantait tout doucement, accompagnant le bruit de l'eau qui s'agitait. Petit à petit, les voisins de Galizée ouvrait à leur tour la bouche et venait apporter eux-aussi leur contributions au chant. Intimidée et peu sûre d'elle, elle n'osait à se joindre au choeur. D'un regard chargé d'amitié, CogneDur la rassura, et fermant les yeux, elle se laissa emporter. Dans la grotte remplie de musique, la lueur qui s'échappait des murs se mit à trembloter. Elle disparaissait et revenait au rythme des chants. A chaque cycle, elle devenait de plus en plus vive. Elle ne donnait plus l'impression de sortir des parois mais celle de vivre dans l'air de la caverne. La lueur entourait le groupe entier, et commençait à s'ammasser autour de Carla. Galizée, les yeux fermés, sentait à travers ses paupières closes la luminositée particulière de la caverne. Carla rayonnait à présent et sa voix se faisait de plus en plus forte, empruntait des sentiers tortueux passant du grave à l'aigu sans utiliser les notes habituelles. Seule Carla rayonnait à présent, figure incandescente dans l'obscurité. Ses mains se levèrent doucement, ses doigts tendus crépitaient d'étincelles, ils se posèrent sur la marmite. La grotte se mit alors à chanter. Les roches vibraient en harmonie avec le groupe, le temps n'existait plus. Une explosion de couleurs débordait du foyer, le visage de Carla n'était plus que le reflet de la magie qui opérait. Galizée ne sait pas combien de temps s'est écoulé, elle revient à elle alongée sur le sol froid. Autour d'elle les visages de ses compagnons sont inquiets. Carla enleva sa main de son front. Elle se releva et ramassa rapidement son sac.
"Partons vite, il n'est que grand temps de rentrer"
Le groupe se remit en marche silencieusement. Galizée était soutenu par un homme et un elfe qui n'ouvrirent pas la bouche du trajet. Elle même, malgré toutes ses questions sur ce qui s'était passé, n'avait pas la force de parler.

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 Sujet du message: 27 Le réveil
MessagePublié: Dim 18 Sep, 2005 2:56 
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27 Le réveil
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De retour dans ce qu'il faut bien appeler la maison, Galizée se dirigea directement vers sa chambre et s'allongit. Les souvenirs lui emplissaient le crâne tout comme les battements de son coeur résonnaient dans sa poitrine. Ses pensées semblaient s'emmêler devant ses yeux et elle ne pouvait oublier
les visages qui la regardaient à son réveil dans la grotte. Les regards surtout, ils étaient amusées et rieurs avant leur périple et le peu qu'elle en avait vu durant le voyage de retour étaient bien étrangers. Elle ferma les yeux et se laissa doucement sombrer. Mais son inquiétude était trop grande et ses interrogations ne la quittaient pas. Elle essaya alors de compter les taches qui parsemaient le plafond de la chambre, mais compter ainsi était au-dessus de ses forces et elle dut bien souvent reprendre à zéro.
Carla ne la rejoignit que bien longtemps après. Son visage à elle aussi était fermé et elle semblait presque éviter de la regarder directement. Sans un mot elle se déshabilla, et plongea sous ses couvertures. D'une main insouciante elle souffla la bougie et seuls de légers rayons de lune venaient éclaircir la pénombre.
Galizée attendait espérant un mot et n'osant pas poser de questions. De temps à autre elle entendait Carla qui remuait et elle attendait toujours. Immobile et tendue elle se tint ainsi toute la nuit en éveil, la gorge sèche, trop de questions pour une si petite bouche, ou trop de questions tout simplement. Alors que les premières lueurs du jour se préparaient à arriver, la fatigue accumulée eu raison de sa nervositée, et sans s'en rendre compte, elle s'assoupie.

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MessagePublié: Dim 30 Oct, 2005 10:45 
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