[eh oui, il est plus que temps... Je vous dis au revoir, mais pas adieu, car Soyinka est Vamp par nature, et n'aura de cesse de revenir troubler ces froides terres par sa torride chaleur, quand elle se sera lassée de son sommeil... Au passage, pardon pour le pavé, mais vous me connaissez, je ne sais pas m'arrêter! ;p ]
Soyinka admira une dernière fois ses ongles impeccablement manucurés, suffisamment aiguisés pour reproduire fidèlement (quoi qu’en une seule couleur) le célèbre tableau représentant un elfe fraîchement privé de ses oreilles (« le Hurlement » de Grunch, un peintre Grunt), sur peau humaine.
Elle se leva nonchalamment, lissa sa nuisette de soie rouge et libéra ses cheveux qui ondulèrent gracieusement autour d’elle, mus par la brise imperceptible qui accompagne invariablement les gens qui ont suffisamment la classe pour avoir les cheveux au vent sans avoir l’air d’un balai à chiottes ébouriffé.
Elle entreprit ensuite de disposer sur les coussins de satin blanc de son cercueil toutes ses fleurs dont les pétales renfermaient l’amour ou l’amitié que lui portaient les donateurs, auxquels elle dédia ses pensées les plus chaleureuses – voire pour certains, les plus coquines… Elle se para ensuite des quelques bagues qui portaient les noms tendrement chéris de ces élus à qui elle avait accordé ce dont les autres n’avaient pu que rêver en pleurant de fureur impuissante face à l’inaccessibilité de sa mortelle séduction vampirique… (Respirez mentalement)
Un coup d’œil dans la pièce aux lourdes tentures de velours sombre, non, elle n’avait rien oublié… Les barbes de Nains accrochées à des crochets la firent sourire au souvenir de la croisade, des guerres, de tous ces Elfes, ces Nains, ces Humains, brièvement croisés… Et les Némésis, quels agréables partenaires de duel, quels délicieux compagnons de table et d’ailleurs...
Elle souffla les bougies, s’allongea dans son cercueil, adoptant coquettement la pose « Belle au Bois dormant attendant son Prince Charmant pour un baiser fougueux » et regretta fugitivement n’avoir pas pensé à prendre un homme avec elle pour la réchauffer et lui servir éventuellement de dîner improvisé. Tant pis.
Les visages du clan défilèrent un à un dans sa tête et lui sourirent amicalement, le dernier étant celui d’Elyra, à qui Soyinka dédia une dernière pensée pleine de tendresse, ainsi qu’à son enfant à naître...
Elle ferma les yeux, ne sachant quand elle se réveillerait, mais certaine que dès qu’on aurait besoin d’elle, elle serait là, toujours plus belle, plus classe, plus irrésistible, plus adorablement désarmante que jamais, en sa modeste perfection.
Sa dernière pensée fut une espèce de vision, une petite créature féminine aux yeux dorés et au sourire angéliquement démoniaque… Peut-être son réveil sera-t-il plus mouvementé que prévu, songea-t-elle avec un sourire rêveur, avant de sombrer…
Soyinka était partie pour un long voyage au pays des songes infinis, mais le Cabaret Noir n’avait pas fini de subir sa présence (et nulle n’avait intérêt à voler ses robes et ses bijoux pendant son hibernation, sous peine de se faire dévorer par des plantes carnivores mal nourries)…
[à bientôt!]
_________________ Mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche!
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