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 Sujet du message: Alainglandu
MessagePublié: Lun 06 Mars, 2006 22:29 
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CH.1 : Enfance

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Mon nom est Lalwendë.
Mon histoire n’est pas triste, elle est plutôt heureuse, même si elle sort parfois de l’ordinaire.
Ma mère, Itarillë, était une soigneuse hors pair dans un village elfique calme et abrité dans une forêt. Mon père, Filraen, venait lui d’Ombre-Terre, la patrie des Drow.
Je suis donc maintenant une elfe élancée, plus grande que la majorité des Drow, mais à la peau plus sombre que les elfes qui vivent à la lumière du soleil. J’ai les cheveux qui hésitent entre l’argenté et le doré, selon mon humeur, tout comme ma peau qui s’assombrit lorsque je suis sous le coup de la colère ou d’une forte émotion. Mes différences ont le plus souvent provoqué la peur, le rejet voire la haine, me poussant dans les bras amis des ténèbres et de la solitude un long moment…
J’ai finalement trouvé, après avoir erré dans les terres du Lorndor, un clan amical et multiracial où mes différences n’ont pas été un obstacle, un clan qui m’a accueilli et donné mon surnom actuel : La Défaillante Tribu de la Crevasse.

Mes premières années se sont déroulées dans le village elfique de ma mère, avec à mes côtés mes deux parents. Ma mère m’apprenait avec patience comment soigner, comment mélanger les plantes pour en tirer des potions bénéfiques. J’évoluais vite dans ce domaine, mes aptitudes se trouvant renforcées par le plaisir que j’éprouvais à soigner.
Mon père lui me familiarisait avec la magie de l’eau et me racontait l’histoire du peuple Drow. J’aimais apprendre à manipuler l’élément aquatique, mais malgré mes origines chaotiques je ne prenais que peu de plaisir à détruire. Par contre l’histoire du peuple Drow et de son panthéon, la Seldarine noire me fascinait. La détermination cruelle de Lolth m’effrayait et provoquait paradoxalement une certaine curiosité… Plus mon père me racontait sa vie dans la cité Maerimydra, plus j’avais envie d’en découvrir plus sur ce monde qui me semblait si irréel, si … magique et si noir pourtant…

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Ce que me cachait mon père, c’était son envie viscérale de repartir de par le monde pour au final retourner chez lui… Me raconter des histoires était pour lui un moyen de retourner par les pensées chez lui. Ma mère connaissait l’envie qui le torturait, mais pour me protéger elle ne m’en parlait pas.
J’apprenais loin des elfes de mon âge, qui pourtant peuplaient mon village. Mais leurs réactions face à ma couleur de peau étaient bien trop violentes pour que j’ai une quelconque envie d’apprendre à mieux les connaître. Je grandis donc loin des moqueries et des violences, dans le calme de la maison et de la forêt qui l’entourant. Je m’entraînais régulièrement aux sorts que m’enseignait mon père. Il m’a d’abord fallu maîtriser la transformation de l’eau en glace, puis savoir faire de ce bloc de glace de petits pieux meurtriers. A force de volonté, je parvins à augmenter et mieux maîtriser mon énergie magique, et je parvins bientôt à lancer de petits grêlons de glace en quantité suffisante et assez rapidement pour pouvoir faire une attaque efficace.
Je poursuivais parallèlement à faire évoluer mes capacités de soins, pratiquant la guérison sur les petits animaux, répétant inlassablement les sorts de soins et apprenant par cœur les potions de soins à base de plantes. Malgré la présence de mes parents, je me sentais seule, et rêvais ardemment de trouver quelqu’un avec qui je pourrais me lier d’amitié, pour m’échapper de la tristesse et de la mélancolie qui m’envahissaient ici. Mais la réaction des habitants du village ne changeaient pas, et à chaque fois que j’y allais, je me sentais objet de curiosité et de peur, parfois cible de propos haineux … Dans ces moments, j’idéalisais le monde d’Ombre-Terre, y voyant un lieu où la solidarité et la loyauté uniraient tous ces habitants et ne rêvait que de me rendre dans ce royaume.
Un soir, alors que je m’étais longuement entraînée avec mon père, pour arriver finalement à lancer un tsunami puissant, vague d’eau capable de terrasser un ennemi, mon père s’assit sur mon lit et me dit d’un air grave :
« Je vais m’en aller. Tu es maintenant assez forte pour te défendre et pour défendre ta mère, et moi, je veux finir mon tour du Lorndor et retourner dans ma patrie, pour rapporter à mes amis restés là-bas tout ce que j’ai vu et vécu. »

Abasourdie, je restai assise dans mon lit sans rien dire, tâchant de graver dans ma mémoire cette image. Une petite chandelle éclairait ma chambre, dans laquelle pénétrait aussi un rayon de lune. Je ne savais pas quoi répondre. Je savais que je ne pourrais pas faire plier la volonté de mon père, mais je ne voulais pas qu’il parte… En fait, il serait plus juste de dire que je ne voulais pas qu’il parte sans moi.

« - Si tu pars, je pars avec toi. », affirmais-je alors d’un ton qui se voulait sans réplique.
Mon père sourit tristement, me regarda un long moment puis me répondit :

« -Il n’en n’est pas question. Tu es encore bien trop jeune et bien trop inexpérimentée pour me suivre dans un tel périple, et tu ne te sentiras pas chez toi en Ombre-Terre.
- Mais tu viens de me dire que j’étais assez forte pour me défendre. Et je rêve d’aller en Ombre-Terre, cela ne peut pas être pire qu’ici, où tout le monde me méprise ou m’ignore !
- Tu peux te défendre ici, dans ce petit village, mais tu n’es pas encore de taille à affronter les dangers qui peuplent le Lorndor. Et Ombre-Terre est tout sauf une terre accueillante pour les étrangers. Les Drows, si tu venais, seraient probablement plus cruels et plus dangereux que les elfes avec qui nous vivons. La société drow est très hiérarchisée, et il te faudrait te soumettre au culte de Lolth et à ses matrones. Même si du sang drow coule dans tes veines, tu n’es pas proche de ce peuple ni de ses dieux.
- Mais ce n’est pas vrai. Grâce à toi je connais la culture, la civilisation et les dieux drow, et je me sens prête à vouer un culte à Eilistraee, je me sens proche de ce qu’elle pense, et comme toi et elle, je pense que les drow peuvent être bons avec d’autres que ceux de leur race. Et j’admire Lolth pour sa détermination et sa cruauté…
- Mais ce culte te vouera au mépris des drows, voire à leur haine. Et admirer Lolth ne suffit pas, il faut la vénérer et lui être soumis. C’est une déesse bien plus dangereuse que ce que je ne t’en ai dit. Tu ne viendras pas avec moi, mais peut-être nous retrouverons nous plus tard en Lorndor, qui sait … En attendant, continue à t’entraîner et à développer tes capacités de soigneuse, et prends soin de ce tigre argenté qui te sera bien utile lorsque tu voudras voyager. »


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Mon père pendant qu’il parlait, avait sorti de son baluchon un tout jeune tigre, au pelage argenté parsemé de rayures noires.

- Il est à toi. Les tigres sont des animaux fidèles et attachés à leur maître, et ce sera ton plus fidèle allié si tu en prends bien soin.
- Merci, mais …




Mais malgré ce présent, le départ de mon père m’attristait terriblement, et l’avenir sans lui me paraissait bien sombre. Il se leva alors et se dirigea vers la porte :

- Lloth kyorl dos…
- Lloth kyorl dos…


Ce fut la dernière fois que je vis mon père. A cet instant, je me mis à haïr profondément ce peuple drow qui me volait mon père, mais ma mère, par la suite, refusa de me laisser m’enfermer dans cette haine. Ce n’était plus le physique qu’elle soignait, mais mon âme qu’elle guérissait.
Cependant, malgré ses efforts, je refusai de me départir de cette haine, et m’enfuis un soir de pleine lune, avec mon tigre et quelques vivres. Cela faisait déjà de nombreuses lunes que mon père était parti, mais je pensais pouvoir le rattraper, le retrouver facilement. Je quittais donc mon village sans un regard en arrière, me jetant de toute mon âme dans les dangers du Lorndor.

[HRP]Je débute dans le RP, donc tous commentaires / critiques seront bienvenus :wink: [/HRP]


Dernière édition par alainglandu le Sam 08 Avr, 2006 20:47, édité 3 fois au total.

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MessagePublié: Lun 06 Mars, 2006 23:06 
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Intéressante l'histoire de cette parentée mixte, bien écrit, super ! :D

J'attends la suite de tes aventures avec impatience ^^

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MessagePublié: Mar 07 Mars, 2006 10:18 
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Pour un début, c'est un début génial!!

C'est vrai que le fait d'être issue de deux races différentes doit être dur à supporter quand la réaction des autres est le rejet... c'est curieux que chaque race ne voit que le sang de l'autre, et pas ce qu'il y a en commun!

'fin bon, j'attends aussi avec impatience la suite de tes aventures! :D

au fait, très poétique ton pseudo! :lol:

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Mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche!

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MessagePublié: Mar 07 Mars, 2006 21:14 
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Ch. 2 : Errances

Je passais ma première nuit hors de chez moi blottie contre mon tigre, dans un petit bosquet de grands arbres qui m’avaient semblés accueillants. Mais je ne pus fermer l’œil de la nuit. Les bruits de la forêt, des voyageurs qui continuaient leurs chemins jusqu’au prochain village… Je me rendais compte que le calme et la sécurité de mon petit village me manquaient déjà, mais, orgueil ou bêtise, je me refusai à revenir en arrière.

L’aube… enfin … J’ai l’impression de n’avoir pas dormi, mais je ne bouge pas encore, blottie contre mon tigre, dans la chaleur… J’écoute… On vient, mais je ne bouge pas, je suis un peu cachée par les fougères. Je ne comprends pas ce que ces inconnus disent. Qui sont-ils ? Ils ne sont pas elfes, ils ne sont pas humains non plus… Ce sont les deux seules races que j’ai déjà rencontrées. Me plongeant dans mes souvenirs, je revois les contes et légendes que me racontaient mes parents. Des contes peuplés de gnomes ingénieux et malicieux, de nains barbus et trapus, de trolls grands et puissants … C’est ça, ce sont des trolls … Silencieusement, je me déplace, avec la légèreté d’une brise qui caresserait les fougères… Ils sont deux, l’un et l’autre mal en point, mais ils restent armés et puissants. J’ai besoin de leurs bourses qui pendent à leurs ceintures, mais je sens surtout monter en moi une envie de sang, une envie de meurtre … J’étais reposée, je pensais maîtriser suffisamment l’élément aquatique … Avec un feulement rauque, je jaillis de mon abri. Je lance un sort contre chacun d’eux. Ils sont affaiblis et blessés, mais leurs ripostes sont dangereuses. J’en esquive une, l’autre me touche à l’épaule. Affaiblie, j’en tue un, mais mes forces sont bien insuffisantes pour poursuivre le combat… Je prends la bourse de celui que je viens de tuer, et je m’enfuis.

Ma monture me porte longtemps, mais je suis trop affaiblie pour me souvenir de ce trajet. Lorsqu’elle s’arrête enfin, il fait de nouveau presque nuit, la faim me tenaille, et mon épaule me lance sans arrêt. Je prends le temps de piocher dans les quelques vivres que j’ai prises, puis je regarde les plantes autour de moi… Je trouve finalement de quoi me soigner, et la lune est déjà haut dans le ciel lorsque je trouve un abri dans les fourrés pour la nuit. Le sommeil me fuit, il me revient ce goût de sang et cette envie de meurtre, et je cherche à comprendre pourquoi … Je n’avais jamais éprouvé une telle envie de violence… Après un court repos, je me décide à repartir, évitant le regard de ceux que je peux croiser sur le chemin… Mais où aller ? Je ne connais rien du Lorndor, je ne sais pas dans quelle direction est parti mon père … J’irai plein nord, et chercherai dans les villages et auberges des renseignements…

Pour survivre, je chassais et je tuais, rencontrant ainsi les races qui peuplaient cette terre. Je n’éprouvais pas de sentiments particuliers vis-à-vis d’elles, juste cette envie de tuer qui me gouvernait. Je goûtais aussi à cette époque les amères affres de la solitude… Les mêmes idées, les mêmes cauchemars qui revenaient en boucle, sans fin, nourris par une haine grandissante, haine des drows qui m’avaient pris mon père, haine des elfes … La faim, la fatigue, et tout ce ressentiment firent de moi l’ombre de ce que j’avais été…
Maigre et ténébreuse j’étais maintenant, et bien malin celui qui aurait pu dire que j’étais autant elfe que drow …

Je ne vous raconterais pas les combats, les blessures, l’absence longue d’indices pour retrouver la trace de mon père… Vous pouvez maintenant deviner de quoi était fait mon quotidien.
Cela faisait maintenant de nombreux cycles que j’errais, quand j’obtins enfin des nouvelles de mon père.

Voilà comment ça s’est passé.

Un soir sans lune, un soir d’hiver, un soir où un vent glacial balaye la plaine que je parcours, je me décide à prendre une chambre dans une auberge. Je vois au loin un bâtiment éclairé, entouré d’une haie de grands sapins. Rassemblant mes dernières forces, je pousse ma monture jusqu’à cette bâtisse, qui se révèle être effectivement une auberge.
Epuisée, je prends une chambre et monte me coucher sans plus attendre. Je profite d’être dans une auberge pour prendre un bain… Un calme et une chaleur que je n’avais pas ressentis depuis longtemps m’envahissent alors, et je passe une de mes premières nuits sans cauchemars.
Au réveil, affamée, je descends rapidement dans la taverne, et commande un petit déjeuner. La salle est vide, je suis la seule debout de si bon matin. Quand le tavernier arrive avec mon repas, j’en profite pour lui poser quelques questions.
« Bonjour, je suis à la recherche de mon père, et je voulais savoir si jamais vous l’aviez vu.
- Dites-moi à quoi il ressemble, je verrai bien si ça me rappelle quelqu’un…
- C’est un grand drow, magicien de l’eau, il a un grand tigre qui l’accompagne, quand je l’ai vu la dernière fois, il était vêtu d’un long manteau noir à capuche. Est-ce que ça vous dit quelque chose ? Il s’appelle Filraen…

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- Filraen… Filraen … Ce nom me dit quelque chose… »


Le visage de l’aubergiste s’assombrit brusquement. Il s’assoit à ma table, sans rien dire et me regarde dans les yeux.
« Mademoiselle, votre … votre père … il est mort … Il y a de cela à peine une lune… Il … il était arrivé là en très mauvais état, et ma pauvre femme a bien essayé de faire quelque chose … mais c’était trop tard … Je suis vraiment désolé de vous apprendre une si mauvaise nouvelle. »

De stupeur, je lâche mon verre de lait de chèvre. Je n’avais jamais imaginé un seul instant que mon père puisse mourir… Une grande vague de tristesse me submerge, noyant même ma haine et mes envies de meurtre. Je cours me réfugier contre mon tigre… Les larmes ne viennent pas, mais le vide me remplit peu à peu, j’ai l’impression de tomber doucement dans le néant et de ne pas pouvoir ni vouloir empêcher cette chute… Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi prostrée… Quand je réagis enfin, j’ai l’impression que plus aucun sentiment ne pourra jamais m’habiter… Ni la haine, ni l’amour, ni la peur ni le courage … Je ne suis qu’une coquille vide … Je pars de l’auberge à la nuit tombée, laissant ma monture me guider… Je n’ai plus de but, plus rien …

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MessagePublié: Lun 13 Mars, 2006 16:00 
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Ch. 3 : Mon Clan

De nouveau je suis seule, les elfes me fuient et les drows me rejettent… Quant aux autres races, peu nombreuses sont celles qui aiment les elfes … Et pour celles qui pourraient m’accepter, mon côté drow les rend bien trop méfiantes à mon égard … Elfe drow, errante sans objectif, avec pour seule compagnie mon fidèle tigre, j’ai l’impression que seule la mort m’attend. Je traverse le Lorndor, cherchant de la compagnie et de la sympathie dans les villages et les auberges, où ne m’accueillent que la peur et le mépris…
Je trouve finalement refuge dans une petite grotte, au fond d’une forêt. Je m’allonge directement, et me recouvre de ma cape. Je passe là quelque jours, mornes et semblables les uns aux autres.

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Un matin, alors que je suis assise à l’entrée de la grotte, j’entends parler. Deux voix fort différentes, mais un même langage… Je me cache dans l’ombre protectrice de ma grotte… Je vois passer un grand troll, massif et fort, accompagné d’un drow, puissant et ténébreux. Ils discutent amicalement, ce qui me surprend … Je n’avais encore jamais vu des races si différentes cohabiter. Ils continuent un peu leur route, puis je les vois s’arrêter. Intriguée, je m’approche, sous le couvert des fourrés. Je les écoute…

« Ici ce sera pas mal non ? » demande le troll.
« Euh oui … Faudra voir avec Gérateur, mais ça me semble bien » répond l’elfe.

A peine ont-ils prononcé ces mots que je vois apparaître à l’orée de la forêt un undead accompagné d’un nain qui se dirigent vers le troll et l’elfe!!! Mais quels sont donc ces gens qui mélangent aussi allégrement les races, sans gêne ni tension apparente ??
De plus en plus étonnée, je vois alors apparaître un gnome qui rit aux côtés d’une grande elfe, puis un groupe avec des taurens, des humains, des trolls, un autre undead, un nain, un gnome … Toutes les races du Lorndor rassemblées dans la clairière où le drow et le troll s’étaient arrêtés… Je n’ose pas bouger… S’ils me découvraient, ils seraient trop nombreux pour que je puisse faire quoi que ce soit, et je ne peux pas imaginer qu’ils aient une autre réaction que le rejet… Je décide donc de continuer à les observer, prenant bien garde à ne pas me faire repérer.
Dans le brouhaha de leurs conversations, je ne comprends rien de ce qu’ils disent, mais leurs intentions sont claires : ils comptent passer la nuit ici. Ils ne me semblent pas belliqueux, et je décide donc de retourner à ma grotte. En effet, les bruits de mon estomac auraient fini par me faire repérer …
Je me détourne donc de ce groupe, me prenant à rêver d’en faire partie … Cela me semble un miracle, ces races qui cohabitent sans problème … Si seulement je pouvais intégrer un groupe comme celui là… Peut-être qu’alors ma différence passerait inaperçue… Cet aperçu de vie en groupe me fait encore ressentir plus cruellement ma solitude. Ma haine avait jusque là remplacé la compagnie, et la mort de mon père m’avait anesthésiée. C’était la première fois depuis des lunes que je ressentais l’envie d’aller vers d’autres.

Je me couchais le ventre vide et l’esprit tourné vers ce groupe, dont j’entendais les festoiements. Alors que les bruits s’estompent peu à peu, je sombre progressivement dans le sommeil. Je suis en sursaut par un grognement sourd. Un gnoll furieux approche de l’entrée de ma caverne. Je me lève en sursaut lorsque j’entends quelqu’un lancer un sort contre ce monstre.
Je me précipite hors de mon abri pour l’aider. Mais il est déjà trop tard, et le troll qui se bat contre le gnoll est allongé par terre. Je fais appel à toutes mes forces, et je parviens à finir de terrasser le gnoll. Je reconnais le troll qui marchait en tête du groupe tout à l’heure. Je suis malheureusement trop faible pour le déplacer, alors j’essaie quelques soins, mais le combat contre le gnoll m’a épuisé. Je m’assois à côté du troll, qui gît, inanimé. Comment faire pour le sauver ? C’est alors que je pense à mon fidèle compagnon, ma monture.
Milborn arrive aussitôt. Je tente de soulever le troll pour le mettre sur son dos, mais il est trop gros, et je me rends compte que mon tigre n’en supportera pas le poids. Alors je l’attache par des moyens de fortune au dos de mon tigre, et je commence à me diriger vers le campement. Milborn comprend ce que j’attends de lui et me suis lentement. Je l’encourage de la voix, et nous nous approchons peu à peu du campement.

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D’un seul coup, je me retrouve prisonnière de stalagmites de terres qui m’entourent et me sépare de mon tigre, qui commence à grogner.
J’entrevois un nain, qui fièrement dressé me menace encore de son poing levé.
« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous si tard ? Et si vous tenez à votre tigre dites lui de se calmer, ou je l’assomme avec des rochers explosifs !
Je… Je suis une elfe solitaire … Je viens de trouver votre compagnon je crois… Il était blessé, et je n’ai pas réussi à le soigner suffisamment.
Notre compagnon ??? Qui ça ??
Un grand troll, il est attaché derrière mon tigre…
Vous l’avez ramené comme ça ? Vous auriez pu mieux le traiter quand même,
dit le nain d’une voix colérique en voyant son compagnon.
Vous êtes sûre que vot’ tigre va pas bouger là ?
Nan nan, ne vous inquiétez pas.
Bon, je m’occupe de RaouTmAn, j’enferme votre tigre, et je vais chercher mon chef et les officiers. On verra ce qu’on fait de vous. »


Aussitôt dit, aussitôt fait, le nain détache RaouTmAn et enferme mon tigre dans une cage semblable à la mienne. Il s’éloigne vers le centre du campement. Quelques instants plus tard, je le vois revenir entouré d’un undead, d’un elfe noir (celui que j’avais déjà vu), d’une humaine, d’un gnome, d’un troll, d’un grunt et d’un tauren.
L’undead, d’une voix autoritaire dit alors :
« Bluhblum tu soignes RaouTmAn, les autres vous venez avec moi, on va voir ce qu’on va faire de cette visiteuse. »

Je vois alors un gnome se diriger rapidement vers le troll, qui commence à se remettre du choc et qui s’est assis. Je me retrouve donc entouré de sept personnes de races différentes. Mais seul l’undead m’adresse la parole. Je lui raconte donc rapidement mon histoire, lui explique ce qu’il s’est passé avec le troll. Je ne sais pas d’où me vient le courage de poser cette question, mais je décide de saisir ma chance, et de demander à être intégrée dans ce clan. Ils s’éloignent pour discuter entre eux, et je ne peux rien saisir de leur conversation. A ma grande surprise, l’undead revient et me dit :
« On veut bien t’accepter à l’essai, mais pas de traîtrise, sinon c’est la mort. Tu dois obéir aux ordres, nous être loyale, et tu trouveras chez nous un clan sympathique et accueillant. Trahis-nous, et mille maux pires que la mort t’attendent, avant que celle-ci ne te fauche enfin.
Galou, défais sa prison. »

Et le nain, d’un claquement de doigt, fait disparaître les stalagmites qui nous entouraient moi et ma monture.

L’undead reprend la parole :
« Je suis Gérateur, le nain là c’est Galou, le tauren s’appelle Rara, l’humaine, Léna. Le grand troll là, c’est Tinou, le grunt c’est K1F, le gnome s’appelle Bluhblum et l’elfe c’est Guu_sama. Ce sont dorénavant tes officiers. Pour le reste du clan, tu découvriras au fur et à mesure. Pour cette nuit, tu dormiras dans la tente de Léna. On verra pour le reste demain. »

Et l’undead repart se coucher, sans autre façon. L’humaine me prend par le bras et me montre sa tente. Je m’allonge, épuisée mais rassurée. Finalement, mon destin m’offre la chance que j’attendais depuis toujours : celle de m’intégrer, malgré ma différence.
C’est ainsi que je suis devenue une magicienne puissante et loyale à son clan, la Défaillante Tribu de la Crevasse.


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MessagePublié: Sam 08 Avr, 2006 20:49 
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Chapitre 4 : Amitiés

J’étais allongée dans la chambre qui m’avait été réservée dans le château de la Défaillante Tribu de la Crevasse. Quelques lunes ont passé depuis que je suis membre de ce clan, et j’ai plus changé ces derniers temps que toute ma vie durant. Je découvrais un clan soudé, amical, et c’était totalement différent de tout ce que j’avais connu jusque là. Regardant le ciel étoilé par ma fenêtre, je me remémorais ces derniers temps.
Bien des choses avaient changé depuis mon arrivée dans ce clan. Craintive, timide et solitaire avant de l’intégrer, souriante et amicale maintenant… J’avais appris à vivre en communauté, au milieu des rires, de la franche camaraderie et parfois de quelques embrouilles. J’avais bien des affinités avec certains membres plus qu’avec d’autres, mais pour rien au monde je n’aurai échangé ma place.

J’avais appris à connaître Gérateur, notre chef mort-vivant. Laconique, il maniait cependant l’ironie aussi bien que sa magie du feu, mais il avait parfaitement su créer dans ce clan une atmosphère chaleureuse et solidaire. Nous nous entraidions tous, soit lors de nos entraînements, soit lorsque l’on chassait les monstres ensemble, ou alors lors des petites expéditions qui étaient organisées dans la Terre du Milieu, là où les règles n’existent pas. J’avais ainsi rapidement progressé, et je maîtrisais maintenant quasiment parfaitement l’élément aquatique. Nos « pique-niques » en zone neutre étaient le meilleur moyen pour rassembler tous les membres dispersés sur le Lorndor, et nous étions devenus un clan craint pour ses actions organisées et meurtrières. Nous avions ainsi rencontré les [N.A], les [SDF], les [KO] entre autres. Je prenais plaisir à sentir ma puissance augmenter, et je découvrais aussi que dans l’action, être unis comme nous l’étions nous permettaient de mener nos attaques à bien. C’est aussi de cette manière que nous avons pris au clan [STOMY] un artefact puissant, unique dans ce monde, appelé la rune Apocalypse. Ils nous l’ont récupéré, puis nous l’avons de nouveau reprise, puis perdue, puis reprise…

Et je sympathisais avec différents membres du clan. Le premier avec lequel se créa un lien, c’était le troll RaouTmAn, celui par qui j’avais découvert ce clan. C’était un immense troll, lui aussi magicien de l’eau, et c’est avec lui que se déroulèrent la plupart de mes séances d’entraînement. D’un niveau supérieur au mien, il m’enseignait et me faisait pratiquer les différentes incantations permettant de lancer de puissants sorts. Je fus bientôt capable de maîtriser de puissantes vagues, qui, si je gérais suffisamment bien ma fatigue, pouvaient terrasser mes ennemis. Nous devînmes de grands amis, parcourant souvent ensemble la zone neutre, chassant et tuant pour notre survie.

Je découvrais aussi avec joie que cohabitaient dans ce clan les elfes et les drows, et que mon sang-mêlé ne gênait personne. Je me liais notamment avec le drow Guu_sama, qui portait souvent bien son nom. C’était en effet l’officier râleur. Il était très impliqué dans la direction du clan, et planifiait souvent en compagnie de Gérateur ce que nous allions faire. S’il était strict la plupart du temps, il savait aussi se montrer détendu et plein d’humour lorsqu’on le connaissait un peu mieux.
J’avais trouvé dans ce clan beaucoup plus qu’un simple clan. Ceux qui le composaient m’étaient devenus des êtres chers, des êtres pour qui je donnerai ma vie. Plus je regardais ce qui se passait autour de moi, plus je me disais que j’avais été accueillie dans le meilleur des clans. En effet, en plus d’être intégrée dans un clan, j’avais en même temps intégrée la seule coalition pacifique du Lorndor, la Ligue d’Argent, et j’y avais rencontré de nombreux personnages très intéressants.

Les grandes guerres n’intéressaient pas beaucoup notre clan neutre, nous nous contentions de venir en aide à nos alliés si besoin était. Mais nous eûmes bientôt à faire face à une alliance d’ennemis, les [DROW], et les [STOMY], que nous connaissions déjà bien. C’était ma première vraie guerre avec mon clan, et c’était l’occasion de démontrer que mes pouvoirs avaient bel et bien augmenté en puissance. Je n’étais plus depuis longtemps l’elfe assoiffée de tueries, mais face à ceux qui menaçaient mon clan, je me montrais sans pitié. Mes sorts atteignaient leur but presque à tous les coups, et j’étais fière de défendre ainsi mon clan. Face à ces grunts qui nous assaillaient, sans relâche, malgré la fatigue, nous luttions. Les sorts des quatres éléments s’enchaînaient pour tenter d’abattre nos ennemis, et je me rendis bientôt compte que je n’avais pas atteint le sommet de ma puissance, et que cette guerre m’avait permis de progresser. Notre palais ne fut malheureusement pas sauvé, mais nous avions malgré tout remporté cette guerre. Lors de ce combat, mes amis découvrirent mon deuxième visage : peu à peu, ma peau s’est assombrie totalement, mes cheveux prirent la couleur de l’obscurité : la haine qui s’était emparée de moi laissait des traces physiques.

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Et c’était bien de la haine qui s’était emparée de moi pendant ce conflit… Si maintenant je m’étais calmée, je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce conflit à chaque fois que je croisais un grunt… Mais le reste allait tellement bien que je n’avais plus aucun mal à contrôler ce ressentiment…

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