Le loup-garou l'avait severement blesse pendant son sommeil. A son reveil, la colere l'avait fait chercher partout l'animal, et sa vengeance s'etait epanchee en coups violents, arrachant des jappements de douleur et des pans entiers de fourrure a la bete qui cherchait a s'enfuir.
Tout a sa rage, Pindesucre n'entendit tout d'abord le son lointain du cor. Le ronflement sonore lui parvint enfin au milieu du voile de violence qui embrumait son cerveau, et il arreta son geste, interdit.
Naglimur attaque? Comment est ce possible?
Portant la main a sa besace, le mort-vivant dut se rendre a l'evidence: il n'avait pas de parchemin de rappel vers son royaume. Le cor sonnait toujours, repetant l'appel a l'aide qui se faisait plus pressant. Naglimur etait trop loin, beaucoup trop loin, de l'autre cote du Lorndor. Avisant alors la taniere de l'elementaire de feu qu'il avait entrapercue lors de sa chasse, Pindesucre soupira.
Eh ben, ca va me faire plus de mal qu'a toi, mon gros.
Il penetra dans la crevasse...
...Quelques heures, plus tard, il emergeait de son tombeau, les lambeaux de sa cape encore brulant, ses runes perdues, son armure beante. Sans perdre davantage de temps, il passe la porte des gobelins, et traversa la lumiere.
Un instant plus tard, la rage qu'il avait eprouvee contre le lycanthrope n'etait plus qu'une colere d'enfant, la flamme d'une bougie devant le brasier de la fureur qu'il ressentait. L'elfe puait a tous les etages de Naglimur en flamme, les humains pietinaient les tentures et les trophes, les nains arrachaient des murs les blasons et les armoiries, les gnomes saccagaient sa chere bibliotheque. Les mercenaires tenaient bon, tentant de rendre coup pour coup, ca et la les Norns combattaient, se repliant couloirs apres couloir, abandonnant encore davantage de salles au pillage de l'Alliance enfin reveilllee. Parcourant a grandes enjambees les cursives du palais, Pindesucre atteignit les remparts exterieurs, chaque regard sur les corps familiers jonchant les dalles sur son chemin attisant encore sa haine. L'eclat des armures l'eblouit un instant. Chancelant, il vit le flot de l'Alliance se deverser avec regularite contre les remparts, agrandissant a chaque sac et ressac les breches des murailles. Les flammes commencaient a lecher les creneaux sur lesquels il se tenait, le
cor faiblissait, pourtant si proche.
Vous ne prendrez pas ma maison, combattants de la Lumiere!
Ce murmure de rage, si vain dans la situation desesperee, lui fit chercher des yeux une cible, qu'il trouva bien vite dans un nain au visage familier, arbarant le blason des Templiers.
Un sourire mauvais eclaira son visage.
Dusse-je tomber, que ce soit entre ses murs, Et je te laisserai un petit souvenir en prime, Amon.
Agrippant sa hache, il se laissa tomber des rempart sur sa victime...
_________________ En fait l'important ne serait pas de réussir sa vie, mais de rater sa mort.
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