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- à 00:31:53 : à propos du modèle des pays d'Europe du Nord
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Donc je ne dis pas qu'il n'y a pas de responsabilités des gouvernements et des financements et de la gestion des financements, je dis que :
1- regardons bien de quoi il s'agit et le problème d'endettement public en Europe malheureusement n'est pas un problème d'endettement public par des Etats qui auraient trop dépensé pour les pauvres etc., en ne faisant pas attention etc., mais des états qui n'ont pas été soucieux de faire payer à leur population à la mesure de leur capacité contributive, le prix des bien publics.
Vous avez des pays dans l'Europe du Nord qui ont un niveau de dépenses publiques extrêmement élevé, et qui ont un taux de dette publiques très faible, pourquoi ?
Parce qu'ils font payer à la population le prix de ces bien publics. Et la population accepte parce que le système fiscal est juste.
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Quand pendant 30 ans vous choisissez et imposez au monde la libre circulation des capitaux, un modèle de croissance insoutenable et inégal qui ne peut être soutenu sans émeutes que par de l'endettement, soit de la dette privée, soit de la dette publique, ben vous aboutissez à cette situation effectivement où le monde entier, le monde capitaliste, repose sur une montagne de dettes qu'il va falloir solder. Et solder comment ? Hé ben en faisant ce que je disais, c'est à dire en acceptant de dire « ceux qui ont profité de cette bulle spéculative, de cette croissance spéculative qui ne reposait pas assez sur du réel, hé bien ils vont payer, voilà ».
Aux états Unis les salaires ouvriers ont baissé en 30 ans et pour éviter les émeutes on leur a dit : « on va vous permettre de vous endetter ».
- à 00:56:09 : l'abomination de "marchandiser" la république en ne mettant que les riches à contribution :
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Pourquoi je dis que cette proposition reste grotesquement populiste : évidemment ça sonne bien, on dit « hahaha on va faire payer les plus riches, les vieux puis leurs ayants doit qui ont de l'argent, c'est eux qui vont payer les dépenses de Santé ».
Je suis moi, farouchement contre cette idée et un tel système, je vous explique pourquoi :
Dans une démocratie bien réglée et dans une république bien réglée, tous les citoyens contribuent aux biens publics, ils mettent au pot commun, en fonction de leurs capacités contributives.
Celui qui a peu, il donne peu, celui qui a beaucoup, il donne beaucoup, et c'est progressiste.
Voilà le système que je veux.
Je veux une protection sociale et des biens publics qui soient financés par tout le monde collectivement et en contre partie, tout le monde en profite, également et gratuitement.
Que vous soyez originaire d'une famille riche ou pauvre, vous avez le droit à la même éducation de qualité, gratuitement.
Et on ne va pas dire « ha oui mais attends, moi j'ai payé plus », non. Vous ne payez pas, vous mettez dans un pot commun qui est le pot commun de la république, de la nation, et donc vous constituez comme ça une communauté politique solidaire.
Et en contrepartie, on ne stigmatise personne : toi, parce que tu es plus riche, toi parce que tu es plus pauvre, etc. On est tous dans la même société, on a tous contribué au pot commun, il y en a qui ont plus de chance, plus de talent, qui ont mieux réussi, qui... hé bien tant mieux pour eux, ils contribuent plus au pot commun. Et donc à ce moment là, les dépenses de Santé sont également gratuites dans mon système à moi, comme l’Éducation etc. pour tout le monde.
Et en réalité, financées par la redistribution.
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Ce que vous insinuez comme nouvelle culture, c'est que les plus riches, finalement, ils payent pour leur santé. Et à partir du moment où vous avez mis ce ver dans le fruit de la république, que des gens par leur fortune ou par leurs moyens privés, payaient leur propres soins, ben vous insinuez l'idée que c'est normal, que c'est comme ça que ça devrait être.
Et alors, à ce moment là, comment est-ce que ces gens dans l'éducation et la culture qu'on essaie de faire passer, vont admettre qu'on doive aussi payer pour les autres ? Qu'on doit payer pour ceux qui ne peuvent pas payer ?
Dans une république on ne paie pas pour soi les biens publics, on les paie pour le bien public.
Par ce qu'alors après, si vous les mettez à contribution, ils en veulent pour leur argent, et donc la nouvelle culture dans laquelle on s'engage, c'est là qu'à à chaque fois que quelqu'un maintenant va payer -à tous les niveaux de l'échelle sociale- à chaque fois qu'il va payer il va dire « ha oui mais est-ce que j'en ai eu pour mon argent ? »
(...)
Et donc on marchandise la république, on marchandise le système fiscal, ça devient : on fait des biens publics, des biens privés, qui s'échangent avec un prix de marché, « ha ben c'est ce que les gens vont être disposés à payer en fonction qu'ils en ont ou qu'ils n'en ont pas pour leur marché ».
Ça c'est la destruction de la communauté politique, c'est la destruction de la république, donc c'est une abomination totale, voilà. C'est une idée de dingue, c'est pour ça que je dis que c'est grotesquement populiste, parce qu'elle fait appel à l'idée ben évidemment « on va faire payer les riches » : en réalité c'est que pour quelques riches qui seront amenés à payer dans un tel système, on prépare le terrain à un système où il y aura juste un filet de sécurité vraiment minimal pour les pauvres et ensuite ce sera « chacun pour soi, débrouillez-vous avec les assurances privées», parce que les gens n'accepteront plus de payer pour les autres et de payer pour l'ensemble de la collectivité publique.
Questionné par 3 personnes lors d'une émission sur France Info Parlons Net :
Jacques Généreux: Crise économique - Origines et Remèdes