Azriel reprit lentement ses esprits, et, ignorant son agresseur, se tourna vers l’elfette avec un sourire en coin :
« Cher Azriel » ? C’est ainsi que vous « m’aimez le mieux » ? Je dois remercier mon grossier agresseur, qui me donne le privilège d’entendre ces mots si doux à mon oreille… Et de voir votre sourire d’autant plus ravissant qu’il a été longtemps dissimulé, et d’entendre votre petit rire cristallin, à mon corps défendant, mais à mon cœur ravi… Je veux bien passer ma vie sur le sol si cela doit vous rendre encore plus jolie… du moins, ajouta-t-il avec un regard dégoûté sur le plancher qui n’était pas « que » poussiéreux, je le ferais avec plaisir si ce n’était si sale… et si vous n’étiez pas si loin de moi !
Tout en parlant, Azriel s’était relevé avec l’aide de la jolie fée, décidément aussi adorable de coeur que de corps, mais l’arrêta doucement alors qu’elle l’aidait à s’asseoir.
Voyons, ma Dame, je ne peux ainsi me poser aux côtés de vos belles amies, tout poussiéreux que je suis…
Il s’épousseta avec vigueur, enlevant son habit et l’observant d’un regard critique, puis secoua la tête…
Quel tristesse… Un si bel habit… Un cadeau, en plus, dommage que je ne me souvienne plus du donateur, ce devait être une personne de goût, ajouta-t-il pour lui-même d’un ton indifférent.
Il s’inclina ensuite devant la guerrière blonde qui riait sous cape, les yeux pétillants, ce qui la rendait tout à fait irrésistible...
Je vous prie de pardonner, ma Dame, le spectacle peu honorable offert à de si beaux yeux, murmura-t-il en y plongeant son regard, et en ressortant considérablement rafraîchi… Je reviens tout de suite…
Il se tourna vers la fée avec un sourire doux et lui baisa la main.
Voyons, ne vous excusez pas, ma Dame, vous n’y êtes pour rien, et vu le mode d’expression employé, j’avais reconnu l’être communément ou vulgairement, le mot est juste, désigné sous le terme de « mari »…
Il se tourna enfin vers son agresseur, qui le fixait, l’air satisfait de lui-même et le regard glacial, de ses yeux opportunément bleu glacier. Azriel le fixa également, le détailla des pieds à la tête, le caressa longuement du regard, puis se tourna avec un sourire appréciateur vers la fée :
Pas mal… Vous avez plutôt bien choisi, sa beauté peut faire passer bien des choses… et puis, on ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas ?
Il s’adressa enfin à l’ange noir d’une voix douce et railleuse.
Vous ne m’en voudrez pas, mon beau Seigneur, de ne pas être aussi enchanté de faire votre connaissance que de faire celle de votre femme… Mais croyez bien que dans d’autres circonstances, j’aurais été positivement… charmé ! ajouta-t-il avec un sourire ambigu, à peine moqueur. Je dois cependant de vous féliciter pour la longueur et la force de vos bras (et j’imagine, du reste de votre corps) qui vous permettent de soulever un homme aussi grand que vous à vingt centimètres au-dessus du sol, je suppose que rien que cette capacité vous apporte le respect de tous autour de vous, n’est-ce pas ?
Par contre, poursuivit-il avec un sourire dédaigneux, se passant la main dans les cheveux, permettez-moi de préférer mes manières, qui ne me poussent pas à m’immiscer dans une conversation courtoise en agressant les visiteurs sans la moindre raison. Car enfin, « Prince » sans manières, continua-t-il avec un sourire moqueur, que me reprochez-vous en particulier ? De trop montrer mon admiration pour la beauté de votre épouse et de ses amies ? Vous en êtes jaloux ? Je le comprends. Vous n’avez pas confiance en elle ? Je peux aussi le comprendre, quoique ce soupçon me paraît étonnamment déplacé en parlant de cette adorable personne… poursuivit-il avec un brillement de son œil brun en direction de la fée.
De quel droit m’empêcheriez-vous de vénérer la divinité à laquelle j’ai voué ma vie, à savoir la Beauté ? Azriel commençait à s’échauffer, la voix passionnée. Vous-même, ne semblez pas mesurer, ni apprécier à sa juste valeur la miraculeuse beauté de celle qui vous a choisi, les Dieux seuls savent pourquoi, pour époux, alors que vous devriez la révérer à genoux rien que pour cette lumière qu’elle apporte au monde !
Azriel se rendit compte qu’il parlait trop fort, ce qui était totalement inélégant, et retrouva son sourire charmeur. Il tourna le dos au Prince Noir, et lui adressa quelques mots par-dessus son épaule :
Vous rendez-vous compte, au fait, que vous avez failli abîmer mon précieux derrière ? Vous auriez été le premier à y faire un bleu, quelle horreur… Mais vous êtes si beau que je pourrais vous pardonner…
Avec un sourire enjôleur, Azriel se cambra et se tapota légèrement le derrière, avant de retourner à son verre, miraculeusement préservé des turpitudes environnantes.
[HRP]Pardon pour la longueur de ce post... ^^'[/HRP]
_________________ En vous voyant, j'ai trouvé la plus belle fleur du Jardin des Délices... Et le plus beau fruit...
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