[Vamps]Seytahn a écrit:
pour résoudre la crise économique publique créée par la crise capitaliste des finances privées (qui est, elle, la crise initiale)
Le problème général des économistes est que s'ils sont très forts en rétrospective (expliquer les évènements après qu'ils se soient produits) ils sont nuls en prospective, et le problème particulier des économistes du front de gauche est qu'ils exploitent un bouc émissaire pour revenir en arrière.
Ils passent ainsi (et ce ne sont pas les seuls) complètement à côté de deux données fondamentales :
- une monnaie sert à faciliter les échanges
- les états sont souvent déficitaires
Très tôt les princes se sont arrogés le droit de battre monnaie, ce qui leur permettait en partie de faire face à leurs lourdes dépenses (notamment les guerres).
L'histoire monétaire est donc structurée par les tentatives de faciliter la circulation des biens et services et les tentatives des états de financer leurs dépenses.
Dans l'absolu il ne devrait exister qu'une seule monnaie : c'est contrebalancé par les états, même si on observe que les monnaies étaient jusqu'à une certaine épouqe indexée sur l'or, et que le dollar aujourd'hui est la monnaie la plus utilisée.
La mise en place de l'Euro répond à ce besoin de monnaire unique tout en essayant de remettre les états à leur place, à savoir de ne pas se servir de la planche à billets pour financer leur dépenses.
Ce qui oblige les Etats à devoir recourir davantage aux marchés de capitaux pour financer leur déficit, donc aggrave les effets en cas de crise des marchés de capitaux : d'où l'engagement des états à limiter leur déficit à 3% du PIB.
Le VRAI problème il est là : la quasi incapacité des états, du moins certains, à équilibrer dépenses et recettes.
Mettre fin à l'Euro, pour revenir aux monnaies nationales à mon sens c'est de la lâcheté.
Ce serait plus courageux de décreter la faillite tout en restant avec la monnaie unique : le problème là est que les états vertueux seront dans le même sac que les états non vertueux, et ça va pas être facile de les convaincre de payer les pots cassés.
Revenir aux monnaies nationales c'est en fait ni plus ni moins "à chacun sa merde", les français espérant qu'ils s'en tirerons à meilleur compte que les grecs...
En plus ça ne résoud pas un problème dont personne ou presque ne parle : la décentralisation.
La dette dont je parle ici est la dette de l'état central, nationale. Or la décentralisation reviens à transférer des dépenses. Et les collectivités locales, du moins en France, n'ont fait qu'accroître les dépenses, notamment en embauchant (embaucher et réaliser des travaux est une stratégie des élus locaux pour être réélus).
Faire marcher la planche à billet (y compris via la Banque Européenne) va peut-être résoudre temporairement les dettes nationales, mais on va faire comment pour les dettes locales ? Faire marcher encore plus la planche à billet ? Pour financer l'endettement de collectivité locales ayant emprunté sur les marchés de capitaux et/ou ayant placé dans des placements pourris ? C'est scier la branche sur laquelle on est assis...
De quelque côté que l'on se tourne, tôt ou tard, il y a quelque chose qu'il va falloir mettre à plat : les dépenses publiques.
Quelque soit le modèle économique que l'on désire suivre.
Et il faudra s'interroger sur la nécessité de certaines dépenses, face à l'insuffisance des recettes : quelle utilité pour les dépenses d'armement, à savoir contribuer à des guerres ? combien de temps va-t-on continuer à financer le train de vie des médecins et de l'industrie pharmaceutique (trou de la sécurité sociale) ?
Ah oui... j'oubliais : c'est plus facile de crier haro sur les agences de notation, que se mettre à dos les militaires, les travailleurs des industries d'armement, les médecins, les laboratoires...
Au fait, vous savez que Nicole Notta est directrice d'une agence de notation ?
Certes, une agence de notation sociale, et personne ne songe à la mettre au bûcher parce, pour le moment du moins, la notation sociale c'est pas déterminant dans le fonctionnement économique.
Ahah, Keynes avait trouvé une bonne solution (qu'on a réemployé pour la crise de 2008, mais en raison d'une économie bien trop mondialisée, les effets recherchés n'ont pas été satisfaisant ! - mais également parce que l'argent que la BCE a prêté aux banques européennes pour qu'elles puissent continuer à prêter (sachant que le crédit permet la consommation donc activité éco / TVA pour les états nationaux), mais tadaaaaaaaa :
En ce sens, je ne trouve pas que la crise ait été mal gérée par les Etats, mais en revanche j'estime que les banques / marchés financiers n'ont pas répondu aux concessions déjà faites par le peuple (par l'intermédiaire des institutions) et ont tendance à jouer la carte de la menace.
Je suis d'accord sur le fait que certaines dépenses publiques doivent être supprimées, mais je ne pense peut être pas aux mêmes que vous (ma liste n'est d'ailleurs pas exhaustive). En tout cas, je ne suis absolument pas d'accord que le modèle social de la France doit entièrement être remis en cause, ça serait se tromper de responsable.