Kalays ramassa les quelques flèches intactes sur les corps des orcs morts... N'était-ce pas un proverbe elfe qui ressassait qu' "une flèche ne sert pas qu'à un unique ennemi...". Il vit les valeureux guerriers rebrousser chemin, et se diriger vers l'entrée de l'auberge. Thanos terminait sa vérification mortuaire, entouré de corps plus ou moins agonisant, situation à laquelle il semblait vouloir mettre un terme. Il aimait bien cette cruauté dans son regard, et il s'imaginait parfois que le Prince Noir puisse être presque aussi cruel que lui... Plus loin, Soyinka ramenait Ezechiel en le tenant fermement. N'ayant pas suivi l'évènement, il se rapprocha de la Taverne où rentraient ces derniers, et s'aperçu de l'état semi-conscient dans lequel était plongé l'elfe, et s'offusqua:
- Mais c'est pas vrai, ca ! Faudra-t-il que je lui vienne en aide à chaque fois?
Constatant que le seul sang présent sur sa tunique n'était pas le sien, il comprit qu'il aurait cette fois-çi à soigner son compagnon de façon plus aboutie.
- Dame Soyinka, déposez-le sur une table, je vais prendre le relais.
Laissez-moi un moment.
Ceci dit, il ressortit et siffla trois fois, et ce ne fut pas un train mais sa monture qui accourut, du sang plein son pelage blanc-argenté. Kalays l'avait apparemment interrompu, puisqu'elle trainait quelquechose par une jambe. S'approchant, il pût se rendre compte que c'était un elfe qu'elle mâchouillait, dont la première jambe avait été déjà dévorée, et la seconde en cours. L'elfe, à-moitié inconscient, émit:
- Pitié... aidez-moi... à l'aiiide...
Kalays s'approcha de son visage, boursouflé par la distance qu'il avait fallu à Vallenato pour revenir auprès de son maître. Et il lui susurra:
- Mon cher, je ne saurais profiter d'une telle occasion.
Veuillez m'en pardonner.
A ces mots il décrocha un pan de pierre de l'Auberge à l'aide des quelques forces magiques lui restant, et l'abattit sur le visage de l'être agonisant. La monture n'eut aucun mal à détacher le corps du "reste", qu'elle alla boulotter tranquillement pendant que Kalays la rattachait.
- C'est bien ma belle, finis le travail.
Puis, fort de son dernier crime, bien que jouissif, il revint à l'Auberge et aperçu effectivement Ezechiel déposé sur une table de taverne.
- Je m'en occupe, je vais le mener dans ma chambre. Les forces qui l'habitent ne semblent pas être destinées à être exposées à n'importe qui...
Il prit l'elfe dans ses bras et monta le déposer sur sa couche, puis ferma la porte de deux tours...
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